Le bienfait d’atteindre les dix derniers jours de Ramadan

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Le bienfait d’atteindre les dix derniers jours de Ramadan[1]

Toutes les louanges appartiennent à Allah, nous Le louons, Lui demandons Son aide et Son pardon. Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal qui est en nous-mêmes et contre celui de nos mauvaises actions. Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, quant à celui qu’Il égare nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, l’Unique, Celui qui n’a aucun associé. Et j’atteste que notre Prophète Mouhammad est le serviteur d’Allah et Son messager.

Ceci dit :

Serviteurs d’Allah ! Craignez Allah d’une crainte véritable, que ce soit en secret ou en apparence.

Ô musulmans :

Atteindre les périodes de bien fait partie des grands bienfaits d’Allah, et assister aux périodes où la récompense des œuvres pieuses est multipliée est une immense faveur émanant de Lui. Aussi longtemps que puisse vivre le serviteur, la vie est courte. Et il y a dans l’augmentation de la récompense, ainsi que les nombreuses rétributions lors des périodes d’adoration, ce qui est comparable à une augmentation de l’âge et un report du terme fixé.

Les périodes qu’Allah a choisies pour Ses serviteurs ont des rangs et des statuts qui diffèrent. Or, ce qui est pris en compte est la complétude de la fin et non les manquements du début, car les actes ne valent que par leurs fins.

Celui qui a atteint Ramadan, et qu’Allah lui a permis de jeûner et d’y accomplir les prières, aura certainement été gratifié d’une opportunité que beaucoup n’ont pu avoir. S’il lui a été permis de vivre plus longtemps jusqu’à parvenir aux dix derniers jours, il aura alors été honoré par ce dont la perte accable et afflige, en lui accordant un délai supplémentaire où il peut multiplier les œuvres de bien, demander pardon pour ses péchés, rattraper ses manquements, réformer ce qu’il a négligé et accomplir des œuvres pieuses avec les lesquelles son rang s’élèvera dans le Paradis. Le Messager ﷺ a dit : « Que soit humilié celui pour qui le Ramadan passe et se termine sans être pardonné. » (Rapporté par At-Tirmidhî).

Les dix derniers jours du Ramadan sont les meilleurs du mois, sa synthèse et sa quintessence. L’adoration qui y est accomplie, [lors de ses nuits], est meilleure que celle faite dans le reste des nuits de l’année. Il est recommandé d’y multiplier la lecture du Coran, Ibn Rajab (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Quant aux périodes méritoires – comme le mois de Ramadan, et tout particulièrement les nuits dans lesquelles on recherche la nuit du Décret – il est recommandé de multiplier la lecture du Coran afin de mettre son temps à profit. »

Il y a dans ces nuits la nuit du Décret où le glorieux Coran fut entièrement révélé au ciel d’ici-bas :

{إِنَّا أَنزَلْنَاهُ فِي لَيْلَةِ الْقَدْرِ}

{Nous avons fait descendre [le Coran] pendant la nuit éminente du Décret.} [S.97, v.1].

Elle est une nuit dont l’affaire est immense, au rang élevé. Allah جل شأنه dit :

{وَمَا أَدْرَاكَ مَا لَيْلَةُ الْقَدْرِ}

{Et qui te dira ce qu’est la nuit du Décret ?} [S.97, v.2].

C’est une nuit bénie dont le bien est abondant, Allah le Très Haut a dit :

{إِنَّا أَنزَلْنَاهُ فِي لَيْلَةٍ مُّبَارَكَةٍ}

{Nous l’avons fait descendre en une nuit bénie.} [S.44, v.3].

Une nuit, où l’œuvre accomplie et la récompense sont meilleures que l’adoration pendant mille mois où il n’y a pas la nuit du Décret. La valeur d’une seule Tasbîhah (Soubhâna Allah) ne peut être estimée, ni sa récompense définie. Une seule inclinaison vaut des années d’adoration. Celui qui, lors de cette nuit, aura réussi à faire des œuvres pieuses acceptées, c’est comme si une longue vie lui avait été accordée qu’il remplit d’actes d’obéissance et d’adoration.

De par le prestige de la nuit du Décret, toutes les destinées d’une année entière liées à la vie des créatures sont écrites. Ce qui se produira durant l’année est puisé de la Tablette gardée pour être confié aux Anges scribes comme le terme de l’existence, la subsistance et tout ce qui se produira jusqu’à la fin de l’année. Allah جل شأنه dit :

{فِيهَا يُفْرَقُ كُلُّ أَمْرٍ حَكِيمٍ أَمْرًا مِّنْ عِندِنَا}

{[En cette nuit] est détaillé tout ordre parfaitement décrété [par Allah], en vertu d’un ordre émanant de Nous.} [S.44, v.4 à 5].

