C’est l’amour de ce bas monde qui peuple l’Enfer de damnés

2023-11-30 22.40.04

C’est l’amour de ce bas monde qui peuple l’Enfer de damnés, tandis que le renoncement à ce bas-monde remplit d’élus le Paradis. 

La vie est le vin du Diable, celui qui s’en enivre ne se réveille que dans le camp des morts, pris de remords entre les perdants. 

Dans cette vie, chaque humain n’est qu’un invité, son argent n’est qu’un prêt. Or, l’invité finira par partir et le prêt finira par être remboursé. 

L’amour de cette vie est le plus grand des péchés, car son amour implique son exaltation alors qu’elle est insignifiante auprès d’Allah qui l’a maudite. Aboû Hourayrah رضي الله عنه rapporte qu’il a entendu le Prophète صلى الله عليه وسلم dire : « Certes, ce bas-monde est maudit et tout ce qu’il contient est maudit sauf l’évocation d’Allah, de même qu’un savant ou un étudiant. » [At-Tirmidhî n°2322, Ibn Mâjah n°4112 ; authentifié par Al-Albânî]. 

Par ailleurs, l’amour de cette vie nuit à la vie dernière. En effet, la vie d’ici-bas et la vie dernière sont comme deux épouses d’un mari polygame : en faisant plaisir à l’une, tu contraries inévitablement l’autre. 

L’amour de ce bas monde s’interpose entre le serviteur et l’accomplissement de ce qui est utile pour l’au-delà. C’est pour cela que l’homme fait montre d’une grave inattention en se fatiguant dans l’acquisition de biens mondains et dans la construction de ce qui finira par tomber en ruines, tout en sachant que tout ceci est voué à l’extinction et à la disparition. Yoûnous ‘Abd Al-A’lâ a dit : « Ce bas monde est semblable à un homme qui s’endort et qui voit dans son sommeil des choses qu’il aime, et d’autres qu’il n’aime pas. Il continue ainsi dans son rêve jusqu’à ce qu’il en soit extirpé. » [‘Ouddatou As-Sâbirîn, p.190] Ce réveil n’est autre que la mort. 

Il incombe au serviteur de prendre garde à cette vie trompeuse et dupeuse, car sa joie est mêlée de tristesse, sa limpidité mêlée d’impureté. Quand bien même le Créateur n’aurait pas fourni à propos de cette vie d’inquiétantes indications, qu’ll appuya par des exemples parlants, elle se sera chargée de réveiller le dormeur et de secouer l’inattentif. Mais que dire alors qu’Allah nous a montré qu’elle ne vaut pas auprès de Lui l’aile d’un moustique ? L’insouciant croit-il que cette vie est éternelle ? 

Extrait tiré du livre : « L’insouciance », écrit par le noble chaykh Mouhammad Sâlih Al-Mounajjid حفظه الله وفرج عنه, p.62 à 64, Al-Hadith éditions

La véritable réussite

Toute personne douée de raison cherche à réussir et à obtenir le succès durant sa vie. Mais dans cette quête, nombreux sont ceux qui s’égarent.

Pour la plupart, la réussite se limite à devenir riche ou célèbre, à faire partir des notables de la société dans laquelle il vit. Certains pensent que le bonheur se limite à manger, boire et à assouvir ses pulsions. Pour d’autres encore, la réussite n’existe que dans le regard des autres, ils ne cherchent qu’à briller à leurs yeux et font tout pour plaire qu’à de simples créatures. Ces malheureux passent leur vie à courir derrière ces choses éphémères qu’ils devront pourtant abandonner tôt ou tard. Ils gâchent leur existence pour ramasser plus d’argent qu’ils n’en n’ont besoin, ou pour plaire à de simples mortels dont les éloges et l’amour sont inutiles et versatiles.

Bien sûr, la richesse n’est pas une chose blâmable en soit, plusieurs Prophètes عليهم السلام et Compagnons رضي الله عنهم étaient riches. Ce qui est blâmable, c’est de laisser le succès et la richesse de ce bas-monde nous éloigner de la véritable réussite dans l’Au-delà. Ce qui est blâmable, c’est de faire des plaisirs de la vie d’ici-bas le seul objectif de notre existence.

Le musulman doué de sagesse ne doit pas agir ainsi, il n’envie pas ce qui ne pensent qu’à ceux bas-monde et délaisse l’Au-delà.

