Le jugement des attentats-suicides en Islam – Chaykh ‘Abd Ar-Razzâq Al-Badr (Livre pdf et retranscription)

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Le jugement des attentats suicides (Pdf)

Au nom d’Allah, L’Infiniment Miséricordieux, Le Très Miséricordieux

Toutes les louanges appartiennent à Allah Seul, et que les prières et les salutations soient sur le dernier des Prophètes, ainsi que sa famille et ses Compagnons.

Ensuite, les attentats suicides qui sont perpétrés de temps à autre sont considérés en Islam comme des actes criminels, une injustice et une agression, un moyen de répandre le désordre sur la terre, et une pratique contraire à la religion. De tels agissements vont à l’encontre de l’Islam, religion du monothéisme, et s’opposent à ses finalités irréprochables, ses jugements sains, et son éthique louable.

Dans les lignes qui vont suivre, le lecteur pourra lire quelques preuves religieuses qui montrent la corruption de tels actes, la gravité de ces crimes, le statut et le jugement de ces assassinats dans la balance de l’Islam.

1– L’Islam ordonne la justice, la bienfaisance et la miséricorde, et interdit le mal et la transgression, comme dans la traduction du sens de la parole d’Allah :

{Certes, Allah ordonne la justice, la bienfaisance et l’assistance aux proches. Et Il interdit la turpitude, les actes répréhensibles, et la rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous rappeliez} [S.16, v.90]

Ces actes criminels sont dénués de toute justice, de bienfaisance, et de miséricorde. Ils ne sont plutôt qu’un mal prononcé et une rébellion mise en œuvre.

2– En Islam, la transgression et l’injustice sont interdits. La traduction du sens de la parole d’Allah dit :

{Et ne transgressez pas. Certes, Allah n’aime pas les transgresseurs.} [S.2, v.190].

Dans un hadith divin, la traduction du sens de la parole d’Allah dit : « Ô Mes serviteurs ! Je me suis interdis l’injustice, et Je l’ai interdis entre vous. Ne soyez donc pas injustes entre vous. » (Rapporté par Mouslim (2577), selon Abou Dharr).

3– En Islam, il est interdit de semer le désordre sur la terre. La traduction du sens de la parole d’Allah dit :

{Dès qu’il tourne le dos, il parcourt la terre pour y semer le désordre et saccager culture et bétail. Et Allah n’aime pas le désordre.} [S.2, v.205].

Il dit aussi (dans la traduction du sens) : {Et lorsqu’on leur dit : ne semez pas la corruption sur la terre ils disent : au contraire, nous ne sommes que des réformateurs.} [S.2, v.11].

Ces agissements sont une sorte de corruption sur la terre. C’est plutôt la pire de ses manifestations.

4– L’une des grandes règles de l’Islam est : chercher à repousser le mal autant que possible. Les preuves de cela dans la Sounna, la parole du Prophète صلى الله عليه وسلم : « En Islam, on ne se cause pas de tort, et on n’en cause pas à autrui. » [Rapporté par ibn Mâjah (2341), selon ibn ‘Abbâs, et authentifié par al Albâny dans as-sahîha (250)].

Et selon le Compagnon abou Sirma, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Celui qui fait du mal, Allah lui en fera. Et celui qui est dur, Allah le sera avec lui. »  [Rapporté par abou Dâoud (3635) et jugé bon par Sheykh al Albâny.]

La récompense va de pair avec l’action. Et Allah agira avec la personne comme elle aura agit envers les autres. Il est donc interdit à un musulman de faire du mal à un autre musulman que ce soit avec par la parole ou les gestes.

Ceux qui se font explosé au milieu des musulmans s’infligent un mal énorme et en font subir un pire aux autres.

5– Une autre règle de l’Islam stipule qu’il faut s’efforcer d’obtenir les intérêts et profits en repoussant les maux et les méfaits.

L’action de ces criminels ne contient aucun intérêt, mais renferme plutôt des préjudices innombrables.

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La croyance islamique simplifiée – Dr. Ahmad ibn ‘Abd Ar-Rahmân Al-Qâdî (Livre pdf)

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La louange est à Allah. Nous le louons, nous sollicitons son aide, nous implorons son pardon et auprès d’Allah nous nous réfugions contre les maux de nos propres personnes et contre les conséquences néfastes de nos actions. Celui qu’Allah guide sur la voie droite, personne ne peut l’en écarter et celui qu’il égare ne trouvera personne pour le guider.

Je témoigne qu’il n’y a pas de dieu qui soit à juste titre vénéré hormis Allah, unique et sans associé. Il est – pureté à lui – celui qui dit :

{C’est lui qui envoya parmi les illettrés un messager issu d’eux, qui leur récite ses versets, qui les purifie et leur enseigne le livre et la sagesse, or avant cela ils étaient vraiment dans un égarement manifeste} [Al-Joumou‘a, v.2].

Je témoigne également que Mouḥammad est son serviteur et son messager, tel qu’en l’envoyant, Allah s’est montré immensément bon envers ses serviteurs. En effet, il dit :

{Allah a été bienfaisant envers les croyants en leur envoyant un messager issu d’eux, qui leur récite ses versets, qui les purifie et leur enseigne le livre et la sagesse, or avant cela ils étaient vraiment dans un égarement manifeste.} [Âl `Imrân, v.164].

Allah envoya Mouḥammad ﷺ comme messager et avec lui, la bonne direction (al-houdâ) et la religion de vérité (dîn al-ḥaqq), pour délivrer les gens des ténèbres et les faire entrer dans la lumière, pour les sortir de l’égarement évident et qu’ils rejoignent la parfaite [grâce divine d’être guidé dans la] bonne direction (al-houdâ), laquelle apporte aux fors intérieurs l’apaisement, et aux cœurs, la sérénité. Or, la bonne direction (al-houdâ), c’est la science bénéfique. Et la religion de vérité (dîn al-ḥaqq) c’est l’œuvre pie. C’est sur ces deux fondements importants qu’est bâtie la vie d’épanouissement et de plénitude.

