Une exhortation au bien, à la générosité

2024-04-13 21.02.31

L’une des finalités de l’Islam est de bâtir une société qui repose sur une miséricorde et une compassion mutuelle, où règnent l’amour et la fraternité, et où l’amour du bien et de la générosité domine.

QUEL EXCELLENT MUSULMAN CELUI QUI AURA DONNÉ DE SON ARGENT. 

La générosité est une caractéristique des gens nobles. Le cercle de la générosité s’élargit lorsque les cœurs croyants s’y hâtent en dépensant dans le bien. L’Islam incite à cela, de telle façon qu’il apaise la poitrine du généreux et remédie à l’avarice de l’avare. Allah le Très Haut a dit : {Qui accordera à Allah un prêt gracieux, afin qu’Il le lui rende multiplié maintes fois ?} [S.2, v.245]. 

Celui dont l’argent ne le quitte pas, finira par s’en séparer lui-même lorsqu’il quittera ce monde. Allah dit : 

{Que de jardins et de sources, ainsi que de plantations et de somptueuses demeures ils laissèrent [derrière eux].} [S.44, v.25 – 26]. 

L’adoration [d’Allah] à travers l’aumône obligatoire et toute autre sorte de dépenses est un bienfait qu’Allah réserva aux gens fortunés. Qu’ils s’en réjouissent et s’en acquittent de bon cœur ! Car elle satisfait le Tout Miséricordieux, fructifie les biens et les protège des maux et de la perte. 

Le Prophète ﷺ a dit : « Quel excellent musulman celui qui aura donné de son argent au nécessiteux, à l’orphelin et au voyageur. » (Consensus d’Al-Boukhârî et Mouslim). 

Donner [de ses biens] élève [le rang de] la personne et est un signe de générosité. Plus l’âme est élevée, plus sa générosité est grande. Et la personne se trouvera sous l’ombre de son aumône le Jour de la Résurrection.

L’AUMÔNE, UNE CAUSE D’ÉPANOUISSEMENT. 

Ibn Al-Qayyim رحمه الله a dit : « Chaque fois qu’une personne fait une aumône, elle voit son cœur s’épanouir, sa poitrine s’élargir, sa joie se renforcer et son bonheur grandir. S’il n’y avait dans l’aumône que ce seul bénéfice, cela suffirait à inciter le serviteur à multiplier les aumônes et à s’empresser de le faire. » 

Il رحمه الله dit aussi : « L’aumône possède un effet étonnant pour repousser les maux, et c’est une chose qui est bien connue auprès des gens – autant chez les gens de science que les gens de la masse –. La population du monde entier affirme cela car ils l’ont mise en pratique. Les bienfaits d’Allah n’ont jamais été aussi bien attirés et Sa colère aussi bien repoussée que par le fait de Lui obéir, de se rapprocher de Lui et de faire preuve de bienfaisance envers Ses créatures. »

UNE PROTECTION CONTRE L’ENFER ET UNE GRANDE RÉCOMPENSE. 

Pars donc à la recherche des nécessiteux, même avec peu de choses ! Car en réalité, le peu [qui est dépensé] vaut beaucoup auprès d’Allah et protège du Feu. Le Prophète ﷺ a dit : « Ô ‘Âichah ! Protège-toi du Feu ne serait-ce qu’avec une moitié de datte. Car elle apporte à celui qui a faim la même chose qu’à celui qui est rassasié. » (Rapporté par Ahmad) 

Dépense le meilleur de tes gains et recherche ta récompense auprès d’Allah ! 

C’est par l’aumône que les biens sont bénis et que les âmes deviennent pures. Le croyant ne méprise donc aucune aumône, il se peut qu’une seule pièce d’argent dépasse [la récompense de] mille pièces. Celui qui fait preuve de générosité envers les serviteurs d’Allah, Allah se montre généreux envers lui par Ses faveurs et Sa grâce ; et la récompense est de même nature que l’œuvre. 

Lorsque Zayn Al-‘Abidîn رحمه الله mourut, les médinois virent s’interrompre l’aumône qui leur était faite en secret. Quand ils lavèrent son corps, ils virent sur son dos des traces noires causées par la farine qu’il portait la nuit pour les pauvres de Médine. 

Le Messager d’Allah ﷺ était le plus généreux des hommes et le plus charitable. S’il faisait aumône, c’était avec largesse ; s’il offrait, c’était généreusement ; et s’il donnait, il donnait comme celui qui ne craint pas la pauvreté. Prends donc exemple sur ton Prophète et pars rechercher les foyers des nécessiteux, des pauvres, des veuves et des orphelins. Car cela dissipera des afflictions, nourrira celui qui a faim, réjouira un enfant et préservera une famille.

