01 – Hadîth n°1 : « N’est-ce pas que c’est le coeur »

Nous commençons par le premier hadîth qui est celui où le Prophète dit : « En vérité, ce qui est licite (Halal) est clair et ce qui est illicite (Haram) est clair ; et entre les deux se trouvent des choses douteuses (ambiguës, équivoques) que peu de gens connaissent. Celui qui s’écarte des choses douteuses a certes préservé sa religion et son honneur. Quant à celui qui tombe dans les choses douteuses, il finira par tomber dans l’illicite ; à l’instar d’un berger qui fait paître son troupeau autour d’un domaine réservé, proche est le moment où il y pénètrera. Assurément, chaque roi possède un domaine réservé et le domaine réservé d’Allah est Ses interdits.
N’est-ce pas qu’il y a dans le corps un morceau de chair qui, s’il est bon, alors tout le corps le sera, et s’il est mauvais
alors tout le corps le sera, n’est-ce pas que c’est le cœur ».
[Rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim, et ceci est la version de Mouslim.]

Ce hadîth a une grande place chez les savants, d’ailleurs l’imam An-Nawawî l’évoqua dans son livre « Les quarante hadîths sur les fondements et les piliers de l’Islam ». C’est l’un des hadîths sur lesquels repose l’Islam car le Prophète  y mentionna l’importance de la licéité de la nourriture, de la boisson, des vêtements, etc, mais aussi que l’individu doit veiller à ces choses-là, et à se débarrasser des ambiguïtés afin de protéger sa religion et son honneur.

Il mit aussi en garde de ne pas tomber dans les choses douteuses (Choubouhât) en illustrant cela par un magnifique exemple. Puis il clarifia l’importance de prendre soin du cœur qui par sa salubrité, toutes les œuvres deviennent bonnes, et qui par sa corruption, toutes deviennent mauvaises.

L’Imam Ach-Châfi’î رحمه الله, de par la compréhension qu’il avait de ce hadîth, le considéra comme étant la moitié de la science [religieuse], il disait : « La moitié de la religion entre dedans « 

Pourquoi l’imam Ach-Châfi’î considéra ce hadîth comme étant la moitié de la science ?

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« Ceci est la bonne nouvelle anticipée du croyant. »

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Mouslim a rapporté (2642) selon Aboû Dharr رضي الله عنه qui a dit : « On a dit au Prophète صلى عليه و سلم : « Que penses-tu d’un homme qui accomplit des oeuvres de bien et qui lui vaut l’éloge des gens ? » Il répondit : « Ceci est la bonne nouvelle anticipée du croyant. »

 


Louange à Allah.

L’anticipation de la bonne nouvelle du croyant réside dans le fait qu’il accomplit une oeuvre vertueuse en ne la vouant exclusivement qu’à Allah, n’espérant que Son Visage, puis que des personnes l’apprennent ou le voit, se mettent à lui faire des éloges provoquant chez lui de la joie et [l’espoir que ce soit] l’annonce d’une bonne nouvelle.
Ceci est l’anticipation de la bonne nouvelle du croyant.

Elle a différentes formes, parmi elles :

  • La vision vertueuse qu’a le croyant lors de son sommeil, ou bien qu’une autre personne la voit pour lui.
  • Le fait qu’entre dans le coeur des gens de l’amour et de l’agrément à son égard.
  • Le fait qu’il ressente en son âme un repos et un épanouissement lors de l’accomplissement d’une oeuvre vertueuse.

Ainsi, cela, et tout ce qui y ressemble, sont des preuves de l’amour qu’Allah lui porte et de l’acceptation de son oeuvre. Allah lui octroie cette bonne nouvelle dans cette vie d’ici-bas par ces éloges-là, ce consentement et cet agrément qu’ont les gens pour lui. Et Il lui accordera dans l’Au-Delà une récompense abondante.

Al-Boukhârî a rapporté (3209) ainsi que Mouslim (2637) selon Aboû Hourayrah رضي الله عنه que le Prophète صلى الله عليه و سلم a dit : « Si Allah aime un serviteur Il appelle Jibrîl et lui dit : « Certes Allah aime untel, aime-le donc ! » Ainsi Jibrîl l’aime et il appelle les gens des cieux : « Certes Allah aime untel, aimez-le donc ! » Ainsi les gens des cieux l’aiment. Puis il lui est accordé sur Terre l’acceptation et le consentement. »

At-Tirmidhî rapporta également ce hadîth (3161) en ajoutant : « Et cela correspond à la parole d’Allah : {À ceux qui croient et font de bonnes œuvres, le Tout Miséricordieux accordera Son amour.} [Sourate 19, Verset 96]

An-Nawawî رحمه الله a dit : « La signification de sa parole (Puis il lui est accordé sur Terre l’acceptation et le consentement.) est : Il lui est accordé l’amour dans les coeurs des gens et leur agrément, ainsi les coeurs pencheront vers lui et l’agréeront. Et il est venu dans une autre version (Puis il lui est accordé l’amour). » Fin de citation.

Ibn Kathîr رحمه الله a dit : « Le Très-Haut nous informe qu’Il fait germer dans les coeurs de Ses serviteurs vertueux l’amour des serviteurs croyants qui accomplissent de bonnes oeuvres. Et cela est un commandement qui doit immanquablement se passer, il est inévitable. » Fin de citation. [Tafsîr Ibn Kathîr 267/5, Fath Al-Qadîr (504/3)]

Mouslim a rapporté (2642) selon Aboû Dharr رضي الله عنه qui a dit : « On a dit au Prophète صلى عليه و سلم : « Que penses-tu d’un homme qui accomplit des oeuvres de bien et qui lui vaut l’éloge des gens ? » Il répondit : « Ceci est la bonne nouvelle anticipée du croyant. »

An-Nawawî رحمه الله a dit : « Les Savants ont dit que la signification de cette bonne nouvelle qui lui est hâté, dû au bien qu’il a accompli, est une preuve de l’agrément d’Allah le Très-Haut à son égard et Son amour. C’est pourquoi Il le fait aimé à la création comme cela fut évoqué précédemment dans le hadîth, puis il lui est accordé sur Terre l’acceptation et le consentement. Et tout cela se concrétise si les gens le louent sans qu’il n’ait voulu s’exposer à leurs éloges ; alors que s’il les recherchait cela aurait été condamnable et mauvais. »

Ibn Al-Jawzî رحمه الله a dit : « Et la signification de cela est que si Allah accepte l’oeuvre (de la personne) Il place alors dans les coeurs l’acceptation et l’éloge des gens à son égard. Ainsi, ce qu’Il a placé dans les coeurs est une bonne annonce pour cette personne. Tout comme le fait qu’Allah, lorsqu’Il aime un serviteur, Il le fait aimer à Sa créature qui sont les témoins d’Allah sur Terre » Fin de citation [Kachf Al-Mouchkil, p.245]

As-Souyoûtî رحمه الله a dit : « C’est-à-dire que cette bonne nouvelle anticipée est une preuve de la bonne nouvelle qui est, quant à elle, retardée jusqu’à l’Au-delà. » Fin de citation [Charh As-Souyoûtî ‘alâ Mouslim, 556/5]

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