‘Abd-Allah Ibn Ja’far رضي الله عنهما a dit : « J’étais assis derrière le Prophète ﷺ sur sa monture lorsque nous pénétrâmes dans l’un des jardins appartenant aux Ansârs. Une fois à l’intérieur un dromadaire essoufflé vint à nous, le Prophète ﷺ l’aperçut et fut touché de compassion, les yeux de ce dromadaire versaient des larmes. »
Le dromadaire est venu se plaindre à celui qui est venu comme annonciateur et avertisseur ﷺ.
Le Prophète ﷺ lui caressa alors sa nuque et sa bosse, d’une caresse pleine de douceur et de réconfort.
Mais les yeux de ce dromadaire continuaient de verser ces larmes de tristesse face au Messager d’Allah ﷺ qui eut de la peine pour lui.
C’est alors que le Prophète ﷺ demanda : « À qui appartient ce dromadaire ? »
Un homme parmi les Ansârs se leva et dit : « Il est à moi Ô Messager d’Allah. »
Il ﷺ lui dit alors : « Ton dromadaire s’est plaint à moi que tu l’affames et l’épuises. » [Rapporté par Ahmad et Aboû Dâwoûd, authentifié par Chaykh Al-Albânî dans « Sahîh Aboû Dâwoûd »]
« Que tu l’affames » c.à.d. que tu ne le nourris pas assez, « et l’épuises » c.à.d. que son travail l’épuise et qu’il travaille sans cesse.
C’est ainsi que le Prophète ﷺ vint au secours de ce dromadaire afin qu’il récupère ses droits auprès de son propriétaire.
Car le Prophète ﷺ a été envoyé avec les droits, et ce, même pour les animaux mes chers bien-aimés.
Même pour les animaux, notre Prophète ﷺ a été envoyé pour que l’on s’en occupe de la meilleure façon, et il ordonna que l’on fasse preuve de miséricorde envers eux.
Un homme vint voir le Prophète ﷺ pour le consulter, il lui demanda : « Ô Messager d’Allah, j’aimerais égorger un mouton. » C.à.d. j’aimerais en acheter un pour le manger, et donc j’aimerais pouvoir l’égorger avec douceur.
Le Prophète ﷺ de répondre : « Si tu fais preuve de miséricorde envers lui, Allah te fera miséricorde. » [Authentifié par chaykh Mouqbil Al-Wâdi’î dans « Sahih Al-Mousnad »]
Même pour ce mouton, à travers les émotions et les sentiments que tu lui témoignes, ainsi que ta douceur et ta bienveillance, Allah te fera miséricorde et se montrera doux envers toi et plein de bonté.
Voici, mes bien-aimés, ce que sont nos valeurs et nos principes envers les animaux.
Lorsque ‘Oumar رضي الله عنه passa près d’un homme qui était en train de tirer un mouton amaigri par ses pattes, il fut touché de compassion pour la bête.
‘Oumar leva alors son bâton vers l’homme et s’écria : « Malheur à toi ! Mène-la à la mort de la meilleure des manières. »
Et c’est ‘Oumar le père qui parle ! Qu’a donc pu faire le fils, Ibn ‘Oumar ?
Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما passa auprès d’un berger qui faisait paitre son troupeau sur une terre aride sachant qu’Ibn ‘Oumar était passé auparavant devant une terre fertile.
Il dit alors au berger : « Malheur à toi ! Crains Allah concernant tes bêtes ! Déplace-les de cet endroit pour celui-là, car le Prophète ﷺ a dit : « Vous êtes tous des bergers, et vous serez interrogés sur votre troupeau (ceux qui sont sous votre tutelle). » [Rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim]
Allah Akbar, interrogés même sur ces bêtes ? Oui, même sur ces bêtes.
Ceci est notre religion, nos valeurs et nos principes.
Aboû Ad-Dardâ رضي الله عنه avait un dromadaire appelé « Doummoûn », quand il le prêtait ou le louait à quelqu’un il lui recommandait : « Crains Allah ! Car ce dromadaire ne peut pas faire telle et telle chose, il ne peut pas porter telle chose, en revanche il peut porter telle et telle chose. » C’est ainsi qu’il donnait une liste de tout ce qui est permis et interdit de faire, et cela même pour un dromadaire.