Allah a mis dans son Livre Immuable absolument tout ce dont les hommes ont besoin concernant leurs croyances, leurs pratiques cultuelles, leurs transactions, leurs relations mutuelles et interpersonnelles, et leurs conduites morales. La sunna pure, quant à elle, est venue pour préciser ce qui est vague, éclaircir ce qui est équivoque, et détailler ce qui est général, et ceci conformément à la parole du Prophète ﷺ : « J’ai reçu le Livre et, avec lui, ce qui lui est semblable » (Rapporté par Aboû Dâwoûd).

La croyance islamique (`aqîda) est le fondement essentiel sur lequel repose cette religion. Elle est sa base et le secret de son dynamisme et de sa supériorité sur toute autre religion, ceci en raison de ce qu’elle recèle de spécificités uniques, dont celles-ci :

1. Le tawḥîd (l’unicité / l’exclusivité) : c’est-à-dire le fait de consacrer/vouer exclusivement son adoration à Allah, exalté soit-il, et de suivre uniquement le Prophète ﷺ [en tant que guide et modèle].

2. Le tawqîf (le fait de se restreindre/se limiter aux textes, à la révélation) : en effet, elle possède une source divine. À son sujet, on n’outrepasse pas le Qour’ân (le Coran) et le hadith. Elle ne procède pas d’une réflexion personnelle ni ne résulte d’un raisonnement analogique.

3. Elle s’accorde avec la saine nature dont Allah a doté originellement les hommes, ceci avant que les diables ne les emportent.

4. Elle s’accorde avec la saine raison, une raison non altérée par les ambiguïtés et les passions.

5. L’étendue [son caractère général et englobant] : en effet, elle ne laisse aucun aspect en rapport avec la création, la vie et l’homme, sans le clarifier.

6. La cohérence intrinsèque, puisque ses différentes parties se confirment mutuellement. Ses divers éléments ne comportent donc entre eux ni contradiction ni inharmonie.

7. L’éloignement des extrêmes : en effet, elle est la référence de la modération, tenant une position intermédiaire entre excès et manque, contrairement à nombre d’opinions [humaines].

Ces spécificités ont produit les fruits suivants:

1. Le fait de réaliser la totale soumission au Seigneur des créatures et de se libérer de l’asservissement à la créature.

2. Le fait de concrétiser l’obéissance au messager du Seigneur de la création et de s’affranchir de l’hérésie et des adeptes de l’innovation.

3. Le repos intérieur et la sérénité du cœur par le fait d’être constamment lié au Créateur, sage et suprême pourvoyeur.

4. Le fait d’être spirituellement convaincu, intellectuellement cohérent, et épargné de la contradiction et de la superstition.

5. La satisfaction des besoins de l’esprit et du corps et le fait que croyance et comportement se complètent mutuellement.

Les savants de la religion n’ont eu de cesse de concentrer leur attention sur la croyance et de déployer tous leurs efforts pour l’enseigner et l’affermir, écrivant sur ce sujet des œuvres concises ou des commentaires volumineux, quelquefois pour présenter dans ses grandes lignes la croyance des prédécesseurs, d’autres fois pour éclaircir une question particulière, et d’autres fois encore en riposte à ceux qui suivent les passions arbitraires et les innovations menant à l’égarement.

J’ai eu l’idée de rendre accessibles les questions de croyance et de les organiser dans le même ordre que celui que le Prophète ﷺ a utilisé pour évoquer les six sources de la croyance citées dans le célèbre hadith de Jibrîl, et ce en me basant uniquement sur les textes des deux révélations : le Livre Immuable et la sounna authentique. Je cite à l’occasion de chacune des sources les éléments qui s’y rapportent. Ensuite, je mentionne ceux qui s’égarèrent à ce sujet et je leur réplique sans trop m’appesantir. Cette présentation de la croyance se caractérise finalement par un volume intermédiaire : ni long ni succinct. Elle se distingue par la clarté et la simplicité, afin que tout un chacun parmi les musulmans puisse en tirer profit et atteindre l’objectif consistant à comprendre globalement et suffisamment la croyance qu’avaient les prédécesseurs, avec une expression simple et dans un ordre objectif. Je l’ai intitulée :

La croyance islamique simplifiée, tirée du Livre Immuable et de la sunna authentique. (lien pdf)

Je prie Allah pour faire de ce travail une œuvre exclusivement consacrée à lui et bénéfique pour ses serviteurs. Qu’Allah accorde miséricorde et bénédictions à notre prophète Mouḥammad ainsi qu’à sa famille et tous ses Compagnons.

Rédigé par:

Dr Aḥmad ibn `Abdurraḥmân al-Qâḍî, Faculté de charia et d’études islamiques, département de `aqîda Université d’al-Qaṣîm

La table des matières du livre :

  • Introduction
  • Préface
  • La croyance islamique simplifiée, tirée du Livre Immuable et de la sunnah authentique
  • La croyance en Allah
  • Le croyance aux Anges
  • La croyance aux Livres
  • La croyance aux Messagers
  • La croyance au Jour Dernier
  • La croyance au Destin
  • Le Qur’ân
  • La vision
  • La réalité de la foi
  • L’autorité du chef musulman et l’unité de la communauté
  • Les Compagnons [du Prophète ﷺ]
  • Les alliés [et amis d’Allah]
  • Sources de référence pour l’établissement des vérités et des preuves
  • Compléments à la croyance
  • La religion et la voie

S’écarter des biens illicites

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S’écarter des biens illicites.[1]

Toutes les louanges appartiennent à Allah, nous Le louons, Lui demandons Son aide et Son pardon. Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal qui est en nous-mêmes et contre celui de nos mauvaises actions. Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, quant à celui qu’Il égare nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, l’Unique, Celui qui n’a aucun associé. Et j’atteste que notre Prophète Mouhammad est le serviteur d’Allah et Son messager. Que la prière d’Allah soit sur lui, sa famille et ses compagnons, ainsi que Ses nombreux saluts.

