Les étapes du Jour de la Résurrection et ses effrois

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Les étapes du Jour de la Résurrection et ses effrois

(Sermon prononcé le vendredi 26 du mois de Rajab, en l’an 1444 de l’hégire, dans la Mosquée Prophétique.)

Toutes les louanges appartiennent à Allah, nous Le louons, Lui demandons Son aide et Son pardon. Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal qui est en nous-mêmes et contre celui de nos mauvaises actions. Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, quant à celui qu’Il égare nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, l’Unique, Celui qui n’a aucun associé. Et j’atteste que Mouhammad est le serviteur d’Allah et Son Messager. Que les éloges d’Allah soient sur lui, sa famille et ses Compagnons, ainsi que Ses nombreux saluts.

Ceci dit :

Serviteurs d’Allah ! Craignez Allah d’une crainte véritable, que ce soit en secret ou en apparence.

Ô musulmans :

Allah a bâti la religion de l’Islam sur des fondements, et l’Islam du serviteur ne peut être valide que s’il a foi en eux. Parmi ces piliers, il y a la certitude en l’existence du Jour Dernier. Allah évoqua dans Son Livre les arguments impliquant la certitude de son avènement, tels que Sa capacité – exalté soit-il – à créer la première création à partir du néant, à redonner vie aux morts ici-bas, à créer la vie et faire sortir la végétation à partir de l’eau. Tous les Prophètes ont évoqué le Résurrection à leurs communautés respectives.

La voie du Prophète صلى الله عليه وسلم consistait à évoquer le Jour du Grand Retour dans tous ses détails à ses Compagnons lors de ses sermons, au point qu’ils pouvaient presque le voir de leurs propres yeux. Ibn Al-Qayyim – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Ses sermons consistaient à louer Allah ; Le vanter à travers Ses bienfaits, Ses attributs de perfection et Ses louanges ; enseigner les fondements de l’Islam ; évoquer le Paradis, l’Enfer et le Jour du Grand Retour ; ordonner de craindre pieusement Allah et d’expliquer ce qui provoque Sa colère et Sa satisfaction. »

Allah fit en sorte qu’aucune chose de cette vie mondaine ne s’élève sans qu’Il ne la fasse régresser. Allah créa l’univers sous sa plus belle forme et l’apprêta pour les créatures afin qu’elles L’adorent ici-bas. L’Heure n’aura pas lieu avant qu’Allah ne détruise tous les repères de cet univers et n’en modifie l’agencement. Ainsi, le soleil deviendra obscur et sa lumière s’en ira, tandis que la lune s’éclipsera et sa clarté disparaîtra. Les astres tomberont et se disperseront, les étoiles s’éteindront et ne brilleront plus. Les mers se mélangeront et leur eau se transformera en feu ; les montagnes seront réduites en poussière ; la terre sera pulvérisée et tremblera jusqu’à ne plus avoir de tortuosité ni de hauteur, puis le Seigneur de l’univers la saisira de Sa Main afin de montrer Sa domination et Sa grandeur. Le ciel se déchirera et sa couleur changera, puis le Seigneur le pliera de Sa Main droite :

{وَمَا قَدَرُواْ ٱللَّهَ حَقَّ قَدۡرِهِۦ وَٱلۡأَرۡضُ جَمِيعٗا قَبۡضَتُهُۥ يَوۡمَ ٱلۡقِيَٰمَةِ وَٱلسَّمَٰوَٰتُ مَطۡوِيَّٰتُۢ بِيَمِينِهِۦۚ سُبۡحَٰنَهُۥ وَتَعَٰلَىٰ عَمَّا يُشۡرِكُونَ}

{Ils n’ont pas estimé Allah comme Il le mérite. Pourtant, la terre tout entière ne sera qu’une poignée [dans Sa Main] le Jour de la Résurrection, tandis que les cieux seront pliés dans Sa Main droite. Gloire à Lui ! Il est bien au-dessus de ce qu’ils Lui associent.} [Az-Zoumar, v.67].

Allah le Très Haut nomma le Jour de la Résurrection par de nombreux noms afin que les gens tirent leçon lorsque celui-ci est évoqué et méditent. Parmi ses noms : le Jour de la Rétribution, le Jour de la Séparation, le Jour du Jugement, le Jour des Regrets, le Jour du Rassemblement et le Jour la Résurrection. Et, lorsqu’Allah permettra l’avènement de l’Heure, Il ordonnera à Isrâfîl de souffler dans la Trompe. Dès lors, les âmes des serviteurs voleront et regagneront leur corps :

{وَنُفِخَ فِي ٱلصُّورِ فَإِذَا هُم مِّنَ ٱلۡأَجۡدَاثِ إِلَىٰ رَبِّهِمۡ يَنسِلُونَ}

{Il sera alors soufflé dans la Trompe, et voilà que, de leurs tombes, ils se précipiteront vers leur Seigneur.} [Yâ-sîn, v.51].

En effet, leurs corps, après avoir été décomposés, pousseront comme des plantes. Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Allah fera descendre une eau du ciel et ils pousseront telles des tiges. Tout le corps humain se décomposera hormis un seul os : le coccyx – situé au bas du dos. C’est à partir de lui que les hommes seront [de nouveau] constitué le Jour de la Résurrection. » (Consensus d’Al-Boukhârî et Mouslim).

Allah ressuscitera le corps des serviteurs, avec leurs cheveux et leur peau à l’instar de ce qu’ils étaient [ici-bas] :

{يَوۡمَ نَطۡوِي ٱلسَّمَآءَ كَطَيِّ ٱلسِّجِلِّ لِلۡكُتُبِۚ كَمَا بَدَأۡنَآ أَوَّلَ خَلۡقٖ نُّعِيدُهُۥۚ وَعۡدًا عَلَيۡنَآۚ إِنَّا كُنَّا فَٰعِلِينَ}

{De même que Nous avons procédé à la première Création, Nous la recommencerons. C’est une promesse qui Nous incombe et Nous l’accomplirons !} [Al-Anbiyâ, v.104].

Les gens sortiront de leurs tombes, effrayés. Le premier à être ressuscité de sa tombe sera notre Prophète صلى الله عليه وسلم. Il dit en effet : « Le Jour de la Résurrection, je serai le maître des fils d’Âdam et le premier pour qui la tombe se fendra. » (Rapporté par Mouslim). Ce Jour-là, les gens seront pieds-nus et dénudés, « et le premier qui sera habillé le Jour de la Résurrection sera Ibrâhîm عليه السلام. » (Consensus d’Al-Boukhârî et Mouslim).

Toutes les créatures – les djinns, les hommes et les animaux – seront réunies sur une terre qui ne sera pas comme celle que l’on connaît. Allah – exalté soit-Il – dit :

{يَوۡمَ تُبَدَّلُ ٱلۡأَرۡضُ غَيۡرَ ٱلۡأَرۡضِ وَٱلسَّمَٰوَٰتُۖ }

{Le Jour où la terre sera changée en une autre terre et les cieux en d’autres cieux.} [Ibrâhîm, v.48].

Il s’agira d’une terre blanche et rougeâtre, dépourvue de repère pour quiconque, et son Seigneur l’étendra à l’instar d’une peau que l’on tanne.

