Conseil à celui qui sème la discorde entre les savants et les étudiants

Quel est votre conseil pour celui qui sème la discorde entre les savants voulant les diviser et qui délaisse l’apprentissage de la science ?

Cette question provient d’un pays arabe.

Nous disons que ce genre d’agissements ressemble à ceux des hypocrites. Celui qui monte les étudiants en science entre eux, les divise et fait naître entre eux de l’animosité, cela ressemble aux agissements des hypocrites. Ce sont eux qui agissent de la sorte, mais le croyant véridique ne fait pas de telles choses. Le croyant véridique cherche à faire naître l’affection et l’amitié entre les musulmans.

Mais celui dont la seule préoccupation est untel et untel, les on-dit, cataloguer les gens et juger untel… un tel individu est loin d’obtenir la réussite, c’est même un manque de réussite.

D’ailleurs, tu ne trouves dans sa science aucune bénédiction ; la bénédiction de sa science lui est arrachée. Tu trouves aussi de la dureté dans son cœur ; tu le vois privé de la saveur de l’adoration et de la réussite.

Le musulman doit aimer pour ses frères musulmans ce qu’il aime pour lui-même ; tout comme il déteste pour eux ce qu’il déteste pour lui-même. Il doit se comporter avec eux avec des comportements de croyant, en particulier avec les étudiants en science et les prêcheurs. Il doit avoir une bonne opinion d’eux et s’écarter de tout ce qui peut faire naître de la haine et de l’animosité entre les musulmans.

Ce genre d’agissement n’est pas le comportement des croyants. Celui qui commet cela ressemble aux hypocrites dans leurs comportements.

Nous demandons à Allah de nous en préserver. Ce sont eux qui cherchent à corrompre les musulmans, à faire naître la haine et l’animosité entre eux.

Celui qui fait cela doit craindre Allah et se repentir à Allah car cela ressemble aux agissements des hypocrites. Qu’il aime pour ses frères ce qu’il aime pour lui-même ! Qu’il prenne sous son aile ses frères croyants ! Et qu’il les traite avec des comportements de croyant !

Chaykh Sa’d Al-Khathlân

Traduit par le Cœur des Croyants

La patience du Prophète ﷺ face aux persécutions des mécréants

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Le Prophète ﷺ a été persécuté de différentes manières et il choisissait de patienter, car il était persécuté afin qu’il cesse d’accomplir ce qu’il avait choisi de faire, ce qui est plus encore que la patience de Yoûssouf عليه السلام. En effet, on a appelé Yoûssouf à la fornication, et il n’a été châtié par la prison que parce qu’il a refusé, alors que c’est la mécréance qu’on a demandé au Prophète ﷺ et ses Compagnons رضي الله عنهم, et comme ils ont refusé ils ont été châtiés par le meurtre et d’autres choses encore. Et le plus petit châtiment qu’ils ont subi fut la prison lorsque les polythéistes les ont confinés un temps dans une vallée en dehors de la ville, et dès lors qu’Aboû Tâlib décéda, les persécutions ont augmenté.

Quand les polythéistes de Qouraych apprirent que les Ansârs de Médine avaient prêté serment d’allégeance au Prophète ﷺ, ils voulurent l’empêcher de quitter la Mecque, le bloquant lui et ses Compagnons. On ne pouvait quitter la ville que secrètement, sauf ‘Oumar Ibn Al-Khattâb et (les nobles) comme lui qui voulaient quitter leurs demeures, mais malgré tout, ils empêchaient certains d’entre eux.

Les croyants n’ont subi ces persécutions et ces épreuves que parce qu’ils ont choisi d’obéir à Allah et Son Prophète ﷺ de la même façon que Yoûssouf à choisir d’obéir à Allah en préférant la prison au péché. Ce n’était donc pas une épreuve céleste que le serviteur subit bon gré mal gré, comme ce qui est arrivé à Yoûssouf عليه السلام lorsqu’il a été séparé de son père. La patience volontaire est la plus noble et la plus méritoire des deux, bien que celui qui patiente face à une épreuve (contre laquelle il ne peut rien) sera récompensé pour sa patience, sa quiétude et verra ses péchés pardonnés en raison des malheurs qui le touchent. Quant à celui qui est persécuté car il a choisi d’obéir à Allah, il obtient la même récompense et on lui écrit en plus une bonne action.