Ceci dit[2] :

Serviteurs d’Allah ! Craignez Allah d’une crainte véritable, que ce soit en secret ou en apparence.

Ô musulmans[3] !

La richesse est un immense bienfait émanant d’Allah. C’est avec elle que la Terre se peuple, que les afflictions se dissipent, que l’on répond aux besoins [des gens], que les bonnes mœurs s’acquièrent et que des choses louables s’obtiennent. Le Prophète ﷺ a dit : « Que l’argent licite est excellent pour la personne vertueuse ! » (Rapporté par Al-Boukhârî dans son livre “Al-Adab Al-Moufrad”). La vie des hommes ne peut être bâtie qu’avec l’argent ; voilà pourquoi celui-ci leur fut embelli et que les âmes le désirent. Allah جل شأنه dit :

{زُيِّنَ لِلنَّاسِ حُبُّ الشَّهَوَاتِ مِنَ النِّسَاءِ وَالْبَنِينَ وَالْقَنَاطِيرِ الْمُقَنطَرَةِ مِنَ الذَّهَبِ وَالْفِضَّةِ وَالْخَيْلِ الْمُسَوَّمَةِ وَالْأَنْعَامِ وَالْحَرْثِ ۗ ذَٰلِكَ مَتَاعُ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا ۖ وَاللَّهُ عِندَهُ حُسْنُ الْمَآبِ} [سورة آل عمران: 14]

{On a enjolivé aux hommes l’amour des choses désirables de cette vie telles que les femmes, les enfants, les trésors d’or et d’argent, les chevaux racés, les troupeaux de bestiaux et les terres cultivées. Autant de plaisirs éphémères dont jouissent les hommes ici-bas. Mais c’est auprès d’Allah que se trouve le plus heureux des retours.} [Âlou ‘Imrâne, v.14].

Tout ce qui se trouve sur Terre, la base est que cela est licite aux créatures afin qu’ils y trouvent une aide dans l’obéissance d’Allah. Allah le Très Haut dit :

[سورة الجاثية:13] {وَسَخَّرَ لَكُم مَّا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ جَمِيعًا مِّنْهُ}

{Il vous a également soumis, par un effet de Sa grâce, tout ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre.} [Al-Jâthiyah, v.13].

La voie des Messagers et de leurs partisans est de prendre ce qui est licite et de ne consommer que les choses pures :

[سورة المؤمنون:51] {يَا أَيُّهَا الرُّسُلُ كُلُوا مِنَ الطَّيِّبَاتِ وَاعْمَلُوا صَالِحًا}

{Ô Messagers ! Mangez de ce qui est licite et pur, et œuvrez des œuvres pieuses.} [Al-Mou’minoûn, v.51].

Allah éprouva toutes les communautés précédentes par des tentations, et la tentation de cette communauté est l’argent. Le Prophète ﷺ a dit : « À chaque communauté sa tentation et la tentation de ma communauté est l’argent. » (Rapporté par Ahmad).

Le serviteur est responsable de son argent, que ce soit dans sa façon de le gagner ou dans sa manière de le dépenser. Le Messager ﷺ a dit : « Au jour de la Résurrection, aucun serviteur ne pourra se déplacer avant qu’on ne l’ait interrogé au sujet de sa vie, à quoi l’a-t-il consacrée ? De son savoir, qu’en a-t-il fait ? De ses biens, comment les a-t-il acquis et dépensés ? Et de son corps, à quoi l’a-t-il fatigué ? » (Rapporté par At-Tirmidhî).

Les transactions d’argent entre les individus doivent être la balance des nobles caractères et le terrain des bonnes mœurs. Quiconque entretient des liens financiers avec des personnes qui attestent de sa véracité et de son honnêteté, ceci est une indication de sa pleine raison et de la complétude de sa religiosité.

Les droits qu’ont les serviteurs entre eux reposent sur la rigidité. C’est pour cela qu’Allah a interdit à Ses serviteurs de s’accaparer les biens d’autrui sans aucun droit, car cela attiserait l’aversion, l’animosité et la haine. Allah سبحانه dit :

[سورة البقرة:188] {وَلَا تَأْكُلُوا أَمْوَالَكُم بَيْنَكُم بِالْبَاطِلِ}

{Ne vous accaparez pas mutuellement vos biens sans aucun droit.} [Al-Baqarah, v.188].

La sacralité des biens est équivalente à celle du sang et de l’honneur ; le Prophète ﷺ fit un sermon le jour du sacrifice à Minâ où il dit : « Votre sang, vos biens et votre honneur sont aussi sacrés que ce jour, dans ce mois et dans cette cité ! » (Consensus d’Al-Boukhârî et Mouslim).

Les transactions pécuniaires entre les individus sont l’une des bases fondamentales licites dont personne ne peut se passer durant sa vie. Ils ne peuvent réellement tirer profit de cela ni en profiter pleinement qu’avec la véracité et l’honnêteté.

