Un cœur renversant le cours de le bataille

Il se peut qu’un cœur pénètre le champ de bataille retournant ainsi l’écrasante défaite en une victoire éclatante. Surtout si ce cœur est du même genre que celui d’Aboû Talhah رضي الله عنه dont le Prophète صلى الله عليه وسلم attesta : « Le rugissement d’Aboû Talhah au sein de l’armée est meilleur que 1000 hommes. »[1] Seul son rugissement vaut 1000 hommes… alors qu’en serait-il avec son épée ?! N’a-t-il pas atteint cela uniquement par le biais de son cœur et de ce qu’il recèle ? N’est-ce pas le fruit de sa bravoure, son intrépidité, sa fermeté face à l’ennemi et sa foi qui sont tous des œuvres du cœur ?

Qu’Allah lui fasse miséricorde, c’est comme si son acte avait expliqué la parole d’Ibn Al-Jawzî : « L’homme brave vêtit son cœur par-dessus son armure, alors que le peureux le vêtit sous son armure. » Il entra par cela dans le groupe que le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم désigna par sa parole : « La meilleure compagnie est de 4 individus ; le meilleur escadron est de 400 soldats ; la meilleure armée est de 4000 soldats ; et jamais 12000 hommes ne seront vaincus à cause de leur petit nombre. »   

Quant à la dernière partie du hadîth « et jamais 12000 hommes ne seront vaincus à cause de leur petit nombre », elle indique que la défaite d’une telle armée n’est pas dû à leur faible nombre, mais à cause des cœurs de leurs soldats. Avez-vous compris maintenant ce qui a causé l’avilissement de la communauté, sa faiblesse, le déclin de sa détermination et son retard sur toutes les autres nations ?

Et inversement, un cœur peut également transformer la victoire de la communauté en une profonde défaite. Car une seule maladie, comme la faiblesse [de la foi], est suffisante pour qu’une poignée de juifs ne dépassant pas, en million, les doigts des deux mains, domine une communauté qui a pourtant atteint plus d’un milliard et demi de musulmans.

En réalité, nos cœurs sont nos armes véritables et décisives dans notre combat contre l’ennemi. C’est la raison pour laquelle les cœurs ont été et resteront toujours la cible principale des flèches empoisonnées de l’ennemi. Et ce, pour y disséminer le poison et propager le mal, et qu’ils demeurent éternellement jetés dans les passions et les souhaits, laissant ainsi le portail de la communauté grande ouverte aux assauts ennemis après que le drapeau blanc de la reddition ait été hissé. Et la parole de notre Messager صلى الله عليه وسلم vient renforcer cela : « La rectitude des premières générations de l’Islam était dans l’ascétisme et la certitude, quant aux derniers, ils périront à cause de l’avarice et du faux-espoir. » Et, comme tu le constates, ce ne sont pas des œuvres émanant des membres mais bien du cœur. Connais donc la valeur de ton cœur, donne-lui le droit qu’il mérite et soucis toi de lui Ô toi qui est insouciant de la plus précieuse chose que tu possèdes ! La victoire de la communauté provient d’un cœur et sa défaite d’un autre, dans lequel des deux se trouve le tien ?

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

[1] Rapporté par le compagnon Anas Ibn Mâlik, rendu authentique par chaykh Al-Albânî dans « Sahîh Al-Jâmi' »

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Allah est Le Seul a détenir les remèdes du coeur

Allah le Très Haut a dit  : (Que celui qui pense qu’Allah ne secourra pas [Son Messager] ici-bas, ni dans l’au-delà, attache une corde à son plafond et se pende, puis qu’il la coupe et voie si son acte apaisera sa rage !) [Sourate Al-Hajj, v. 15] 

Ce verset décrit un groupe parmi les hypocrites dont les cœurs se sont remplis de rage à l’encontre du Messager d’Allah ﷺ, de sa grandeur et sa victoire.
À ceux-là, Allah leur dit  : Assurément, Allah secoure Son Messager ici-bas et dans l’Au-delà. Ainsi, celui qui pense – parmi ses envieux et ses ennemis – qu’Allah ne le secourra point, et qui est irrité contre lui du fait qu’il triomphe par la promesse qu’Allah lui a faite, alors qu’il examine profondément ses capacités et déploie tous ses efforts pour qu’il retire de son cœur la rage qu’il renferme. Même si cette rage le pousse à l’extrême, au point qu’il attache une corde au toit de sa maison pour se pendre, s’il commettait cela, qu’il regarde donc s’il guérit de la colère que recèle sa poitrine …
Par Allah non, il ne guérira pas ! Cette rage ne le quittera point, et sa maladie perdurera tant qu’Allah le voudra.