Allah سبحان الله وتعالى dit : {Ils n’éprouvent ni soif, ni fatigue, ni faim dans le sentier d’Allah, ne fouleront aucune terre en provoquant la colère des mécréants, et n’obtiendront aucune victoire sur un ennemi, sans qu’on ne leur écrive pour cela une bonne action. Certes, Allah n’annule pas la récompense des bienfaisants.} [S.9, v.120]

Au contraire de celui qui subit une épreuve qu’il n’a pas choisie, comme la maladie, la mort d’un être cher, le vol de ses biens, et qui n’est récompensé que pour sa patience face à cette épreuve, pas pour l’épreuve elle-même. En effet, la patience face aux malheurs ne fait qu’effacer les péchés, alors que c’est pour les actes volontaires et leurs conséquences que l’on est récompensé.

Ceux qui sont persécutés pour leur foi, leur obéissance à Allah سبحانه وتعالى et Son Messager ﷺ et qui subissent pour cela gêne, maladie, emprisonnement, émigration forcée, perte de biens et d’êtres chers, coups, insultes, perte de prestige, sont sur la voie des Prophètes et de ceux qui les suivent comme les Mouhâjiroûn. Ceux-là sont récompensés pour leurs persécutions qu’ils subissent et on leur écrit une bonne action, de la même manière que le combattant sur le sentier d’Allah est récompensé pour la faim, la soif, la fatigue et la colère des mécréants qu’il provoque. Même si tout cela n’est pas un acte qu’il accomplit, mais cela découle d’un choix qu’il a fait [à savoir a foi et l’obéissance à Allah سبحانه وتعالى et Son Messager ﷺ.] Ce sont là ce que l’on appelle les conséquences des actes volontaires. Et les savants ont divergé à leur sujet : ces conséquences doivent-elles être attribuées à l’auteur des actes, à Allah ou bien n’ont-elles en fait aucun instigateur ? L’avis le plus correct est que ces conséquences doivent être attribuées à l’auteur des actes mais aussi à toutes les autres causes. C’est la raison pour laquelle on lui écrit une bonne action.

 

Source : « Les maladies du cœur » du chaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah, éditions Tawbah, p.65 à 67

00 – Introduction des « 40 hadîths sur les oeuvres du coeur »

Au Nom d’Allah le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux.

La louange toute entière appartient à Allah Le Seigneur de l’univers, que les prières d’Allah, Ses salutations et Ses bénédictions soient sur notre Prophète Mouhammad, sa famille et l’ensemble de ses compagnons.

Ceci dit,

Bienvenue chers frères et sœurs à cette rencontre faisant partie de la « Série des quarante [hadîths]».

Nous commencerons par “Les quarante [hadîths] sur les œuvres du cœur”, dû à l’importance qu’a la réforme du cœur dans le salut de la personne.

Concernant “Les quarante [hadîths]”, de nombreux savants des premières générations et celles d’après ont veillé à collecter quarante hadîths du Messager dans de nombreux sujets, et pour différentes raisons. Ils en ont d’ailleurs fait un très grand nombre de livres.

Et la raison de chacun diffère dans l’écriture [des hadîths], leur collecte et leur classification.

Il y en a qui pour leurs quarante [hadîths]” se sont basés dans la collecte des hadîths évoquant le Tawhîd (l’unicité d’Allah) et d’autres sur les attributs d’Allah. Comme “Les quarante [hadîths] sur les preuves du Tawhîd” d’Aboû Ismâ’îl Al-Harawî رحمه الله et “Les quarante [hadîths] sur les attributs du Seigneur de l’univers de l’imam Adh-Dhahabî رحمه الله.

