Conseil à celui qui sème la discorde entre les savants et les étudiants

Quel est votre conseil pour celui qui sème la discorde entre les savants voulant les diviser et qui délaisse l’apprentissage de la science ?

Cette question provient d’un pays arabe.

Nous disons que ce genre d’agissements ressemble à ceux des hypocrites. Celui qui monte les étudiants en science entre eux, les divise et fait naître entre eux de l’animosité, cela ressemble aux agissements des hypocrites. Ce sont eux qui agissent de la sorte, mais le croyant véridique ne fait pas de telles choses. Le croyant véridique cherche à faire naître l’affection et l’amitié entre les musulmans.

Mais celui dont la seule préoccupation est untel et untel, les on-dit, cataloguer les gens et juger untel… un tel individu est loin d’obtenir la réussite, c’est même un manque de réussite.

D’ailleurs, tu ne trouves dans sa science aucune bénédiction ; la bénédiction de sa science lui est arrachée. Tu trouves aussi de la dureté dans son cœur ; tu le vois privé de la saveur de l’adoration et de la réussite.

Le musulman doit aimer pour ses frères musulmans ce qu’il aime pour lui-même ; tout comme il déteste pour eux ce qu’il déteste pour lui-même. Il doit se comporter avec eux avec des comportements de croyant, en particulier avec les étudiants en science et les prêcheurs. Il doit avoir une bonne opinion d’eux et s’écarter de tout ce qui peut faire naître de la haine et de l’animosité entre les musulmans.

Ce genre d’agissement n’est pas le comportement des croyants. Celui qui commet cela ressemble aux hypocrites dans leurs comportements.

Nous demandons à Allah de nous en préserver. Ce sont eux qui cherchent à corrompre les musulmans, à faire naître la haine et l’animosité entre eux.

Celui qui fait cela doit craindre Allah et se repentir à Allah car cela ressemble aux agissements des hypocrites. Qu’il aime pour ses frères ce qu’il aime pour lui-même ! Qu’il prenne sous son aile ses frères croyants ! Et qu’il les traite avec des comportements de croyant !

Chaykh Sa’d Al-Khathlân

Traduit par le Cœur des Croyants

Leçons à tirer de la sourate de Yoûsouf à propos de la jalousie

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Yoûsouf عليه السلام a été éprouvé par la jalousie de ses frères à son égard, lorsqu’ils dirent :

{Quand ceux-ci dirent : « Yoûsouf (Joseph) et son frère sont plus aimés de notre père que nous, alors que nous sommes nombreux. Notre père est vraiment dans un tort évident} [S.12, v.8]

Ils les ont jalousés en raison de la préférence que leur portait leur père, et c’est pour cette raison que Ya’qoûb عليه السلام dit à Yoûsouf :

{Ô mon fils, ne raconte pas ta vision à tes frères car ils comploteraient contre toi, le Diable est certes, pour l’homme, un ennemi déclaré.} [S.12, v.5]

Ensuite, ils ont été injustes envers lui en envisageant de la tuer, en le jetant dans le puit et en le vendant comme esclave à des gens qui l’ont emmené vers une terre de mécréance, devenant ainsi la propriété d’un peuple mécréant.

Ensuite, Yoûsouf عليه السلام a été éprouvé – après avoir subi une injustice – par celle qui l’appelait à la fornication, s’offrant à lui et utilisant tous les moyens pour l’obtenir. Mais il s’en défendit fermement et choisit la prison plutôt que la fornication et le châtiment de ce monde plutôt que la colère d’Allah. Là encore, il subit une injustice, cette fois de celle qui l’avait aimé par passion et mauvais dessein. Cette femme amoureuse l’a donc aimé en raison d’une passion à son égard, cette passion ne pouvant être soignée qu’à condition qu’il accepte ses avances.