NE SOIS PAS COMME L’AVARE MALHEUREUX !

Parmi les manières de remercier Allah il y a le fait de dépenser abondamment pour Ses serviteurs, pauvres et faibles, et faire entrer de la joie dans leurs cœurs. Aucune sorte d’avarice n’a permis de conserver l’argent, et aucune aumône et dépense ne l’ont fait disparaître. 

Ne sois pas comme l’avare malheureux ! Il s’épuise dans cette vie mondaine à amasser de l’argent alors qu’il sera jugé dans l’Au-delà pour ne rien avoir donné. Il n’est pas apaisé ici-bas à cause de la préoccupation qu’il a de l’argent, et ne sera pas sauvé de son péché dans l’Au-delà. Sa vie mondaine est semblable à celle des pauvres, or son jugement dans l’Au-delà sera celui des gens riches. 

Montre-toi donc humble envers les nécessiteux ! Donne-leur généreusement de ton argent ! Rapproche-toi d’eux et sens-toi concerné par leurs personnes ! Ne méprise aucun pauvre, car ce sont eux les plus nombreux au Paradis. Dépense d’une main et d’une âme généreuses, Allah bénira ainsi tes biens et tes enfants. L’aumône est un remède aux maladies et à ses symptômes, enquiers-toi donc des gens faibles et des nécessiteux. Dépense et tu seras pourvus. Fais leur miséricorde afin que l’on te fasse miséricorde ! Car la plainte du pauvre n’est due qu’au manquement d’une personne fortunée.

2024-04-13 21.02.46

{(…) « Vous avez dissipé vos [biens] excellents et vous en avez joui pleinement durant votre vie sur terre » (…)}

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Les faveurs de ce bas monde sont une source de dissipation des faveurs de l’au-delà :

Allah a informé qu’il est des gens auxquels les bonnes choses sont anticipées dans ce bas monde : {Et le jour où ceux qui ont mécru seront présentés au Feu (il leur sera dit) : « Vous avez dissipé vos [biens] excellents et vous en avez joui pleinement durant votre vie sur terre : on vous rétribue donc aujourd’hui du châtiment avilissant, pour l’orgueil dont vous vous enfliez injustement sur terre, et pour votre perversité »} [Sourate 46, verset 20]

Aboû Mijlaz a dit : « Certaines gens chercheront de bonnes actions qu’ils accomplirent dans ce bas monde, il leur sera dit : {(…) Vous avez dissipé vos [biens] excellents et vous en avez joui pleinement durant votre vie sur terre » (…)} [Tafsîr Ibn Kathîr, t.7 p.285]

C’est-à-dire : le jour du Jugement Dernier, des gens viendront s’enquérir de bonnes actions en jouissant de toutes sortes de faveurs en ce monde.

Les Compagnons et les Suiveurs restreignaient leur jouissance de ce bas monde, afin de réserver leurs faveurs pour la demeure ultime.

Selon Jâbir Ibn ‘Abd Allah رضي الله عنهما : « Ôumar رضي الله عنه me vit porter de la viande, il me demanda : « Qu’est-ce, Jâbir ? » – « De la viande que j’ai achetée à un dirham pour des femmes de ma famille qui en ont eu envie », répondis-je. – « Pourquoi à chaque fois que l’un de vous désire quelque chose, il l’accomplit ? Ne pouvez-vous pas supporter votre faim pour [nourrir] un voisin ou un cousin ? Où en êtes-vous par rapport à ce verset : {(…) Vous avez dissipé vos [biens] excellents et vous en avez joui pleinement durant votre vie sur terre » (…)} ? Jâbir continua : « C’est à peine si j’ai pu me soustraire à lui ! » [Rapporté par ‘Abou Al-Hamîd dans Ad-Dourr Al-Manthoûr t.7 p.447]