Il y en a aussi qui avaient pour but de collecter quarante [hadîths] sur la jurisprudence, comme le fit l’imam Al-Moundhirî رحمه الله avec “Les quarante [hadîths] dans la jurisprudence”.

Il y a ceux qui se sont limités aux adorations dans la jurisprudence comme “Les quarante [hadîths] sur les adorations” de Yoûssouf Ibn ´Abdillah Ibn Sa’îd Al-Houssaynî Al-Armayounî d’Égypte, Ach-Châfi’î, l’élève de l’imam As-Souyoûtî رحمه الله.

Certains ont choisi les prêches et les sermons [qui adoucissent les cœurs], d’autres ont voulu collecter dans leurs “Quarante [hadîths]” les hadîths authentiques, certains ont voulu les hadîths avec peu de personne dans la chaîne de transmission.

Certains ont choisi les hadîths longs contenant de beaux discours, etc.

Tous ont nommé leur livre “Les quarante [hadîths] dans telle chose”, et le plus connu d’entre-eux est le livre “Les quarante [hadîths] d’An-Nawawî” de l’imam An-Nawawî رحمه الله.

L’imam An-Nawawî avait pour but de collecter quarante hadîths liés aux règles et aux fondements de l’Islam, c’est-à-dire les hadîths sur lesquels reposent les bases de la religion.

Puis Al-Hâfidh Ibn Rajab en a rajouté quelques-uns et le livre a été expliqué de nombreuses fois.

Quant aux quarante [hadîths] avec lesquels nous débutons cette série : “Les quarante [hadîths] sur les œuvres du cœur” ou “la réforme des cœurs”, cela revient à ce que les savants avaient pour habitude de faire. Or il y a un hadith célèbre qui a été rapporté à ce sujet mais qui, malgré ses nombreuses chaînes de transmission, n’est pas authentique.

Ce hadîth a été rapporté via plusieurs chaînes de transmission et de multiples versions, sans pourtant être authentique, par de nombreux compagnons comme : ´Alî, Ibn Mas’oûd, Mou’âdh Ibn Jabal, Aboû Ad-Dardâ, Aboû Sa’îd, Aboû Hourayrah, Aboû Oumâmah, Ibn ´Abbâs, Ibn ´Oumar, Ibn ´Amr, Jâbir Ibn Samourah, Anas et Bouraydah.

L’imam Ibn Al-Jawzî رحمه الله les cita dans son livre “Al-’Ilal Al-Moutanâhiyah Fî Al-Ahâdîth Al-Wâhiyah” et démontra leur faiblesse. Et parmi les versions de ce hadith : « Quiconque aura appris par cœur quarante hadiths sur la religion, Allah le ressuscitera le Jour de la Résurrection savant. » et dans une autre narration : « On lui dira : entre au Paradis par la porte que tu voudras » et dans une autre narration : « Allah le ressuscitera savant, et je serai son plaideur et témoin. »

Ce hadîth « Quiconque aura appris par cœur quarante hadîths… », les savants le classent dans les livres sur la terminologie du hadîth parmi les hadîths [faibles] qui ne peuvent jamais se renforcer malgré ses nombreuses chaînes de transmission ; comme l’a mentionné l’imam As-Sakhâwî رحمه الله dans son livre “Fath Al-Moughîth”.

L’imam An-Nawawî رحمه الله a dit : « Les savants du hadîth sont unanimes sur la faiblesse de ce hadîth malgré ses nombreuses chaînes de transmission. » Voir l’introduction dans “Les quarante [hadîths] d’An-Nawawî”.

L’imam Ad-Dârouqoutnî رحمه الله a dit : « Toutes les chaînes de transmission de ce hadith sont faibles, aucune n’est authentique. »

Ibn Hajar رحمه الله a dit : « J’ai rassemblé les chaînes de transmission de ce hadîth dans un livre et aucune d’entre-elles ne peut être authentique. » À voir dans son livre “At-Talkhîs Al-habîr”.

Mais pourquoi les savants ont écrit des livres sur “Les quarante [hadîth]” malgré la faiblesse du hadith ?

