04 – Hadîth n°4 : « La foi du serviteur sera droite lorsque son cœur le sera »

Le quatrième hadîth :

Anas Ibn Mâlik رضي الله عنه  a dit : « Le Messager d’Allah ﷺ a dit : « La foi du serviteur sera droite lorsque son cœur le sera ; et son cœur ne sera droit que lorsque sa langue le sera. »

Rapporté par Ahmad et c’est un hadîth authentique.

Ce hadîth met en évidence que la droiture de la langue est un signe de la foi.

Concernant notre sujet, le hadîth montre que la droiture et les œuvres du cœur ont des répercussions sur la foi, et qu’une diminution de la foi affaiblit la droiture [de la personne] et que l’effet de la langue sur le cœur, qu’il soit droit ou corrompu, est évident.

La rectitude de la langue agit sur celle du cœur.

Autrement dit, celui qui combat sa langue pour la cause d’Allah pour ne dire que du bien et qu’aucun mal ne sorte de sa bouche, alors son cœur sera juste et droit.

Et bien que le cœur soit le roi des membres [du corps], s’il ne les réglemente pas, il ne sera pas droit. Il doit réglementer les membres. Car s’il ne le fait pas et les laisse s’égarer c’est lui-même qui se corrompra.

« La foi du serviteur sera droite lorsque son cœur le sera ; et son cœur ne sera droit que lorsque sa langue le sera. »

Donc la plus grande chose dont il faut se soucier pour la rectitude [de la personne] après celle du cœur, c’est la droiture de la langue. Car elle est l’interprète du cœur, celle qui s’exprime en son nom et qui extériorise ce qu’il contient.

Voilà pourquoi le Prophète ﷺ ordonna que le cœur et la langue soient droits. La relation entre eux est évidente pour celui qui la médite.

« La foi du serviteur sera droite lorsque son cœur le sera ; »

La foi ne sera droite que lorsque le cœur sera réformé et rempli de l’amour d’Allah, l’amour de Son obéissance et qu’il répugne le fait de Lui désobéir. Les cœurs ne seront réformés et bons que lorsque s’y ancreront la connaissance d’Allah, de Ses Noms et Ses Attributs, de Sa grandeur, Son amour, Sa crainte et la peur de Lui, l’espoir de ce qu’Il possède et la pleine confiance en Lui … Ceci est la véritable Unicité (At-Tawhîd). Donc les cœurs ne seront bons que lorsqu’ils se rempliront de tout cela.

Quant à sa parole ﷺ « et son cœur ne sera droit que lorsque sa langue le sera », elle est une preuve que si la langue déviait et n’était pas sur la droiture, cela aurait un impact sur la rectitude du cœur. Puis les effets se manifesteraient à travers les membres, et le serviteur se retrouverait alors abandonné.

D’ailleurs, ce sujet est si déconcertant qu’un hadîth très déroutant est venu dans ce sens. Il est vraiment troublant. Quel est-il ?

Aboû Sa’îd Al-Khoudrî a rapporté du Prophète ﷺ qu’il dit : « Lorsque le fils d’Âdam se lève le matin » et cela se passe chaque matin, quotidiennement, mais nous ne le ressentons pas. « Lorsque le fils d’Âdam se lève le matin, tous les membres de son corps se soumettent à la langue » c’est le texte même du hadîth.

« Lorsque le fils d’Âdam se lève le matin, tous les membres de son corps se soumettent à la langue » Que veut dire : « se soumettent (toukaffîr) à la langue ? »

L’explication est dans le hadîth : « et lui disent : « Crains Allah nous concernant, car nous dépendons de toi. Si tu fais preuve de rectitude, alors nous serons droits, mais si tu dévies alors nous dévierons également. »

Rapporté par At-Tirmidhî et rendu bon par Al-Albânî

C’est un hadîth incroyable. On le répète.

« Lorsque le fils d’Âdam se lève le matin, tous les membres de son corps se soumettent à la langue et lui disent : « Crains Allah nous concernant, car nous dépendons de toi. Si tu fais preuve de rectitude, alors nous serons droits, mais si tu dévies alors nous dévierons également. »

Cela veut dire que les membres se soumettent à la langue, s’humilient et intercèdent auprès d’elle. Voici la signification.

Évidemment, quand nous nous réveillons le matin nous ne ressentons pas cela. Est-ce que tu ressens que : « Chaque matin il y a deux Anges qui disent : « Ô Allah, donne la ruine à celui qui ne dépense pas et accorde une compensation à celui qui dépense. » ? [Rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim]

Tu ne les entends pas, mais c’est une vérité avérée. Chaque matin, les membres du corps de l’individu répètent ces propos : « Lorsque le fils d’Âdam se lève le matin, tous les membres de son corps se soumettent à la langue et lui disent : « Crains Allah nous concernant, car nous dépendons de toi. »

Regarde la façon dont les membres exhortent la langue chaque matin ! On sait cela par le biais de la révélation et le texte même du hadîth. Les membres accourent vers la langue, la supplient, lui demandent et intercèdent auprès d’elle en disant : « Crains Allah nous concernant, » c’est une exhortation ! « Crains Allah nous concernant, car nous dépendons de toi. Si tu fais preuve de rectitude, alors nous serons droits, mais si tu dévies alors nous dévierons également. »

Ibn Al-Qayyim رحمه الله a dit : « Les membres se soumettent à la langue car elle est le messager du cœur, » Vous voyez ? Donc là nous avons le cœur qui est le roi. D’accord ? Et la langue le ministre. Ibn Al-Qayyim a dit : « Les membres se soumettent à la langue car elle est le messager du cœur, son interprète et l’intermédiaire entre le cœur et les membres. Quant à leur parole « car nous dépendons de toi. » c.à.d. que notre salut et notre perdition dépendent de toi. C’est pourquoi ils dirent : « Si tu fais preuve de rectitude, alors nous serons droits, mais si tu dévies alors nous dévierons également. » [Al-Fawâid d’Ibn Al-Qayyim]

Et parmi les propos de certains sages :

« La langue de la personne est une subordonnée du cœur. »

Il se peut que beaucoup ne tombent pas dans la fornication, ni l’alcool, ni ne volent, ni ne commettent d’autres péchés majeurs, cependant ils n’évitent pas les péchés de la langue, en particulier la médisance et ses semblables. Voilà pourquoi les pieux prédécesseurs disaient : « Le plus dur des scrupules concerne la langue. » Le plus difficile des scrupules concerne la langue.