Quiconque meurt, ici-bas, en accomplissant une bonne ou une mauvaise œuvre, sera ressuscité dans cet état le Jour de la Résurrection. Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Chaque individu sera ressuscité dans l’état où il se trouvait lors de sa mort. » (Rapporté par Mouslim). Certains seront ressuscités à l’image de l’œuvre qu’ils accomplissaient dans la vie mondaine, précipitant ainsi leur châtiment ou leur récompense ; Allah recouvrera de Son ombre certains croyants, le Jour où il n’y aura d’ombre que la Sienne ; les mécréants seront humiliés, avilis, effrayés et apeurés :

{يَوۡمَ يَخۡرُجُونَ مِنَ ٱلۡأَجۡدَاثِ سِرَاعٗا كَأَنَّهُمۡ إِلَىٰ نُصُبٖ يُوفِضُونَ خَٰشِعَةً أَبۡصَٰرُهُمۡ تَرۡهَقُهُمۡ ذِلَّةٞۚ}

{Le Jour où ils se précipiteront hors de leurs tombes comme s’ils se hâtaient vers leurs idoles, regards baissés et couverts d’opprobre.} [Al-Ma‘ârij, v.43 – 44].

Le Jour du Rassemblement est un Jour où le regard des créatures sera figé et où les cœurs atteindront les gorges :

{قُلُوبٞ يَوۡمَئِذٖ وَاجِفَة أَبۡصَٰرُهَا خَٰشِعَةٞ}

{Ce Jour-là, les cœurs de certains seront bouleversés, tandis que leurs regards seront abaissés et humiliés.} [An-Nâzi‘ât, v.8 – 9].

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Le Nom d’Allah سبحانه : le Gardien (Al-Hafîdh)

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Le Nom d’Allah سبحانه : le Gardien (Al-Hafîdh)[1]

Toutes les louanges appartiennent à Allah, nous Le louons, Lui demandons Son aide et Son pardon.

Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal qui est en nous-mêmes et contre celui de nos mauvaises actions.

Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, quant à celui qu’Il égare nul ne peut le guider.

J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, l’Unique, Celui qui n’a aucun associé. Et j’atteste que Mouhammad est le serviteur d’Allah et Son messager.

Que la prière d’Allah soit sur lui, sa famille et ses compagnons, ainsi que Ses nombreux saluts.

Ceci dit :

Serviteurs d’Allah ! Craignez Allah d’une crainte véritable, que ce soit en secret ou en apparence.

Ô musulmans :

Allah possède les plus beaux Noms qui contiennent les Attributs les plus parfaits et les plus nobles. Chacun des Noms et Attributs d’Allah renvoie à d’autres. Et dans l’adoration d’Allah et Sa proximité, les gens varient selon la connaissance qu’ils ont de Ses Noms et Attributs.

Si le serviteur en mémorise un certain nombre, il entrera au Paradis. Chaque mouvement ou immobilité de cet univers résulte de Ses Noms et Attributs. Allah جل شأنه a dit :

{اللَّهُ الَّذِي خَلَقَ سَبْعَ سَمَاوَاتٍ وَمِنَ الْأَرْضِ مِثْلَهُنَّ يَتَنَزَّلُ الْأَمْرُ بَيْنَهُنَّ لِتَعْلَمُوا أَنَّ اللَّهَ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ وَأَنَّ اللَّهَ قَدْ أَحَاطَ بِكُلِّ شَيْءٍ عِلْمًا}

{Allah est Celui qui a créé les sept cieux et autant de terres. L’ordre ne cesse de descendre entre eux, afin que vous sachiez qu’Allah est omnipotent et qu’Allah cerne toute chose de Sa science.} [S.65, v.12].

Parmi les Noms avec lesquels Il S’est nommé Lui-même et avec lesquels Il s’est fait connaître à Ses créatures : « Al-Hafîdh » (le Gardien) et « Al-Hâfidh » (Celui qui veille). Il protège toutes les créatures par Sa puissance. S’Il ne le faisait pas, elles se seraient effondrées et auraient dépéries. Et s’il n’y prêtait aucune attention, l’agencement de la création aurait connu des défaillances et chacun empiéterait sur l’autre.

Les cieux, la terre et ce qu’ils contiennent sont maintenus par l’Ordre d’Allah. Allah جل شأنه a dit :

{إِنَّ اللَّهَ يُمْسِكُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضَ أَن تَزُولَا وَلَئِن زَالَتَا إِنْ أَمْسَكَهُمَا مِنْ أَحَدٍ مِّن بَعْدِهِ}

{Il maintient les cieux et la terre pour qu’ils ne s’effondrent pas. Et s’ils s’effondraient, nul autre que Lui ne pourrait les retenir.} [S.35, v.41].

Leur préservation durera autant de temps qu’ils existeront, ils ne s’effondreront donc pas ni ne s’écrouleront. Les protéger est la chose la plus simple et la plus facile pour Lui :

{وَسِعَ كُرْسِيُّهُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضَ وَلَا يَئُودُهُ حِفْظُهُمَا وَهُوَ الْعَلِيُّ الْعَظِيمُ}

{Son Marchepied recouvre et s’étend au-delà des cieux et de la terre, dont la charge ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très-Haut, l’Immense.} [S.2, v.255].

Sa protection recouvre toute Sa création, nul ne peut s’en passer pas même le temps d’un clin d’œil :

{إِنَّ رَبِّي عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ حَفِيظٌ}

{Car mon Seigneur veille sur toute chose.} [S.11, v.57].

Tout ce qui se trouve dans les cieux, sur et sous la terre a été gardé dans un Livre :

{قَدْ عَلِمْنَا مَا تَنقُصُ الْأَرْضُ مِنْهُمْ وَعِندَنَا كِتَابٌ حَفِيظٌ}

{Nous savons ce que la terre ronge de leurs corps, et Il est auprès de Nous un Livre où tout est consigné.} [S.50, v.4].

Ibn Kathîr رحمه الله a dit : « C’est-à-dire que Nous savons ce que la terre consomme de leurs corps décomposés. Nous savons parfaitement où les corps ont été éparpillés, où sont-ils allés et que sont-ils devenus. »

Parmi les signes de Sa protection envers Ses serviteurs, le fait qu’Il leur ait mandater des Anges qui se relaient autour d’eux pour les préserver des nuisances et des maux, par ordre d’Allah :

{لَهُ مُعَقِّبَاتٌ مِّن بَيْنِ يَدَيْهِ وَمِنْ خَلْفِهِ يَحْفَظُونَهُ مِنْ أَمْرِ اللَّهِ}

{L’homme a [autour] de lui des Anges qui se relaient et veillent sur lui par ordre d’Allah.} [S.13, v.11].

Moujâhid رحمه الله a dit : « Tous les serviteurs ont un Ange chargé de veiller sur lui durant son sommeil et son éveil contre les Jinns, les hommes et les animaux venimeux. Aucune de ces choses ne s’approche de lui pour le toucher sans que l’Ange ne lui dise : « Arrière ! » sauf si Allah lui a permis de le toucher. »

Allah veille à répertorier toutes les œuvres des serviteurs, aucune de leurs paroles ne Lui échappe. Pour chaque individu, Il lui mandate un Ange chargé de consigner ses œuvres en référençant ce que le serviteur accomplit comme obéissance et désobéissance :

{إِن كُلُّ نَفْسٍ لَّمَّا عَلَيْهَا حَافِظٌ}

{Il n’est pas de personne qui n’ait des [Anges] qui veillent sur elle.} [S.86, v.4].

Ses œuvres sont aussi consignées dans les feuillets des Anges :

{وَإِنَّ عَلَيْكُمْ لَحَافِظِينَ كِرَامًا كَاتِبِينَ يَعْلَمُونَ مَا تَفْعَلُونَ}

{Alors que veillent sur vous de nobles [Anges] qui consignent [vos actes] et qui savent tout ce que vous faites.} [S.82, v.10 – 12].