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Preuves de l’authenticité de la mission du Prophète ﷺ

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Louange à Allah. Nous Le louons, demandons Son assistance ainsi que Son pardon. Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre les méfaits de nos âmes et de nos mauvaises actions. Quiconque Allah guide, nul ne peut l’égarer ; et quiconque Allah laisse dans l’égarement, nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité qui mérite l’adoration qu’Allah, seul, sans associé, et j’atteste que Mouhammad est Son serviteur et son envoyé. Que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui, sa famille et ses compagnons, de manière abondante.

Ô serviteurs d’Allah, craignez Allah comme il doit être craint et sachez qu’il observe vos actes commis au grand jour comme dans l’intimité.

Musulmans !

Allah a envoyé les Messagers afin de guider les créatures. Ils ont parachevé la Fitrah[1] au moyen de la lumière de la révélation qui leur fut accordée, ont appelé à l’adoration d’Allah, aux bonnes œuvres et aux nobles comportements. Le besoin de messager est plus grand que celui de manger, boire ou respirer, car il n’y a de chemin vers le bonheur, la félicité et l’obtention de la satisfaction d’Allah que par leur biais.

Allah est Le seul qui se suffit à Lui-même de manière totale, qui a la capacité parfaite et la science qui embrasse tout. Les Messagers – que la paix soit sur eux – sont des hommes qui ne possèdent de ces trois choses que ce qu’Allah leur a donné. Allah dit à Son Prophète (paix et salut sur lui) : {Dis : je ne vous dis pas que je possède les trésors d’Allah ni que je connais l’invisible, et je ne vous dis pas que je suis un ange.} (6 :50) Allah les a privilégiés en leur accordant des signes éclatants de Son pouvoir, de Sa science et de Sa royauté, afin qu’il soit évident pour les serviteurs qu’ils sont des Messagers d’Allah, véridiques dans tout ce qu’ils leur rapportent. Le Prophète (paix et salut sur lui a dit) : « Tout prophète a reçu des signes auxquels les gens croient nécessairement. » (Unanimement reconnu authentique)

C’est ainsi que le Prophète Sâlih – que la paix soit sur lui – vint à son peuple avec une chamelle énorme qu’il fit sortir d’un rocher ; Ibrâhîm fut jeté dans un grand feu qui ne lui fit aucun mal ; Moûssâ produisit neuf signes évidents, il frappa la mer de son bâton et celle-ci se fendit en deux, chaque versant fut comme une immense montagne, il jeta son bâton qui se transforma en un gigantesque serpent. On apprit à Dâwoûd et Soulaymân le langage des oiseaux et on leur accorda tous les types de bienfaits. Le Prophète ‘Îssâ guérissait l’aveugle-né et le lépreux, ressuscitait les mort par la permission d’Allah. Il parla alors qu’il était nourrisson dans le berceau, disculpa sa mère et proclama l’unicité de son Seigneur.

Et parmi les signes de l’authenticité de leur mission figurent leur droiture, leur bon comportement, la victoire et le triomphe qu’Allah leur a accordés, ainsi qu’à ceux qui les ont suivis, la perdition et le châtiment qu’il a fait subir à ceux qui les ont traités de menteurs et se sont éloignés de leur chemin.

Quant à notre Prophète – paix et salut sur lui – Allah lui a accordé des signes plus grands et plus nombreux que ceux que les autres Prophètes ont produits. Chaykh Al-Islam dit à ce propos : « Les miracles du Prophète dépassent le millier. Ses miracles et ses enseignements sont plus notoires et plus explicites encore que les connaissances les plus notoires. Allah dit : {C’est Lui qui a envoyé Son Messager avec une révélation propre à assurer le salut de l’humanité et la religion de vérité afin de la faire triompher de toute autre religion. Allah suffit pour en témoigner.} » (48 :28)

Parmi ces signes, il y a l’annonce de sa venue faite par les Prophètes avant lui. Ibrahim et Ismâ’îl avaient dit : {Seigneur ! Suscite l’un des leurs comme Messager qui leur récitera Tes versets, leur enseignera le Livre et la Sagesse et purifiera leurs âmes.} (2 :129) ‘Îssâ, quant à lui, avait dit : {(…) et annonçant un messager qui viendra après moi dont le nom est Ahmad.} (61 :06) Alors qu’il était encore petit, un ange descendit sur lui, fendit sa poitrine et en fit sortir ce qui relève de la part de Satan.

Bien avant la révélation, Allah le protégea des pratiques et de la souillure de la période de l’ignorance : ses parties intimes ne furent jamais vues, ses mains ne touchèrent point une idole, il ne but jamais d’alcool et ne s’est jamais engagé dans un contrat illicite.

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Comment rester ferme sur la religion d’Allah en temps de trouble ?

Le questionneur demande :

Comment veiller à appliquer la Sounnah de notre Prophète ﷺ et la guidée présente dans le Coran dans une société où il est devenu compliqué d’y appliquer les jugements islamiques ? Et comment puis-je rester ferme sur la religion d’Allah après Lui avoir demandé la fermeté et la réussite ? Qu’Allah soit bienfaisant à votre égard.

Toute la louange appartient à Allah Seigneur de l’univers, ceci dit :

Nul doute qu’appliquer la Sounnah du Prophète ﷺ aujourd’hui est devenu compliqué et difficile. Cependant, ceci est facile pour celui à qui Allah l’a rendu facile.

Pour ce faire – qu’Allah t’accorde la réussite – tu dois veillez à plusieurs choses :

La première : tu dois beaucoup invoquer Allah عز وجل pour qu’Il te facilite la mise en pratique et t’accorde la fermeté sur celle-ci. Allah dit : {Si Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet, [qu’ils sachent que] Je suis proche. J’exauce l’invocation de celui qui M’invoque [sincèrement]. Qu’ils répondent à Mon appel [en se soumettant à Moi], et croient en Moi, afin qu’ils soient bien guidés.} [S.2, v.186]

Il dit aussi : {Votre Seigneur dit : « Invoquez-Moi, Je vous exaucerai ! »} [S.40, v.60]

Personne ne lève ses mains vers Allah avec nécessité, Lui demandant la fermeté, la réussite et la guidée sans qu’Allah ne l’exauce. Car il s’agit ici de l’invocation de l’affligé, surtout à notre époque.

