S’écarter des biens illicites

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S’écarter des biens illicites.[1]

Toutes les louanges appartiennent à Allah, nous Le louons, Lui demandons Son aide et Son pardon. Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal qui est en nous-mêmes et contre celui de nos mauvaises actions. Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, quant à celui qu’Il égare nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, l’Unique, Celui qui n’a aucun associé. Et j’atteste que notre Prophète Mouhammad est le serviteur d’Allah et Son messager. Que la prière d’Allah soit sur lui, sa famille et ses compagnons, ainsi que Ses nombreux saluts.

Ceci dit[2] :

Serviteurs d’Allah ! Craignez Allah d’une crainte véritable, que ce soit en secret ou en apparence.

Ô musulmans[3] !

La richesse est un immense bienfait émanant d’Allah. C’est avec elle que la Terre se peuple, que les afflictions se dissipent, que l’on répond aux besoins [des gens], que les bonnes mœurs s’acquièrent et que des choses louables s’obtiennent. Le Prophète ﷺ a dit : « Que l’argent licite est excellent pour la personne vertueuse ! » (Rapporté par Al-Boukhârî dans son livre “Al-Adab Al-Moufrad”). La vie des hommes ne peut être bâtie qu’avec l’argent ; voilà pourquoi celui-ci leur fut embelli et que les âmes le désirent. Allah جل شأنه dit :

{زُيِّنَ لِلنَّاسِ حُبُّ الشَّهَوَاتِ مِنَ النِّسَاءِ وَالْبَنِينَ وَالْقَنَاطِيرِ الْمُقَنطَرَةِ مِنَ الذَّهَبِ وَالْفِضَّةِ وَالْخَيْلِ الْمُسَوَّمَةِ وَالْأَنْعَامِ وَالْحَرْثِ ۗ ذَٰلِكَ مَتَاعُ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا ۖ وَاللَّهُ عِندَهُ حُسْنُ الْمَآبِ} [سورة آل عمران: 14]

{On a enjolivé aux hommes l’amour des choses désirables de cette vie telles que les femmes, les enfants, les trésors d’or et d’argent, les chevaux racés, les troupeaux de bestiaux et les terres cultivées. Autant de plaisirs éphémères dont jouissent les hommes ici-bas. Mais c’est auprès d’Allah que se trouve le plus heureux des retours.} [Âlou ‘Imrâne, v.14].

Tout ce qui se trouve sur Terre, la base est que cela est licite aux créatures afin qu’ils y trouvent une aide dans l’obéissance d’Allah. Allah le Très Haut dit :

[سورة الجاثية:13] {وَسَخَّرَ لَكُم مَّا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ جَمِيعًا مِّنْهُ}

{Il vous a également soumis, par un effet de Sa grâce, tout ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre.} [Al-Jâthiyah, v.13].

La voie des Messagers et de leurs partisans est de prendre ce qui est licite et de ne consommer que les choses pures :

[سورة المؤمنون:51] {يَا أَيُّهَا الرُّسُلُ كُلُوا مِنَ الطَّيِّبَاتِ وَاعْمَلُوا صَالِحًا}

{Ô Messagers ! Mangez de ce qui est licite et pur, et œuvrez des œuvres pieuses.} [Al-Mou’minoûn, v.51].

Allah éprouva toutes les communautés précédentes par des tentations, et la tentation de cette communauté est l’argent. Le Prophète ﷺ a dit : « À chaque communauté sa tentation et la tentation de ma communauté est l’argent. » (Rapporté par Ahmad).

Le serviteur est responsable de son argent, que ce soit dans sa façon de le gagner ou dans sa manière de le dépenser. Le Messager ﷺ a dit : « Au jour de la Résurrection, aucun serviteur ne pourra se déplacer avant qu’on ne l’ait interrogé au sujet de sa vie, à quoi l’a-t-il consacrée ? De son savoir, qu’en a-t-il fait ? De ses biens, comment les a-t-il acquis et dépensés ? Et de son corps, à quoi l’a-t-il fatigué ? » (Rapporté par At-Tirmidhî).

Les transactions d’argent entre les individus doivent être la balance des nobles caractères et le terrain des bonnes mœurs. Quiconque entretient des liens financiers avec des personnes qui attestent de sa véracité et de son honnêteté, ceci est une indication de sa pleine raison et de la complétude de sa religiosité.