Par conséquent, Allah est Le Seul à être Le Guérisseur des poitrines, Celui qui enlève le mal des cœurs.

Et cela veut dire que  :

  • Si tu ressens de l’affliction, de la tristesse, du désespoir et de l’amertume, détiens-tu toute la puissance planétaire pour changer cet état-là ne serait-ce du poids d’un atome  ?!
  • Si la vie d’ici-bas toute entière t’était offerte et mise à tes pieds, mais que ton cœur est rempli de chagrin et d’anxiété, vas-tu pouvoir te délecter d’une quelconque chose de ta vie mondaine ?!
  • Si le cœur se noie dans le doute, les ambiguïtés, la déviance et l’incertitude, une personne ici-bas est-elle en mesure d’arracher cette maladie de ta poitrine alors que ton Seigneur ne l’a pas décrété  ?!
  • Lorsque tu vois qu’un bienfait mondain est accordé à un autre que toi, sans qu’il ne te touche, et que tu te mettes alors à l’observer jalousement, en l’enviant, que tu laisses ta langue s’adonner à des propos haineux à son égard et que ton cœur se remplit de rancœur envers lui ; qui peut te purifier de ce dont tu es atteint si ce n’est Allah  ?!
  • Si ton cœur aime une passion, s’en imbibe et penche vers un péché en étant épris de celui-ci, qui d’autre que ton Seigneur peut redresser ton cœur chaviré et faire revivre ta saine nature  ?!
  • Si ton cœur répugne un acte d’obéissance et lui devient pénible, et qu’il se lasse de l’accomplir au point qu’il soit proche de le délaisser  ; qui donc peut te faire aimer cet acte et te rapprocher de lui si ce n’est Celui qui nous a fait aimer la foi et l’a embellie dans nos cœurs  ?!

C’est ce que comprit Moutarrif Ibn ‘Abd-Allah رحمه الله lorsqu’il cessa de regarder ses œuvres et reconnu l’ampleur de son impuissance et sa faiblesse, et qu’il retourna la grâce toute entière à Allah Seul en disant  : « Si mon cœur était retiré puis déposé dans ma main gauche, et que l’on vienne avec des bonnes actions que l’on dépose dans celle de la droite, puis que je les rapproche l’une de l’autre, je ne pourrai rien entrer dans mon cœur jusqu’à ce que ce soit Allah le Majestueux qui le décrète. »  

A tous les malades  : 

L’homme, s’il le désire, peut bouger sa jambe, baisser son bras et le remonter, mais peut-il en faire autant avec son cœur  ?! Oh que non par Allah  !! Comment peux-tu interagir avec un cœur sans posséder une quelconque autorité sur lui  ?! Que personne n’a d’emprise sur lui excepté Allah ?! Et dont tu ignores tout de ses secrets, son essence et que personne ne les connait si ce n’est Allah  ?! Que tous ceux qui souhaitent guérirent leur cœur sans demander l’assistance de leur Seigneur sachent que leur maladie n’ira qu’en s’aggravant.

  • Sache et dis à tous ceux qui demandent la guérison à autre qu’Allah  : Ô combien votre perte est immense  ! 
  • Sache et dis à tous ceux qui se sont postés devant toutes les portes sauf celle d’Allah  : Ô combien sera long votre avilissement ! 
  • Sache et dis à tous ceux qui placent leurs espoirs en autre que Sa grâce  : Ô combien vos espérances sont vaines  ! 
  • Sache et dis à tous ceux qui œuvrent pour autre que Lui  : Ô combien votre cheminement est égarement  ! 

Qui peut s’interposer entre toi et le remède, et t’empêcher d’accomplir des actes d’obéissance  ?! Qui est Celui qui change la sécurité en peur et la lâcheté en bravoure ?! Et qui est Celui qui rend l’aversion amour et l’amour aversion  ?!