À cela, les alliés d’Allah parmi les Prophètes عليهم السلام et leurs suiveurs ont une protection qui leur est spécifique. En effet, Allah سبحانه les protège de ce qui peut nuire à leur foi ou ébranler leur certitude parmi les ambiguïtés, les troubles et les passions. Il les protège de leurs ennemis, Jinns et hommes, en leur portant secours contre eux et en repoussant leurs ruses.

Celui qui préserve les ordres d’Allah en s’y conformant et s’écartant de Ses interdictions, et qui préserve Ses limites en ne les franchissant pas, Allah sera alors avec lui en toute circonstance, où qu’il se trouve, en le protégeant et le secourant. Ainsi, Il lui préservera sa religion des ambiguïtés et des passions, et lui préservera sa vie mondaine. Il le préservera au sein de sa famille, et Il le préservera sur sa religion lors de la mort pour le faire mourir sur la foi. Le Prophète ﷺ a dit : « Préserve Allah, Il te préservera. Préserve Allah et tu Le trouveras avec toi – ou devant toi –. » (Rapporté par At-Tirmidhî).

Les Prophètes d’Allah le Très-Haut ont transmis les messages [divins] de leur Seigneur et ont établi la religion qu’Allah a agréée pour Ses serviteurs. Ils ont fait face, dans cette voie, à de nombreuses épreuves et difficultés. Lorsqu’ils en rencontraient, ils se réfugiaient auprès du Gardien protecteur (Al-Hafîdh) سبحانه qui les protégea et les préserva de l’égarement lors de la transmission [du message]. Ils ont été persécutés, alors Allah les préserva de la ruse de leurs ennemis.

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L’excès de sommeil

Le sommeil est comme le sel, il faut en mettre peu dans la nourriture. Le sommeil excessif est donc néfaste, il fait que le goût de la vie n’est pas agréable. Il possède de nombreux maux, et la dureté du cœur, quant à elle, n’est qu’un de ses fruits.

D’ailleurs, Aboû Hâmid Al-Ghazâlî dénombra les obstacles provoqués par l’excès de sommeil, il dit : « Dans l’excès de sommeil, il y a : la perte de temps, le manquement de la prière de nuit (At-Tahajjoud), la stupidité et la dureté du cœur.

Pourtant, le temps est le plus précieux des bijoux, il est le capital du serviteur avec lequel il commerce[1]. Le sommeil, lui, est une mort, et trop dormir diminue la vie. Le mérite de la prière de nuit n’est plus un secret, mais il se perd dans le sommeil. »

Comment celui qui a connaissance qu’il sera allongé dans sa tombe aussi longtemps qu’il ne l’ait jamais été peut-il autant dormir dans cette vie mondaine ?

Comment quelqu’un peut-il dormir exagérément alors que le sommeil est le « frère de lait »[2] de la mort ?! Ô toi qui a un cœur aussi dur que de la pierre, [médite ces vers] :

Ô toi au long sommeil et aux multiples insouciances,

L’excès de sommeil n’engendre que les regrets.

Assurément, il y aura dans la tombe quand tu y descendras,

Un long sommeil qui perdurera après la mort.

Et un lit y sera préparé pour toi,

Selon les péchés que tu as commis, ou bien les bonnes actions.

Te crois-tu à l’abris de l’Ange de la mort ?

Combien sont ceux dont il reprit l’âme dans leur sommeil alors qu’ils se sentaient à l’abris.

Pourquoi celui qui a un cœur endurci se réveille-t-il si c’est pour passer toute la journée, d’un état à un autre, dans un sommeil continu ? D’un sommeil en état d’éveil à un sommeil réel ? C’est la dureté du cœur qui fait que l’individu néglige la valeur du temps et n’y prête guère attention. Il ne trouve rien à faire qui pourrait nécessiter le réveil, c’est pourquoi il se plonge dans un profond sommeil.

Les causes d’un sommeil court :

Le Prophète a dit : « Je n’ai jamais vu une chose aussi étonnante qu’un individu fuyant le Feu et désirant le Paradis mais qui est endormi. »[3]

Le sommeil, l’extrême insouciance et la paresse ne sont pas des voies par lesquelles on fuit l’Enfer et on demande le Paradis. Au contraire, le chemin menant au Paradis passe avant tout par l’éveil et la fermeté dans notre fuite du feu des péchés vers le paradis de l’obéissance. Et dans ce hadîth, on voit clairement l’étonnement et le blâme envers celui qui dort à outrance et se montre insouciant vis-à-vis de ce qu’Allah lui a ordonné.[4]

Parmi les choses qui aident à écourter le sommeil :

    • La peur du Feu :

Lorsque Tâwoûs étalait son lit et s’y allongeait, il ne faisait que se retourner à l’instar du grain qui cuit sur la poêle. Puis il bondissait du lit, le rangeait et se plaçait face à la Qiblah [pour prier] jusqu’au matin. Il disait : « L’évocation de la Géhenne fit voler en éclats le sommeil des dévots. »

Quand Chaddâd Ibn Aws regagnait son lit, il était telle une graine cuisant sur une poêle, il disait : « Ô mon Seigneur, le rappel de l’Enfer m’empêche de dormir. » Puis il se leva et regagna sa salle de prière.

La fille d’Ar-Rabî’ Ibn Khaytham dit à son père : « Ô mon père, qu’as-tu à ne pas dormir alors que les gens dorment ? » Il répondit : « Le Feu empêche ton père de dormir. »

Lorsque la nuit tombait, Safwân Ibn Mihriz se mettait à mugir comme le taureau et s’exclamait : « La peur du Feu m’empêche de dormir. »

Soufiân Ath-Tawrî ne dormait que la première partie de la nuit, ensuite il se réveillait en sursaut, apeuré et effrayé, en s’écriant : « Ô Allah, éloigne de moi le Feu ! Le rappel du Feu m’a détourné du sommeil et des passions. » Puis il faisait ses ablutions et disait : « Ô mon Seigneur, certes Tu connais ce dont j’ai besoin… Et je ne Te demande que de m’affranchir du Feu. »

‘Abd-Allah Ibn Al-Moubârak exprima l’état de ces gens par ces quelques vers :

« Quand la nuit tombe et que les endurants la réclament,

C’est alors qu’elle les trouve tous inclinés.

Quand la peur fit voler en éclat leur sommeil, ils se levèrent,

Tandis que ceux qui se croient en sécurité ici-bas sont endormis. »

Parmi les choses qui contribuent également à réduire le sommeil :

    • connaître la valeur du temps : par Allah, sache mon frère qu’enlever ne serait-ce qu’une heure de tes heures de sommeil quotidiennes accroîtrait ta durée de vie. Tu constateras alors une différence évidente le Jour de la Résurrection.[5]
    • La modération dans la nourriture : car celui qui mange beaucoup dormira beaucoup et perdra beaucoup de bien.
    • Traiter avec l’horloge biologique sagement : car les fonctions du corps humain s’adaptent à n’importe quelle quantité d’heure de sommeil, et personne ne pourra se rassasier de trop dormir. Mais le doué d’intelligence est celui qui donne repos à son corps sans exagération ni laxisme.
    • Dormir sur le côté droit : il est dit que : « La sagesse de dormir sur le côté droit réside dans le fait que le dormeur ne soit pas plongé dans un sommeil profond, car le cœur s’incline naturellement vers le côté gauche. Donc s’il dort sur le côté droit, le cœur voudra regagner sa place dans le côté gauche et empêchera ainsi la personne d’être dans un état de sommeil profond et lourd. Or ça ne serait pas le cas s’il dormait sur son côté gauche, car il est la place du cœur. Et dormir sur celui-ci entraînera un repos total à travers lequel l’individu s’immisce dans un lourd sommeil. De ce fait, il passe à côté de ses intérêts religieux et mondains. »
    • Avoir de la volonté : et la plus noble des volontés est d’appeler les gens à Allah.