Allah Le Très-haut nous raconte dans Son Livre que Qâroûn, qui était une personne riche du peuple de Moûssa, sortit un jour dans ses vêtements luxueux, ceux qui ne désirent que ce bas-monde s’écrièrent : {Ah, si seulement nous possédions les mêmes richesses que Qâroûn.} [S.28, v.79] Mais les croyants doués de science et de sagesse leur rétorquèrent : {Malheur à vous ! La demeure dernière promise par Allah à ceux qui ont la foi et font le bien est meilleure que toutes ces richesses.} [S.28, v.80] {Mais seuls peuvent prononcer de telles paroles, ceux qui renoncent patiemment à ce bas-monde.} [S.28, v.80]

Comment le croyant peut-il envier les richesses de ceux qui ne se préoccupent que de cette vie, alors qu’Allah Le Très Haut dit dans Son Livre : {Ne porte pas ton regard avec envie sur les jouissances éphémères que Nous avons accordé à certains d’entre-eux, éclat trompeur de ce bas-monde par lequel Nous les mettons à l’épreuve, car les faveurs de ton Seigneur sont bien meilleurs et plus durables.} [S.20, v.131]

Le croyant sait qu’une mort certaine l’attend. Il ne se laisse donc pas leurrer par l’apparat de ce bas-monde, et il sait que la véritable réussite c’est qu’Allah lui épargne l’Enfer et le fasse entrer au Paradis : {Chaque Être est appelé à mourir. Et c’est seulement le Jour de la Résurrection que chacun sera pleinement rétribué. Quiconque sera écarté du Feu et admis au Paradis aura réussi. Cette vie n’est que plaisirs éphémères et jouissance pour ceux qui se bercent d’illusions.} [S.3, v.185]

La véritable réussite n’est pas dans ce bas-monde, elle est dans l’Au-delà : {Le jour où tu verras la lumière des croyants et des croyantes courir devant eux et sur leur droite, il leur sera dit alors : « réjouissez-vous aujourd’hui de votre admission dans des jardins traversés de rivières où vous demeurerez pour l’éternité, voilà la réussite suprême.} [S.57, v.12]

La véritable réussite se trouve dans l’obéissance à Allah et Son Messager ﷺ, dans la crainte d’Allah et dans la piété, Allah Le Très Haut dit : {Ceux qui obéissent à Allah et Son Messager, qui redoutent Le Seigneur et Le Craignent, voilà ceux qui ont véritablement réussi.} [S.24, v.52]

La véritable réussite c’est qu’Allah nous accorde Sa Miséricorde : {Dis : « Je redoute, si je désobéis à mon Seigneur, de subir le châtiment d’un jour terrible. Quiconque ce jour-là en sera préservé le sera par la grâce d’Allah, remportant ainsi une réussite évidente.} [S.6, v.15-16]

La plus grande des réussites c’est qu’Allah soit satisfait de nous et nous agrée, Allah Le Très Haut dit : {Allah a promis aux croyants et aux croyantes, des jardins traversés de rivières où ils demeureront pour l’éternité, et des demeures agréables dans des jardins d’Eden, mais, le plus grand bonheur, sera d’être agréé par Allah. Voilà la réussite suprême} [S.9, v.72]

Alors soyons ambitieux, et ne nous contentons pas d’un succès temporaire et éphémère.

Œuvrons pour la véritable réussite.

Source : Salim Mchich est doctorant à l’université islamique de Médine et traducteur officiel des sermons de la mosquée du Prophète ﷺ  en français. (Retranscription par Le Coeur des Croyants)

Les catégories de péchés

Sache que l’homme possède de nombreux caractères et attributs, mais les sources des péchés sont au nombre de quatre :

La première concerne les caractères de seigneurie qui suscite l’orgueil, la fierté, l’amour des louanges et éloges, l’arrogance, la recherche de domination, et autre. Ce sont là des péchés destructeurs, mais certains les négligent et ne les considèrent pas comme des péchés.

La deuxième concerne les caractères sataniques qui donnent naissance à la jalousie, la transgression, la ruse, la tromperie, la machination, la fraude, l’hypocrisie, l’incitation à la corruption et autre.

La troisième concerne les caractères bestiaux qui donnent naissance à l’avidité, et à l’attachement à assouvir les désirs du ventre et du sexe qui entraînent la fornication, l’homosexualité, le vol et le fait de s’adonner aux vanités de ce bas-monde pour satisfaire les désirs.

La quatrième concerne les caractères de prédation qui donnent naissance à la colère, la haine, l’agression des gens par le meurtre, les coups, et l’accaparement de leurs biens.