Mon frère, ton remède est auprès de Lui, ne le cherche donc pas chez quelqu’un d’autre. Et ta guérison est entre Ses Mains, ne fatigue donc pas les médecins avec toi.

Il n’est rien qu’Allah ne possède parmi Ses Trésors, et pourtant, te voilà trompé à mendier à la porte de ceux qui ne détiennent absolument rien  !!

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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« Les gens se font frapper et moi non? » Umar Ibn Al Khattâb

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‘Umar رضي الله عنه rapporte :

« Les gens se cachaient et lorsque quelqu’un embrassait l’islam, les gens se jetaient sur lui, ils le frappaient et lui les frappait.

Je suis allé trouver mon oncle maternelle et l’ai informé de ma conversion, il rentra alors chez lui et ferma sa porte. Je suis ensuite allé trouver un notable de Quraysh pour l’en informer, et il rentra chez lui. Je me dis « Ceci n’est rien, les gens se font frapper, et moi personne ne me frappe? »

Un homme me dit : « Veux-tu informer les gens de ta conversion à l’islam? -Oui.- Alors, lorsque les gens seront assis dans l’enceinte de la Ka’abah, va voir untel et dis lui : j’ai embrassé l’islam, et cela ne sera plus longtemps un secret. » J’y suis allé et lui ai dit : « Sais-tu que j’ai embrassé l’islam! » Il cria alors aussi fort qu’il le pouvait : « Ibn Al Khattâb a embrassé l’islam! » Les gens ne cessèrent alors de me frapper, et moi de les frapper, jusqu’à ce que mon oncle dise : « Ô Gens ! J’accorde ma protection à mon neveu que personne ne le touche ! »

Ils me laissèrent, mais partout je voyais des musulmans se faire frapper, et je me suis dit : « Les gens se font frapper et moi non? » Lorsque les gens se sont assis dans l’enceinte, je suis allé voir mon oncle et lui ai dit « Tu écoutes? -Que veux-tu que j’écoute? -Je ne veux pas de ta protection. –Ne fais pas cela. -Je refuse. -Qu’il en soit comme tu veux. » Et je n’ai cessé d’être frappé et de frapper, jusqu’à ce qu’Allah accorde la victoire à l’islam. «  [Al-Hilyah 1/64]