Ibn Al-Qayyim رحمه الله a dit : « Et ce qui est étonnant, c’est la facilité qu’a l’homme à ne pas manger l’illicite, ni de commettre l’injustice, ni l’adultère et le vol, ni de boire de l’alcool, ni de regarder ce qui est prohibé, etc. » c.à.d. que ces choses-là lui sont faciles à délaisser, en effet pour certains cela est facile. « Mais il lui est très difficile de contrôler l’agissement de sa langue. » Ibn Al-Qayyim poursuit : « À tel point que tu vois quelqu’un connu pour sa religiosité, son ascétisme et son adoration dire des mots qui provoquent la colère d’Allah sans même y prêter attention. À cause d’un seul mot, il chute d’une distance plus grande encore que celle qu’il y a entre l’est et l’ouest. » Ibn Al-Qayyim continue : « Combien de gens tu vois s’abstenir des turpitudes et de l’injustice mais leur langue ne cesse de parler sur l’honneur des gens vivants et des morts, sans prêter attention à ce qu’ils disent. » [Ad-Dâ wa As-Dawâ d’Ibn Al-Qayyim]

C’est pourquoi lorsque l’on questionna Ibn Al-Moubârak رحمه الله : « Quel est le scrupule le plus dur à acquérir ? » Il répondit : « Celui de la langue. »

Par conséquent, la relation qu’il y a entre la droiture de la langue et celle du cœur est évidente.

Et parmi les leçons que l’on tire de ce hadîth dans la série « Les quarante hadîths sur les œuvres du cœur » : celui qui veut veiller à la réforme de son cœur doit impérativement réformer sa langue. Celui qui veut réformer son cœur doit contrôler sa langue. Et celui qui désire la rectitude de son cœur doit faire preuve de scrupule quant à sa langue et la tenir à cause du lien évident qu’il y a entre eux.

Traduit par le Coeur des Croyants

Son cœur frémit lorsqu’Allah est mentionné

L’histoire de ce médecin musulman qui visita l’un de ses patients malades demeure un exemple illustrant le frémissement du cœur. 

On raconte qu’un médecin alla s’enquérir de l’état de santé d’un de ses patients qui était alité, dont on ignorait la raison de sa maladie et qui n’avait aucun symptôme apparent. Le médecin prit sa main pour prendre son pouls. Pendant ce temps, une des personnes venues le visiter le questionna sur son état ; puis elle changea de sujet et s’enquit de ses voisins. Dès lors, les pulsations cardiaques du patient s’accentuèrent peu à peu. Elle le questionna sur l’un de ses voisins en particulier et ses pulsations s’accélérèrent encore plus. Ensuite, lorsqu’elle se renseigna au sujet des enfants de ce voisin, les membres du patient commencèrent à trembler et son rythme cardiaque augmenta une nouvelle fois. Mais quand il a été dit que ce voisin avait une fille d’une grande beauté et que son prénom fût cité, son rythme cardiaque se répercuta sur tout son corps qui se mit à son tour à chanceler, ses yeux divergèrent et la sueur se déversa sur son visage. Le médecin dit alors à ses proches : « Celui-là n’est pas malade ! Mais c’est un homme qui est éperdument pris d’amour. » 

Et Allah est Le plus digne de cet exemple ! Ton cœur est-il présent lorsque l’on évoque celui que tu aimes, et absent lorsque l’on évoque Celui qui répond à l’invocation ? Tes membres s’humilient-ils quand une créature est mentionnée mais ne prêtent aucunement attention quand c’est Le Créateur qui l’est ? Ton cœur va-t-il se fendre de tristesse en l’absence de ce qui est passager et éphémère mais négliger Celui qui demeure et est Éternel ?

Il y a parmi les caractéristiques de l’amoureux, l’embarras qu’il ressent quand ce qu’il aime est mentionné. Ainsi, si tu souhaites examiner ton cœur pour en connaître la nature, alors interroge ta propre personne ! Ton cœur est-il présent lorsque l’on évoque son Seigneur ? S’humilie-t-il lorsque qu’il entend Sa parole ? Ecoute-t-il l’appel à la prière pour le répéter ? A-t-il pleuré une nuit par crainte du châtiment d’Allah ? A-t-il déjà tremblé [de peur] un jour en supposant qu’il se fasse expulser de Sa compagnie ? A-t-il ressenti du désespoir si la finalité de ses œuvres était mauvaise ? 

Sois sincère, car si personne ne peut réellement te connaitre, Lui – Glorifié soit-Il – est plus connaisseur de tes secrets et de ta propre personne que toi. Sache donc où tu en est vis-à-vis de ta foi à l’instar de ce que fît Al-Hasan Al-Basrî lorsqu’un homme est venu l’interroger. Cet homme lui demanda : « Ô Aboû Sa’îd ! Es-tu un véritable croyant ? » Il répondit : « La foi est de deux sortes. Donc si tu me questionnes concernant la foi en Allah, Ses Anges, Ses Livres, Ses Messagers, le Paradis, le Feu, la Résurrection et le Jour des comptes, alors je suis croyant. Mais si tu me questionnes concernant la parole d’Allah : (Les vrais croyants sont ceux dont le cœur frémit à la mention d’Allah et dont la foi augmente lorsqu’on leur récite Ses versets, ceux qui placent exclusivement leur confiance en leur Seigneur.) (Al-Anfâl, v.2) jusqu’à Sa parole : (Ceux-là sont les vrais croyants.) (Al-Anfâl, v.4) alors par Allah, j’ignore si je fais partie d’eux ou non.« 

Si les versets du Tout Miséricordieux étaient récités à ceux dont les cœurs sont en vie, ils tomberaient prosternés en pleurant ; contrairement aux autres qui, eux, tomberaient en étant sourds et aveugles.