Ces caractères évoluent dans la nature humaine. Ainsi c’est le caractère bestial qui domine en premier, puis il est suivi du caractère de prédation, et lorsque ces deux caractères sont réunis, ils utilisent la raison en ce qui concerne les caractères sataniques, comme la ruse, la tromperie, le stratagème, puis ce sont les caractères de seigneurie qui dominent.

Ce sont la les fondements et sources des péchés, puis, les péchés jaillissent de ces sources vers les membres : certains dans le cœur, comme la mécréance, l’innovation, l’hypocrisie et la dissimulation du mal ; d’autres dans l’ouïe, la langue, le ventre et le sexe, les mains et les pieds ; et d’autre encore dans tout le corps. Il n’est pas nécessaire de le détailler, tant cela est clair.

Ensuite les péchés se subdivisent entre ceux qui se rapportent aux droits des êtres humains et ce qui est entre le serviteur et son Seigneur. Ce qui se rapporte aux droits des serviteurs est plus grave, quant à ce qui est entre le serviteur et son Seigneur, le pardon y est plus espéré et escompté, sauf s’il s’agit de polythéisme, qu’Allah nous en préserve, car il n’est pas pardonné. […]

Autre division : sache que les péchés se divisent entre mineurs et majeurs. Il est de nombreuses divergences à ce sujet, et les hadiths diffèrent sur le nombre de péchés majeurs. Les hadiths authentiques les mentionnant sont au nombre de cinq :

Le premier est le hadith d’Aboû Hourayrah  رضي الله عنه qui rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :  «  Écartez vous des sept qui mènent à la perdition ! « . Ils ont dit: Quels sont ces choses ? Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit:  » L’association à Allah, la sorcellerie, tuer une âme qu’Allah a interdit sans droit, manger l’usure, manger l’argent de l’orphelin, fuir le jour de la bataille et accuser injustement de fornication les croyantes chastes et insouciantes « .
[Al Boukhârî (6857) et Mouslim (89)]

Le deuxième est le hadith de ‘Abd Allah Ibn Mas’oûd  رضي الله عنه qui dit : « Ô Messager d’Allah ! Qu’elle est le plus grand péché? -Que tu donnes un égal à Allah, alors que c’est Lui qui t’a créé. -Et ensuite? -Que tu tues ton enfant de crainte qu’il ne partage ta nourriture. -Et ensuite? -Que tu commettes l’adultère avec l’épouse de ton voisin. »[Al Boukhâri (4702) et Mouslim (86)]

Le troisième est le hadith de ‘Abd Allah Ibn ‘Amr رضي الله عنه qui rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم dit : « Les péchés majeurs sont l’association à Allah et le non-respect de la piété filiale. » [Al Boukhârî (6870)]

Le quatrième est la hadith est le hadith : « Voulez-vous que je vous indique le plus grand péché majeur? C’est le mensonge – ou il dit : le faux témoignage. » [Al Boukhârî (5977) et Mouslim (88)]

Le cinquième est le hadith d’Aboû Bakr رضي الله عنه qui rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم dit, lorsqu’on mentionna les péchés capitaux en sa présence : « L’association à Allah, et le non-respect de la piété filiale. -Puis, alors qu’il était accoudé, il se mit assis et dit : Et le faux témoignage.Et il ne cessa de la répéter, au point que nous nous disions : si seulement il s’était tu » [Al Boukhârî (2654) et Mouslim (87)]

Les savants ont tenu à ce sujet de nombreux avis, mais les hadiths mentionnant les péchés majeurs n’indiquent pas qu’ils soient mentionnés exhaustivement. Le Législateur a peut-être voulu cette indétermination, afin que les gens craignent les péchés. Les hadith permettent néanmoins de connaître les catégories de péchés majeurs, et les plus graves d’entre eux.

Quant aux plus minimes des péchés mineurs, il n’est aucun moyen de les connaître.

Les savants ont parlé du nombre de péchés majeurs, ainsi on rapporte que pour Ibn Mas’oûd رضي الله عنه ils étaient au nombre de quatre, et pour Ibn ‘Oumar رضي الله عنه au nombre de sept. Lorsqu’on rapportait à Ibn ‘Abbâs رضي الله عنه qu’Ibn ‘Oumar estimait qu’ils étaient au nombre de sept il disait : « ils sont plus proches de soixante-dix que de sept. » De même Aboû Sâlih rapporte d’Ibn ‘Abbâs : « Les péchés majeurs sont ceux qui exigent l’application d’une peine légale en ce bas-monde. » Pour Ibn Mas’oûd, les péchés majeurs figurent au début de la sourate An-Nissâ jusqu’à la Parole d’Allah :

 {Si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte, et Nous vous ferons entrer dans un endroit honorable (le Paradis).} [Sourate 4, v.31]

Sa’îd Ibn Joubayr رضي الله عنه et d’autres ont été d’avis que cela englobe tout péché pour la pratique duquel Allah a menacé de l’Enfer.