Ses frères l’ont détesté au point de le jeter dans le puit et d’en faire un esclave sans qu’il l’ait choisi. Ils l’ont arraché à la liberté pour lui passer les chaînes de la servitude illégale sans qu’il puisse choisir. Et (cette femme) l’a contraint à choisir d’être emprisonné et écroué, mais volontairement cette fois-ci. Cette seconde épreuve était donc plus importante car la patience y résultait d’un choix et était accompagnée de crainte d’Allah, alors (qu’avec ses frères) il dut supporter leur injustice avec patience, car celle-ci fait partie des malheurs qui, si l’on ne les supporte pas noblement dès lors qu’ils se produisent, font ressembler l’être humain à une bête de somme qui n’a d’autre choix que d’endurer ce qu’on lui fait subir. La patience dont a fait preuve Yoûsouf dans le seconde épreuve est donc meilleure que la première, c’est pour cela que Yoûsouf a dit :

{Pour celui qui craint [son Seigneur] et patiente, Allah ne fait pas perdre la récompense des bienfaisants.} [S.12, v.90]

De même pour tout croyant qui est persécuté pour sa foi et auquel on demande de renier sa foi, de désobéir ou de transgresser – et, s’il ne le fait pas, est châtié et persécuté – et qui choisit la persécution plutôt que de laisser se religion, en étant jeté en prison ou chassé de son pays, comme cela est arrivé aux Mouhâjirîn qui ont préféré laisser leur pays plutôt que leur religion et qui ont été persécutés pour cela.

Source : « Les maladies du cœur » du chaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah, éditions Tawbah, p.63 – 64.

Un cœur renversant le cours de le bataille

Il se peut qu’un cœur pénètre le champ de bataille retournant ainsi l’écrasante défaite en une victoire éclatante. Surtout si ce cœur est du même genre que celui d’Aboû Talhah رضي الله عنه dont le Prophète صلى الله عليه وسلم attesta : « Le rugissement d’Aboû Talhah au sein de l’armée est meilleur que 1000 hommes. »[1] Seul son rugissement vaut 1000 hommes… alors qu’en serait-il avec son épée ?! N’a-t-il pas atteint cela uniquement par le biais de son cœur et de ce qu’il recèle ? N’est-ce pas le fruit de sa bravoure, son intrépidité, sa fermeté face à l’ennemi et sa foi qui sont tous des œuvres du cœur ?

Qu’Allah lui fasse miséricorde, c’est comme si son acte avait expliqué la parole d’Ibn Al-Jawzî : « L’homme brave vêtit son cœur par-dessus son armure, alors que le peureux le vêtit sous son armure. » Il entra par cela dans le groupe que le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم désigna par sa parole : « La meilleure compagnie est de 4 individus ; le meilleur escadron est de 400 soldats ; la meilleure armée est de 4000 soldats ; et jamais 12000 hommes ne seront vaincus à cause de leur petit nombre. »   

Quant à la dernière partie du hadîth « et jamais 12000 hommes ne seront vaincus à cause de leur petit nombre », elle indique que la défaite d’une telle armée n’est pas dû à leur faible nombre, mais à cause des cœurs de leurs soldats. Avez-vous compris maintenant ce qui a causé l’avilissement de la communauté, sa faiblesse, le déclin de sa détermination et son retard sur toutes les autres nations ?

Et inversement, un cœur peut également transformer la victoire de la communauté en une profonde défaite. Car une seule maladie, comme la faiblesse [de la foi], est suffisante pour qu’une poignée de juifs ne dépassant pas, en million, les doigts des deux mains, domine une communauté qui a pourtant atteint plus d’un milliard et demi de musulmans.