Ils ont leur propre vision sur cela, et ils se sont inspirés du hadith. C’est-à-dire que malgré sa faiblesse, ses nombreuses chaînes de transmission ont fait qu’ils ont prêté attention au fait de collecter quarante hadîth. Quarante dans telle chose et quarante dans telle autre chose …

De plus cette collecte a beaucoup de côté positif, parmi eux :

La présence d’un résumé permettant au musulman et à l’étudiant en science débutant, et même aux gens lambdas, de cerner les bases d’un sujet. Par exemple les quarante sur les attributs d’Allah, les quarante sur les piliers de l’Islam, ou les quarante sur les adorations… Donc du point de vue de l’enseignement et de l’apprentissage, cela est bénéfique.

Et quant au fait qu’ils se soient inspirés de ce hadîth faible qui a de très nombreuses chaînes de transmission, c’est parce qu’il fait partie des [hadîths évoquant] des mérites. Et même si ce mérite en particulier est faible, il reste le mérite général qui est de propager de la science aux gens, succinctement, dans des épîtres explicatifs permettant de cerner l’essentiel, ou résumant un chapitre… et ceci est une très bonne chose dans l’enseignement.

L’imam An-Nawawî رحمه الله a dit dans l’introduction des “Quarante hadîths d’An-Nawawî” : « Les savants ont beaucoup écrit sur ce sujet, et le premier qui à ma connaissance a fait un livre sur les “Quarante [hadîths]” c’est ´Abdoullah Ibn Al-Moubârak. » Donc l’écriture dans les quarante hadîths remonte aux savants des premières générations.

« Puis le grand savant et éducateur Mouhammad Ibn Aslam At-Toûssî, Al-Hassan Ibn Soufyân An-Nassâî, Aboû Bakr Al-Ajourrî, et de nombreux autres savants des premières générations et ceux d’après. J’ai donc consulté Allah (Al-Istikhârah) pour collecter quarante hadîths imitant ainsi ces grands savants de l’Islam. Et les savants se sont mis d’accord sur la possibilité d’appliquer un hadith faible sur des oeuvres méritoires. »  Ceci sont les paroles d’An-Nawawî رحمه الله.

Bien sûr ce sujet demande plus de précision, ce qu’il dit n’est pas absolu.

Il poursuit : « Malgré cela, je ne me suis pas basé sur ce hadith » Il veut dire, dans ce qui l’a poussé à écrire “Les quarante hadîths d’An-Nawawî” « je ne me suis pas basé sur ce hadîth mais plutôt sur la parole du Prophète parmi les hadîths authentiques : « Que celui qui est présent transmette à l’absent. » [Rapporté par Al-Boukhârî]

Ainsi que sa parole : « Qu’Allah illumine le visage d’un homme qui aura entendu mes propos, les aura compris et mémorisé, puis les aura transmis à celui qui ne les avait pas entendu. » [Rapporté par Ahmad et le hadîth est authentique]

Donc parmi les objectifs de l’imam An-Nawawî رحمه الله dans “Les quarante [hadîths] d’An-Nawawî”, il y a le fait de transmettre la sounnah.

Il dit : « Les hadîths incitant à transmettre la sounnah et mentionnant la récompense de celui qui la propage sont des motifs correctes et demandés. Parmi ces motifs également : suivre les pas de nos imams comme ´Abdoullah Ibn Al-Moubârak, Mouhammad Ibn Aslam At-Toûssî, Al-Ajourrî et beaucoup d’autres, tout en ayant l’honneur de transmettre la sounnah et les bons conseils aux gens.»

Les savants avaient plusieurs points de vue concernant la faiblesse du hadîth et de ce qui peut être accepté ou non.

L’imam As-Sakhâwî رحمه الله a dit : « An-Nawawî a rapporté le consensus des savants sur la faiblesse de ce hadith malgré toutes ses chaînes de transmission. Mais à cause de leur grand nombre, il passe du degré où il est rejeté et qu’il n’est absolument pas permis d’oeuvrer avec, au degré de faiblesse moindre où il est permis d’oeuvrer avec dans les oeuvres méritoires. » Ces paroles se trouvent dans “Fath Al-Moughîth Fî Charch Al-Alfiyah Al-Hadîth” et ce sont les paroles de l’imam As-Sakhâwî. Car le livre “Al-Alfiyah” est d’Al-’Irâqî et le livre d’As-Sakhâwî (qui est son explication) se nomme “Fath Al-Moughîth Fî Charch Alfiyah Al-´Irâqî”.