Car ce sont des personnes dotées de vie, ils écoutent avec leur cœur avant d’écouter avec leurs oreilles. 

Voilà pourquoi Ibn Zayd a dit au sujet de la parole d’Allah (Dont se souviendra toute oreille attentive (Wâ’iyah) (Al-Hâqqah, v.12) sur le terme « attentive » : « Les cœurs sont attentifs à tout ce que les oreilles entendent comme bien et mal. »

Ibn Al-Qayyim رحمه الله a dit : « Les oreilles se caractérisent par le fait qu’elles soient attentives, de même pour le cœur. On dit : « Un cœur attentif (Wâ’î) »  et « une oreille attentive (Wâ’iyah) » à cause de la relation qui existe entre eux. La science pénètre l’oreille pour se diriger jusqu’au cœur. Ainsi, l’oreille est à la foi la porte du cœur et le messager qui lui fait parvenir la science. De même pour la langue, elle est son messager et son porte-parole. Quant à celui qui aura compris la relation existante entre les membres et le cœur aura certainement compris que l’oreille est plus en droit d’être décrite comme étant « attentive ». Ainsi, si les oreilles entendent attentivement, alors le cœur entendra avec attention. »

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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Veillez à préserver vos langues dans les moments d’aisances…

Il incombe au pèlerin de ne pas parler de ce qui ne le concerne pas.
Et ceci est aussi valable pour tout le monde.
« Fait partie du bon islam de la personne de délaisser ce qui ne le regarde pas. »
Mais le pèlerin est encore plus concerné.

L’islam incite fortement à préserver les membres lors du pèlerinage, mais aussi en tout temps, tout lieu et toutes les époques.
Mais concernant le pèlerin cela est plus fort encore, et ce, afin qu’il revienne du pèlerinage lavé de tout péché comme le jour où sa mère l’a mis au monde.
Et cela a été également dit pour le jeûneur.
Hélas, beaucoup ont été trompés par les insufflations de leurs âmes qui leur ont fait espérer qu’ils emprunteront cette ligne de conduite lors du pèlerinage.
D’autant plus qu’il est possible d’accomplir le pèlerinage en seulement 4 jours, ainsi, la personne estime être en mesure de soumettre ses membres durant ces 4 jours.

Mais la réalité des choses témoigne-t-elle de cela ou non?
Elle atteste son contraire. Et même si l’individu aspire et veille à cela, tant que ses journées sont remplies de « on dit » il ne pourra pas se retenir de ragoter pendant ces jours-là.
Et s’il était isolé et que personne ne venait à lui, il chercherait alors quelqu’un avec qui discuter dans ce qu’il avait l’habitude de parler durant toute sa vie et ses moments d’aisances.

On trouve des personnes qui médisent quand elles sont à ‘Arafat.
On en trouve même qui insultent les gens et les injurient à ‘Arafat.
Car ils ont été ainsi tout au long de leur vie.
Ils n’ont pas connu Allah [à sa juste valeur] dans leurs moments d’aisances pour Le connaître dans ces moments difficiles.
Certains épient les femmes alors qu’ils sont à ‘Arafat, car c’est ce qu’ils faisaient toutes leurs journées.
On en voit aussi qui dorment la journée de ‘Arafat jusqu’au coucher du soleil car ils ont été négligents le reste du temps.
Et la récompense est de même nature que l’œuvre. (Ton Seigneur, cependant, n’est point injuste envers les serviteurs) [Sourate 42, v.46]
Voilà le résultat de ce que tu as avancé! Voici ce que tu as commis à ton encontre!
Que l’individu veille à préserver ses membres toute sa vie pour espérer les préserver pendant ces jours-là, surtout s’il n’a déjà pas tenu le jour de ‘Arafat et l’I’tikâf (retraite spirituelle).

Il y en a qui médisent lors de l’I’tikâf.
On en a vu qui dormaient la nuit qui pouvait être la nuit du destin. Car toute sa vie il a été ainsi.
Si son habitude est d’arriver en retard aux prières, et c’est une chose que l’on voit et qui est vérifiée – Nous demandons à Allah de tous nous pardonner –
Donc si son habitude était d’être en retard aux prières de Cha’bân, Rajab et le reste des mois, et qu’après l’annonce du mois de Ramadan il part [faire l’I’tikâf], au coucher du dernier jour de Ramadan, lorsque la fête du ‘Aid est annoncée, s’il manqua des prières pendant Cha’bân il manquera le ‘Icha ou une partie de celle-ci la nuit du ‘Aid dès qu’il aura quitté l’I’tikâf.
Pourquoi? Car il n’a pas connu Allah pendant ses moments d’aisances.

Mais nous connaissons des gens [de bien] ici, et la louange revient à Allah. Le bien est encore présent dans cette communauté.
Nous connaissons des gens qui sont [dans le bien] aussi bien à ‘Arafat et l’I’tikâf que le reste des jours.
Car toute l’année, ils ont été comme ça.
Et si on disait à l’un d’eux : « Ton âme va te quitter maintenant », il ne pourrait même pas ajouter un tasbîh* [dû aux nombreuses oeuvres qu’il fait].
Ce genre de personnes existe louange à Allah, le bien se trouve dans la communauté de Mouhammad.
Mais c’est un problème présent chez beaucoup d’individus en particulier les étudiants en science… Nous demandons secours auprès d’Allah.