Une nuit où, sur Ordre d’Allah, la descente des Anges venant du ciel se multiplie de par les nombreuses bénédictions qu’elle renferme. Allah عز وجل a dit :

{تَنَزَّلُ الْمَلَائِكَةُ وَالرُّوحُ فِيهَا بِإِذْنِ رَبِّهِم مِّن كُلِّ أَمْرٍ}

{Durant cette nuit, les Anges et l’Esprit [Jibrîl] ne cessent de descendre du ciel vers la terre, sur ordre de leur Seigneur.} [S.97, v4].

Ibn Kathîr (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Beaucoup d’Anges descendent lors cette nuit dû aux nombreuses bénédictions qu’elle contient. Les Anges descendent en même temps que la bénédiction et la miséricorde, tout comme ils descendent lorsque le Coran est récité. Ils entourent les assises de rappel et ils recouvrent l’étudiant en science véridique de leurs ailes par considération à son égard. »

Passer la nuit du Décret [dans l’adoration], en attestant de sa récompense et espérant l’obtenir, a pour rétribution l’absolution de tous les péchés. Le Prophète ﷺ a dit : « Celui qui passe la nuit du Décret avec foi et désir de la récompense, ses péchés antérieurs lui seront pardonnés. » (Consensus d’Al-Boukhârî et Mouslim). Il est légiféré d’y accomplir la prière, l’invocation, la demande de pardon, etc. Le malheureux est celui qui aura été privé de son bien, le Prophète ﷺ dit en effet : « Il y a – dans le mois Ramadan – une nuit qui est meilleure que mille mois. Celui qui en aura été privé aura été privé de tout bien. » (Rapporté par Ahmad).

À cause de l’immense rang qu’occupe la nuit du Décret, le Messager ﷺ la recherchait et incitait également ses Compagnons à le faire dans les dix dernières [nuits]. Elle se trouve dans l’une des nuits impaires de façon certaine. Et ce qui met en évidence les efforts colossaux que déployait le Prophète ﷺ quand il la recherchait, le fait qu’il ait accompli la retraite spirituelle une première fois les dix premiers jours [du mois], et une autre fois dans les dix jours du milieu. Mais quand il sut que celle-ci se trouvait dans les dix derniers jours, il y effectua alors la retraite spirituelle. (Rapporté par Mouslim).

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La dureté du cœur

La dureté (Al-Qaswah) désigne la mort ; elle est synonyme de rudesse et d’obstination. Elle désigne également un cœur dépourvu de soumission et de résignation face aux signes d’Allah [et de Sa législation], et c’est sans conteste le pire des châtiments pour le cœur. Voilà pourquoi les cœurs des mécréants et des hypocrites en furent frappés.

Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Les châtiments d’Allah touchent les cœurs et les corps : une vie pleine de gêne et une faiblesse dans l’adoration. Et il n’y  a pas de châtiment plus dur pour le serviteur que d’être frappé par la dureté du cœur. »

Houdhayfah Al-Mar’achî affirma la même chose en disant : « Personne n’a été touché par une calamité aussi grande que la dureté du cœur. »

Médite la parole d’Allah : (Puis, et en dépit de tout cela, vos cœurs se sont endurcis. Ils sont devenus comme de la roche pierres, et plus durs encore, car il est des roches desquelles jaillissent des cours d’eau, d’autres se fendent pour qu’en surgisse l’eau, et d’autres s’affaissent par crainte d’Allah. Et Allah n’est nullement inattentif à vos agissements.) [Al-Baqarah, v.74]

Cette parole fait suite au précédent signe qu’Allah évoqua concernant le mort qui fut ressuscité, mais elle fait aussi suite à toutes les exhortations que connurent les Enfants d’Israël à travers lesquelles les montagnes s’effondrent et les rochers s’adoucissent. Leurs cœurs auraient été donc plus en droit de s’attendrirent face à ces signes, mais ils ne le furent point. C’est ainsi qu’ils méritèrent d’être décris par la dureté ; ils répugnèrent la foi après qu’ils aient vu ce qui, obligatoirement, conduit à elle. Ces cœurs (sont devenus comme de la roche pierres, et plus durs encore.)

