⚠️🔥Il s’en prend à un Compagnon du Prophète ﷺ – Chaykh Sa‘îd Al-Kamalî

Lorsque Anas se trouvait à Bassora, Al-Hajjâj venait d’être nommé gouverneur de l’Irak.
Anas se rendit auprès de lui – Anas était l’une des grandes figures de Bassora, l’un de ses hommes éminents et un compagnon du Messager d’Allah ﷺ. Il entra, salua l’émir, et celui-ci lui rétorqua :
« Hé, hé, ô Ounays (petit Anas) ! » – il le disait sur un ton de mépris. « Par Allah, je t’extirperai jusqu’à la racine. Je t’arracherai comme on arrache une tumeur. Je t’enserrerai comme on enserre les branches épineuses de l’acacia et je te dépouillerai comme on dépouille le lézard. »

Anas dit alors :
« Est-ce bien moi que vise l’émir – qu’Allah le réforme ? »
Il répondit :
« C’est toi que je vise ! Qu’Allah te rende sourd ! »

Anas dit alors :
« C’est à Allah que nous appartenons, et c’est à Lui que nous retournerons. »

Il sortit. Certains de ceux qui l’accompagnaient lui demandèrent pourquoi il n’avait rien répondu.
Il répondit :
« Si je ne craignais pas pour mes enfants après ma mort, je lui aurais tenu des paroles après lesquelles il ne m’aurait jamais laissé en vie. »

Anas écrivit ensuite une lettre à ‘Abd Al-Malik ibn Marwân, le calife de l’époque :

« D’Anas ibn Malik à ‘Abd al-Malik ibn Marwân, Émir des croyants.

Ceci étant dit : Al-Hajjâj m’a fait entendre des paroles indécentes et m’a adressé des propos ignobles, alors que je n’en étais pas digne. Empêche-le de me nuire, car j’ai servi personnellement le Messager d’Allah ﷺ et lui ai tenu compagnie.

Que les salutations et la miséricorde d’Allah soient sur toi. »

Lorsque ‘Abd al-Malik ibn Marwân lut la lettre, il entra dans une colère violente et écrivit à Al-Ḥajjâj :

De ‘Abd al-Malik ibn Marwân, Émir des croyants, à Al-Hajjâj ibn Yoûsouf.

Ceci étant dit : Tu n’es qu’un serviteur que le pouvoir a enivré, au point d’avoir transgressé toute limite et laissé parler ta folie des grandeurs, dépassant ta condition et commettant un odieux blasphème.

Qu’Allah te maudisse, ô esclave aux yeux et à la vue étroits, aux joues flasques ! As-tu oublié la condition de tes aïeux à Taïf ? – Il lui rappelle sa condition précédente. Tu es un émir, mais hier, qu’étais-tu ? – As-tu oublié la condition de tes aïeux à Taïf lorsqu’ils transportaient les pierres sur leurs épaules et creusaient les puits de leurs mains ?

Tu as oublié ce que tu étais, toi et tes aïeux, marqués par la bassesse, la vilenie et la faiblesse.

Par Allah, j’ai eu la ferme intention de te saisir comme le lion saisit le renard ou le faucon le lièvre.

Tu t’es attaqué à un homme parmi les Compagnons du Messager d’Allah ﷺ : tu n’as ni accepté sa bienfaisance, ni passé outre son offense. Quelle audace méprisable envers le Seigneur – exalté soit-Il – et quel mépris envers l’engagement !

Par Allah, si les Juifs et les Chrétiens voyaient un homme ayant rencontré ‘Ouzayr ou le Messie, ils l’honoreraient, le respecteraient et le révéreraient.

Or voici Anas ibn Mâlik ! Il a servi le Messager d’Allah ﷺ, qui lui informait de choses personnelles et le consultait dans ses affaires. Et il est l’un des derniers de ses Compagnons encore en vie parmi nous.

Lorsque cette lettre te parviendra, sois pour lui plus soumis que ses sandales et ses chaussettes à ses pieds. Sinon, une flèche funeste et fatale te sera décochée en mon nom.

{Chaque annonce devra s’accomplir en son temps. Bientôt vous saurez.} [S.6, v.67]. »

Que pensez-vous qu’Al-Hajjâj ait fait après une telle lettre ?

Il se rendit auprès d’Anas ibn Mâlik, s’humilia devant lui et se réforma à son égard par la suite.

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