* Dire Soubhâna Allah

Traduit par Le Coeur des Croyants

Version vidéo

ينبغي للمحرم ألا يتكلم إلا بما يعنيه، وغير المحرم كذلك ((من حسن إسلام المرء تركه ما لا يعنيه)) والمحرم من باب أولى، وجاء الحث على حفظ الجوارح في الحج تأكد ذلك، وأيضاً في سائر الأحوال والأوقات والأزمان؛ لكنه بالنسبة للحاج أولى، ليرجع من ذنوبه كيوم ولدته أمه، كما قيل أيضاً مثل هذا بالنسبة للصائم، وكثير من الناس تسول له نفسه أو تمنيه أنه يسلك هذا المسلك إذا حج، لا سيما وأن الحج يمكن أن يؤدى بأربعة أيام، فيقول الإنسان بإمكانه أن يملك نفسه ويملك جوارحه خلال الأربعة أيام لكن الواقع يشهد بهذا أو لا يشهد به؟ يشهد بضده، الواقع يشهد بضده ولو حرص الإنسان ما دامت أيامه معمورة بالقيل والقال فإنه لن يستطيع أن يملك نفسه في هذه الأيام، ولو اعتزل ولم يأته أحد لذهب يبحث عن من يتكلم معه فيما كان يتكلم به في طول حياته وأيام رخائه، وقد وجد من يغتاب الناس عشية عرفة، ووجد من يسب الناس ويشتمهم عشية عرفة؛ لأنه مشى على هذا في طول حياته، ما تعرف على الله في الرخاء ليعرف في مثل هذه الشدة، ووجد من يتابع النساء في عرفة؛ لأنه في سائر أيامه مشى على هذا، ويوجد من ينام عشية عرفة إلى أن تغرب الشمس؛ لأنه مفرط في بقية الأيام، والجزاء من جنس العمل، {وَمَا رَبُّكَ بِظَلَّامٍ لِّلْعَبِيدِ} [(46) سورة فصلت] هذا ما قدمت يداك، وهذا ما جنيت على نفسك، فعلى الإنسان أن يحرص على حفظ جوارحه طول حياته ليحفظ في مثل هذه الأيام، إذا كان الإنسان لا يستطيع عشية عرفة، أو في الاعتكاف، وجد من يغتاب في الاعتكاف، ووجد من ينام عن ليلة ترجى أن تكون ليلة القدر وهو معتكف؛ لأنه طول أيامه على هذه الحالة، وإذا كان ديدنه التأخر عن الصلوات، وهذا أمر مشاهد ومجرب، نسأل الله -جل وعلا- أن يعفو عن الجميع، إذا كانت عادته أن يتأخر عن الصلوات وهذا ديدنه في شعبان وفي رجب وقبلها من الأشهر ثم خرج بعد أن أعلن عن الشهر، مغرب آخر يوم من رمضان، أعلن عن يوم العيد في الغالب أنه إذا كانت تفوته شيء من الصلوات في شعبان تفوته العشاء أو يفوته شيء منها ليلة العيد، وهو الآن خرج من المعتكف لماذا؟ لأنه ما تعرف على الله في الرخاء.
ونعرف أناس يعني موجود -ولله الحمد- الأمة ما زال فيها خير، نعرف أناس لا فرق بين عشية عرفة وغيره، ولا بين الاعتكاف وغيره، هذا على طول العام هذه حاله، ولو قيل له: إن الروح تخرج الآن ما يمكن أن يزيد تسبيحه، وهذا موجود الآن -ولله الحمد- والخير في أمة محمد، لكن الإشكال في عموم الناس، لا سيما كثير من طلاب العلم، والله المستعان

Allah est Le Seul a détenir les remèdes du coeur

Allah le Très Haut a dit  : (Que celui qui pense qu’Allah ne secourra pas [Son Messager] ici-bas, ni dans l’au-delà, attache une corde à son plafond et se pende, puis qu’il la coupe et voie si son acte apaisera sa rage !) [Sourate Al-Hajj, v. 15] 

Ce verset décrit un groupe parmi les hypocrites dont les cœurs se sont remplis de rage à l’encontre du Messager d’Allah ﷺ, de sa grandeur et sa victoire.
À ceux-là, Allah leur dit  : Assurément, Allah secoure Son Messager ici-bas et dans l’Au-delà. Ainsi, celui qui pense – parmi ses envieux et ses ennemis – qu’Allah ne le secourra point, et qui est irrité contre lui du fait qu’il triomphe par la promesse qu’Allah lui a faite, alors qu’il examine profondément ses capacités et déploie tous ses efforts pour qu’il retire de son cœur la rage qu’il renferme. Même si cette rage le pousse à l’extrême, au point qu’il attache une corde au toit de sa maison pour se pendre, s’il commettait cela, qu’il regarde donc s’il guérit de la colère que recèle sa poitrine …
Par Allah non, il ne guérira pas ! Cette rage ne le quittera point, et sa maladie perdurera tant qu’Allah le voudra.

Par conséquent, Allah est Le Seul à être Le Guérisseur des poitrines, Celui qui enlève le mal des cœurs.