La solidité des pierres est une chose que tout le monde connait. C’est l’exemple type que l’on donne pour désigner la dureté, car les pierres sont quelques choses de palpables. Malgré cela, Allah excusa les pierres mais pas ceux dont les cœurs se sont endurcis, Il dit alors : (Car il est des roches desquelles jaillissent des cours d’eau, d’autres se fendent pour qu’en surgisse l’eau, et d’autres s’affaissent par crainte d’Allah.)

Médite également la parole miraculeuse d’Allah lorsqu’Il décrit celui dont le cœur s’est endurci : (Au point qu’il est cerné par ses péchés.) [Al-Baqarah, v.81] C’est-à-dire qu’ils prirent le dessus sur lui et recouvrirent tous les aspects de sa vie, à tel point qu’il se retrouve dorénavant cerné et que rien de l’extérieur ne puisse les franchir[1]. Voilà pourquoi celui qui commet un péché et ne le délaisse pas sera poussé à en commettre d’autres, à s’y engouffrer et à commettre bien pire que cela, jusqu’à ce qu’il se retrouve dominé par les péchés qui saisiront l’ensemble de son cœur. Ainsi, sa nature se transformera et penchera vers les péchés : il les jugera bons pensant que le délice ne se trouve qu’en eux ; il répugnera quiconque se place entre lui et les péchés, traitant de menteur celui qui le conseillera de s’en écarter. Et ce, comme Allah le Très Haut a dit : (Le pire des sorts fut réservé aux malfaisants pour avoir démenti les versets d’Allah et s’en être moqués.) [Ar-Roûm, v.10]

Ses péchés devinrent comme une tente qui lui voile toutes choses tels que : le regard d’Allah à son égard, les délices tant attendus du Paradis, le châtiment du Feu qui le guette, la ruse déterminée d’Iblîs, le regret des Anges compatissants…

Toutes ces choses-là lui seront voilées lorsqu’il tombera dans le péché sans qu’il s’en aperçoive. Et c’est-ce qui est voulu par la parole du Prophète : « Celui qui commet l’adultère n’est pas croyant au moment où il le commet ; celui qui boit du vin n’est pas croyant au moment où il boit ; celui qui vole n’est pas un croyant au moment où il vole ; et celui qui dérobe le butin avant qu’il soit réparti, en attirant le regard des gens lorsqu’il dérobe, n’est pas croyant à ce moment-là. »[2]

La dureté saisonnière :

Celui qui a un cœur endurci n’est pas affecté lorsque meurt la personne qui lui ait la plus proche. Alors que celui dont le cœur est vivant, il s’attriste de la mort de celle qui lui est la plus étrangère. Également, il est possible qu’un cœur puisse s’endurcir par moment et s’adoucir dans d’autres.

Un cœur en vie peut traverser plusieurs états de dureté, cependant lorsqu’il entend un verset du Livre d’Allah, il se met à pleurer. Mais un autre jour, il écoute les puissantes exhortations des versets sans en être affecté. Car dans le premier cas, il écouta le verset avec un cœur sain, tandis que dans le second, avec un cœur endurci.

Une exhortation peut également lui parvenir et parcourir son corps tel un courant électrique, alors que le lendemain, une autre lui parvient mais c’est comme si elle se heurtait à une colonne de marbre !! La cause de cela est son cœur. Il est aussi possible que ses mains donnent l’aumône par moment mais qu’elles s’abstiennent de le faire la majeur partie du temps, comme si elles étaient un rocher. Et c’est également le cœur qui en est la cause.

La dureté du cœur n’épargne personne. Elle frappe même les cœurs de ceux qui en détiennent les clés et qui connaissent le secret de la vie des âmes, il s’agit des lecteurs (Al-Qourrâ)[3] du Coran. C’est pourquoi lorsqu’Aboû Moûsa Al-Ach’arî fut envoyé aux lecteurs d’Al-Basrah, et que 800 personnes qui avaient mémorisé le Coran allèrent le voir, il s’exclama : « Vous êtes les meilleures personnes et les meilleurs lecteurs d’Al-Basrah ! Lisez-le (le Coran) et ne vous en lassez pas, ou vos cœurs s’endurciront comme s’endurcirent les cœurs de ceux qui étaient avant vous. »

[1] Ainsi, celui qui souhaite le conseiller et l’orienter vers l’obéissance ne pourra l’atteindre. (Note du traducteur)
[2] Sahîh Al-Boukhârî, n°2475
[3] Ce terme désigne ceux qui ont mémorisé le Coran et maitrise sa récitation ; mais il peut aussi englober ceux qui ont la science du Livre d’Allah et de la Sounnah prophétique, et les pieux. (Note du traducteur)

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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Il tire leçon de toutes choses

(Il est en cela des signes pour ceux qui méditent.) (Al-Hijr, v.75) Ceux méditent (Al-Moutawassimoûn – المُتَوَسِّمُونَ) sont ceux qui réfléchissent et tirent des leçons. Ils auscultent les choses, les contemples et en extraient des préceptes. Ils observent minutieusement jusqu’à connaitre la réalité de ce qu’ils observent à travers leurs attributs. 