Il est donc primordial de multiplier nos demandes à Allah de nous raffermir sur le Livre, la Sounnah et la guidée des pieux prédécesseurs.

Allah dit : {Qui exauce l’affligé qui L’invoque, dissipe le mal et vous fait succéder sur terre ?} [S.27, v.62]

C’est donc une chose qu’il faut prendre en considération et beaucoup invoquer Allah de nous raffermir.

Allah dit concernant Son Prophète ﷺ : {Si Nous ne t’avions pas raffermi, tu aurais bien failli pencher quelque peu vers eux.} [S.17, v.74]

Donc si le Prophète ﷺ a eu besoin d’être renforcé par Allah pour le contexte dans lequel il vivait, alors que dire de nous dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui ?

Nul doute que nous avons besoin encore plus d’être raffermis.

Dans le Jâmi’ de l’imam At-Tirmidhî avec une chaîne de transmission authentique selon le hadîth d’Anas رضي الله عنه où il dit : « Le Prophète ﷺ disait souvent : « Ô Allah, Toi qui raffermis les cœurs ! Raffermis-le mien sur Ta religion. » Anas lui demanda : « Ô Messager d’Allah ! Nous avons cru en toi et en ce que tu as apporté, as-tu [quand même] peur pour nous ? » Il répondit : « Oui ! En effet, les cœurs sont entre deux doigts parmi les doigts d’Allah qu’Il retourne comme bon Lui semble. »

Et dans le Sahîh de l’imam Mouslim, selon le hadîth de ‘Abd Allah Ibn ‘Amr, le Prophète ﷺ avait pour habitude d’invoquer : « Ô Toi qui orientes les cœurs ! Oriente nos cœurs vers Ton obéissance. »

La deuxième chose : tu dois faire tout ton possible pour t’écarter des ambiguïtés. Essaie de ne jamais t’approcher des ambiguïtés et des passions tant que cela t’est possible.

Afin de fermer la porte à toute corruption de la foi et de l’unicité.

La troisième chose : reste attaché aux gens véridiques, aux gens religieux et pieux. Et ne détourne jamais d’eux ton regard pour rechercher la parure de ce bas-monde.

Car les bonnes personnes et les vertueux parmi les savants, les étudiants en science, les dévots, les pieux, les gens de bien et les bienfaisants t’aideront grandement – si Allah le veut – à rester ferme sur la voie d’Allah عز وجل.

La quatrième chose : tu dois appeler les gens à Allah عز وجل, car prêcher à Allah dans ce contexte douloureux permet aussi de rester ferme.

Cherche donc assistance auprès d’Allah عز وجل ! Ne sois pas de ceux qui se plaignent ! Ne reste pas passif à désespérer que la situation ne puisse un jour s’améliorer et que la société ne revienne à la droiture.

Tu dois participer à cette réforme et réformer [les autres] par le prêche à Allah en utilisant tous les moyens qui te sont possibles. Que ce soit fait de façon directe comme faire un discours, être présent lorsque les gens se réunissent dans les occasions de joie ou de tristesse, en allant dans les clubs… ou par le biais des réseaux sociaux. Et Allah n’impose à personne que ce dont il est capable.

Tu dois aussi apprendre la science légiférée car elle est une protection contre la chute et l’égarement après avoir été sur la droiture par la permission d’Allah.

Donc si tu prends en compte tout cela, tu seras – par la permission d’Allah, Sa réussite, Sa miséricorde et Sa grâce – ferme dans ce contexte jusqu’à ce que te vienne la mort.

Et Allah est plus savant.

Source : Traduit par le Cœur des Croyants

Leçons à tirer de la sourate de Yoûsouf à propos de la jalousie

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Yoûsouf عليه السلام a été éprouvé par la jalousie de ses frères à son égard, lorsqu’ils dirent :

{Quand ceux-ci dirent : « Yoûsouf (Joseph) et son frère sont plus aimés de notre père que nous, alors que nous sommes nombreux. Notre père est vraiment dans un tort évident} [S.12, v.8]

Ils les ont jalousés en raison de la préférence que leur portait leur père, et c’est pour cette raison que Ya’qoûb عليه السلام dit à Yoûsouf :

{Ô mon fils, ne raconte pas ta vision à tes frères car ils comploteraient contre toi, le Diable est certes, pour l’homme, un ennemi déclaré.} [S.12, v.5]

Ensuite, ils ont été injustes envers lui en envisageant de la tuer, en le jetant dans le puit et en le vendant comme esclave à des gens qui l’ont emmené vers une terre de mécréance, devenant ainsi la propriété d’un peuple mécréant.

Ensuite, Yoûsouf عليه السلام a été éprouvé – après avoir subi une injustice – par celle qui l’appelait à la fornication, s’offrant à lui et utilisant tous les moyens pour l’obtenir. Mais il s’en défendit fermement et choisit la prison plutôt que la fornication et le châtiment de ce monde plutôt que la colère d’Allah. Là encore, il subit une injustice, cette fois de celle qui l’avait aimé par passion et mauvais dessein. Cette femme amoureuse l’a donc aimé en raison d’une passion à son égard, cette passion ne pouvant être soignée qu’à condition qu’il accepte ses avances.