Qu’Allah fasse miséricorde aux prêcheurs de l’Islam de notre temps ! Ils font revivre ce qu’a disparu de la vie de nos Pieux Prédécesseurs, et ils font revivre nos cœurs lorsque nous entendons leur détermination [dans la prédication].

Une communauté du juste milieu :

Mais réduire le sommeil nécessite le fait que tu sois dans le juste milieu. Ne méprise pas le droit et les besoins de ton âme car tu lui causerais du tort pensant lui faire du bien, et tu ne pourras pas atteindre l’objectif voulu, tu iras même à l’encontre de celui-ci.

Ibn Al-Qayyim qui conduit le convoi avec sagesse sur le chemin du juste milieu a dit : « Tout comme le fait que l’excès de sommeil entraîne tous ces maux, et bien repousser le sommeil et s’en écarter provoquent lui aussi d’autres grands problèmes : la mauvaise humeur, la dureté, l’altération de la personnalité, l’assèchement de l’humidité permettant la compréhension et les actes. Cela occasionne des maladies corruptrices dont l’individu n’en tire profit ni avec son cœur, ni avec son corps. Et la création n’a été créée qu’avec justesse, donc celui qui se cramponne à cette justesse aura certainement prit sa part de tout le bien. »

Le plus profitable et le plus néfaste des sommeils :

Si tu questionnais Ibn Al-Qayyim : Quel est le plus bénéfique et le plus néfaste des sommeils ? Et qu’est-il recommandé ou détestable pour celui-ci ? Et bien tu es tombé sur l’expert en la question رحمه الله qui te répond en disant : « Le sommeil le plus profitable est celui dont tu as le plus besoin. Dormir au début de la nuit est plus louable et plus bénéfique qu’en fin de nuit, et dormir en milieu de journée est meilleur que dans ses deux extrémités. Plus le sommeil est proche de l’une d’entre elles et plus son bénéfice diminue et ses méfaits augmentent, et plus particulièrement le sommeil accomplit en fin d’après-midi (Al-‘Asr) et le tout début de la matinée (Al Fajr), excepté si la personne a veillée toute la nuit [dans l’adoration d’Allah].

Chez les itinérants [qui cheminent vers l’Au-delà], il est détestable de dormir entre la prière du soubh et le lever du soleil car cette période est un véritable butin, il y a d’ailleurs pour eux un grand mérite à y œuvrer. Et même si ces derniers œuvraient toute la nuit ils ne se permettront jamais de rester inactifs durant cette période jusqu’à ce que le soleil se lève ; car cette période est le début de la journée et sa clé ; c’est à ce moment-là que la subsistance descend et est répartie, c’est là que se trouve la bénédiction et c’est de là que le jour apparaît. Il convient donc que celui qui dort lors de cette période ne le fasse que s’il en est contraint.

En résumé, [nous pouvons dire que] le plus équilibré des sommeils et le plus bénéfique est celui qui est accompli durant la première moitié de la nuit et dans son dernier sixième, soit huit heures environ. Il est le plus équilibré des sommeils auprès des médecins. Quant au fait de dormir plus ou moins que cela, ils disent que cela impactera l’organisme en fonction de l’écart qu’il y aura.

Et enfin, parmi les sommeils qui ne sont pas bénéfiques [pour la personne], celui qui est fait en tout début de nuit après le coucher de soleil jusqu’à la disparition des lueurs rouges du soir (Al-‘Ichâ), d’ailleurs le Messager d’Allah répugnait cela.

Ce sommeil est donc détestable d’un point de vue de la Législation, mais aussi de l’organisme. »

Prendre en considération les différences :

Parmi les grandes erreurs il y a le fait de traiter les gens d’une seule et même manière, et de ne pas prendre en considération leurs différences et leurs capacités. Car il y a des gens qui, naturellement, dorment peu d’heures.

Il convient également de considérer :

  • La diversité environnementale. Ainsi, les pays chauds ne sont pas comme les pays froids, et les pays surpeuplés et embouteillés ne sont pas comme les pays peu peuplés et calmes.
  • Les différences d’âges. En effet, le jeune a des besoins qui diffèrent des aînés.
  • Les différents types de métier. Ceux qui ont un travail pénible ne sont pas semblables à ceux qui ont un travail confortable. Les travaux corporels ne sont pas comme les travaux intellectuels.
  • Il faut aussi comprendre la notion de bénédiction (Barakah) dans le temps chez les vertueux et le fait qu’ils donnent à ce temps tout son droit.

Parmi les erreurs également, le fait de ne pas chercher à vaincre la somnolence légère lorsque celle-ci apparait, et de répondre à son invitation. Si la personne résistait ne serait-ce qu’un peu, cette somnolence finirait par s’en aller et la personne gagnerait ainsi du temps [en plus].

Enfin, parmi les fautes répandues le fait multiplier ce qui provoque cette somnolence à l’instar de l’excès de nourriture et de rester longuement allongé hors des périodes de sommeils.

Et enfin : L’adoration du sommeil

Regarde la manière dont le Prophète fit de son sommeil une adoration, et la façon dont il nous l’enseigna afin d’adorer Allah Le Très Haut lorsque l’on dort ! ‘Âicha رضي الله عنها a rapporté de lui « qu’il ne dormait pas sans avoir lu « Les enfants d’Israël (Banî Isrâîl)[6] » et sourate Az-Zoumar. »[7]

Et dans un autre hadîth de ‘Irbâd Ibn Sâriyah رضي الله عنه : « le Prophète ne dormait pas sans avoir lu Al-Mousabbihât ; il disait : « Il s’y trouve un verset meilleur que mille versets. »[8]

Al-Mousabbihât sont les sourates qui débutent par la Parole d’Allah {سَبَّحَ} et {يُسَبِّحُ}, c’est-à-dire : Al-Isrâ, Al-Hadîd, Al-Hachr, As-Saff, Al-Joumou’ah, At-Taghâboun et Al-A’lâ.

Celui qui prend exemple sur le Messager d’Allah doit lire ces sourates jusqu’à ce que le sommeil l’emporte. C’est comme si le but était que tu t’endormes en lisant le Coran et que ce soit la dernière chose que ta langue prononce de la journée.