Les gens de science ont dit : « At-Tawassoum – التَّوَسُّم (L’observation minutieuse, la méditation) provient du terme Al-Wasm – الوَسْم (l’attribut, la caractéristique, l’empreinte…). Il désigne un caractère distinctif sur lequel on s’appuie. On dit : « J’ai observé/vu (Tawassamtou – تَوَسَّمْتُ) qu’il était quelqu’un de bien quand je vis cela à ses traits. »

On trouve également la parole de ‘Abd-Allah Ibn Rawâhah[1] au Prophète ﷺ : 

« Assurément, j’ai vu (تَوَسَّمْتُ) en toi tout le bien que je connais,

Et Allah sait parfaitement que mon regard est persistant. » 

On dit (اتَّسَمَ الرَّجُل) quand une personne s’est attribué un signe par lequel on le reconnait. 

(Al-Wâsim – الواسِم) désigne celui qui te regarde de la tête au pied. 

Donc, le terme (At-Tawassoum – التَّوَسُّم) a pour origine le fait de s’assurer d’une chose et d’y réfléchir. Il provient du terme (Al-Wasm – الوَسْم) qui désigne également le marquage au fer que l’on applique sur la peau d’un chameau ou d’un autre animal.

Quant au pronom démonstratif : (Il est en cela), il renvoie à tout ce que contient l’histoire qui a été précédemment citée à partir de la Parole du Très Haut : (Et informe-les au sujet des hôtes d’Ibrâhîm (Abraham)) (Al-Hijr, v.51). On y trouve de très nombreux miracles et leçons, parmi eux : 

  • La descente des Anges à la demeure d’Ibrâhîm عليه السلام pour l’honorer.
  • L’annonce de la bonne nouvelle qui lui a été faite concernant la naissance d’un garçon plein de savoir.
  • Allah l’informa du châtiment avec lequel les Anges frapperont le peuple de Loût.
  • Le secours d’Allah pour Loût par le biais des Anges
  • Il l’informa également qu’Il sauvera Loût عليه السلام et sa famille. 
  • Qu’Allah anéantira son peuple et sa femme car elle a soutenu son peuple.
  • La preuve de l’aveuglement de ceux qui se sont égarés de la voie droite.
  • La preuve de la Colère d’Allah sur ceux qui persistent dans la désobéissance des Messagers.
  • Que cette colère est une humiliation pour ceux qui n’ont pas craint les signes d’Allah, car ils ne savent pas observer et réfléchir.
  • Cette histoire est une remontrance aux polythéistes de La Mecque qui n’ont pas tiré de leçon.
  • Et qu’ils seront atteints [s’ils persistent] par ce qui toucha les communautés avant eux dont ils connaissaient leurs histoires et voyaient leurs vestiges.
  • Cette histoire est également une remontrance pour les désobéissants et insouciants qui empruntent la même voie.

Les hommes du discernement et de la sagacité :

Cette sagacité et ce discernement ne s’obtiennent qu’après avoir vidé le cœur des préoccupations mondaines, l’avoir purifié de la souillure des péchés, des comportements corrompus et des exagérations dans le domaine du licite. Dès lors, c’est la vérité qui parcourra le cœur, non les illusions. Car le cœur alternait entre la contemplation des signes d’Allah et la clarté des actes d’obéissances, c’est ainsi que la lumière se déversa sur lui[2]. Dans ce sens, on trouve la parole d’Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما : « Personne ne m’interroge sur une affaire sans que je sache si elle est érudite ou non. »

Il a été rapporté que Ach-Châfi’î et Mouhammad Ibn Al-Hasan étaient tous deux dans la cour autour de la Ka’bah quand ils virent un homme à la porte de la mosquée, l’un d’eux dit : « Je pense [que cet homme] est un menuisier. » Quant à l’autre de dire : « Je pense plutôt qu’il est forgeron. » Une personne présente s’empressa d’aller questionner cet homme qui lui répondit : « Auparavant j’étais un menuisier, mais maintenant je suis forgeron. »