Donc là c’est la parole d’un savant expert du hadîth qui dit que ce hadîth, en dépit qu’il soit faible, le degré de faiblesse dans lequel il se trouve lui permet par les nombreuses chaînes de transmission de s’élever d’un degré qui est rejeté à un degré de faiblesse où il est permis d’oeuvrer avec dans les œuvres méritoires.

Donc nous allons commencer – si Allah le permet – la série des quarante [hadîths] par “Les quarante [hadîths] sur les œuvres du cœur”.

Allah est Le Seul a détenir les remèdes du coeur

Allah le Très Haut a dit  : (Que celui qui pense qu’Allah ne secourra pas [Son Messager] ici-bas, ni dans l’au-delà, attache une corde à son plafond et se pende, puis qu’il la coupe et voie si son acte apaisera sa rage !) [Sourate Al-Hajj, v. 15] 

Ce verset décrit un groupe parmi les hypocrites dont les cœurs se sont remplis de rage à l’encontre du Messager d’Allah ﷺ, de sa grandeur et sa victoire.
À ceux-là, Allah leur dit  : Assurément, Allah secoure Son Messager ici-bas et dans l’Au-delà. Ainsi, celui qui pense – parmi ses envieux et ses ennemis – qu’Allah ne le secourra point, et qui est irrité contre lui du fait qu’il triomphe par la promesse qu’Allah lui a faite, alors qu’il examine profondément ses capacités et déploie tous ses efforts pour qu’il retire de son cœur la rage qu’il renferme. Même si cette rage le pousse à l’extrême, au point qu’il attache une corde au toit de sa maison pour se pendre, s’il commettait cela, qu’il regarde donc s’il guérit de la colère que recèle sa poitrine …
Par Allah non, il ne guérira pas ! Cette rage ne le quittera point, et sa maladie perdurera tant qu’Allah le voudra.

Par conséquent, Allah est Le Seul à être Le Guérisseur des poitrines, Celui qui enlève le mal des cœurs.

Et cela veut dire que  :

  • Si tu ressens de l’affliction, de la tristesse, du désespoir et de l’amertume, détiens-tu toute la puissance planétaire pour changer cet état-là ne serait-ce du poids d’un atome  ?!
  • Si la vie d’ici-bas toute entière t’était offerte et mise à tes pieds, mais que ton cœur est rempli de chagrin et d’anxiété, vas-tu pouvoir te délecter d’une quelconque chose de ta vie mondaine ?!
  • Si le cœur se noie dans le doute, les ambiguïtés, la déviance et l’incertitude, une personne ici-bas est-elle en mesure d’arracher cette maladie de ta poitrine alors que ton Seigneur ne l’a pas décrété  ?!
  • Lorsque tu vois qu’un bienfait mondain est accordé à un autre que toi, sans qu’il ne te touche, et que tu te mettes alors à l’observer jalousement, en l’enviant, que tu laisses ta langue s’adonner à des propos haineux à son égard et que ton cœur se remplit de rancœur envers lui ; qui peut te purifier de ce dont tu es atteint si ce n’est Allah  ?!
  • Si ton cœur aime une passion, s’en imbibe et penche vers un péché en étant épris de celui-ci, qui d’autre que ton Seigneur peut redresser ton cœur chaviré et faire revivre ta saine nature  ?!
  • Si ton cœur répugne un acte d’obéissance et lui devient pénible, et qu’il se lasse de l’accomplir au point qu’il soit proche de le délaisser  ; qui donc peut te faire aimer cet acte et te rapprocher de lui si ce n’est Celui qui nous a fait aimer la foi et l’a embellie dans nos cœurs  ?!