En réalité, nos cœurs sont nos armes véritables et décisives dans notre combat contre l’ennemi. C’est la raison pour laquelle les cœurs ont été et resteront toujours la cible principale des flèches empoisonnées de l’ennemi. Et ce, pour y disséminer le poison et propager le mal, et qu’ils demeurent éternellement jetés dans les passions et les souhaits, laissant ainsi le portail de la communauté grande ouverte aux assauts ennemis après que le drapeau blanc de la reddition ait été hissé. Et la parole de notre Messager صلى الله عليه وسلم vient renforcer cela : « La rectitude des premières générations de l’Islam était dans l’ascétisme et la certitude, quant aux derniers, ils périront à cause de l’avarice et du faux-espoir. » Et, comme tu le constates, ce ne sont pas des œuvres émanant des membres mais bien du cœur. Connais donc la valeur de ton cœur, donne-lui le droit qu’il mérite et soucis toi de lui Ô toi qui est insouciant de la plus précieuse chose que tu possèdes ! La victoire de la communauté provient d’un cœur et sa défaite d’un autre, dans lequel des deux se trouve le tien ?

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

[1] Rapporté par le compagnon Anas Ibn Mâlik, rendu authentique par chaykh Al-Albânî dans « Sahîh Al-Jâmi' »

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Il est l’endroit qu’Allah regarde

Il y a parmi les cœurs celui qui est à l’image d’une tombe dont l’apparence est ornée et fleurie alors que son intérieur est en décomposition et mort. Ou encore à l’exemple d’une demeure obscure avec, sur son toit, une lampe éclairante, tandis que son intérieur est ténèbres.
D’ailleurs le Prophète ﷺ a dit : « Certes, Allah ne regarde pas vos apparences ni vos biens, mais en revanche Il regarde vos œuvres et vos cœurs. »[1]

Assurément, voici l’éminente place qu’occupe la vie du cœur et ce, même si les ventres sont vides (pris par la faim) et que les vêtements sont usés.
Et le hadîth a mis en évidence le fait que le cœur est l’endroit que le Seigneur regarde.
Ainsi, il n’y a aucun bénéfice à ce que l’apparence soit bonne avec un intérieur corrompu.

Qu’il est bien étrange celui dont sa préoccupation [première] est son apparence et son attrait extérieur ! Tu le vois laver ses vêtements, se parfumer, nettoyer son corps et l’assainir, s’embellir avec tout ce qu’il lui est possible et ce, afin que personne ne puisse voir un quelconque défaut ; alors qu’il ne se préoccupe pas de ce que contient son cœur qui est pourtant l’endroit qu’observe Le Créateur, ni de sa purification et de son ornement afin que son Seigneur ne voie aucune souillure en lui, ni aucun mal, et qu’aucune créature ne prenne Sa place.

Et il y a une autre signification du hadîth qu’Ibn Al-Jazarî رحمه الله  a évoqué : « Le regard, ici, est une préférence, une miséricorde et une clémence. Car le regard est, en réalité, une preuve d’amour, alors que le détourner indique l’aversion et la répulsion. »

Médite ce qui va suivre et saisis l’importance du cœur :

Un acte accompli peut être, à première vue, une désobéissance alors que celui qui l’a commise est récompensé, comme le fait de prononcer une parole de mécréance sous la contrainte alors que son cœur est serein sur la foi ou de boire une boisson enivrante à son insu.
En revanche, il se peut que l’apparence d’un acte soit la bienfaisance cependant son auteur est dans le Feu, tel l’individu qui s’est fait tué sur le champ de bataille afin que les gens parlent de sa bravoure ; ou celui qui dépense ses richesses dans le bien pour que les gens fassent des éloges sur sa bonté, ou encore celui qui lit le Coran afin d’attirer les regards…

Par conséquent, le cœur, dans toutes ces situations, est soit dans le box des accusés, soit inscrit dans le conseil d’honneur.

Pêcheur et innocent !!

Observe la parole du Prophète ﷺ : « Si un péché (ou un mal) a été commis sur Terre, quiconque y aura assisté et l’aura réprouvé sera comme celui qui n’y avait pas assisté ; quant à celui qui n’y aura pas assisté mais qui aura agréé celle-ci, alors il sera comme s’il y avait assisté [et ne l’a pas réprouvé]. »[2]

Gloire et pureté à Allah ! Un homme absent de la scène du crime et pourtant, il est le premier des accusés, et son nom est inscrit parmi les pêcheurs.
Et un autre qui a assisté personnellement au crime, l’a vu de ses propres yeux, mais, malgré cela, le verdict prononcé à son encontre est l’innocence !
Et la cause de tout ceci est exclusivement le cœur qui a été sauvé en réprouvant [le mal] ou bien a péché en l’agréant.