Il a été rapporté de Joundoub Ibn ‘Abd-Allah Al-Bajalî رضي الله عنه qu’il arriva près d’un homme qui lisait le Coran, il s’arrêta et dit : « Celui qui lit [dans le but d’être entendu des gens], Allah fera entendre parler [en mal] de lui [le Jour de la Résurrection] ; et celui qui agit par ostentation, Allah le dévoilera [au gens]. » Nous lui dîmes : « C’est comme si tu avais désigné cette personne. » À cela il répondit : « En réalité, aujourd’hui celui-là vous lit le coran, et demain il sortira Haroûryan (Khârijî). » Effectivement, il devint par la suite la tête de ceux-là, son nom était Mirdâs.

Il a été rapporté d’Al-Hasan Al-Basrî que ‘Amr Ibn ‘Oubayd[3] entra auprès lui. Al-Hasan s’exclama : « Voici le maître des jeunes de Basorah, du moment qu’il n’innove pas. » Par la suite, cet homme (‘Amr) dit ce qu’il dit concernant le destin d’Allah (Al-Qadr) jusqu’à s’écarter totalement de ses frères. 

Il a été aussi rapporté qu’Al-Hasan dit à Ayyoûb (en parlant de ‘Amr) : « Voici le maître des jeunes de Basorah » sans ajouter l’exception.

Il a été rapporté selon Ach-Cha’bî qu’il dit à Dâwoûd Al-Azadî, alors que ce dernier voulait polémiquer : « Tu ne mourras pas tant que ton visage n’aura pas été brûlé par le fer ». Et c’est effectivement ce qu’il se passa. 

Il a été rapporté qu’un groupe de la tribu Madh-hij (مَذْحِج) alla voir ‘Oumar Ibn Al-Khattâb رضي الله عنه. Parmi eux se trouvait Al-Achtar qui s’approcha de lui. ‘Oumar leva ses yeux, le scruta du regard puis demanda : « Qui est cet individu ? »- « Mâlik Ibn Al-Hârith » répondirent-ils. « Qu’a-t-il ?! Qu’Allah l’anéantisse ! Je vois clairement un jour très dur pour les musulmans à cause de cet homme[4]. » Et lors d’un trouble [qui toucha les musulmans], il fit ce qu’il fit. 

Il a été rapporté de ‘Outhmân Ibn ‘Affân رضي الله عنه qu’Anas Ibn Mâlik alla le voir après avoir été au marché, où il avait regardé une femme. Lorsque ‘Outhmân le vit, il dit : « L’un d’entre vous vient me voir alors qu’il a dans ses yeux les traces du fornicateur ?! » Anas lui dit alors : « Serait-ce une révélation après celle du Messager d’Allah ﷺ ? » Il répondit : « Non ! Mais un signe et une sagacité. » Et il disait vrai.

Et nombreux sont ce genre d’histoires parmi les compagnons et les suiveurs (At-Tâbi’în), qu’Allah les agrée tous.

Les différents sortes de discernement et de sagacité :

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Message d’avertissement

Le Prophète ﷺ a dit  : «  La première chose qui sera retirée des gens est l’humilité.  »[1]

Ce hadîth mentionne le fait que la science des cœurs déclinera submergée par l’afflux des sciences mondaines. Quant aux secrets et bénéfices [de la science des cœurs], ils périront et s’en iront sous cet encombrement [mondain]. De surcroît, la corruption des cœurs est la première corruption à avoir touché la terre après la mort du Prophète ﷺ afin qu’elle soit un signe illustrant la souillure interne [du corps], et la contradiction existante entre l’apparence et le for intérieur.

Cette contradiction est la base de toute corruption. Les cœurs se consument par la mort des âmes ; les gens arabes lisent le Coran, [pourtant révélé en leur langue], comme s’ils étaient des non-arabes. C’est pourquoi il n’y a ni compréhension, ni méditation et ni conformité avec celui-ci. La communauté s’est préoccupée, du moins si elle l’a vraiment été, de l’apparence des adorations en délaissant les sens initiaux qu’elles recèlent, et elle s’est focalisée sur leurs piliers en négligeant leurs objectifs réels. La fausseté augmente même si elle est habillée par l’étoffe du Coran.

Le Prophète ﷺ a dit : « La plupart des hypocrites de ma communauté sont les lecteurs (dont leur intention n’est pas sincère).  »[2] 

C’est lorsque l’hypocrisie apparait dans une communauté que tu vois des choses ahurissantes. Elles ne concernent pas uniquement notre époque, mais également celle de ceux qui sont bien plus sains et intègres que nous ; et ces choses ne se sont pas seulement répandues parmi les gens de la masse, mais également parmi ceux qui ont mémorisé le Livre d’Allah.