Et lors des derniers instants de la vie d’Aboû Ad-Dardâ رضي الله عنه le dromadaire se mit à tourner autour de lui, il l’appela : « Viens Doummoûn », puis il lui dit : « Ô Doummoûn, ne me tiens pas rigueur devant mon Seigneur le Jour de la Résurrection, car je ne te faisais porter que ce dont tu étais capable. »
Ô Allah, quelle est cette moralité immense présente dans le cœur de ces hommes-là ?!
« Ne me tiens pas rigueur devant mon Seigneur le Jour de la Résurrection », même avec ce dromadaire ? Oui, même avec lui.
‘Oumar Ibn ‘Abd Al-‘Azîz رحمه الله possédait une mule et un domestique. Ce dernier partait au marché avec cette mule et tous les jours il revenait auprès de ‘Oumar Ibn ‘Abd Al-‘Azîz avec un dinâr. Un jour il revint avec un dinar et demi, ‘Oumar lui demanda : « D’où provient ce demi dinâr ? »
Il répondit : « Les prix au marché ont baissé nous avons pu gagner un demi dinâr en plus. »
Il rétorqua : « Non, mais tu as plutôt surchargé le dos de cette mule, laisse-la se reposer trois jours. » C.à.d. accorde-lui trois jours où elle ne travaille pas. Pourquoi ? Car ce jour-là il lui fit porter plus que ce qu’elle portait les autres jours.
Et ce même avec cette mule ? Oui, même avec cette mule.
Ces valeurs nous les avons apprises par le biais du Messager d’Allah ﷺ, celui qui s’y accrochera réussira, et celui qui empruntera cette voie sera gagnant ici-bas et dans l’Au-delà.
« Le Prophète ﷺ passa près d’un dromadaire affamé et épuisé, il s’exclama : « Craignez Allah concernant ces animaux qui ne peuvent parler, afin que vous montiez des animaux robustes et que vous mangiez de la viande saine. » [Authentifié par chaykh Al-Albânî dans « Sahîh Aboû Dâwoûd »]
Voilà ce qu’a atteint la miséricorde du Prophète ﷺ envers les animaux.
D’ailleurs Ya’lâ Ibn Mourrah رضي الله عنه nous décrit une scène étonnante qu’il y a eu entre lui et le Messager d’Allah ﷺ à travers laquelle nous constatons qu’effectivement il est une miséricorde pour l’ensemble des créatures, y compris les animaux et les bestiaux.
Ya’lâ dit : « J’étais assis avec le Prophète ﷺ lorsqu’un dromadaire approcha, il étendit ses pattes et s’allongea devant le Messager d’Allah ﷺ à l’image d’un prosterné. Le Prophète fit preuve de douceur et le dromadaire se mit à pleurer. Le Prophète ﷺ s’exclama : « Malheur à toi ! Qui est le propriétaire de ce dromadaire ? Ce dernier a quelque chose. »
Alors que nous le recherchions un jeune Ansâr vint nous voir, le Prophète ﷺ lui demanda : « Qu’a donc ton dromadaire ? »
– « Par Allah Ô Messager d’Allah, je ne sais pas ce qu’il a. Hormis qu’hier soir nous discutions autour du fait que nous faisions déjà porter sur son dos nos provisions d’eau depuis de longues années. Il nous tirait ainsi l’eau du puits jusqu’à ce que son corps et ses os s’affaiblissent et que sa force s’estompe. Nous avons donc discuté la nuit dernière quant au fait de l’égorger afin de nous partager sa viande. »
Qui a bien pu entendre cette manigance ?
Le dromadaire ! Il partit se plaindre auprès du Prophète ﷺ qui fut ému de compassion à son égard. Il demanda à son propriétaire : « Fais-en moi cadeau ou vends-le-moi. »
– « Prends-le comme cadeau Ô Messager d’Allah. »
[Ya’lâ poursuit] : « Le Prophète ﷺ le marqua au fer comme étant un don, puis il lui rendit sa liberté. » [Rapporté par Ahmad]
C’est ainsi qu’Allah le sauva de son propriétaire par l’intermédiaire du Prophète ﷺ, qui est en réalité une miséricorde émanant d’Allah, une miséricorde qui nous est offerte.