C’est ce que comprit Moutarrif Ibn ‘Abd-Allah رحمه الله lorsqu’il cessa de regarder ses œuvres et reconnu l’ampleur de son impuissance et sa faiblesse, et qu’il retourna la grâce toute entière à Allah Seul en disant  : « Si mon cœur était retiré puis déposé dans ma main gauche, et que l’on vienne avec des bonnes actions que l’on dépose dans celle de la droite, puis que je les rapproche l’une de l’autre, je ne pourrai rien entrer dans mon cœur jusqu’à ce que ce soit Allah le Majestueux qui le décrète. »  

A tous les malades  : 

L’homme, s’il le désire, peut bouger sa jambe, baisser son bras et le remonter, mais peut-il en faire autant avec son cœur  ?! Oh que non par Allah  !! Comment peux-tu interagir avec un cœur sans posséder une quelconque autorité sur lui  ?! Que personne n’a d’emprise sur lui excepté Allah ?! Et dont tu ignores tout de ses secrets, son essence et que personne ne les connait si ce n’est Allah  ?! Que tous ceux qui souhaitent guérirent leur cœur sans demander l’assistance de leur Seigneur sachent que leur maladie n’ira qu’en s’aggravant.

  • Sache et dis à tous ceux qui demandent la guérison à autre qu’Allah  : Ô combien votre perte est immense  ! 
  • Sache et dis à tous ceux qui se sont postés devant toutes les portes sauf celle d’Allah  : Ô combien sera long votre avilissement ! 
  • Sache et dis à tous ceux qui placent leurs espoirs en autre que Sa grâce  : Ô combien vos espérances sont vaines  ! 
  • Sache et dis à tous ceux qui œuvrent pour autre que Lui  : Ô combien votre cheminement est égarement  ! 

Qui peut s’interposer entre toi et le remède, et t’empêcher d’accomplir des actes d’obéissance  ?! Qui est Celui qui change la sécurité en peur et la lâcheté en bravoure ?! Et qui est Celui qui rend l’aversion amour et l’amour aversion  ?!

Mon frère, ton remède est auprès de Lui, ne le cherche donc pas chez quelqu’un d’autre. Et ta guérison est entre Ses Mains, ne fatigue donc pas les médecins avec toi.

Il n’est rien qu’Allah ne possède parmi Ses Trésors, et pourtant, te voilà trompé à mendier à la porte de ceux qui ne détiennent absolument rien  !!

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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Le cancer

La plus dure des maladies est de ne pas la connaître ; plus dur encore le fait d’ignorer que tu es malade ; et encore plus dur le fait que tu refuses d’écouter la recommandation du médecin. Ces trois choses-là se réunissent dans les maladies du cœur.

La maladie du cœur est cachée et celui qui en est touché peut l’ignorer, voilà pourquoi il la néglige. Ces maladies sont le cancer de l’âme. Leur gravité est telle qu’elle est semblable à une maladie sournoise qui se faufile vers toi sans que tu ne la sentes. Là, il n’y a pas de température qui augmente, ni de tension qui grimpe, ni d’hémorragie douloureuse ou encore de blessure alarmante ; c’est pourquoi la médecine (traditionnelle), ici, n’est pas profitable.

Ibn Al-Qayyim رحمه الله a dit  : « Le cœur d’un individu peut tomber malade et son état peut s’aggraver sans qu’il ne le sache. Cela est dû à la préoccupation qu’il a de ce bas-monde et qu’il ne cherche pas à connaître l’état de son cœur et les causes permettant d’atteindre sa salubrité. 
Pire encore, son cœur peut mourir sans qu’il ne le ressente. Et la preuve est que ni les effets des péchés, ni l’ignorance qu’il a du Livre et de la Sounnah ne le blesseront et lui causeront du tort [physiquement]. 

Donc, s’il y a de la vie en son cœur, il ressentira de la douleur face à un péché ou à son ignorance de la vérité. Et l’intensité de cette souffrance est en fonction de la vie qui s’y trouve.