An-Nawawî رحمه الله a dit : « Je ne crains pour ma personne que les lecteurs et les gens de science. » Il fut désapprouvé pour ces paroles, mais il dit : « Ce n’est pas moi qui dit cela, mais c’est Ibrâhîm An-Nakha’î. » 

‘Atâ a dit : « Prenez garde aux lecteurs[3] et prenez garde à moi-même ; car si je devais contredire la personne que j’affectionne le plus sur un sujet tel que le fruit de la grenade, en disant qu’elle est douce et lui de dire qu’elle est amer, je ne serais pas à l’abri qu’il me dénonce à un Sultan injuste pour m’exécuter. » 

Et Al-Foudayl رحمه الله a dit à son fils : « Prenez une maison loin des lecteurs ! Qu’y a-t-il entre moi et le peuple  ?! S’il apparait de moi une erreur, ils me tuent, mais s’il provient de moi une bonne action, ils me jalousent. » 

Cela n’est-il pas dû à la corruption et la souillure du for intérieur ?! Et même si Allah guide par l’intermédiaire de leur science des milliers de personnes, cela ne les protégera aucunement du châtiment d’Allah du moment que leurs cœurs ont été corrompus.

Le Messager d’Allah ﷺ nous a mis en garde contre ce que nous venons de citer ; ainsi ‘Oumar Ibn Al-Khattâb rapporte de lui la parole suivante : « Certes ce que je crains le plus pour ma communauté est l’hypocrite éloquent. »  [4]

Al-Mounâwî رحمه الله a dit en expliquant [ce hadîth]  : « C’est-à-dire celui qui détient l’art de s’exprimer et de convaincre mais qui, en réalité, possède un cœur ignorant et qui ignore la réalité des œuvres. 
Il prit la science telle une fonction par laquelle il recherche le prestige, la belle apparence et par laquelle il s’enorgueillit et se pavane. Il appelle les gens à Allah alors que lui-même Le fuit, et il porte en aversion les défauts d’autrui alors qu’il commet pire que cela. 
Il montre aux gens la dévotion et la piété alors que c’est avec de grands péchés qu’il se présente devant son Seigneur.   
S’il se retrouve seul face à un péché il s’y précipite [à le commettre] tel un loup parmi les loups, à la différence qu’il est revêtu d’un vêtement. 
Voilà ici contre quoi Le Législateur a mis en garde, afin que ce type d’individu ne te trompe pas par la douceur de ses paroles, ni ne te brûle par le feu de sa désobéissance et ni ne te tue par l’odeur fétide de son for intérieur et son cœur.  » 

Et la raison pour laquelle ‘Oumar رضي الله عنه évoqua ce hadîth fut à cause de la venue d’Al-Ahnaf Ibn Qays رحمه الله qui était un notable de Bassora connue pour sa moralité, son éloquence et ses qualités d’orateurs. ‘Oumar le retint alors prisonnier pendant une année. Tous les jours et toutes les nuits il alla le voir, et à chaque foi il ne vit de lui que ce dont il aime et agrée. Un jour ‘Oumar le convoqua et lui demanda  : « Sais-tu pourquoi je t’ai retenu prisonnier ?  » Al-Ahnaf répondit  : « Non . »  ‘Oumar dit alors  : « Le Messager d’Allah ﷺ nous a dit que  – Puis il évoqua le hadîth précédant (Certes ce que je crains le plus ) -. » Et il ajouta  : « J’ai crains le fait que tu sois un hypocrite éloquent, et le Messager d’Allah ﷺ nous a mis en garde contre lui. Mais maintenant [après ce que j’ai vu, aimé et agréé de toi] j’espère que tu es un [véritable] croyant. Tu peux regagner ta contrée.  »  

[1] Sahîh Al-Jâmi’ n°2576 authentifié par Chaykh Al-Albânî
[2] Sahîh Al-Jâmi’ n°1203 authentifié par Chaykh Al-Albânî
[3] Cela inclut également les gens de science (Note du traducteur)
[4] Sahîh Al-Jâmi’ n°1554, authentifié par Chaykh Al-Albânî

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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“Certains te voient pieux, d’autres pêcheur et d’autres… Mais toi, tu sais qui tu es !”

“Certains te voient pieux, d’autres pêcheur et d’autres… Mais toi, tu sais qui tu es !”