Ses frères l’ont détesté au point de le jeter dans le puit et d’en faire un esclave sans qu’il l’ait choisi. Ils l’ont arraché à la liberté pour lui passer les chaînes de la servitude illégale sans qu’il puisse choisir. Et (cette femme) l’a contraint à choisir d’être emprisonné et écroué, mais volontairement cette fois-ci. Cette seconde épreuve était donc plus importante car la patience y résultait d’un choix et était accompagnée de crainte d’Allah, alors (qu’avec ses frères) il dut supporter leur injustice avec patience, car celle-ci fait partie des malheurs qui, si l’on ne les supporte pas noblement dès lors qu’ils se produisent, font ressembler l’être humain à une bête de somme qui n’a d’autre choix que d’endurer ce qu’on lui fait subir. La patience dont a fait preuve Yoûsouf dans le seconde épreuve est donc meilleure que la première, c’est pour cela que Yoûsouf a dit :

{Pour celui qui craint [son Seigneur] et patiente, Allah ne fait pas perdre la récompense des bienfaisants.} [S.12, v.90]

De même pour tout croyant qui est persécuté pour sa foi et auquel on demande de renier sa foi, de désobéir ou de transgresser – et, s’il ne le fait pas, est châtié et persécuté – et qui choisit la persécution plutôt que de laisser se religion, en étant jeté en prison ou chassé de son pays, comme cela est arrivé aux Mouhâjirîn qui ont préféré laisser leur pays plutôt que leur religion et qui ont été persécutés pour cela.

Source : « Les maladies du cœur » du chaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah, éditions Tawbah, p.63 – 64.

L’histoire des gens de la fosse (Al-Oukhdoûd)

Il y a longtemps, un roi tyrannique régnait sur un village et avait assujetti les gens à sa propre personne. Il avait aussi à ses côté un sorcier très âgé.
Ce-dernier dit au roi : « Je suis devenu très âgé, envoie-moi un enfant que je lui enseigne la sorcellerie. »
Il lui envoya donc un enfant pour qu’il lui enseigne. Cependant, Allah voulut pour cet enfant un bien meilleur. Lorsqu’il se rendit chez le sorcier, il y avait sur son chemin un moine qui adorait Allah. L’enfant s’assit auprès de lui, l’écouta et fut séduit par ses paroles.
Un jour, en chemin, l’enfant tomba nez-à-nez avec une énorme bête qui empêchait les gens de passer.
L’enfant dit alors : « C’est aujourd’hui que je vais savoir qui est le meilleur : le sorcier ou bien le moine ? »
Il saisit une pierre et invoqua : « Ô Allah ! Si Tu sais que l’affaire du moine T’es préférable à celle du sorcier, alors Tue cette bête afin que les gens puissent passer. »
Il la lança, tua la bête et les gens purent continuer leur route.
Il se rendit auprès du moine et l’informa de ce qu’il s’est passé.
Le moine lui répondit : « Ô mon fils ! Tu es dorénavant meilleur que moi, mais tu seras très certainement éprouvé. Si tel est le cas, alors ne les mène pas à moi. »

Et parmi les prodiges de cet enfant le fait qu’il guérissait l’aveugle-né et le lépreux, et qu’il soignait les gens de toutes sortes de maladies. Un des courtisans du roi, aveugle, entendit parler de lui. Il se rendit auprès de lui avec de nombreux présents et lui dit : « Tu auras tout ceci si tu me guéris ! »
L’enfant lui répondit : « Moi, je ne guéris personne, mais c’est Allah qui guérit ! Ainsi, si tu crois en Lui, je L’invoquerai et Il te guérira. »
L’aveugle crut en Allah et Allah le guérit. Lorsqu’il retourna à la cour, le roi lui demanda : « Qui t’a rendu la vue ? »
– « Mon Seigneur. »
– « Et as-tu un Seigneur autre que moi ? »
– « Mon Seigneur est ton Seigneur, Allah ! »
C’est alors qu’il l’arrêta et le châtia jusqu’à ce qu’il lui indique l’emplacement de cet enfant.
Puis on fit venir l’enfant, le roi lui demanda : « Ô mon fils ! Ta sorcellerie a atteint un tel degré que tu guéris l’aveugle-né et le lépreux, et à faire telle et telle chose. »
– « Moi, je ne guéris personne, mais c’est Allah qui guérit ! »
Le roi l’arrêta et le châtia jusqu’à ce qu’il lui indique l’emplacement du moine.
On fit venir le moine et lui ordonna : « Renie ta religion ! » mais il s’y refusa.
Le roi fit venir une scie que l’on plaça sur la raie des cheveux du moine et on lui coupa la tête en deux.
Puis on fit venir le courtisan du roi et lui ordonna : « Renie ta religion ! » mais il s’y refusa.
Le roi fit placer la scie sur la raie des cheveux de sa tête et lui coupa la tête en deux.
Puis on fit venir l’enfant et lui dit : « Renie ta religion ! » mais il s’y refusa.
Le roi dit alors à ses gardes : « Emmenez-le au sommet de la montagne ! S’il renie sa religion [laissez-le partir], sinon jetez-le ! »
L’enfant invoqua : « Ô Allah ! Épargne-moi d’eux comme Tu le veux. »
La montagne se mit à trembler et les gardes finirent par tomber.
L’enfant retourna auprès du roi. Ce dernier ordonna à ses gardes : « Emmenez-le en pleine mer ! S’il renie sa religion [laissez-le partir], sinon jetez-le à la mer ! »
L’enfant invoqua : « Ô Allah ! Épargne-moi d’eux comme Tu le veux. »
Le bateau se retourna et les gardes périrent noyés.
L’enfant retourna auprès du roi et lui dit : « Tu ne pourras me tuer que lorsque tu feras ce que je t’ordonne. »
– « Et que dois-je faire ? »
– « Réunis les gens à un seul endroit. Attache-moi à un tronc et saisis-toi d’une flèche de ton carcan que tu tires sur moi en disant : « Au Nom d’Allah, le Seigneur de l’enfant. » Si tu fais cela, alors tu me tueras. »
Le roi tira la flèche en disant : « Au Nom d’Allah, le Seigneur de l’enfant » et l’enfant mourut.
Les gens s’exclamèrent : « Nous croyons au Seigneur de l’enfant ! »
On vint dire au roi : « Par Allah ! Ce que tu craignais est arrivé, les gens ont cru. »
Le roi donna l’ordre de creuser des fosses à l’entrée de chaque route et d’y attiser un feu, puis il s’écria : « Celui qui ne délaisse pas sa religion, jetez-le dans le feu ! » Ils s’exécutèrent jusqu’à ce qu’une femme parmi les croyants avec son enfant en bas âge s’immobilisa, effrayée de tomber dans le feu. Son enfant lui dit alors : « Ô ma mère ! Endure, car tu es sur la vérité. »