D’ailleurs, Ibn Al-Qayyim explique le mérite de cet aspect de l’évocation (Adh-Dhikr) avant le sommeil. Il t’incite à vouloir faire de même, et il te montre la sagesse et la belle récompense qui s’y trouve pour t’y encourager afin que cela te devienne une habitude. Il dit : « En résumé, la personne ne cesse d’évoquer Allah sur son lit jusqu’à s’endormir. Son sommeil est donc une adoration qui la rapproche encore plus d’Allah. »

Il y a aussi une autre et grande récompense pour celui qui s’endort en évoquant son Seigneur qu’Aboû Oumâmah رضي الله عنه nous a rapporté, il dit : « J’ai entendu le Messager d’Allah dire : « Celui qui rejoint son lit en état de pureté[9] et évoque Allah jusqu’à s’endormir, s’il se réveillait à un moment de la nuit et qu’il demandait à Allah le bien de ce bas monde et celui de l’Au-delà, Allah le lui donnerait. »[10]

[1] Allah dit : {Ceux qui récitent le Livre d’Allah, observent la prière et qui, en secret et en public, dépensent de ce que Nous leur avons attribué, espèrent en un commerce aux profits intarissables.} [Fâtir, v.29] (Note du traducteur)
[2] Il s’agit d’une expression arabe pour désigner le fait qu’ils soient frères. (note du traducteur)
[3] Sahîh At-Tirmidhî, n°2601, rendu bon par chaykh Al-Albânî
[4] À savoir son adoration : {Et Je n’ai créé les Jinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent.} [Adh-Dhâriyât, 56] (Note du traducteur)
[5] Car, en dormant moins, tu œuvras encore plus et obtiendras plus de récompense inchâ Allah (Note du traducteur)
[6] Il s’agit de la sourate Al-Isrâ (Note du traducteur)
[7] Al-Foutouhât Ar-Rabbâniyyah, 3/157, rendu bon par Ibn Hajar. Et chaykh Mouqbil Al-Wâdi’î l’a rendu authentique dans « Sahîd Al-Mousnad », n°1638
[8] Sahîh At-Tirmidhî, n°3406, rendu bon par chaykh Al-Albânî
[9] C’est-à-dire en ayant fait ses ablutions (Note du traducteur)
[10] Da’îf Al-Jâmi’, n°5496, rendu faible par chaykh Al-Albânî. Mais il y a une autre version du hadîth où il n’est pas cité « et évoque Allah jusqu’à s’endormir », qui est présente dans « Al-Kalîm At-Tayyib » de chaykh Al-Albânî qui l’a rendu bon et Gharîb. (Note du traducteur)

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants).

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L’explication du livre « Les trois fondements » de l’imam Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhâb رحمه الله par l’érudit ‘Abd Ar-Rahmân Ibn Nâssir Al-Barrâk حفظه الله

بسم الله الرحمن الرحيم

Voici enfin, par la grâce d’Allah, le commentaire des « trois fondements » de l’imam revivificateur Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhâb رحمه الله par l’érudit et honorable savant ‘Abd Ar-Rahmân Ibn Nâssir Al-Barrâk حفظه الله traduit par les éditions RIWAQ. Qu’Allah puisse les récompense pour nous avoir donné l’accord de diffuser ce livre dans son intégralité. N’hésitez pas à le partager pour que cela profite au maximum inchâAllah.

Quant à nous, nous vous proposons le texte original et le commentaire en intégralités sur cette page. Nous y avons mis un sommaire afin de faciliter la lecture.

Sommaire :

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L’excès de nourriture

Asad Ibn Moûsa a rapporté le hadîth de ‘Awn Abî Jouhayfah, qui lui-même le rapporta de son père qui dit : « J’avais mangé du Tharîd[1] avec de la viande grasse. Puis je vis le Prophète alors que je rotai. Il dit alors : « Épargne-nous tes rots ! Car ceux qui sont les plus repus ici-bas seront les plus longuement touchés par la faim le Jour de la Résurrection. »[2]

Après cela, Aboû Jouhayfah ne mangea plus jamais à sa faim jusqu’à quitter ce monde. S’il déjeunait, il ne dinait pas. Et s’il dinait, il ne déjeunait pas.

Cependant, quelle est la relation entre le rot (le fait d’être repus) et la faim le Jour de la Résurrection, alors, qu’à première vue, celle-ci nous paraît lointaine ?

Pour expliquer la dangerosité du gaspillage de la nourriture dont nombreux sont ceux à l’avoir déconsidéré et jugé insignifiant, alors qu’auprès des médecins des coeurs cela est une chose gravissime, Al-Mounâwî a dit : « L’interdiction de roter [implique] l’interdiction de sa cause, à savoir la satiété. Et ceci est une chose blâmable médicalement et religieusement. Comment ne le serait-il pas alors qu’elle rapproche le diable et pousse l’âme à l’injustice ?

La faim, quant à elle, obstrue les voies au diable et brise l’emprise de l’âme, ainsi leurs méfaits sont repoussés.

Alors qu’avec la satiété naîtra une forte libido qui poussera la personne à beaucoup plus de rapports charnels. Puis découlera de ceci un fort désir d’acquérir du prestige et de la richesse qui sont tous deux des moyens permettant d’augmenter la nourriture et les rapports intimes.

Ensuite, elle voudra obtenir encore plus d’argent, de notoriété et elle multipliera les frivolités, les rivalités et les jalousies.

Ce qui engendrera le problème de l’ostentation, la vanité, la course aux richesses, l’orgueil et cela aboutira à l’envie (Al-hasad), la haine, l’animosité et l’aversion.

Puis, elle commettra l’injustice, le blâmable, la débauche, l’ingratitude et elle calomniera.

Tout ceci mènera à la faim le Jour de la Résurrection, excepté celui à qui ton Seigneur aura fait miséricorde. »

C’est pourquoi, la voie qu’emprunta ‘Abd-Allah Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما tout au long de sa vie était de réduire sa consommation de nourriture à travers un moyen contenant une grande récompense : il ne mangeait pas tant qu’on ne lui amenait pas un nécessiteux pour qu’il partage son repas avec lui.

Un jour, un homme vint chez lui et mangea énormément. Ibn ‘Oumar dit alors à son esclave : « Ô Nâfi’, ne fais plus venir ce genre de personne ! Car j’ai entendu le Prophète dire : « Le croyant mange avec un seul intestin, alors que le mécréant mange avec sept intestins. »[3]

Et là, interrogeons-nous  ! Combien de mécréants mangent moins que les croyants ? Et combien sont ceux qui se sont convertis et n’ont pas réduit leur quantité de nourriture ?

Ibn Hajar a dit : « On a dit : Ce qui est voulu dans ce hadîth, c’est d’inciter le croyant à manger peu, du moment qu’il sait que l’excès nourriture est une caractéristique du mécréant.

Car la nature même du musulman fuit le fait d’être décrit par une de leur caractéristique. Et ce qui prouve que l’excès de nourriture est une caractéristique des mécréants, c’est la Parole d’Allah : {Quant aux mécréants, ils jouissent [de cette vie] et mangent comme mangent les bêtes.} [Mouhammad, v.12] »

At-Tîbî a dit : « En résumé, le croyant doit veiller à faire preuve d’ascétisme et se contenter du stricte nécessaire contrairement au mécréant. Mais si un croyant ou un mécréant n’était pas sur leur description respective, cela n’entacherait aucunement le hadîth. À l’instar de Sa Parole : {Le fornicateur n’épousera qu’une fornicatrice ou une polythéiste. Et la fornicatrice ne sera épousée que par un fornicateur ou un polythéiste.} [An-Noûr, v.3] Pourtant, on trouve le fornicateur qui épouse la femme chaste, ou la fornicatrice qui est épousée par un homme chaste[4].

Il est dit aussi que le sens voulu par « Le croyant » dans ce hadîth est celui qui a la foi complète. Car fait partie du bon islam du croyant, et de la complétude de sa foi, qu’il réfléchisse à son cheminement vers la mort et ce qui vient après-elle. Ainsi, l’effroi, les nombreuses réflexions et l’apitoiement sur son sort l’empêcheront de suivre son désir. »

Assurément, l’excès de nourriture n’est qu’un signe de la dureté du coeur ; il est un chemin simplifié qui le conduit à sa mort. C’est pourquoi ceux dont les coeurs se sont endurcis ont négligé la cause principale due à leur exagération dans la nourriture. De plus, ils ignorèrent la cause de cette dureté. Et c’est ce qu’indiqua Ibn Al-Qayyim dans les « Fawâid » en disant :

« Si le coeur se nourrissait d’amour, la boulimie des désirs l’aurait quitté.