Les droits qu’ont les serviteurs entre eux reposent sur la rigidité. C’est pour cela qu’Allah a interdit à Ses serviteurs de s’accaparer les biens d’autrui sans aucun droit, car cela attiserait l’aversion, l’animosité et la haine. Allah سبحانه dit :

[سورة البقرة:188] {وَلَا تَأْكُلُوا أَمْوَالَكُم بَيْنَكُم بِالْبَاطِلِ}

{Ne vous accaparez pas mutuellement vos biens sans aucun droit.} [Al-Baqarah, v.188].

La sacralité des biens est équivalente à celle du sang et de l’honneur ; le Prophète ﷺ fit un sermon le jour du sacrifice à Minâ où il dit : « Votre sang, vos biens et votre honneur sont aussi sacrés que ce jour, dans ce mois et dans cette cité ! » (Consensus d’Al-Boukhârî et Mouslim).

Les transactions pécuniaires entre les individus sont l’une des bases fondamentales licites dont personne ne peut se passer durant sa vie. Ils ne peuvent réellement tirer profit de cela ni en profiter pleinement qu’avec la véracité et l’honnêteté.

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Il est l’endroit qu’Allah regarde

Il y a parmi les cœurs celui qui est à l’image d’une tombe dont l’apparence est ornée et fleurie alors que son intérieur est en décomposition et mort. Ou encore à l’exemple d’une demeure obscure avec, sur son toit, une lampe éclairante, tandis que son intérieur est ténèbres.
D’ailleurs le Prophète ﷺ a dit : « Certes, Allah ne regarde pas vos apparences ni vos biens, mais en revanche Il regarde vos œuvres et vos cœurs. »[1]

Assurément, voici l’éminente place qu’occupe la vie du cœur et ce, même si les ventres sont vides (pris par la faim) et que les vêtements sont usés.
Et le hadîth a mis en évidence le fait que le cœur est l’endroit que le Seigneur regarde.
Ainsi, il n’y a aucun bénéfice à ce que l’apparence soit bonne avec un intérieur corrompu.

Qu’il est bien étrange celui dont sa préoccupation [première] est son apparence et son attrait extérieur ! Tu le vois laver ses vêtements, se parfumer, nettoyer son corps et l’assainir, s’embellir avec tout ce qu’il lui est possible et ce, afin que personne ne puisse voir un quelconque défaut ; alors qu’il ne se préoccupe pas de ce que contient son cœur qui est pourtant l’endroit qu’observe Le Créateur, ni de sa purification et de son ornement afin que son Seigneur ne voie aucune souillure en lui, ni aucun mal, et qu’aucune créature ne prenne Sa place.

Et il y a une autre signification du hadîth qu’Ibn Al-Jazarî رحمه الله  a évoqué : « Le regard, ici, est une préférence, une miséricorde et une clémence. Car le regard est, en réalité, une preuve d’amour, alors que le détourner indique l’aversion et la répulsion. »

Médite ce qui va suivre et saisis l’importance du cœur :

Un acte accompli peut être, à première vue, une désobéissance alors que celui qui l’a commise est récompensé, comme le fait de prononcer une parole de mécréance sous la contrainte alors que son cœur est serein sur la foi ou de boire une boisson enivrante à son insu.
En revanche, il se peut que l’apparence d’un acte soit la bienfaisance cependant son auteur est dans le Feu, tel l’individu qui s’est fait tué sur le champ de bataille afin que les gens parlent de sa bravoure ; ou celui qui dépense ses richesses dans le bien pour que les gens fassent des éloges sur sa bonté, ou encore celui qui lit le Coran afin d’attirer les regards…

Par conséquent, le cœur, dans toutes ces situations, est soit dans le box des accusés, soit inscrit dans le conseil d’honneur.

Pêcheur et innocent !!

Observe la parole du Prophète ﷺ : « Si un péché (ou un mal) a été commis sur Terre, quiconque y aura assisté et l’aura réprouvé sera comme celui qui n’y avait pas assisté ; quant à celui qui n’y aura pas assisté mais qui aura agréé celle-ci, alors il sera comme s’il y avait assisté [et ne l’a pas réprouvé]. »[2]

Gloire et pureté à Allah ! Un homme absent de la scène du crime et pourtant, il est le premier des accusés, et son nom est inscrit parmi les pêcheurs.
Et un autre qui a assisté personnellement au crime, l’a vu de ses propres yeux, mais, malgré cela, le verdict prononcé à son encontre est l’innocence !
Et la cause de tout ceci est exclusivement le cœur qui a été sauvé en réprouvant [le mal] ou bien a péché en l’agréant.