‘Oumar رضي الله عنه disait : « Si je voulais, je serais celui d’entre vous qui consomme les meilleurs mets, qui porte les habits les plus fins, mais je réserve mes bonnes choses », c’est-à-dire : pour l’au-delà. [Tafsîr AtTabarî t.22 p.120]
Hafs Ibn Abî Al-‘Âs رحمه الله fréquentait souvent ‘Oumar رضي الله عنه, et il avait l’habitude de refuser tout repas que celui-ci lui proposait. ‘Oumar رضي الله عنه lui demanda un jour : « Qu’as-tu à ne pas manger manger notre nourriture ? Hafs répondit : « Ô émir des croyants ! Ma femme me prépare des repas plus raffinés que les tiens, c’est pour cela que je les préfère ». – « Malheur à toi ! Ne sais-tu pas que si je voulais, j’aurais donné mes ordres et on m’aurait amené un agneau bien gras que j’écorcherais. Puis, je demanderais qu’on amène de la farine, qu’on en extraie le son dans un tissu pour en faire de fins pains. Ensuite, je demanderais qu’on en mette un sâ’ de raisins secs dans de la graisse jusqu’à ce qu’ils prennent la couleur du sang de gazelle ! » Hafs s’exclama : « Je vois que tu es un fin connaisseur ! »« Malheur à toi ! dit ‘Oumar. Par Celui qui détient mon âme dans Sa Main ! Si je craignais pas qu’on diminue mes bonnes actions le Jour de Résurrection, j’aurais consommé, autant que vous, de la nourriture exquise ! » (1)
Hafsa Bint ‘Oumar rapporte qu’elle demanda un jour à son père : « Ô émir des croyants ! Pourquoi ne mets-tu pas de vêtements plus beaux que ceux que tu portes ? et pourquoi ne consommes-tu pas de meilleure nourriture que celle que tu manges ? Allah t’a pourtant donné le pouvoir sur terre et t’a pourvu de largesses ! » – « Je te prends à témoin contre toi-même. N’as-tu pas vu l’adversité qu’affrontait le Messager d’Allah صلى الله عليه و سلم ? », lui demanda ‘Oumar, tout en lui rappelant quelques exemples du dénuement du Prophète صلى الله عليه و سلم, si bien qu’il finit par la faire pleurer.

Il dit : « Ne t’ai-je pas dit que j’avais deux compagnons qui ont emprunté une certaine voie ? Assurément, si jamais je suis un autre chemin que le leur, je serais mis sur une autre voie. Par Allah ! J’ai choisi de mener une vie aussi austère que la leur, puissé-je parvenir à partager avec eux la vie agréable qu’ils mènent ». Par compagnons, ‘Oumar رضي الله عنه faisait allusion au Prophète صلى الله عليه و سلم et à Aboû Bakr رضي الله عنه. [Ibn Abî Chaybah n°34434]

Du reste, lorsque ‘Oumar رضي الله عنه se rendit en Syrie, on lui prépara un repas qu’il n’avait jamais goûté auparavant. Il dit : « Alors que nous consommons de tels délices, qu’ont les musulmans pauvres qui sont morts sans manger à leur faim, serait-ce en mangeant du pian d’orge ? » Khâlid Ibn Al-Walîd répondit : « Ils ont le Paradis ». Les yeux de ‘Oumar éclatèrent en larmes et il dit : « Ils nous ont alors bien devancés s’ils ont eu le Paradis alors que nous nous complaisons à nous délecter de rognures. » [Tafsîr At-Tabarî, t.22 p.120]

Qatâdah dit : « Par Allah ! Vous savez qu’il est des gens qui avalent (2) leurs bonnes actions. Que chacun de vous réserve ses bonnes oeuvres tant qu’il le peut ! Il n’y a de force que par Allah. » [Tafsîr At-Tabarî, ibidem]


(1) Le sâ‘ est une unité de mesure qui équivaut à 4 moudd. Un moudd équivaut à un livre et un tiers dans le Hijaz. Ndt.

(2) C’est-à-dire dont les bonnes actions diminuent.
Source : « Le Luxe » du Chaykh Mouhammad Al-Mounajjid, Al-Hadîth éditions.

Le mérite des Compagnons

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Chaque Envoyé d’Allah a eu son cercle de disciples qui l’a soutenu et affermi dans sa mission en ce bas monde. Ces croyants de la première heure sont ceux aussi qui ont eu le mérite de garder et de préserver les enseignements transmis par les prophètes d’Allah عليهم السلام aux générations futures. Si le Judaïsme a eu ses «Juges» et si le Christianisme a eu ses «Apôtres», l’Islam a eu ses «Compagnons» (AsSahâbah), les proches disciples du Prophète صلى الله عليه وسلم qui l’ont soutenu dans son apostolat et qui ont propagé, après sa mort, son message.