Si tu avais été un amoureux fervent tu n’aurais pas été gourmand.

Et l’amour passionnel t’aurait fait oublier la gloutonnerie. »[5]

Également, l’excès de nourriture fait entrer dans le coeur cinq maladies, Aboû Soulaymân Ad-Dârânî a dit : « Cinq maladies touchent celui qui est rassasié :

  • La perte de la douceur de converser secrètement [avec Allah].
  • Être privé de compassion envers la création, car s’il est reput il croit que tout le monde l’est également.
  • La lourdeur des adorations.
  • Ses désirs passionnels augmentent.
  • L’ensemble des croyants tournent autour des mosquées alors que les rassasiés tournent autour des dépotoirs.[6] »

Al-Hasan Al-Basrî conseilla ceux qui ont perdu leur humilité et qui recherchent les larmes de celle-ci sans pouvoir les trouver, en leur faisant une recommandation fondée sur la pratique et l’expérience en disant : « Celui qui veut que son coeur s’humilie et que ses larmes coulent abondamment, alors qu’il ne mange qu’avec la moitié de son estomac. »

Et c’est sans parler du fait que l’excès de nourriture fait aussi perdre à la personne toutes occasions d’obtenir de nombreuses récompenses, car elle n’a pas été utilisée correctement. Si sa nourriture était utilisée en aumône et en don plutôt que d’être mangée, cela aurait été meilleur pour sa vie mondaine et celle de l’Au-delà.

Il a été rapporté que le Prophète avait vu un homme ventru dont il pointa le ventre du doigt en disant : « Si cela (ce ventre) n’avait été dans ceci (l’excès de nourriture), cela aurait été meilleur pour toi. »[7]

Mais mes propos signifient-ils que l’individu doit s’affamer et s’interdire de ce qu’Allah lui a rendu licite ?! Oh que non, jamais !

Tout ce que je veux dire, ici, a été résumé par Al-Halîmî رحمه الله : « Il ne convient à personne de manger de la nourriture licite qui lui alourdit le corps, car il aura besoin de dormir, et cela le privera des adorations. Qu’il ne mange que ce qui apaise sa faim. Et que son but soit de se nourrir pour se renforcer, se consacrer à l’adoration et s’y aguerrir . »

Dès lors, il t’est demandé trois choses :

  • La première : Une bonne intention pour chaque bouchée que tu manges, afin que la nourriture devienne une adoration et qu’elle nourrisse à la fois ton âme et ton corps.
  • La deuxième : Manger peu. Et c’est ce qu’a dit le Prophète : « Qu’un tiers soit pour sa nourriture, un tiers pour sa boisson et un tiers pour l’air. »[8]  Cela se ressent lorsque que tu quittes la table en ressentant toujours de la faim. Et c’est le sens voulu par sa parole : « Et quand nous mangeons, nous ne sommes jamais rassasiés. »[9]
  • La troisième : Jeûner assidument afin de secourir ton âme contre le désir de la nourriture.

[1] C’est une soupe faite de pain (Note du traducteur)
[2] Rapporté par At-Tirmidhî n°2478, rendu bon par chaykh Al-Albânî dans Sahîh At-Tirmidhî
[3] Rapporté par Al-Boukhârî, n°5393
[4] La Parole d’Allah interdit le fornicateur ou la fornicatrice d’épouser une personne chaste. Elle ne nie pas le fait que l’interdiction soit outrepassée. (Note du traducteur)
[5] Il parle de l’amour d’Allah (note du traducteur)
[6] Il sous-entend qu’ils tournent autour des toilettes afin d’y expulser ce qu’ils mangent. (Note du traducteur)
[7] Da’if At-Targhîb, n°1294, jugé faible par Chaykh Al-Albânî.
Mais il y a d’autres versions de ce hadîth qui sont, au minimum, bons (note du traducteur)
[8] Rapporté par At-Tirmidhî, n°2380, jugé authentique par Chaykh Al-Albânî.
[9] Le hadîth en entier est : « Nous sommes un peuple et ne mangeons que lorsque nous avons faim. Et quand nous mangeons, nous ne sommes jamais rassasiés. » Ibn Bâz a dit dans son Majmoû Fatâwâ wa Maqâlât 118/4 : « Le sens de ce hadîth est correct mais sa chaîne de transmission est faible. » (note du traducteur).

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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À quel âge s’est mariée Khadîjah avec le Prophète ﷺ ? À 40 ou 28 ans ?

Le lecteur :

« Point bénéfique : l’âge de Khadîjah lorsqu’elle se maria avec le Prophète ﷺ.

Ce qui est connu de l’âge de la mère des croyants Khadîjah quand le Messager ﷺ l’épousa est 40 ans. Mais ce n’est pas authentique car cela a été rapporté par Al-Wâqidî qui est une personne que l’on délaisse [dans le hadîth].

Ibn ‘Asâkir a rapporté d’Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما qu’elle était âgée de 28 ans. C’est également ce que rapporta Aboû Ishâq et c’est ce qui est le plus correcte. D’autant plus qu’elle lui donna 2 garçons et 4 filles. Et le plus fréquent chez la femme c’est qu’elle devienne ménopausée à l’approche de la cinquantaine. »

L’explication du chaykh :

La mère des croyants Khadîjah رضي الله عنها est sa première épouse et la première personne de l’humanité à avoir cru en lui ﷺ. La première personne à avoir cru en lui c’est Khadîjah. C’était la première à s’être convertie parmi les hommes et les femmes, elle devança tout le monde.

Allah l’a dotée d’une sagacité, d’une sagesse et d’une opinion juste.

C’était aussi quelqu’un de riche, c’est pourquoi elle était convoitée par les gens de Qouraych.

Elle se maria une première fois mais son mari décéda. Elle se remaria une deuxième fois et son mari décéda également. Elle possédait également un commerce. Elle entendit parler du Prophète ﷺ et de sa loyauté. Elle lui proposa alors qu’il prenne une partie de sa marchandise en direction du Châm et c’est ce qu’il ﷺ fit.

Elle envoya avec lui son domestique Maysarah. Ce dernier vit du Prophète ﷺ d’étonnantes choses lors de ce voyage. Des faits étonnants dans ses transactions mais aussi dans d’autres choses. Comme le fait que les nuages le couvraient de leur ombre alors qu’il ﷺ se déplaçait.

Lorsque son domestique revint il lui raconta ce qu’il vit.

Le Prophète ﷺ lui plut immédiatement et elle désira se marier avec lui.

Le Prophète ﷺ avait aussi entendu parler d’elle, de sa saine raison et décida de se marier avec elle.

On divergea quant à l’âge de Khadîjah. Le Prophète ﷺ avait 25 ans mais on divergea pour celui de Khadîjah. Il est répandu qu’elle avait 40 ans mais cela n’a pas été rapporté par une chaîne de transmission authentique.

Quant à l’avis le plus juste, c’est ce qu’a rapporté Ibn ‘Asâkir et Aboû Ishâq que le Prophète ﷺ se maria avec elle alors qu’elle avait 28 ans. C’est le plus juste du point de vue de la chaîne de transmission, mais c’est aussi le plus juste du point vue de la réalité car elle accoucha de 2 garçons et de 4 filles. S’ils s’étaient mariés alors qu’elle avait 40 ans, elle n’aurait pas pu lui donner 6 enfants. Et le plus fréquent chez la femme qui entre dans la quarantaine c’est qu’elle se rapproche de la ménopause.