Il y a dans ce hadîth une bonne annonce et un avertissement :

  • Une bonne annonce pour celui qui a été contraint à être présent en un lieu où Allah est désobéi et qui ne peut réprouver cette désobéissance ni par sa main, ni par sa langue, et n’est même pas dans la capacité de quitter cet endroit ; par conséquent il convient au cœur d’accomplir ce qui lui est obligatoire en s’opposant au blâmable.
  • Et un avertissement pour l’individu dont Allah voulut le bien mais qui ne choisit que le mal ; celui qu’Il voulut préserver des choses blâmables mais qui refusa (cette préservation) pour s’y adonner pleinement ; et celui dont Allah épargna la présence à l’endroit du péché mais qui s’y déplaça avec son cœur et son âme ; c’est ainsi qu’il fut puni au même titre que celui qui l’a commis.

Ainsi est le cœur lorsqu’il fornique ! Oui, il fornique ; et en dépit de la dureté qu’a ce mot sur l’âme il est pourtant le terme employé par celui qu’Allah a décrit comme étant compatissant et miséricordieux envers les croyants ﷺ. Et parmi sa miséricorde et sa bienveillance pour sa communauté le fait qu’il nous ait clairement mis en garde contre cette fornication [du cœur] par sa parole : « Et la fornication du cœur est le faux espoir »[3].

Le Chaykh Ahmad ‘Abd Ar-Rahmân Al-Bannâ رحمه الله a dit : « ‘’La fornication du cœur est le faux espoir’’ signifie que le cœur désire l’accomplissement d’une chose que l’âme envie parmi les passions[4]. »

Le cœur a, tout comme les membres, des acquisitions [bonnes ou mauvaises] et des œuvres. Et Allah سبحانه وتعالى a annoncé qu’Il jugera sur ce qu’aura acquis le cœur par la récompense et le châtiment, Il dit : {Allah vous tient rigueur pour ce que vos cœurs ont voulu.} [Sourate Al-Baqarah, v.225]

Le hadîth suivant témoigne également de l’action du cœur et du fait qu’Allah demandera des comptes au serviteur quant à celui-ci : « Si deux musulmans s’affrontent à l’épée, puis que l’un des deux tue l’autre, alors le tueur et le tué sont dans le Feu [de l’Enfer]. Quelqu’un dit : Ô Messager d’Allah ! Pour le tueur on comprend, mais pourquoi également le tué ? Il répondit : Car il désirait ardemment la mort de son adversaire. »[5]

Par conséquent ce musulman, [le tué], entre dans le Feu en raison d’une œuvre émanant de son cœur ; il ne périt que par celle-ci.

L’apparence et le caché :

Oui, l’aspect du cœur est la base ; ainsi, si l’apparence extérieure [du corps] est conforme avec l’intérieur alors ce qui est dans le cœur est véridique. Mais si cet extérieur le contredit, cela prouve que ce qu’il y a en lui est mensonger.

Egalement, la validité de l’apparence et de son acceptation auprès d’Allah dépend du cœur. Les gens quant à eux ne sont chargés que d’accepter l’apparence [d’autrui] et de juger sur celle-ci, c’est Allah qui se charge de ce qui est caché [en eux].
Et c’est ce qui est voulu ici par les deux attestations[6], c’est-à-dire le fait qu’elles soient un message concret pour l’humanité, perçu par les sens et faisant embrasser l’Islam celui qui les prononce.
Tandis qu’Allah est le Seul parfaitement informé de ce qui est imperceptible et contenu dans le cœur. De plus, les hypocrites ont eux-mêmes prononcé ces deux attestations, ainsi, leur sang est devenu prohibé ici-bas ; par contre leur demeure finale est le plus bas niveau de l’Enfer pour ce que recelaient leurs cœurs.