Et cela veut dire que  :

  • Si tu ressens de l’affliction, de la tristesse, du désespoir et de l’amertume, détiens-tu toute la puissance planétaire pour changer cet état-là ne serait-ce du poids d’un atome  ?!
  • Si la vie d’ici-bas toute entière t’était offerte et mise à tes pieds, mais que ton cœur est rempli de chagrin et d’anxiété, vas-tu pouvoir te délecter d’une quelconque chose de ta vie mondaine ?!
  • Si le cœur se noie dans le doute, les ambiguïtés, la déviance et l’incertitude, une personne ici-bas est-elle en mesure d’arracher cette maladie de ta poitrine alors que ton Seigneur ne l’a pas décrété  ?!
  • Lorsque tu vois qu’un bienfait mondain est accordé à un autre que toi, sans qu’il ne te touche, et que tu te mettes alors à l’observer jalousement, en l’enviant, que tu laisses ta langue s’adonner à des propos haineux à son égard et que ton cœur se remplit de rancœur envers lui ; qui peut te purifier de ce dont tu es atteint si ce n’est Allah  ?!
  • Si ton cœur aime une passion, s’en imbibe et penche vers un péché en étant épris de celui-ci, qui d’autre que ton Seigneur peut redresser ton cœur chaviré et faire revivre ta saine nature  ?!
  • Si ton cœur répugne un acte d’obéissance et lui devient pénible, et qu’il se lasse de l’accomplir au point qu’il soit proche de le délaisser  ; qui donc peut te faire aimer cet acte et te rapprocher de lui si ce n’est Celui qui nous a fait aimer la foi et l’a embellie dans nos cœurs  ?!

C’est ce que comprit Moutarrif Ibn ‘Abd-Allah رحمه الله lorsqu’il cessa de regarder ses œuvres et reconnu l’ampleur de son impuissance et sa faiblesse, et qu’il retourna la grâce toute entière à Allah Seul en disant  : « Si mon cœur était retiré puis déposé dans ma main gauche, et que l’on vienne avec des bonnes actions que l’on dépose dans celle de la droite, puis que je les rapproche l’une de l’autre, je ne pourrai rien entrer dans mon cœur jusqu’à ce que ce soit Allah le Majestueux qui le décrète. »  

A tous les malades  : 

L’homme, s’il le désire, peut bouger sa jambe, baisser son bras et le remonter, mais peut-il en faire autant avec son cœur  ?! Oh que non par Allah  !! Comment peux-tu interagir avec un cœur sans posséder une quelconque autorité sur lui  ?! Que personne n’a d’emprise sur lui excepté Allah ?! Et dont tu ignores tout de ses secrets, son essence et que personne ne les connait si ce n’est Allah  ?! Que tous ceux qui souhaitent guérirent leur cœur sans demander l’assistance de leur Seigneur sachent que leur maladie n’ira qu’en s’aggravant.

  • Sache et dis à tous ceux qui demandent la guérison à autre qu’Allah  : Ô combien votre perte est immense  ! 
  • Sache et dis à tous ceux qui se sont postés devant toutes les portes sauf celle d’Allah  : Ô combien sera long votre avilissement ! 
  • Sache et dis à tous ceux qui placent leurs espoirs en autre que Sa grâce  : Ô combien vos espérances sont vaines  ! 
  • Sache et dis à tous ceux qui œuvrent pour autre que Lui  : Ô combien votre cheminement est égarement  ! 

Qui peut s’interposer entre toi et le remède, et t’empêcher d’accomplir des actes d’obéissance  ?! Qui est Celui qui change la sécurité en peur et la lâcheté en bravoure ?! Et qui est Celui qui rend l’aversion amour et l’amour aversion  ?!

Mon frère, ton remède est auprès de Lui, ne le cherche donc pas chez quelqu’un d’autre. Et ta guérison est entre Ses Mains, ne fatigue donc pas les médecins avec toi.

Il n’est rien qu’Allah ne possède parmi Ses Trésors, et pourtant, te voilà trompé à mendier à la porte de ceux qui ne détiennent absolument rien  !!

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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Il est l’endroit qu’Allah regarde

Il y a parmi les cœurs celui qui est à l’image d’une tombe dont l’apparence est ornée et fleurie alors que son intérieur est en décomposition et mort. Ou encore à l’exemple d’une demeure obscure avec, sur son toit, une lampe éclairante, tandis que son intérieur est ténèbres.
D’ailleurs le Prophète ﷺ a dit : « Certes, Allah ne regarde pas vos apparences ni vos biens, mais en revanche Il regarde vos œuvres et vos cœurs. »[1]

Assurément, voici l’éminente place qu’occupe la vie du cœur et ce, même si les ventres sont vides (pris par la faim) et que les vêtements sont usés.
Et le hadîth a mis en évidence le fait que le cœur est l’endroit que le Seigneur regarde.
Ainsi, il n’y a aucun bénéfice à ce que l’apparence soit bonne avec un intérieur corrompu.

Qu’il est bien étrange celui dont sa préoccupation [première] est son apparence et son attrait extérieur ! Tu le vois laver ses vêtements, se parfumer, nettoyer son corps et l’assainir, s’embellir avec tout ce qu’il lui est possible et ce, afin que personne ne puisse voir un quelconque défaut ; alors qu’il ne se préoccupe pas de ce que contient son cœur qui est pourtant l’endroit qu’observe Le Créateur, ni de sa purification et de son ornement afin que son Seigneur ne voie aucune souillure en lui, ni aucun mal, et qu’aucune créature ne prenne Sa place.

Et il y a une autre signification du hadîth qu’Ibn Al-Jazarî رحمه الله  a évoqué : « Le regard, ici, est une préférence, une miséricorde et une clémence. Car le regard est, en réalité, une preuve d’amour, alors que le détourner indique l’aversion et la répulsion. »

Médite ce qui va suivre et saisis l’importance du cœur :

Un acte accompli peut être, à première vue, une désobéissance alors que celui qui l’a commise est récompensé, comme le fait de prononcer une parole de mécréance sous la contrainte alors que son cœur est serein sur la foi ou de boire une boisson enivrante à son insu.
En revanche, il se peut que l’apparence d’un acte soit la bienfaisance cependant son auteur est dans le Feu, tel l’individu qui s’est fait tué sur le champ de bataille afin que les gens parlent de sa bravoure ; ou celui qui dépense ses richesses dans le bien pour que les gens fassent des éloges sur sa bonté, ou encore celui qui lit le Coran afin d’attirer les regards…

Par conséquent, le cœur, dans toutes ces situations, est soit dans le box des accusés, soit inscrit dans le conseil d’honneur.