Le seul secret que personne d’autre que toi ne sais c’est : « le secret qui te lie à ton Seigneur. »
Ceux qui font des éloges ne vont pas te leurrer et ceux qui dénigrent ne vont pas te nuire.
Allah a dit : {l’homme a sur lui-même du discernement.} (Sourate 75, v.14)

Parmi les dangers d’être entre l’obeissance et le pêché c’est que tu ne sais pas à quel moment cela va se terminer.

Obéis avec sincérité sans vouloir que cela s’arrête et sois constant dans les recommandations pour te rapprocher d’Allah sans le faire à contre coeur.
Par Allah tu as plus besoin de son obéissance alors que Lui n’a pas besoin d’elle.
Ne sois pas focaliser sur combien les gens t’aiment, leurs coeurs vacillent, il se peut qu’on t’aime aujourd’hui et qu’on te déteste demain.
Focalise-toi sur comment Allah peut t’aimer alors s’Il t’aime, Il mettra ton amour dans le coeur des gens.

L’interdit reste interdit même si tout le monde le fait. Ne renonce pas à tes principes et ne fait pas attention à eux, tu seras juger seul.
Donc tiens toi droit comme on te l’a ordonné et non comme tu en as envie.
Place entre toi et Allah des secrets et confidences que seul Lui connait.
Certes les pêchés fait en secret son périlleux, mais en comparaison les bonnes actions faites en secret sont salvatrices.

Source : Sur le compte Facebook officiel de Chaykh (Publié par 3ilmchar3i.net)

Les obstacles

Il incombe à l’individu de prendre garde aux obstacles qui obstruent son cheminement vers Allah عز وجل et Son agrément. Ces obstacles sont aux nombres de trois : Le polythéisme, l’innovation religieuse et les pêchés sous toutes leurs formes.

Le traitement du polythéisme est la sincérité dans l’unification d’Allah عز وجل et de ne vouer l’adoration qu’à Lui seul. Celui de l’innovation religieuse est de s’attacher à la tradition prophétique (As-Sounnah) et de suivre la guidée du Prophète صلى الله عليه وسلم. Quant aux pêchés, il faut s’en écarter et s’en repentir sincèrement lorsque l’on en commet un.

Chaykh ‘Abd Ar-Razzâq Al-Badr – حفظه الله –

العوائق

الواجب الحذر من العوائق التي تعوق المرء في سيره إلى الله وبلوغ رضوانه، وهي ثلاثة: الأول الشرك بالله، والثاني البدعة في دين الله، والثالث المعاصي بأنواعها ؛ أما عائق الشرك فالسلامة منه تتم بإخلاص التوحيد لله وإفراده جلّ وعلا بالعبادة . وأما عائق البدعة فالسلامة منه تكون بلزوم السنة والاقتداء بهدي النبي صلوات الله وسلامه عليه . وأما عائق المعصية فبمجانبتها وبالتوبة النصوح عند الوقوع في شيء منها.

Source : al-badr.net (traduit pas le site Le Cœur des Croyants.)

Le bonheur conjugal

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Premier sermon :

Louange à Allah, nous le louons, nous implorons Son secours et nous lui demandons pardon, et nous cherchons refuge auprès d’Allah contre nous même, et contre nos mauvaises actions. Celui qu’Allah guide ne sera point perdu, et celui qu’Allah égare ne sera point guidé. Et je témoigne qu’il n’y a de divinité digne d’être adoré qu’Allah, Seul sans associé, à Lui la royauté et à Lui la louange et Il est capable de toute chose. Et je témoigne que Mouhammad est Son serviteur et Son messager. Ô Allah prie sur Ton messager Mouhammad, accorde-lui la paix, bénis-le, comble-le et rajoute-lui, ainsi qu’à l’ensemble de sa famille et de ses compagnons.  Ceci dit :

Mon discours en ce jour béni sera sur le bonheur conjugal.
Le mari veut être heureux avec son épouse et de même l’épouse veut être heureuse avec son mari. Alors comment se réalise ce bonheur dans le couple ?

Les nobles époux, le bonheur conjugal se réalise par la réalisation de la taqwâ, et la taqwâ c’est l’accomplissement des obligations et le délaissement des interdits.