Aboû Tâlib Al-Makkî dit : « Les péchés majeurs sont au nombre de dix-sept, que j’ai retenus de ce qui a été rapporté :

  • Quatre concernent le cœur : le polythéisme, l’obstination dans le péché, le fait de désespérer de la miséricorde d’Allah, et l’assurance contre la ruse d’Allah. 
  • Quatre concernent la langue : le faux témoignage, l’accusation mensongère portée à l’encontre des femmes chastes, le faux serment délibéré, et la sorcellerie. 
  • Trois concernent le ventre : la consommation d’alcool, l’accaparement dans droit des biens de l’orphelin, et la consommation de l’usure. 
  • Deux concernent le sexe : l’adultère et l’homosexualité. 
  • Un concerne les pieds : la fuite au combat. 
  • Un concerne l’ensemble du corps : le non-respect de la piété filiale. »

Cela peut être augmenté ou diminué, car le fait de frapper et châtier l’orphelin est plus grave que la consommation de ses biens. Et Allah est plus savant.

Source : « L’Esprit de L’âme », éditions Tawbah

Le livre du pèlerinage, ses secrets, ses mérites, et ses règles de bienséance

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Il convient, pour celui qui veut accomplir le pèlerinage, de commencer par se repentir, réparer les injustices, rembourser les dettes, assurer les dépenses de tous ceux qui sont à sa charge jusqu’à son retour, et rendre les dépôts qui lui ont été confiés. Il doit emporter avec lui suffisamment d’argent licite pour son voyage aller et retour, sans avarice, d’une manière qui lui permette d’étendre ses provisions et d’être bienveillant envers les pauvres. Il doit également emporter avec lui de quoi s’entretenir physiquement, comme un siwâk, un peigne, un miroir, et une boîte à Khôl.

Qu’il fasse l’aumône avant son départ. S’il loue un chameau, qu’il montre au chamelier tout ce qu’il veut transporter, que cela soit minime ou important. Un homme dit à Ibn Al-Moubârak : « Peux-tu porter pour moi cette pièce de tissu à untel ? » Il lui répondit : « Pas avant que je ne demande la permission au chamelier. »

Il doit également rechercher un compagnon de voyage pieux, qui aime le bien et aide à le pratiquer, celui qui, s’il oublie lui rappellera, et s’il lui rappelle l’aidera, et si sa poitrine se sert le soutiendra. Que les compagnons de voyage désignent pour émir celui d’entre eux qui a le meilleur comportement et se montre le plus bienveillant envers ses compagnons. Il est nécessaire de désigner un émir car les opinions divergent et les choses ne vont pas d’elles-mêmes. L’émir doit être bienveillant envers ses compagnons, considérer ce qui est leur intérêt, et les protéger.

Le voyageur doit user de belles paroles, offre de la nourriture et faire preuve de nobles caractères, car le voyage fait surgir ce qui est enfoui dans le tréfonds de l’homme. Ainsi celui qui fait preuve d’un bon comportement durant le voyage, qui est source de contrariété, sera de meilleur comportement encore lorsqu’il est résident. L’adage (proverbe) dit : lorsqu’un homme est loué à la fois par ceux qui traitent avec lui dans sa vie de tous les jours, et par ses compagnons de voyage, ne doutez pas de sa rectitude.

Il convient de faire ses adieux à ses compagnons  et à ses frères résidents, solliciter leurs invocations, se mettre en route un jeudi à l’aube, accomplir chez soi deux unités de prières avant de sortir, confier ses proches et ses biens à Allah, et prononcer les invocations et formules de rappel rapportées du Prophète صلى الله عليه و سلم au moment de quitter sa maison, en s’installant sur sa monture et en descendant. Celles-ci sont connues et figurent dans de nombreux ouvrages consacrés aux rites du pèlerinage. De même concernant l’ensemble des rites comme la sacralisation, les circumambulations, le parcours [entre les deux monts], la station à ‘Arafah, et d’autres pratiques du pèlerinage, il faut accompagner cela de ce qui a été rapporté comme invocations, formules de rappel et règles de bienséance. Tout ceci est mentionné dans les ouvrages de fiqh et ailleurs, et c’est là qu’il faut aller les chercher.