Pêcheur et innocent !!

Observe la parole du Prophète ﷺ : « Si un péché (ou un mal) a été commis sur Terre, quiconque y aura assisté et l’aura réprouvé sera comme celui qui n’y avait pas assisté ; quant à celui qui n’y aura pas assisté mais qui aura agréé celle-ci, alors il sera comme s’il y avait assisté [et ne l’a pas réprouvé]. »[2]

Gloire et pureté à Allah ! Un homme absent de la scène du crime et pourtant, il est le premier des accusés, et son nom est inscrit parmi les pêcheurs.
Et un autre qui a assisté personnellement au crime, l’a vu de ses propres yeux, mais, malgré cela, le verdict prononcé à son encontre est l’innocence !
Et la cause de tout ceci est exclusivement le cœur qui a été sauvé en réprouvant [le mal] ou bien a péché en l’agréant.

Il y a dans ce hadîth une bonne annonce et un avertissement :

  • Une bonne annonce pour celui qui a été contraint à être présent en un lieu où Allah est désobéi et qui ne peut réprouver cette désobéissance ni par sa main, ni par sa langue, et n’est même pas dans la capacité de quitter cet endroit ; par conséquent il convient au cœur d’accomplir ce qui lui est obligatoire en s’opposant au blâmable.
  • Et un avertissement pour l’individu dont Allah voulut le bien mais qui ne choisit que le mal ; celui qu’Il voulut préserver des choses blâmables mais qui refusa (cette préservation) pour s’y adonner pleinement ; et celui dont Allah épargna la présence à l’endroit du péché mais qui s’y déplaça avec son cœur et son âme ; c’est ainsi qu’il fut puni au même titre que celui qui l’a commis.

Ainsi est le cœur lorsqu’il fornique ! Oui, il fornique ; et en dépit de la dureté qu’a ce mot sur l’âme il est pourtant le terme employé par celui qu’Allah a décrit comme étant compatissant et miséricordieux envers les croyants ﷺ. Et parmi sa miséricorde et sa bienveillance pour sa communauté le fait qu’il nous ait clairement mis en garde contre cette fornication [du cœur] par sa parole : « Et la fornication du cœur est le faux espoir »[3].

Le Chaykh Ahmad ‘Abd Ar-Rahmân Al-Bannâ رحمه الله a dit : « ‘’La fornication du cœur est le faux espoir’’ signifie que le cœur désire l’accomplissement d’une chose que l’âme envie parmi les passions[4]. »

Le cœur a, tout comme les membres, des acquisitions [bonnes ou mauvaises] et des œuvres. Et Allah سبحانه وتعالى a annoncé qu’Il jugera sur ce qu’aura acquis le cœur par la récompense et le châtiment, Il dit : {Allah vous tient rigueur pour ce que vos cœurs ont voulu.} [Sourate Al-Baqarah, v.225]

Le hadîth suivant témoigne également de l’action du cœur et du fait qu’Allah demandera des comptes au serviteur quant à celui-ci : « Si deux musulmans s’affrontent à l’épée, puis que l’un des deux tue l’autre, alors le tueur et le tué sont dans le Feu [de l’Enfer]. Quelqu’un dit : Ô Messager d’Allah ! Pour le tueur on comprend, mais pourquoi également le tué ? Il répondit : Car il désirait ardemment la mort de son adversaire. »[5]

Par conséquent ce musulman, [le tué], entre dans le Feu en raison d’une œuvre émanant de son cœur ; il ne périt que par celle-ci.

L’apparence et le caché :

Oui, l’aspect du cœur est la base ; ainsi, si l’apparence extérieure [du corps] est conforme avec l’intérieur alors ce qui est dans le cœur est véridique. Mais si cet extérieur le contredit, cela prouve que ce qu’il y a en lui est mensonger.

Egalement, la validité de l’apparence et de son acceptation auprès d’Allah dépend du cœur. Les gens quant à eux ne sont chargés que d’accepter l’apparence [d’autrui] et de juger sur celle-ci, c’est Allah qui se charge de ce qui est caché [en eux].
Et c’est ce qui est voulu ici par les deux attestations[6], c’est-à-dire le fait qu’elles soient un message concret pour l’humanité, perçu par les sens et faisant embrasser l’Islam celui qui les prononce.
Tandis qu’Allah est le Seul parfaitement informé de ce qui est imperceptible et contenu dans le cœur. De plus, les hypocrites ont eux-mêmes prononcé ces deux attestations, ainsi, leur sang est devenu prohibé ici-bas ; par contre leur demeure finale est le plus bas niveau de l’Enfer pour ce que recelaient leurs cœurs.

Et enfin, observez le lien existant entre l’apparence et le caché dans le parole du Très-Haut : {Dis : « Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi. »} [Sourate Âli ‘Imrân, v.31]. Par conséquent, l’amour d’Allah dans le cœur entraîne inévitablement le suivi des membres, et si ce n’est pas le cas, alors cet amour n’est que prétention, mensonge et fausseté.

[1] Sahîh Ibn Mâjah, n°3359 authentifié par Chaykh Al-Albânî
[2] Sahîh Al-Jâmi’, n°689 jugé bon par Chaykh Al-Albânî
[3] Mousnad Imam Ahmad n°67779, authentifié par Ahmad Châkir (et Mouslim rapporte un hadîth similaire dans son Sahîh n°2657)
[4] Bien sûr, celles qui sont blâmables et illicites (Note du Traducteur)
[5] Sahîh Al-Boukhârî n°31, Sahîh Mouslim n°2888
[6] « J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’être adorée qu’Allah Seul et que Mouhammad est Son messager. » (Note du traducteur)

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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Les catégories de péchés

Sache que l’homme possède de nombreux caractères et attributs, mais les sources des péchés sont au nombre de quatre :

La première concerne les caractères de seigneurie qui suscite l’orgueil, la fierté, l’amour des louanges et éloges, l’arrogance, la recherche de domination, et autre. Ce sont là des péchés destructeurs, mais certains les négligent et ne les considèrent pas comme des péchés.