Ceux là sont les gens de la fosse dont Allah nous conta l’histoire dans la sourate Les Constellations. Le Très Haut a dit : {Maudit soient les gens de la fosse de feu au combustible [immense], autour duquel ils s’asseyaient pour y assister au supplice qu’ils infligeaient aux croyants ! Ils ne leur reprochaient que d’avoir cru en Allah, le Tout-Puissant, le Digne de Louange, auquel appartient seul la royauté des cieux et de la terre. Allah est témoin de toute chose.} [S.85, v.4 à 9]

L’histoire a été rapportée par Mouslim dans son authentique (n°3005)

Traduit par le Cœur des Croyants

La conversion d’un évêque indonésien à l’Islam

Ceci est la lettre d’un ancien évêque destiné au noble Chaykh ‘Abd Ar-Razzâq Al-Badr – qu’Allah le préserve – où il lui raconte les causes de sa conversion à L’Islam.

Source : chaîne Youtube « Fawâid Al-Badr »

[Hijra] {Ô Mes serviteurs qui avez cru ! Ma terre est bien vaste, n’adorez donc que Moi !} – Chaykh ‘Abd Ar-Rahmân Al-Barrâk

{Ô Mes serviteurs qui avez cru ! Ma terre est bien vaste, n’adorez donc que Moi ! Toute âme goûtera la mort. Ensuite, c’est vers Nous que vous serez ramenés. Et quant à ceux qui croient et accomplissent des œuvres pieuses, Nous les installerons dans les demeures élevées du Paradis sous lesquelles coulent des rivières où ils demeureront éternellement. Combien est belle la récompense de ceux qui œuvrent [pour Allah], qui endurent, et placent leur confiance en leur Seigneur ! Que de créatures ne peuvent transporter leur propre nourriture ! C’est Allah qui pourvoit à leur subsistance, ainsi qu’à la vôtre. Et c’est Lui l’Audient, l’Omniscient.} [S.29, v.56 à 60]

Louange à Allah.

Allah appelle ses serviteurs croyants qui sont en terre de polythéisme et de mécréance à l’émigration (Al-Hijrah) et à quitter la terre des ennemis d’Allah. Car rester auprès d’eux représente un énorme danger, ils s’exposent au délaissement de leur religion. Car les mécréants ne les lâcheront pas. Ils ne cesseront de les détourner de celle-ci et de les appeler à leur fausse religion.

Et Allah s’adresse à ces croyants à travers l’attribut de la servitude : {Ô Mes serviteurs} Il y a en cela, et Allah est plus savant, comme une stimulation pour les bonnes âmes afin qu’elles répondent [à l’appel]. {Ô Mes serviteurs qui avez cru} Allah s’est adressé à eux par l’attribut de la foi et celui de la servitude spécifique [au croyant]. {Ô Mes serviteurs qui avez cru, Ma terre est bien vaste} C.à.d. sortez et émigrez vers la vaste terre d’Allah !

{Et quiconque émigre dans le sentier d’Allah trouvera sur terre maints refuges et abondance de bien.} [S.4, v.100]

Et si la personne se trouve dans une terre où il ne peut pas afficher sa religion, il lui est alors obligatoire d’émigrer. Si sa présence dans cette terre le mène à se conformer à la religion des mécréants, il est alors menacé par le châtiment d’Allah :

{Lorsque les Anges prirent l’âme de ceux qui se sont fait du tort à eux-mêmes [en délaissant l’émigration], ils leur demandèrent : « Où en étiez-vous [à propos de votre religion] ? – « Nous étions opprimés sur terre. », répondirent-ils. Alors les Anges diront : « La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour vous permettre d’émigrer ? » Ceux-là auront pour destination la Géhenne, et quelle mauvaise destination ! À l’exception des faibles parmi les hommes, les femmes et les enfants qui en sont incapables et n’y trouvent aucune voie.} [S.4, v.97-98]

Ceux qui résident chez les mécréants et qui se conforment à leur religion en prétextant qu’ils sont impuissants et disent : {« Nous étions opprimés sur terre. »} Ceux-là n’ont en réalité aucune excuse car ils ont les capacités d’émigrer.

Ceux qu’Allah a excusés sont les faibles {parmi les hommes, les femmes et les enfants qui en sont incapables et n’y trouvent aucune voie.}

Donc les propos de ceux qui ont répondu aux Anges quand ces derniers leur demandèrent : {« Où en étiez-vous [à propos de votre religion] ? – « Nous étions opprimés sur terre. », répondirent-ils.} sont des mensonges. Ils n’étaient pas faibles, mais bel et bien capables de quitter [cette terre] et d’émigrer.