Ô le noble époux, tu veux le bonheur conjugal ? Saches que Celui qui met le bonheur dans ton cœur c’est Allah. -Ô Allah rends nous tous heureux- Améliores ta situation avec Allah, purifie-toi, parle à ton Seigneur dans la prière. {Et cherchez secours dans l’endurance et la Salat:} [Sourate 2, verset 45]

Notre prophète صلى الله عليه وسلم était heureux avec ses épouses, pourquoi ? Quel est le secret ? Ecoute ce qu’il dit à propos de sa joie quand il priait son Seigneur : « et la réjouissance de mes yeux se trouve dans la prière ».  Et c’est lui qui dit aussi صلى الله عليه وسلم : « la prière est une lumière ». Une lumière pour ton cœur, et une lueur pour ton âme contre les difficultés de la vie et les malheurs de ce monde. La prière, ô l’époux, est une lumière contre les ténèbres et la tristesse car chaytan se réjouit de ta tristesse dans cette vie {La conversation secrète n’est que [l’oeuvre] du Diable pour attrister ceux qui ont cru.} [Sourate 58, verset 10]. Alors toi qui aspire au bonheur, dirige-toi vers les portes des mosquées, mélange-toi à ses fidèles, appelle ton Seigneur pour qu’Il t’accorde la félicité.

Et toi la noble épouse, tu veux le bonheur ? Quel est ta situation avec la prière ? Est-ce que tu sais que l’oeuvre la plus aimée auprès d’Allah est la prière à son heure ? Tu veux le bonheur alors que la prière est la dernière chose à laquelle tu penses ? Ô la noble épouse, éloigne-toi des péchés car ils ravagent le cœur et sont une porte pour les soucis et les angoisses. {Et quiconque se détourne de Mon Rappel, mènera certes, une vie …} -une vie comment ?-  {Et quiconque se détourne de Mon Rappel, mènera certes, une vie pleine de gêne} [Sourate 20, verset 124].

J’ai su que les péchés tuent le cœur et que leur persistance cause l’humiliation; et le délaissement des péchés fait vivre les cœurs et il est meilleur pour ton âme de t’en détourner[1]

Ô Allah fais vivre nos cœurs.

Ô les époux, vous voulez être heureux ensemble ? Le livre du bonheur éternel, le livre du bonheur de ce bas-monde et de l’au-delà est devant vous, rapprochez-vous en. C’est le Coran. {Certes, ce Coran guide vers ce qu’il y a de plus droit} [Sourate 17, verset 9]. C’est la parole du Tout Miséricordieux et la promesse de l’Excellent Donateur. Le Coran, ô les époux, est une guérison pour les cœurs, et une allégresse pour l’âme. {Certes, c’est par l’évocation d’Allah que les cœurs se tranquillisent.} [Sourate 13, verset 28]

Vous voulez le bonheur ? Patientez sur les difficultés de la vie, agréez le destin, habillez-vous du vêtement de la patience, {Et si vous endurez… cela est certes meilleur pour les endurants.} [Sourate 16, verset 126]. 

La maladie, la pauvreté, les dettes, les malheurs et les soucis, Allah تعالى les dissipera.

Ô mon frère, lève tes mains vers le Seigneur de l’univers, prosterne-toi et rapproche-toi de Celui qui détient le bonheur dans Sa Main. {Certes, mon Seigneur entend bien les prières.} [Sourate 14, verset 39]. Frappe à la porte du Généreux, pleure à la porte du Puissant et dis « Ô Seigneur ! Ouvre ma poitrine, facilite mon affaire, dissipe mes soucis », car Allah aime la voix de ceux qui L’implorent, angoissés. {N’est-ce pas Lui qui répond à l’angoissé quand il L’invoque}[Sourate 27, verset 62] Au lieu de demander conseil aux gens qui sont parfois de mauvais conseillers demande à Allah de te rendre heureux avec ta femme.

Et toi ma sœur, l’épouse qui est dans les soucis, ne désespère pas de la miséricorde d’Allah, ne désespère pas, ne t’inquiète pas car c’est un Seigneur capable de dissiper tes problèmes. Ô celle qui est triste! Ne t’attriste plus, ne t’attriste plus tant que tu connais la porte qui te mène au Compatissant, au Très Miséricordieux. Les nuages de la tristesse vont disparaître et le soleil du bonheur va se lever pour toi. {Et n’aie pas peur et ne t’attriste pas} [Sourate 28, verset 7].

Magnifiques sont ces âmes dont les provisions et la nourriture étaient la patience. Ecoutez la parole de ‘Oumar Ibn Al-Khattâb  رضي الله عنه  : « Nous avons trouvé la vie beaucoup plus agréable avec la patience ».

Ô Allah donne-nous la patience, accorde nous le bonheur ô Seigneur de l’univers.

Je finis et je demande pardon à Allah pour moi et pour vous.

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