La deuxième concerne les caractères sataniques qui donnent naissance à la jalousie, la transgression, la ruse, la tromperie, la machination, la fraude, l’hypocrisie, l’incitation à la corruption et autre.

La troisième concerne les caractères bestiaux qui donnent naissance à l’avidité, et à l’attachement à assouvir les désirs du ventre et du sexe qui entraînent la fornication, l’homosexualité, le vol et le fait de s’adonner aux vanités de ce bas-monde pour satisfaire les désirs.

La quatrième concerne les caractères de prédation qui donnent naissance à la colère, la haine, l’agression des gens par le meurtre, les coups, et l’accaparement de leurs biens.

Ces caractères évoluent dans la nature humaine. Ainsi c’est le caractère bestial qui domine en premier, puis il est suivi du caractère de prédation, et lorsque ces deux caractères sont réunis, ils utilisent la raison en ce qui concerne les caractères sataniques, comme la ruse, la tromperie, le stratagème, puis ce sont les caractères de seigneurie qui dominent.

Ce sont la les fondements et sources des péchés, puis, les péchés jaillissent de ces sources vers les membres : certains dans le cœur, comme la mécréance, l’innovation, l’hypocrisie et la dissimulation du mal ; d’autres dans l’ouïe, la langue, le ventre et le sexe, les mains et les pieds ; et d’autre encore dans tout le corps. Il n’est pas nécessaire de le détailler, tant cela est clair.

Ensuite les péchés se subdivisent entre ceux qui se rapportent aux droits des êtres humains et ce qui est entre le serviteur et son Seigneur. Ce qui se rapporte aux droits des serviteurs est plus grave, quant à ce qui est entre le serviteur et son Seigneur, le pardon y est plus espéré et escompté, sauf s’il s’agit de polythéisme, qu’Allah nous en préserve, car il n’est pas pardonné. […]

Autre division : sache que les péchés se divisent entre mineurs et majeurs. Il est de nombreuses divergences à ce sujet, et les hadiths diffèrent sur le nombre de péchés majeurs. Les hadiths authentiques les mentionnant sont au nombre de cinq :

Le premier est le hadith d’Aboû Hourayrah  رضي الله عنه qui rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :  «  Écartez vous des sept qui mènent à la perdition ! « . Ils ont dit: Quels sont ces choses ? Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit:  » L’association à Allah, la sorcellerie, tuer une âme qu’Allah a interdit sans droit, manger l’usure, manger l’argent de l’orphelin, fuir le jour de la bataille et accuser injustement de fornication les croyantes chastes et insouciantes « .
[Al Boukhârî (6857) et Mouslim (89)]

Le deuxième est le hadith de ‘Abd Allah Ibn Mas’oûd  رضي الله عنه qui dit : « Ô Messager d’Allah ! Qu’elle est le plus grand péché? -Que tu donnes un égal à Allah, alors que c’est Lui qui t’a créé. -Et ensuite? -Que tu tues ton enfant de crainte qu’il ne partage ta nourriture. -Et ensuite? -Que tu commettes l’adultère avec l’épouse de ton voisin. »[Al Boukhâri (4702) et Mouslim (86)]

Le troisième est le hadith de ‘Abd Allah Ibn ‘Amr رضي الله عنه qui rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم dit : « Les péchés majeurs sont l’association à Allah et le non-respect de la piété filiale. » [Al Boukhârî (6870)]

Le quatrième est la hadith est le hadith : « Voulez-vous que je vous indique le plus grand péché majeur? C’est le mensonge – ou il dit : le faux témoignage. » [Al Boukhârî (5977) et Mouslim (88)]

Le cinquième est le hadith d’Aboû Bakr رضي الله عنه qui rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم dit, lorsqu’on mentionna les péchés capitaux en sa présence : « L’association à Allah, et le non-respect de la piété filiale. -Puis, alors qu’il était accoudé, il se mit assis et dit : Et le faux témoignage.Et il ne cessa de la répéter, au point que nous nous disions : si seulement il s’était tu » [Al Boukhârî (2654) et Mouslim (87)]

Les savants ont tenu à ce sujet de nombreux avis, mais les hadiths mentionnant les péchés majeurs n’indiquent pas qu’ils soient mentionnés exhaustivement. Le Législateur a peut-être voulu cette indétermination, afin que les gens craignent les péchés. Les hadith permettent néanmoins de connaître les catégories de péchés majeurs, et les plus graves d’entre eux.

Quant aux plus minimes des péchés mineurs, il n’est aucun moyen de les connaître.

Les savants ont parlé du nombre de péchés majeurs, ainsi on rapporte que pour Ibn Mas’oûd رضي الله عنه ils étaient au nombre de quatre, et pour Ibn ‘Oumar رضي الله عنه au nombre de sept. Lorsqu’on rapportait à Ibn ‘Abbâs رضي الله عنه qu’Ibn ‘Oumar estimait qu’ils étaient au nombre de sept il disait : « ils sont plus proches de soixante-dix que de sept. » De même Aboû Sâlih rapporte d’Ibn ‘Abbâs : « Les péchés majeurs sont ceux qui exigent l’application d’une peine légale en ce bas-monde. » Pour Ibn Mas’oûd, les péchés majeurs figurent au début de la sourate An-Nissâ jusqu’à la Parole d’Allah :

 {Si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte, et Nous vous ferons entrer dans un endroit honorable (le Paradis).} [Sourate 4, v.31]

Sa’îd Ibn Joubayr رضي الله عنه et d’autres ont été d’avis que cela englobe tout péché pour la pratique duquel Allah a menacé de l’Enfer.