Puis Allah dit : {Toute âme goûtera la mort.}

C.à.d. que parmi les obstacles à l’émigration il y a la peur de mourir. Allah dit que {Toute âme goûtera la mort.} La mort touche le résident comme le voyageur. {Tout âme goûtera la mort. Ensuite, c’est vers Nous que vous serez ramenés.}

Également parmi ces obstacles le fait de quitter son pays, sa patrie et son lieu de résidence. A ceux-là, Allah leur rappelle qu’Il a préparé pour les croyants véridiques un lieu de résidence bien plus grandiose encore dans les délices du Paradis : {Et quant à ceux qui croient et accomplissent des œuvres pieuses, Nous les installerons dans les demeures élevées du Paradis sous lesquelles coulent des rivières où ils demeureront éternellement. Combien est belle la récompense de ceux qui œuvrent [pour Allah]}

Parmi ces obstacles, la peur de voir la subsistance se rétrécir et avoir peu de moyens pour vivre. Allah met fin à cette pensée et à cette réflexion en disant : {Que de créatures ne peuvent transporter leur propre nourriture ! C’est Allah qui pourvoit à leur subsistance, ainsi qu’à la vôtre. Et c’est Lui l’Audient, l’Omniscient.}

Source : Chaykh ‘Abd Ar-Rahmân Al-Barrâk حفظه الله (Traduction et montage par Le Cœur des Croyants)

Prenez garde aux innovations dans la religion !

1 – ’Âichah rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Quiconque introduit dans notre religion quelque chose qui n’en fait pas partie, cela sera rejeté. »[1]

2 – Jâbir Ibn ‘Abdillah رضي الله عنه a rapporté que le Prophète صلى الله عليه وسلم faisait un sermon, il disait : « … Ceci étant, la meilleure des paroles est le Livre d’Allah et la meilleure voie est celle du Mouhammad صلى الله عليه وسلم. Et la pire des choses est celle nouvellement introduite dans la religion, (et toute chose nouvellement introduite dans la religion est une innovation) et toute innovation est égarement (et tout égarement mène en Enfer). » [2]

Médite bien mon frère ces deux nobles hadîths prophétiques authentiques provenant du coeur de la sounnah. Examine-les attentivement et tu trouveras qu’ils sont un remède pour toi – Inchâ Allah – contre toute innovation introduite dans la religion d’Allah. Ceci étant, le Prophète صلى الله عليه وسلم a jugé toute innovation comme étant un égarement, il n’a pas dit : certaines sont un égarement et d’autre ne le sont pas. Il a plutôt dit : « Toute (Koull) ». Et « Toute (Koull) », cher frère, désigne une généralité.

Médite aussi sur la parole du Prophète صلى الله عليه وسلم : « Quiconque introduit dans notre religion quelque chose qui n’en fait pas partie, cela sera rejeté. » C’est à dire que cette n’est pas acceptée. Et il n’a pas dit que cela dépendait de l’intention de son auteur? Il l’a plutôt jugée comme étant rejetée.

Et si quelqu’un venait te dire : toute innovation n’est pas égarement, et tout acte introduit dans la religion n’est pas forcément rejeté. Alors dis-lui : Qui est plus savant : toi ou le Prophète صلى الله عليه وسلم ? Et qui craint le plus Allah : toi ou le Prophète صلى الله عليه وسلم ? S’il revient et atteste de ce qui est explicite dans ces deux hadîths, en a la conviction et oeuvre avec leur contenu, il a alors bien agi. Mais s’il persiste sur son premier propos affirmant que toute innovation n’est pas forcément rejeté, alors dis-lui : Le Prophète صلى الله عليه وسلم dit d’un côté : « Toute innovation est égarement » et « Celui qui fait une oeuvre non conforme à notre religion, cela sera rejeté. » Et toi tu dis d’un autre côté que toute innovation n’est pas égarement, et que tout acte introduit dans la religion n’est pas forcément rejeté ! Dis-lui aussi : Tu as, pour ta part, fait scission d’avec le Messager صلى الله عليه وسلم ! Et rappelle lui la parole d’Allah سبحانه وتعالى : (Et quiconque fait scission d’avec le Messager, après que le droit chemin lui est apparu, et suit un sentier autre que celui des croyants, alors Nous le laisserons comme il s’est détourné, et le brûlerons dans l’Enfer. Et quelle mauvaise destination.) (Sourate An-Nisâ, v.115)

Ô Allah ! Fais que nous mourions en conformité avec le Coran et la Sounnah, et épargne-nous toutes innovations, Ô Seigneur des mondes.

Et voici un rappel profitable du grand savant Ibn Al-Qayyim, qu’Allah lui fasse miséricorde, extraite de son livre « Madârij As-Sâlikîn » 1/224 : « L’innovation mène progressivement son auteur de la petite à la grande, jusqu’à ce qu’il soit dépouillé de sa religion comme un cheveu est enlevé d’une pâte. Seuls les gens doués de clairvoyance se rendent compte des méfaits des innovations. Quant aux aveuglés, ils sont perdus dans les pénombres de l’égarement. (Celui qu’Allah prive de lumière n’a aucune lumière.) (Sourate An-Noûr, v.40) »

 

[1]Al-Boukhârî n°2550 et Mouslim n°1718. Et Mouslim rapporte dans une autre version : « Celui qui fait une oeuvre non conforme à notre religion, elle sera rejetée. »

[2]Rapporté par Mouslim « Al-Joumou’ah », n°867 (2/592) et ce sont ses propos. Et An-Nasâî dans « Al-‘Idayn » chap.22, 3/188-189, et les deux ajouts entre parenthèses sont de lui.

Source : « Leçon de Tawhid – Al-Qawl Al-Mufîd » du Chaykh Mouhammad Al-Wousâbî رحمه الله, Éditions Tawbah.