Et le mort ne ressent pas la souffrance de la blessure»

Ce qui rend la maladie du cœur bien plus dangereuse que celle du corps est que son châtiment est éternel après la mort et ne cessera jamais, contrairement à la maladie du corps qui, elle, s’achève avec la mort. Et c’est aussi cela qui rend l’intérêt accordé aux maladies du cœur indispensable et qu’il est prioritaire de se hâter à les guérir.

Assurément, toutes maladies qui touchent le corps de l’homme dans cette vie d’ici-bas seront pour lui une récompense. Mais si une maladie [parmi celles du cœur] touche ce dernier, alors celle-ci n’est que péché et perdition dans cette vie d’ici-bas et après la mort. C’est comme si tu pénétrais le champ de bataille et que l’ennemi face à toi te tuait et te ôtait la vie, tu serais mort martyr. Mais si c’est ton ennemi intérieur qui avait pris le dessus sur toi par ses ambiguïtés et ses passions tu serais alors mort banni [de la miséricorde d’Allah].

Et il y a une grande différence auprès d’Allah entre un martyr et un banni, une très grande différence…

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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Il est la demeure de la foi et de la piété

Houdhayfah Ibn Al-Yamân  رضي الله عنه, l’expert des cœurs et gardien du secret confié par le Prophète ﷺ, a dit : «  Le prophète nous a relaté deux événements ; j’ai pu voir le premier de ces deux événements se réaliser, quant au second, j’attends qu’il se produise. Il nous a raconté que le dépôt (Al-Amânah) s’était enraciné dans le cœur des hommes, puis ils apprirent le Coran ainsi que la Sounnah. Puis il nous informa sur la façon dont le dépôt sera retiré en disant : « L’homme s’endormira un moment et le dépôt lui sera retiré de son cœur, […] » 

Le « dépôt » (Al-Amânah) évoqué dans le hadîth correspond au même terme contenu dans la parole du Très-Haut : (Nous avions proposé aux cieux, à la terre et aux montagnes le dépôt (Al-Amânah). Tous ont refusé et en furent effrayés. L’homme s’en est alors chargé, par injustice envers lui-même et ignorance.) [Sourate Al-Ahzâb, v.72]  

Ici, le dépôt désigne la Foi.

Dans ce hadîth, le Prophète ﷺ nous a informé que la Foi est la première chose qui fut déposée dans le cœur ; et ceci fait référence à la saine nature sur laquelle nait le serviteur. Après quoi, cette foi augmente par ce qu’elle acquiert suite à l’apprentissage du Coran et de la Tradition Prophétique (Sounnah). Et ce qui nous montre l’importance du dépôt (la Foi), c’est que si celle-ci s’établit fermement dans le cœur du serviteur, il accomplira ce qu’on lui a ordonné et s’écartera de ce qui lui a été interdit en toute conformité et soumission.

Quant au deuxième événement [évoqué] dans le hadîth, le Prophète ﷺ a indiqué que la Foi est la première chose qui sera retirée du cœur.

Ainsi, l’augmentation de la Foi et sa diminution émanent du cœur, et de lui jaillit le bien et nait le mal.

Et si le cœur n’avait comme vertu que le fait d’être le récipient de la Foi, elle lui aurait amplement suffit. Mais il est également le récipient de la piété (At-Taqwâ), et assurément le Prophète ﷺ a dit : «  La piété se loge ici  » en indiquant sa poitrine afin de signaler que l’endroit où se trouve la piété est le cœur, et seulement lui.

Par conséquent la piété ne se résume pas à l’intonation d’une voix humble, à des pleurs, ou encore le fait d’allonger la prosternation, ou toute autre chose faisant partie des apparences dénuées de toute spiritualité et humilité. En revanche elle est un secret intime déposé dans le cœur dont Seul Allah en a connaissance.

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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Conférence : « La réforme des Cœurs » (Vidéo) – Chaykh Aboû Islâm Sâlih Tâhâ

Conférence en deux parties donnée par le Chaykh Aboû Islâm Sâlih Tâhâ رحمه الله sur la réforme des cœurs.