Mes chers bien-aimés, à travers cet exemple nous constatons l’importance de conserver l’amitié de ceux qui ont fait preuve de bonté envers nous, et que nous ne devons pas oublier le bien qu’ils nous ont fait.
{Et n’oubliez pas vos faveurs mutuelles} [S.2, v.237]
Au point où le Prophète ﷺ nous a dit : « N’insultez pas le coq ! »
D’accord, mais pourquoi on ne doit pas le faire ? Il se peut qu’il nous dérange avec ses chants. Mais le Prophète a dit : « N’insultez pas le coq ! Car il vous réveille pour la prière. » [Rapporté par Aboû Dawoûd et authentifié par Chaykh Al-Abânî dans « Sahîh Al-Jâmi’ »]
Il possède donc un mérite, un rang et une tâche grandiose qui nécessite qu’on l’honore, qu’on ne l’insulte pas et qu’on n’invoque pas contre lui.
Pourquoi ? Parce qu’il réveille les gens pour la prière.
Voici ce que sont nos valeurs mes bien-aimés.
Telle que la loyauté entre les gens, celle qui consiste à ne pas oublier le bien que l’on nous a fait, qui consiste à rendre le bien par le bien, car le Prophète ﷺ acceptait les cadeaux et récompensait la personne pour cela. Il rajoutait à la bienfaisance encore plus de bienfaisance. Ainsi celui qui faisait preuve de bienfaisance envers le Messager d’Allah ﷺ, le Messager d’Allah le faisait encore plus envers lui.
Quant à celui qui lui causait du tort, alors le Messager d’Allah lui rendait son tort par un bien.
Ainsi était la bienfaisance du Messager d’Allah ﷺ dans chaque circonstance.
Il faisait même preuve de bienveillance envers les animaux dans les moments difficiles de sa vie.
Il disait : « Si vous devez égorger, alors faites-le de la meilleure façon. »
« Certes Allah a écrit la bienfaisance dans toute chose. Ainsi, si vous devez égorger, alors faites-le de la meilleure façon. Et si vous devez tuer quelqu’un [qui le mérite], alors faites-le de la meilleure façon. » [Rapporté par Mouslim]
Allah Akbar, y compris à ce moment-là alors que la bête va être égorgée ? Oui, même si on l’égorge on doit se montrer clément.
Quand le Prophète ﷺ vit un homme aiguiser sa lame devant son mouton qui la regardait, le Prophète ﷺ le blâma et se mit en colère : « N’aurais-tu pas pu le faire avant ? Veux-tu le faire mourir plusieurs fois ? » [Rapporté par Al-Hâkim et authentifié par Chaykh Al-Albânî dans « Sahîh At-Taghrîb »]
C.à.d. veux-tu faire souffrir cette bête par la mort de nombreuses fois alors que celle-ci regarde la lame du couteau se faire aiguiser devant ses yeux ?
C’est un supplice et un châtiment, cela n’est pas permis dans la Législation d’Allah.
Le Prophète ﷺ a même dit : « Qu’il aiguise correctement sa lame ! » [Rapporté par Mouslim]
Il convient que la lame soit tranchante afin que l’on ne fasse pas souffrir la bête qui est dans une situation où elle a le plus besoin de miséricorde.
C’est cette miséricorde que le Prophète ﷺ voulait placer dans nos cœurs, même envers ces bestiaux.
Mais que pouvons-nous dire maintenant de celui qui se spécialise dans le meurtre et le massacre des musulmans par le biais de bombes, d’armes chimiques et de toutes autres armes destructrices ?
Quelle miséricorde lui a-t-il été retirée de son cœur ?
« Le serviteur échouera et périra si Allah ne place pas dans son cœur de la miséricorde pour l’être humain. » [Rendu bon par Chaykh Al-Albânî dans « Silsilah As-Sahîhah »]
Traduction par Le Cœur des Croyants