Règles de bienséance intérieures et secrets du pèlerinage

Sache qu’on ne parvient à Allah qu’en se dépouillant et en se consacrant exclusivement à Son Service. Les ermites se retiraient dans les montagnes pour rechercher la proximité avec Allah, et le pèlerinage a été institué comme monachisme de cette communauté.

Parmi les règles de bienséance mentionnées est qu’il faut que le pèlerinage soit dénué de tout commerce qui occupe le coeur et le dissipe, afin qu’il se concentre sur l’obéissance à Allah, que le pèlerin soit hirsute, poussiéreux, à l’allure vétuste, et qu’il n’exagère aucune forme de parure.

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Nos Pieux prédécesseurs et le Noble Coran

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  • Ahmad Ibn Tha’labah rapporte : « J’ai entendu Salim Al-Khawwâs dire : Je récitais le Coran et n’y trouvais pas de suavité. J’ai donc dit à mon âme : « Récite-le comme si tu l’entendais du Messager d’Allah صلى الله عليه و سلم. » La suavité survint alors un peu. Je dis ensuite à mon âme : « Récite-le comme si tu l’entendais de Jibrîl عليه السلام lorsqu’il en informait le Prophète صلى الله عليه و سلم. » La suavité augmenta, puis je lui dis : « Récite-le comme si tu l’entendais d’Allah au moment où Il l’a prononcé », et la suavité de la récitation dépassa tout. » (As-Siyar 8/180)
  • Husayn Al-‘Unquzî rapporte : « Lorsque la mort vint à Ibn Idrîs, sa fille pleura, et il lui dit : Ô ma fille, pleure pas car, dans cette maison, j’ai récité intégralement le Coran quatre mille fois. » (As-Siyar 9/44)
  • ‘Abd Allah Ibn ‘Umar a dit : « On doit reconnaître l’adepte du Coran en sa nuit alors que les gens dorment, en sa journée alors que les gens se montrent insouciants, en sa tristesse alors que les gens se réjouissent, en ses pleurs alors que les gens rient, en son silence alors que les gens palabrent, et en son recueillement alors que les gens se pavanent. L’adepte du Coran doit pleurer, s’attrister, se montrer bienveillant, sage, et taciturne ;  et Il ne doit pas être rude, insouciant, criard et dur. » (Sifah As-Safwah 1/188)
  • Abû Al-‘Âliyah a dit : « Apprenez le Coran en ne dépassant pas cinq versets à la fois, car cela est meilleur pour la mémorisation, et Jibrîl descendait avec le Coran par lot de cinq verset. » (As-Siyar 4/211)
  • A-Hasan a dit : « Ceux qui récitent le Coran sont de trois catégories. Le premier est un homme qui en a fait une marchandise qu’il déplace d’une ville à une autre, cherchant ainsi ce qui est auprès des gens. Le deuxième est un homme qui a récité le Coran, mémorisé ses lettres, mais transgressé ses limites, l’utilisant pour s’introduire auprès des gouverneurs et se montrer arrogant face aux gens de sa contrée. On trouve la majeure partie de ce type d’hommes parmi les mémorisateurs du Coran ; puisse Allah ne pas multiplier leur nombre. Le troisième est un homme qui a récité le Coran et pleuré de ce qu’il connaît du remède du Coran, et qui l’applique sur le mal de son coeur. Ainsi, il veille pour Allah, ses yeux versent des larmes, la tristesse est sa compagne, il se pare du recueillement, et il persévère longuement dans son oratoire. C’est par lui qu’Allah fait descendre la pluie, survenir la victoire, et disparaître les calamités. Par Allah, ceux qui font partie de cette catégorie de mémorisateurs du Coran sont plus rares que le souffre rouge! » (Mawû’ah ibn Abî-d-Dunyâ 3/290)
  • Makhûl a dit : « Récite ce que le Coran t’interdit, et s’il ne t’interdit rien, alors tu ne le lis pas réellement. » (Al-Hilyah 2/180)
  • Yûnus Ibn Jubayr rapporte : « Nous avons accompagné Jundub Ibn ‘Abd Allah puis lui avons dit : « Adresse-nous une recommandation. » Il dit : « Je vous enjoins à la crainte d’Allah et au Coran, car il est la lumière de la nuit ténébreuse, et la guidée du jour. Mettez-le en pratique, quel que soient l’effort et l’indigence, et si une calamité survient donnez vos biens plutôt que vos personnes ; et si une calamité est plus grande encore, donnez vos biens et vos personnes plutôt que votre religion, car le dépouillé est celui qui est dépouillé de sa religion, et le spolié est celui qui est privé de sa religion. Il n’est aucune richesse après l’Enfer, et aucune indigence après le Paradis. L’enfer ne libère pas ses prisonniers et ne se passe pas de ses pauvres. » (Az-Zuhd li Ahmad 360)
  • Mujâhid rapporte : « Ibn ‘Umar accomplissait la prière lorsqu’il parvint à ce verset : «Vous ne parviendrez à la bonté que lorsque vous dépenserez de ce que vous aimez» il affranchit une servante qu’il voulait épouser, alors qu’il était encore dans la prière. » (Az-Zuhd li Ahmad 242)
  • Abû Hammâm rapporte : « J’ai demandé à ‘Îsâ Ibn Dâwud : Qu’est-ce que tu désires le plus en ce bas-monde? » Il pleura et dit : « J’aimerais que ma poitrine s’ouvre et que je puisse voir mon coeur et ce qu’y a produit le Coran. » Et lorsque ‘Îsâ récitait, il sanglotait au point que je dise : Son âme va sortir maintenant. » (Al-Mutamannîn 49)
  • Talq a dit : « L’homme qui a la plus belle voix lorsqu’il récite le Coran est celui qui, lorsqu’il récite, tu entends qu’il craint Allah سبحانه و تعالى. » (Az-Zuhd li Ahmad 217)
  • Ahmad Ibn Abî Al-Hawârî a dit : « Je récite parfois le Coran et vois un verset qui me fait perdre la raison. Je m’étonne de voir ceux qui mémorisent le Coran apprécier le sommeil et s’accommoder des préoccupations de ce bas-monde, alors qu’ils prononcent la Parole du Miséricordieux. S’ils comprenaient ce qu’ils récitent, en connaissaient le droit, s’en délectait et se plongeait dans la conversation, ils perdraient le sommeil de joie face à ce qu’on leur a accordé. » (Al-Hilyah 4/254)