Donc le plus juste est ce qu’a rapporté Ibn ‘Abbâs que le Prophète ﷺ se maria avec elle alors qu’elle avait 28 ans.

Et parmi la grande sagesse d’Allah le fait qu’Il l’ait choisie pour le Prophète ﷺ. Elle l’a soutenu.

Lorsque le Prophète ﷺ fut envoyé et que Jibrîl lui soit apparu en disant : « Lis ! » Il lui répondit : « Je ne sais pas lire »,

« Lis ! » lui répéta-t-il

Il réitéra : « Mais je ne sais pas lire. »

C’est alors que Jibrîl le saisit et lui dit : {Lis, au Nom de Ton Seigneur qui a créé toute chose, qui a créé l’homme d’une adhérence.} [S.96, v.1-2]

Le Prophète ﷺ revint paniqué, car il avait pour habitude de s’isoler dans la grotte de Hirâ pour adorer Allah, il était donc tout seul.

Et c’est là que Jibrîl lui apparut, le prit et le serra. De plus cela se passait la nuit, car la révélation du Coran débuta la nuit.

Donc le Prophète ﷺ alla rejoindre Khadîjah en s’exclamant : « Couvrez-moi ! Couvrez-moi ! J’ai vraiment craint pour ma propre personne. » Elle répondit alors par sa célèbre phrase : « Oh non par Allah ! Allah ne t’humiliera jamais. » Puis elle évoqua les preuves de cela : « Tu maintiens les liens de parenté, tu soutiens les faibles et tu assistes les affligés. » C.à.d. que celui qui possède ses particularités, Allah ne peut l’humilier.

Parmi les choses démontrant sa sagacité le fait qu’elle soit partie avec lui auprès de son cousin Waraqah Ibn Nawfal qui était un savant chrétien.

Après que le Prophète ﷺ lui conta l’histoire il sut tout de suite qu’il était un Prophète, il s’exclama : « C’est l’Ange (An-Namoûs) qui apparaissait à Moûsa (Moïse). Si seulement je pouvais être jeune et fort lorsque ton peuple t’expulsera. » Le Prophète ﷺ lui demanda : « Vont-ils m’expulser ? » « Oui. » – Répondit-il – « Personne n’est venu avec la même chose que toi sans qu’il n’ait subi de désagrément. »

Une fois terminé, le Prophète ﷺ retourna chez lui.

Concernant Waraqah Ibn Nawfal, Ibn Al-Qayyim et plusieurs hommes de science affirment qu’il s’est converti, qu’il crut au Prophète ﷺ puis mourut.

Ils le considèrent comme un musulman et un compagnon, plusieurs demandèrent la miséricorde d’Allah pour lui, car il croyait en Allah et au Prophète ﷺ.

Khadîjah resta auprès du Prophète ﷺ et l’assista, c’est pourquoi il ne voulait pas prendre d’autre épouse, et ce jusqu’à ce qu’elle décéda. Bien qu’il se soit marié avec de nombreuses femmes par la suite, mais par considération envers elle, il ﷺ ne souhaita pas prendre d’autre épouse.

Il y a dans les deux Authentiques un hadîth qu’Aboû Hourayrah a rapporté où il dit : « Jibrîl se présenta au Prophète ﷺ lui disant : « Voilà Khadîjah qui va te rejoindre avec un récipient renfermant des condiments, de la nourriture ou de l’eau. Quand elle se présentera à toi, transmet-lui le salut (As-Salâm) de son Seigneur, et transmet-lui également le mien. Puis fais-lui la bonne annonce d’une maison faite de perles au Paradis exempt de tout bruit et de toute fatigue. »

Allah Akbar ! Y a-t-il une chose meilleure que cela ? Que l’on dise à une créature qu’Allah la salue ? Puis que Jibrîl la salue ?

C’est un honneur immense et une grande estime à l’égard de cette femme dû à son rang, car c’est une très grande femme. Elle resta auprès du Prophète ﷺ et le secourra. Qu’Allah puisse l’agréer.

D’ailleurs, lorsque le Prophète ﷺ voyait la sœur [de Khadîjah] il s’exclamait : « Voici Khadîjah ! » Il ﷺ la reconnaissait à sa façon de marcher. Et à chaque fois qu’il égorgeait une bête, il en offrait à ses amies.

‘Âichah a dit : « Par Allah, je n’ai jamais autant jalousé une personne que Khadîjah alors que je ne l’ai jamais vu. Mais je vis que le Prophète ﷺ l’évoquait fréquemment et qu’il lui faisait beaucoup d’éloges. Il disait : « Elle m’a donné des enfants. »

Qu’Allah l’agrée ainsi que l’ensemble de ses épouses.

Source : Traduit par Le Coeur des Croyants

2 virus, un même remède

As-Salam ‘alaykoum wa rahmatouLlah

Voilà maintenant chers frères et sœurs plusieurs semaines que nous avons vu notre quotidien changé et notre mode de vie réadapté, cela suite aux mesures qui ont été prises pour parer à cette épidémie.

En quelques jours nous avons fait beaucoup d’effort pour nous adapter, préserver notre santé et celle des autres.

Chers frères et sœurs, si nous avons été capables en ce laps de temps de faire autant d’effort pour préserver la santé de notre corps, ne sommes-nous pas capables, en tant que croyant d’en faire autant, si ce n’est plus pour celle de notre cœur ?

Cette dernière est pourtant tout aussi importante, elle est même plus importante que cette première.

Allah dit dans le Coran : {Les jours où ni les biens ni les enfants ne seront d’aucune utilité sauf qui vient à Allah avec un cœur sain.} [S.26, v.88-89] Ou encore dans ce hadîth du Prophète ﷺ qui dit : « Il y a dans le cœur un morceau de chair s’il est sain, c’est tout le corps qui est sain et s’il est corrompu, c’est tout le corps qui est corrompu, il s’agit du cœur. »

Dans cet autre hadîth rapporté par Mouslim le Prophète ﷺ dit : « Allah ne regarde ni votre corps, ni votre apparence, mais Il regarde votre cœur et vos œuvres. »

Chers frères et sœurs, aujourd’hui nous allons voir que toutes ces règles que nous appliquons quotidiennement pour nous préserver de ce virus, nous pouvons les appliquer dans une autre mesure, d’une autre façon, pour la préservation de nos cœurs. Pour préserver nos cœurs des virus et des maladies qui le corrompent et le souillent.

Par exemple, toutes les mesures que nous avons prises ont nécessité la connaissance de ce virus, d’apprendre quels sont ses dangers, ses symptômes, etc. On a dû s’informer à son sujet. Et bien il en est de même pour le virus et les maladies du cœur. On se doit pour s’en prémunir de les connaître, de les apprendre. Allah dans le Coran dit : {Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?} [S.39, v.9] Et bien comme tu t’es tourné vers les spécialistes de la santé, des gens en qui tu as confiance, et bien tu reviens aux savants, aux érudits de confiance, conformément à la parole d’Allah : {Demander aux gens de science si vous ne savez pas.} [S.16, v.43]

Et si l’ignorance des règles, des mesures ou la nonchalance dans la connaissance du virus sont une cause de perdition, sont un danger pour notre santé, il en est de même pour la corruption et la perdition des cœurs. Ibn Al-Jawzî disait : « Le diable n’a pas trouvé de porte ouverte plus grande que celle de l’ignorance. » C’est-à-dire, le diable n’a pas trouvé de porte ouverte pour faire dévier le serviteur que, la porte de l’ignorance.