Il y a dans ce hadîth une bonne annonce et un avertissement :

  • Une bonne annonce pour celui qui a été contraint à être présent en un lieu où Allah est désobéi et qui ne peut réprouver cette désobéissance ni par sa main, ni par sa langue, et n’est même pas dans la capacité de quitter cet endroit ; par conséquent il convient au cœur d’accomplir ce qui lui est obligatoire en s’opposant au blâmable.
  • Et un avertissement pour l’individu dont Allah voulut le bien mais qui ne choisit que le mal ; celui qu’Il voulut préserver des choses blâmables mais qui refusa (cette préservation) pour s’y adonner pleinement ; et celui dont Allah épargna la présence à l’endroit du péché mais qui s’y déplaça avec son cœur et son âme ; c’est ainsi qu’il fut puni au même titre que celui qui l’a commis.

Ainsi est le cœur lorsqu’il fornique ! Oui, il fornique ; et en dépit de la dureté qu’a ce mot sur l’âme il est pourtant le terme employé par celui qu’Allah a décrit comme étant compatissant et miséricordieux envers les croyants ﷺ. Et parmi sa miséricorde et sa bienveillance pour sa communauté le fait qu’il nous ait clairement mis en garde contre cette fornication [du cœur] par sa parole : « Et la fornication du cœur est le faux espoir »[3].

Le Chaykh Ahmad ‘Abd Ar-Rahmân Al-Bannâ رحمه الله a dit : « ‘’La fornication du cœur est le faux espoir’’ signifie que le cœur désire l’accomplissement d’une chose que l’âme envie parmi les passions[4]. »

Le cœur a, tout comme les membres, des acquisitions [bonnes ou mauvaises] et des œuvres. Et Allah سبحانه وتعالى a annoncé qu’Il jugera sur ce qu’aura acquis le cœur par la récompense et le châtiment, Il dit : {Allah vous tient rigueur pour ce que vos cœurs ont voulu.} [Sourate Al-Baqarah, v.225]

Le hadîth suivant témoigne également de l’action du cœur et du fait qu’Allah demandera des comptes au serviteur quant à celui-ci : « Si deux musulmans s’affrontent à l’épée, puis que l’un des deux tue l’autre, alors le tueur et le tué sont dans le Feu [de l’Enfer]. Quelqu’un dit : Ô Messager d’Allah ! Pour le tueur on comprend, mais pourquoi également le tué ? Il répondit : Car il désirait ardemment la mort de son adversaire. »[5]

Par conséquent ce musulman, [le tué], entre dans le Feu en raison d’une œuvre émanant de son cœur ; il ne périt que par celle-ci.

L’apparence et le caché :

Oui, l’aspect du cœur est la base ; ainsi, si l’apparence extérieure [du corps] est conforme avec l’intérieur alors ce qui est dans le cœur est véridique. Mais si cet extérieur le contredit, cela prouve que ce qu’il y a en lui est mensonger.

Egalement, la validité de l’apparence et de son acceptation auprès d’Allah dépend du cœur. Les gens quant à eux ne sont chargés que d’accepter l’apparence [d’autrui] et de juger sur celle-ci, c’est Allah qui se charge de ce qui est caché [en eux].
Et c’est ce qui est voulu ici par les deux attestations[6], c’est-à-dire le fait qu’elles soient un message concret pour l’humanité, perçu par les sens et faisant embrasser l’Islam celui qui les prononce.
Tandis qu’Allah est le Seul parfaitement informé de ce qui est imperceptible et contenu dans le cœur. De plus, les hypocrites ont eux-mêmes prononcé ces deux attestations, ainsi, leur sang est devenu prohibé ici-bas ; par contre leur demeure finale est le plus bas niveau de l’Enfer pour ce que recelaient leurs cœurs.

Et enfin, observez le lien existant entre l’apparence et le caché dans le parole du Très-Haut : {Dis : « Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi. »} [Sourate Âli ‘Imrân, v.31]. Par conséquent, l’amour d’Allah dans le cœur entraîne inévitablement le suivi des membres, et si ce n’est pas le cas, alors cet amour n’est que prétention, mensonge et fausseté.

[1] Sahîh Ibn Mâjah, n°3359 authentifié par Chaykh Al-Albânî
[2] Sahîh Al-Jâmi’, n°689 jugé bon par Chaykh Al-Albânî
[3] Mousnad Imam Ahmad n°67779, authentifié par Ahmad Châkir (et Mouslim rapporte un hadîth similaire dans son Sahîh n°2657)
[4] Bien sûr, celles qui sont blâmables et illicites (Note du Traducteur)
[5] Sahîh Al-Boukhârî n°31, Sahîh Mouslim n°2888
[6] « J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’être adorée qu’Allah Seul et que Mouhammad est Son messager. » (Note du traducteur)

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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