Aboû Tâlib Al-Makkî dit : « Les péchés majeurs sont au nombre de dix-sept, que j’ai retenus de ce qui a été rapporté :

  • Quatre concernent le cœur : le polythéisme, l’obstination dans le péché, le fait de désespérer de la miséricorde d’Allah, et l’assurance contre la ruse d’Allah. 
  • Quatre concernent la langue : le faux témoignage, l’accusation mensongère portée à l’encontre des femmes chastes, le faux serment délibéré, et la sorcellerie. 
  • Trois concernent le ventre : la consommation d’alcool, l’accaparement dans droit des biens de l’orphelin, et la consommation de l’usure. 
  • Deux concernent le sexe : l’adultère et l’homosexualité. 
  • Un concerne les pieds : la fuite au combat. 
  • Un concerne l’ensemble du corps : le non-respect de la piété filiale. »

Cela peut être augmenté ou diminué, car le fait de frapper et châtier l’orphelin est plus grave que la consommation de ses biens. Et Allah est plus savant.

Source : « L’Esprit de L’âme », éditions Tawbah

Certes, il est le roi


Le cœur est l’émir du corps et le souverain des membres ; il est leur unique berger et leur leader.
Les membres et les sens sont ses disciples, ils n’extériorisent que ce qu’on leur ordonne.
Ainsi, tous les actes qui en découlent résultent du décret du cœur qui utilise les membres uniquement dans ce qu’il désire, ils sont à sa merci. 

C’est du cœur que s’acquiert la droiture ou l’égarement. 

D’ailleurs, il y a entre lui et les membres une relation étonnante et une étrange similitude, car chacun impacte sur l’autre[1].

Dès lors, si le regard dévie c’est qu’il en a reçu l’ordre, si la langue ment c’est parce qu’elle n’est qu’une esclave soumise [au cœur], et si le pied marche vers l’illicite c’est que le cœur s’y est déplacé en premier. C’est pour cette raison que le Prophète ﷺ a dit concernant celui qui prie de manière distraite : « Si le cœur de celui-ci avait été humble et concentré, alors ses membres l’auraient été également. »[2] Et il dit à celui qui dirige la prière [commune] de dire aux fidèles : « Alignez-vous et ne déviez-pas [de vos rangs] de crainte que vos cœurs ne divergent. »[3]
Les actes des membres sont donc le fruit des actes du cœur.

En résumé : Le cœur est la première ligne défensive et la dernière, ainsi, s’il faiblit, se corrompt ou qu’il capitule alors les membres s’écrouleront.

Et inversement, si le serviteur évoque son Seigneur c’est parce que le cœur L’a évoqué ; s’il laisse sa main s’adonner à l’aumône c’est parce que le cœur lui a permis cela ; et si l’œil verse des larmes c’est parce que le cœur lui en a donné l’ordre. De ce fait, c’est lui qui dicte à la langue ce qu’elle doit prononcer, à la main ce qu’elle doit écrire et aux pieds où se déplacer.

Le Prophète ﷺ a évidemment défini le droit du cœur et le rang qu’il occupe. Il alla jusqu’à le décrire comme « un morceau de chair qui, s’il est bon, alors tout le corps le sera. »[4]. Et c’est la première chose vers laquelle il nous orienta afin que nous puissions l’éduquer, lui accorder une attention particulière et le purifier.

Par conséquent, tous les actes reviennent au cœur et émanent de lui. Et on entend par « tous les actes », tous les faits et gestes que l’on accomplit tel le vêtement que l’on revêt ou le corps que l’on embellit ! Et c’est ce qu’a compris le noble compagnon ‘Abd Allah Ibn Mas’oûd  رضي الله عنه, à qui on donna la compréhension du Coran, en disant : « Les apparences ne se ressembleront que si les cœurs se ressemblent. » 

Il est l’objectif premier du bien-aimé ﷺ :

La mère des croyants, ‘Âicha رضي الله عنها , a dit : « Parmi les premiers passages du Coran à avoir été révélés, il y a une sourate parmi les sourates moufassal, dans laquelle il est question du Paradis et de l’Enfer ; et puis, lorsque les hommes retournèrent vers l’islam, le licite et l’illicite furent révélés. Si dès le début Allah avait révélé : « Ne buvez plus d’alcool », les hommes auraient dit : « Nous ne le délaisserons jamais ! ». Et si dès le début Il avait révélé : « Ne commettez plus l’adultère ! », les hommes auraient dit : « Nous ne le délaisserons jamais ! » »

Allah interdit l’alcool lors de la 2ème année de l’hégire, soit 15 ans après le début de la prophétie, et Il rendit obligatoire l’aumône également durant la 2ème année hégirienne. De même qu’Il prescrit le voile légiféré lors de la 6ème année de l’hégire, soit 19 ans après le début de la prophétie.
Tout cela sont des commandements [divins] dont la révélation fut retardée jusqu’à ce que les cœurs se soient purifiés, adoucis et que la vérité s’y soit fermement ancrée, et soit sans équivoque.

Et pour montrer la noblesse du cœur, Allah fit qu’il soit un outil et un moyen [pour la personne] de connaître son Seigneur et d’être guidée vers Lui. Mais si Allah se mettait en colère contre un serviteur, le pire des châtiments qu’Il pourrait lui infliger serait de lui faire obstacle entre Lui (Allah) et son cœur. Et cet obstacle se traduirait par le fait qu’Allah lui interdise de Le connaître et [lui interdise] Sa proximité.

Voilà donc la raison pour laquelle prêter une attention particulière au cœur c’est prêter une attention à ce qui est le plus important sur ce qui l’est moins, et se préoccuper de la base sur ce qui est secondaire.

[1]Même si l’impact du cœur sur les membres est plus fort (Note du traducteur)
[2] Jugé très faible par chaykh Al-Albânî
[3] Sahîh Mouslim, n°432
[4] Sahîh Al-Boukhârî, n°52

Source originale : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction : Le Coeur des Croyants)

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