Passons à cette deuxième règle, cette deuxième recommandation qu’on doit observer en cas d’épidémie, le fait de renforcer son immunité. L’ensemble des médecins le conseillent. Il faut renforcer l’immunité de notre corps. Et bien le croyant, lui, il va chercher également en plus de cela à renforcer l’immunité de son cœur.

Comment ? Et bien par le rappel d’Allah. Écoute ce hadîth. Le Prophète ﷺ nous a informé que le Prophète Yahyâ Ibn Zakariyyâ (Yahyâ fils de Zakariyyâ) dit à son peuple : « Je vous ordonne de multiplier le rappel d’Allah, c’est comme un homme dont les ennemis sont à ses trousses jusqu’à ce qu’il passe par une citadelle et s’y réfugie. Il en est de même pour le serviteur, il ne trouve protection contre le Diable que par le rappel d’Allah. » Ce hadîth est rapporté par Al-Moundhirî et fut jugé authentique.

Dans un autre hadîth, authentique également, il est rappelé que lorsque l’on dit la basmalah, quand on dit « BismiLah » (Au Nom d’Allah), alors le Diable devient de plus en plus petit, il se rapetisse. Donc le renfort de l’immunité du cœur s’opère par le rappel d’Allah Le Très Haut.

Et comme l’a remarqué Ibn Al-Qayyim Al-Jawzî dans Madârij As-Sâlikîne, c’est le rappel d’Allah qui fait vivre les cœurs.

Passons désormais à une autre règle, une règle importante pour se prémunir des virus. Le respect des règles d’hygiène, de propreté. Comme le fait de se laver régulièrement les mains par exemple. Et bien l’hygiène du cœur et la purification des cœurs c’est par la demande de pardon (Al-Istighfâr) qu’elle s’opère, c’est par l’istighfâr qu’on purifie les cœurs.

Dans un hadîth rapporté par Ahmad et At-Tirmidhî d’après Aboû Hourayrah رضي الله عنه, le Prophète ﷺ dit : « Le croyant s’il commet un pêché, un point noir s’inscrit sur son cœur, s’il se repent, s’abstient et demande pardon, alors son cœur se poli, son cœur se purifie. » Ce hadîth fut jugé bon par Chaykh Nâsir Ad-Dîne Al-Albânî.

Certains savants furent questionnés, quel est le plus profitable pour la personne ? Est-ce qu’il s’agit du Tasbîh, du fait de dire « SoubhânAllah », de glorifier Allah ou c’est la demande de pardon ?

Ils répondirent : « Si le vêtement est propre alors le parfum, l’encens sont plus profitables, mais autrement s’il est sale alors c’est la demande de pardon qui profite plus. » Quand Ibn Al-Qayyim fit part de cette parole au Chaykh Ibn Taymiyyah celui-ci répondit : « Mais qui d’entre nous ne salit pas ses vêtements ? »

Penchons-nous alors sur une quatrième règle, quatrième directive qui consiste à éviter de se mélanger avec les personnes porteuses du virus. Le fait de rester avec les gens « sains ». Est-ce que cette directive a un équivalent dans la préservation du cœur ?

Et bien oui, une fois de plus. Rappeler vous ce hadîth d’Aboû Moûssâ où le Prophète ﷺ fit la comparaison entre la bonne et mauvaise compagnie avec le vendeur de parfum et le vendeur de charbon. Ou encore dans cet autre hadîth rapporté par Ahmad, Aboû Dâoûd et At-Tirmidhî dans lequel le Prophète ﷺ dit : « Ne fréquente qu’un croyant ! »

Et il est bon de remarquer ici que tout comme tu t’écartes des gens porteurs de virus, tu souhaites pour eux la guérison et invoques pour eux. Et bien cela est valable également pour les virus du cœur, les maladies du cœur. Si tu t’écartes des gens de crainte d’être touché par la maladie de leur cœur, par leur déviance, ça ne t’empêche pas d’invoquer pour eux et de souhaiter de tout ton cœur la guidée pour ces derniers.

Passons désormais à une autre règle, qui est étroitement liée à celle qui a précédée. Il s’agit d’éviter de fréquenter des endroits propices à la propagation des virus, comme les lieux par exemple qui sont fortement fréquentés. Et bien pour préserver ton cœur, tu t’écartes également de certains lieux nuisibles, qui sont des lieux de tentation. Comme par exemple, les lieux où les péchés sont commis aux yeux de tous.

Et comme le Prophète ﷺ le dit dans un hadîth rapporté par At-Tabarî, Aboû Nou’aym et Al-Bayhaqî : « Certes celui qui a réussi est celui qui s’est écarté des fitans (des tentations). » Aussi parfois lorsque la situation ne prête qu’à cela, on est comme c’est le cas en ce moment dans l’obligation de se confiner, rester chez soi. Et bien c’est ce que l’on appelle dans le cas de la préservation des cœurs « Al-‘Ouzlah », c.à.d. le fait de s’écarter, de se retirer, la retraite. C’est ce qu’ont privilégié certains salafs (pieux prédécesseurs) à des moments où les troubles étaient fortement répandus.

Par exemple certains ont dit : « Prends Allah comme compagnon et laisse les gens. » D’autres dirent : « Fuis des gens comme tu fuis du lion. » Soufiâne At-Thawrî disait : « C’est le temps de se taire et de rester chez soi. »

Nous conclurons, chers frères et sœurs par cette dernière prérogative qui consiste à être attentif aux symptômes précurseurs de la maladie et cela pour y remédier au plus tôt. Le cœur malade tout comme le corps ont des symptômes, qui par la grâce d’Allah vont alerter la personne qu’il faut faire des causes, qu’il faut remédier à la maladie. Et bien oui, la transgression des ordres d’Allah peut être douloureuse. La douleur de la transgression du péché est d’ailleurs un signe que le cœur est encore en vie.

Comme il est dit : « Et la blessure ne fait pas souffrir un mort. »

Parmi les symptômes également, qui montre que le cœur est malade, et qu’il est dans le besoin d’être guéri, d’être soigné, la dureté du cœur « Qaswatou-l-Qouloûb ».

Allah dit dans le Coran : {Puis leurs cœurs se sont endurcis et sont devenus comme une pierre ou plus durs encore.} [S.2, v.74] Et comme tu prends ta température pour savoir si tu as de la fièvre lorsque tu ressens ces symptômes, tu peux également prendre la température de ton cœur, comme le dit Ibn Al-Qayyim : « Cherches ton cœur dans trois endroits, lors de l’écoute du Coran, lors des assises de rappel, et lorsque tu t’isoles dans le rappel d’Allah. Si tu ne trouves pas ton cœur (c.à.d. si tu ne sens pas les douceurs de la foi, la quiétude du cœur) à ces endroits, alors demandes à Allah qu’Il te donne un cœur. » C.à.d. demande à Allah qu’Il te guérisse.

Qu’Allah nous préserve des maux du corps ainsi que des maux du cœur et qu’Il nous fasse don de cœurs vivants, éveillés, don de cœurs sains et solides.

Et je conclurai par cette parole qui dit que : « La pire des morts, c’est le fait de mourir, de décéder lorsque tu es encore en vie. »

As Salam alaykoum wa rahmatouLah.

Source : Le Coeur des Croyants et la chaîne Telegram : https://t.me/mahabatoun