C’est grâce à eux que les enseignements de l’Islam nous sont parvenus intacts. Par leur dévouement et leur fidélité à la voie du Prophète صلى الله عليه وسلم  ils ont pu nous transmettre les dires et les actes de ce qui constitue aujourd’hui, la Sounnah de l’Envoyé d’Allah صلى الله عليه وسلم, deuxième fondement de l’Islam après le Coran.

N’est-ce pas grâce à eux que le Saint Coran fut conservé et protégé des altérations que connurent les précédentes Écritures saintes ? N’est-ce pas grâce à eux que le Message du Prophète صلى الله عليه وسلم se propagea aux quatre coins du monde et supplanta les autres croyances tombées en désuétude ? Le Saint Coran les a décrits ainsi :

{Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. Certains d’entre eux ont atteint leur fin, et d’autres attendent encore ; et ils n’ont varié aucunement dans leur engagement} [Sourate 33, verset 23]

Riches ou pauvres, libres ou esclaves, le seul dénominateur commun qui les liait était la foi en Allah et la fidélité au Message du Prophète صلى الله عليه وسلم c’était leur raison de vivre et leur idéal pour lequel ils ont tout donné, y compris leur vie.

Qui a incité les nobles du peuple du Prophète صلى الله عليه وسلم à accourir pour embrasser ses paroles et sa religion : Aboû Bakr, Talha, Az-Zoubayr, ‘Outhmân ibn ‘Affân, ‘Abd Ar-Rahmân ibn ‘Awf et Sa’d ibn Abî Waqqâs. Ils quittèrent tout ce qu’ils avaient comme gloire et faste pour la voie de l’épreuve ?

En effet, qu’est-ce qui a poussé les faibles de son peuple à accourir pour être sous son étendard et le suivre, lui qui était sans armes et sans argent ? Il n’était pas à l’abri de la méchanceté et de la haine de ses proches, de son clan, de son peuple. Ces premiers temps de l’Islam où l’épreuve était grande pouvaient repousser les premiers convertis, mais la force du message les a attirés. Seul Allah savait à ce moment-là, les répercussions de la Révélation. Par conséquent, il est du devoir de chaque croyant et de chaque croyante de connaître la vie et l’oeuvre prodigieuse des compagnons pour imprégner sa vie de leur exemple.

Ces femmes et hommes qui méritent notre respect et notre admiration expriment bien la force de ce message et la grandeur de notre Prophète صلى الله عليه و سلم qui leur a enseigné l’Islam et les a aimés. Cette fraternisation, cet amour qui les unissait ne pouvait être que le fruit d’un message divin. Leurs épreuves et leur dévouement sont à la mesure du sentiment du Prophète صلى الله عليه وسلم :

« Ne dites pas du mal de mes compagnons, car je jure, par Allah, que même si l’un d’entre vous donne en aumône l’équivalent de la montagne de Ouhoud, il n’égalerait pas les mérites d’un seul de mes compagnons. » [Rapporté par Boukhârî et Mouslim]

Puisse Allah les agréer et puisse-t-Il éclairer nos cœurs par l’amour de nos pieux prédécesseurs qui ont dépensé leur vie au service de la religion.

Source : http://www.islamhouse.com 

Deux adoratrices médinoises

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‘Abd Allah fils de la soeur de Muslim Ibn Sa’d nous a informés de cette histoire:

 

« J’ai souhaité accomplir le pèlerinage, alors mon oncle maternel me confia la somme de dix mille dirhams en me disant : « Lorsque tu arriveras à Médine, recherche le foyer le plus pauvre de la ville et donne leur cet argent. »

Arrivé à Médine, je demandai à ce que l’on m’indique le foyer le plus pauvre de la ville, on m’indiqua alors la maison d’une famille. Je frappai à leur porte et une femme me répondit :

« Qui est là? »

Je lui répondis : « Un homme venant de Bagdad. On m’a confié dix mille dirhams, en m’enjoignant de les remettre à la famille la plus pauvre de Médine et c’est vous que l’on m’a décrit ainsi, alors prenez cet argent. »

Elle me répondit : « Ô serviteur d’Allah! Ton compagnon a mis comme condition que ce soit remis à la famille la plus pauvre, sache que nos voisins d’à côté sont plus pauvre que nous. »

Je les laissai donc pour me rendre chez ces derniers. Je frappai à leur porte et une femme me répondit. Je lui dis la même chose que j’avais dite à la précédente. 

Elle me dit : « Ô serviteurs d’Allah! Nous et nos voisins sommes au même niveau de pauvreté, partage-donc cet argent entre nous »

Source : Récits de Femmes Vertueuses, d’Ibn Al-Jawzî, éditions Al-Bayyinah