Source : « Ainsi étaient nos Pieux prédécesseurs », éditions Tawbah.

Les implications de l’espoir

maxresdefaultIl convient de savoir que celui qui espère une chose, son espoir implique trois choses :

  1. La première est l’amour de ce qu’il espère
  2. La deuxième est la crainte de la perdre
  3. Et la troisième est son application.

Quant à l’espoir qui n’est accompagné d’aucune de ces trois choses, il est de l’ordre des fausses espérances. L’espoir est une chose et les fausses espérances en sont une autre, car toute personne qui espère ressent de la crainte, et celui qui emprunte un chemin et ressent de la crainte presse le pas de peur de manquer ce qu’il recherche.

Abû Hurayrah رضي الله عنه rapporte que le Messager d’Allah صلى الله عليه و سلم a dit : « Celui qui craint [d’arriver trop tard], chemine de nuit; et celui qui chemine de nuit parvient à destination. La marchandise d’Allah est précieuse, la marchandise d’Allah est la Paradis. » [As-Sahîhah (2335)]

De la même manière qu’Allah a attribué l’espoir à ceux qui pratiquent des œuvres pieuses, Il leur a également attribué la crainte, ainsi on voit que l’espoir et la crainte utiles sont ceux qui sont accompagnés d’œuvres pieuses, comme Allah dit : { Ceux qui tremblent par crainte de leur Seigneur, croient en Ses versets, ne Lui associent rien, donnent ce qu’ils peuvent et dont les cœurs tremblent de crainte à la pensée de retourner à leur Seigneur; ceux-là s’empressent d’accomplir de actions et sont les premiers à les accomplir. } [Sourate 23, Verset 57-61]

‘Âishah رضي الله عنها rapporte : « J’ai interrogé le Messager d’Allah صلى الله عليه و سلم à propos de ce verset, et j’ai dit : S’agit-il de ceux qui consomment de l’alcool, tombent dans la fornication et volent? Il répondit : Non, Ô fille du véridique ! Mais il s’agit de ceux qui jeûnent, accomplissent la prière, acquittent l’aumône, et craignent qu’on ne l’accepte pas d’eux, ce sont eux qui s’empressent d’accomplir de bonnes actions. » [As-Sahîhah (162)]

Allah a décrit les bienheureux par la bienfaisance accompagnée de crainte, et Il a décrit les malheureux par la malfaisance accompagnée [d’illusion] de sécurité.

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