Et enfin, observez le lien existant entre l’apparence et le caché dans le parole du Très-Haut : {Dis : « Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi. »} [Sourate Âli ‘Imrân, v.31]. Par conséquent, l’amour d’Allah dans le cœur entraîne inévitablement le suivi des membres, et si ce n’est pas le cas, alors cet amour n’est que prétention, mensonge et fausseté.

[1] Sahîh Ibn Mâjah, n°3359 authentifié par Chaykh Al-Albânî
[2] Sahîh Al-Jâmi’, n°689 jugé bon par Chaykh Al-Albânî
[3] Mousnad Imam Ahmad n°67779, authentifié par Ahmad Châkir (et Mouslim rapporte un hadîth similaire dans son Sahîh n°2657)
[4] Bien sûr, celles qui sont blâmables et illicites (Note du Traducteur)
[5] Sahîh Al-Boukhârî n°31, Sahîh Mouslim n°2888
[6] « J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’être adorée qu’Allah Seul et que Mouhammad est Son messager. » (Note du traducteur)

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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Sa purification est la condition d’entrée [au Paradis]

La troisième chose démontrant l’importance du cœur est que l’entrée au Paradis est conditionnée par sa purification.

C’est pour cela qu’Allah blâma ceux qui ont des cœurs mauvais : {Voilà ceux dont Allah n’a pas voulu purifier les cœurs. Ils seront couverts d’ignominie ici-bas, et dans l’au-delà un châtiment immense leur est réservé.} [Al-Mâidah, v.41]

Et ce verset est une preuve irréfutable que celui qui ne purifie pas son cœur subira inévitablement une ignominie ici-bas et un énorme châtiment dans l’au-delà.

Voilà pourquoi Allah سبحانه وتعالى a interdit le Paradis à celui qui a en son cœur le poids d’un atome de mal. Le Prophète ﷺ a dit : « N’entre pas le Paradis celui qui a en son cœur le poids d’un atome d’orgueil. »[1]

Personne n’y entrera jusqu’à ce que son cœur devienne entièrement bon et propre, et ce, car le Paradis est la demeure des bons, et c’est ainsi qu’il leur sera dit alors qu’ils se trouveront devant la porte du Paradis : {« Puisque vous avez été bons [sur terre], entrez au Paradis où vous demeurerez éternellement !».} [Az-Zoumar, v.73]

Il leur sera fait, à eux seuls, la bonne annonce par les Anges : {Ceux dont les Anges prennent l’âme alors qu’ils sont bons (exempts de tout polythéisme) et auxquels ils disent : « Que le salut soit sur vous ! Entrez au Paradis en récompense de ce que vous faisiez ».} [An-Nahl, v.32]

Ibn Al-Qayyim رحمه الله  a dit : « Le mauvais n’entrera pas le Paradis, ni celui possédant un brin de mal.
Ainsi, quiconque se sera purifié ici-bas et aura rencontré Allah absout et sain de toute impureté y entrera sans aucune gêne.
Quant à celui qui, ici-bas, ne se sera pas purifié, si son impureté était majeure tel le mécréant, alors il n’y entrera nullement ; mais si son impureté a été acquise, [tels les péchés du cœur et des membres que commet le musulman,] il y entrera qu’après avoir été nettoyé de celle-ci dans le feu de l’Enfer. Quant à certains croyants, lorsqu’ils auront traversé le pont As-Sirât, ils seront arrêtés sur le pont Qantarah situé entre le Paradis et l’Enfer où ils se feront corriger et débarrasser de ce qu’il leur reste d’impuretés qui les empêchent d’accéder au Paradis. A ceux-là, il ne leur a pas été prescrit d’entrer en Enfer, mais une fois qu’ils auront été lavés et nettoyés de ces souillures restantes, alors l’entrée au Paradis leur sera accordée. »

Et c’est dans ce but qu’est venu l’ordre clair adressé au Prophète ﷺ {Purifie tes vêtements [de toute souillure].} [Al-Mouddaththir, v.4]