Source : « Ainsi étaients Nos Pieux Prédécesseurs », Editions Tawbah

Nos Pieux prédécesseurs et le Noble Coran

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  • Ahmad Ibn Tha’labah rapporte : « J’ai entendu Salim Al-Khawwâs dire : Je récitais le Coran et n’y trouvais pas de suavité. J’ai donc dit à mon âme : « Récite-le comme si tu l’entendais du Messager d’Allah صلى الله عليه و سلم. » La suavité survint alors un peu. Je dis ensuite à mon âme : « Récite-le comme si tu l’entendais de Jibrîl عليه السلام lorsqu’il en informait le Prophète صلى الله عليه و سلم. » La suavité augmenta, puis je lui dis : « Récite-le comme si tu l’entendais d’Allah au moment où Il l’a prononcé », et la suavité de la récitation dépassa tout. » (As-Siyar 8/180)
  • Husayn Al-‘Unquzî rapporte : « Lorsque la mort vint à Ibn Idrîs, sa fille pleura, et il lui dit : Ô ma fille, pleure pas car, dans cette maison, j’ai récité intégralement le Coran quatre mille fois. » (As-Siyar 9/44)
  • ‘Abd Allah Ibn ‘Umar a dit : « On doit reconnaître l’adepte du Coran en sa nuit alors que les gens dorment, en sa journée alors que les gens se montrent insouciants, en sa tristesse alors que les gens se réjouissent, en ses pleurs alors que les gens rient, en son silence alors que les gens palabrent, et en son recueillement alors que les gens se pavanent. L’adepte du Coran doit pleurer, s’attrister, se montrer bienveillant, sage, et taciturne ;  et Il ne doit pas être rude, insouciant, criard et dur. » (Sifah As-Safwah 1/188)
  • Abû Al-‘Âliyah a dit : « Apprenez le Coran en ne dépassant pas cinq versets à la fois, car cela est meilleur pour la mémorisation, et Jibrîl descendait avec le Coran par lot de cinq verset. » (As-Siyar 4/211)
  • A-Hasan a dit : « Ceux qui récitent le Coran sont de trois catégories. Le premier est un homme qui en a fait une marchandise qu’il déplace d’une ville à une autre, cherchant ainsi ce qui est auprès des gens. Le deuxième est un homme qui a récité le Coran, mémorisé ses lettres, mais transgressé ses limites, l’utilisant pour s’introduire auprès des gouverneurs et se montrer arrogant face aux gens de sa contrée. On trouve la majeure partie de ce type d’hommes parmi les mémorisateurs du Coran ; puisse Allah ne pas multiplier leur nombre. Le troisième est un homme qui a récité le Coran et pleuré de ce qu’il connaît du remède du Coran, et qui l’applique sur le mal de son coeur. Ainsi, il veille pour Allah, ses yeux versent des larmes, la tristesse est sa compagne, il se pare du recueillement, et il persévère longuement dans son oratoire. C’est par lui qu’Allah fait descendre la pluie, survenir la victoire, et disparaître les calamités. Par Allah, ceux qui font partie de cette catégorie de mémorisateurs du Coran sont plus rares que le souffre rouge! » (Mawû’ah ibn Abî-d-Dunyâ 3/290)
  • Makhûl a dit : « Récite ce que le Coran t’interdit, et s’il ne t’interdit rien, alors tu ne le lis pas réellement. » (Al-Hilyah 2/180)
  • Yûnus Ibn Jubayr rapporte : « Nous avons accompagné Jundub Ibn ‘Abd Allah puis lui avons dit : « Adresse-nous une recommandation. » Il dit : « Je vous enjoins à la crainte d’Allah et au Coran, car il est la lumière de la nuit ténébreuse, et la guidée du jour. Mettez-le en pratique, quel que soient l’effort et l’indigence, et si une calamité survient donnez vos biens plutôt que vos personnes ; et si une calamité est plus grande encore, donnez vos biens et vos personnes plutôt que votre religion, car le dépouillé est celui qui est dépouillé de sa religion, et le spolié est celui qui est privé de sa religion. Il n’est aucune richesse après l’Enfer, et aucune indigence après le Paradis. L’enfer ne libère pas ses prisonniers et ne se passe pas de ses pauvres. » (Az-Zuhd li Ahmad 360)
  • Mujâhid rapporte : « Ibn ‘Umar accomplissait la prière lorsqu’il parvint à ce verset : «Vous ne parviendrez à la bonté que lorsque vous dépenserez de ce que vous aimez» il affranchit une servante qu’il voulait épouser, alors qu’il était encore dans la prière. » (Az-Zuhd li Ahmad 242)
  • Abû Hammâm rapporte : « J’ai demandé à ‘Îsâ Ibn Dâwud : Qu’est-ce que tu désires le plus en ce bas-monde? » Il pleura et dit : « J’aimerais que ma poitrine s’ouvre et que je puisse voir mon coeur et ce qu’y a produit le Coran. » Et lorsque ‘Îsâ récitait, il sanglotait au point que je dise : Son âme va sortir maintenant. » (Al-Mutamannîn 49)
  • Talq a dit : « L’homme qui a la plus belle voix lorsqu’il récite le Coran est celui qui, lorsqu’il récite, tu entends qu’il craint Allah سبحانه و تعالى. » (Az-Zuhd li Ahmad 217)
  • Ahmad Ibn Abî Al-Hawârî a dit : « Je récite parfois le Coran et vois un verset qui me fait perdre la raison. Je m’étonne de voir ceux qui mémorisent le Coran apprécier le sommeil et s’accommoder des préoccupations de ce bas-monde, alors qu’ils prononcent la Parole du Miséricordieux. S’ils comprenaient ce qu’ils récitent, en connaissaient le droit, s’en délectait et se plongeait dans la conversation, ils perdraient le sommeil de joie face à ce qu’on leur a accordé. » (Al-Hilyah 4/254)

Source : « Ainsi étaient nos Pieux prédécesseurs », éditions Tawbah.