Ibn Al Qayyim a dit : « La majorité des exégètes parmi les Pieux Prédécesseurs (As-salafs) et ceux qui les ont suivis sont d’avis que le sens voulu par « vêtements » désigne ici, le cœur ; et que la signification de la purification correspond à la réforme des actes et des nobles comportements et caractères. »

La plus grande impureté :

Allah le Très Haut a dit : {Les polythéistes ne sont que souillure.} [At-Tawbah, v.28]

Il سبحانه وتعالى utilisa une forme nominale « najas – نَجَسٌ » (souillure) afin d’hyperboliser. C’est comme s’ils étaient le cœur de la souillure, car les souillures internes (cachées) doivent être évitées en premier lieu ; et y a-t-il plus impure que le polythéisme ?!

Donc, les impuretés du cœur, outre le fait qu’elles soient des turpitudes ici-bas, sont destructrices dans l’au-delà.

Mais il y a une autre signification à cela : celle que la purification et l’impureté ne soient pas restreintes uniquement à l’apparence ; car le polythéiste peut porter de beaux vêtements, ou être propre, alors que son cœur est souillé.

Et c’est ce qu’ont adopté les quatre grandes écoles juridiques en disant que le mécréant n’est pas une souillure en lui-même car Allah nous a rendu licite leurs nourritures[2], et cela nous a été rapporté par les faits et les dires du Prophète ﷺ. En effet, il mangea et bu dans leurs récipients, fit ses ablutions dans ceux-ci et il fit même entrer des mécréants dans sa mosquée.

Nous pouvons également ajouter que les souillures dites « abstraites » ou incorporelles, ne sont pas toutes du même niveau, elles diffèrent. Et elles n’ont pas comme seuls endroits les cœurs des mécréants, bien au contraire, elles peuvent aussi se loger dans les cœurs des musulmans. Ainsi, la colère, l’orgueil, la jalousie, et les autres types de maladies du cœur sont des souillures.

Et si le Prophète ﷺ a certes dit que « Les Anges n’entre pas une maison où se trouve un chien ou une image »[3] et bien Aboû Hâmid Al-Ghazâlî رحمه الله a médité ce hadîth d’un angle qui peut paraître au premier abord loin de son apparence, mais qui, en réalité, indique une signification très correcte, il dit :

« Le cœur est [semblable à] une maison qui est la demeure des Anges, l’endroit où ils laissent leurs traces et s’y établissent, tandis que les mauvaises caractéristiques telles que la colère, la passion, la haine, la jalousie, l’orgueil, la vanité et toutes leurs semblables ne sont que des chiens qui aboient. Comment les Anges peuvent-ils y entrer alors que la maison est remplie de chiens ?!

Quant à la lumière de la science, Allah le Très Haut ne l’envoie dans le cœur que par l’intermédiaire des Anges : {Quand Allah s’adresse à un homme, Il ne le fait que par révélation, ou derrière un voile, ou par l’envoi d’un [ange] messager qui lui révèle, par Sa permission, ce qu’Allah veut.} [Sourate Ach-Choûrâ, v.51]

De cette façon, il n’y a pas de science clémente et bénéfique qui est envoyée au cœur sans que les Anges, à qui a été confiée cette tâche, s’en chargent. Et ce sont des êtres sains, purifiés et innocents de toutes caractéristiques détestables ; ainsi, ils ne constatent que le bon, et, avec ce qu’ils possèdent parmi les trésors de la miséricorde d’Allah, ils n’habitent que ce qui est bon et pur. »

[1] Sahîh Mouslim, N°91
[2] Sauf les animaux sacrifiés (Note du traducteur)
[3] Sahîh Al-Boukârî, n°4002

Source originale : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction : Le Cœur des Croyants)

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Conférence : « La réforme des Cœurs » (Vidéo) – Chaykh Aboû Islâm Sâlih Tâhâ

Conférence en deux parties donnée par le Chaykh Aboû Islâm Sâlih Tâhâ رحمه الله sur la réforme des cœurs.