Le report du repentir

Aussi, lorsque le croyant commet un péché, il doit être déterminé à se repentir. Mais comme il a la promesse que le repentir répare ce qu’il a commis, et que généralement les grandes espérances domine la nature humaine, il ne cesse de retarder le repentir; et en espérant le repentir, il s’adonne au péché. Aussi, il espère qu’Allah lui pardonnera.

Le remède à ces causes consiste à ce qu’il réfléchisse en lui-même et constate que tout ce qui arrive est proche, et ne pas se penser à l’abri de l’offensive soudaine de la mort. On remédie au fait de retarder le repentir en réfléchissant au fait que la majorité des cris des hôtes de l’enfer sont dus à ce report du repentir, car celui qui agit ainsi se fonde sur ce qui ne lui appartient pas, à savoir la pérennité, car il peut ne pas perdurer, et même s’il perdure, il ne pourra peut-être pas cesser demain, comme il en a le pouvoir aujourd’hui. Et s’il est incapable de le faire sur le moment, n’est-ce pas en raison de la domination du désir qui ne le quittera pas demain?

Plus encore, il se renforce par l’accoutumance, et c’est ainsi qu’ont péri ceux qui reportaient le repentir, car ils imaginent une distinction avec ceux qui se conforment à l’ordre. Celui qui retarde le repentir est semblable à un homme qui a besoin de déraciner un arbre, mais constate qu’il est solide et ne peut être déraciné que par un effort intense et dit : « Je vais retarder cela d’un an et je viendrai le couper. » Il ne sait pas que plus l’arbre vit, plus son enracinement grandit, que plus lui vieillit, plus sa force faiblit? On peut s’étonner de son impuissance à le déraciner alors qu’il est fort et l’arbre encore faible; comment peut-il s’attendre à réussir lorsqu’il sera plus faible et l’arbre, lui, plus fort?

Quant au fait d’attendre le pardon d’Allah, certes, le pardon d’Allah – عز و جل – est possible, mais l’homme doit faire preuve de détermination. Cela est semblable à l’homme qui dépense tous ses biens, laissant sa personne et sa famille dans le besoin, et qui attend d’Allah de découvrir un trésor sous des ruines. Cela est possible, mais cette homme sera pris pour un idiot. Et Allah est plus savant.

Source : « L’esprit de l’âme », éditions Tawbah

Comment celui dont c’est la condition peut-il s’enorgueillir ?

(Lis ton livre ! Aujourd’hui ton âme suffit pour te juger) [Sourate 17, verset 14]

Il dira : « Qu’est-ce que mon livre ? » On lui répondra : « Au cours de ton existence dont tu te rejouissais, et de ses délices dont tu t’enorgueuillissais, on t’a préposé deux anges qui inscrivaient tout ce que tu prononçais ou faisais, que ce soit minime ou important, que tu te lèves ou t’assois, manges ou boives. Tu as tout oublié, mais Allah cerne cela de Sa science. Viens donc Lui rendre des comptes et prépare tes réponses, sinon on te conduira en Enfer. »

Comment celui dont c’est la condition peut-il s’enorgueillir ? S’il va en Enfer, la condition des bêtes est meilleure que la sienne, car elle reviennent à la terre. Comment celui dont c’est la condition, et qui doute qu’on lui pardonne ses fautes peut-il s’enorgueillir ? Qui est exempt de tout péché qui lui fasse mériter le châtiment ? Il est semblable à un homme qui a commis un crime à l’encontre d’un roi et qui mérite qu’on lui administre mille coups de fouet, qu’on a jeté en prison en attendant de le faire sortir et de le punir, et qui attend qu’on l’y appelle. Penses-tu qu’il puisse s’enorgueillir devant ceux qui sont en prison? Ce bas monde n’est-il pas qu’une prison, et les péchés n’impliquent-ils pas de châtiments ?!

Source : « Esprit de l’âme », éditions Tawbah.

L’éducation de l’enfant en bas âge

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Sache que l’enfant est un dépôt confié à ses parents. Son coeur est une pierre précieuse à l’état brut qui accepte toute taille. Si on l’accoutume au bien, il grandit sur cela, et ses parents ainsi que son éducateur lui partagent la récompense ; et si on l’accoutume au mal, il grandit sur cela, et le péché pèse sur son tuteur.

Il convient donc de le préserver, l’éduquer, l’amender, lui apprendre les nobles caractères, le protéger des mauvaises fréquentations, ne pas l’accoutumer à l’aisance, et ne pas lui faire aimer les ornements et le luxe, afin qu’il ne perde pas son existence à les rechercher, une fois adulte.

[…] 

Lorsque apparaissent chez lui les signes du discernement, dont le premier est la pudeur, c’est une marque d’excellence qui annonce la perfection de l’esprit à la puberté, et il faut s’appuyer sur sa pudeur pour son éducation. 

Le premier caractère qui prédomine chez lui est l’avidité pour la nourriture. Il convient de lui apprendre les règles de bienséance du repas, et l’habituer à manger du pain seul à certains moments, afin qu’il ne s’accoutume pas aux condiments et les considèrent comme nécessaires. Il faut lui faire répugnée le fait de trop manger, en comparant celui qui le fait au bêtes. […] il faut lui interdit de fréquenter les enfants accoutumés dans l’aisance, puis il faut l’occuper à l’apprentissage du Coran, du hadîth, et des récits des meilleurs des hommes, afin de planter dans son cœur l’amour des pieux, et il ne faut pas lui faire mémoriser les poèmes qui évoquent la passion amoureuse.

Lorsque l’enfant manifeste un beau comportement et des actes louables, il faut l’honorer pour cela, le récompenser par ce qui lui fait plaisir et le féliciter en présence des gens. Si parfois il ne respecte pas cette attitude, il faut fermer les yeux et ne pas le dévoiler. Mais s’il récidive, on lui adresse des reproches en secrets et on lui fait craindre le regard d’autrui, sans lui adresser trop de reproches, car cela diminuerai chez lui l’effet de la réprimande, et il faut préserver la prestance dans les propos avec lui.

Source : L’esprit de l’Âme, éditions Tawbah. Photo : Sirat Al Mustaqim

Sache que lorsque Allah veut du bien pour un serviteur, Il l’éclaire sur ses défauts.

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Sache que lorsque Allah veut du bien pour un serviteur, Il l’éclaire sur ses défauts. Ainsi, celui dont la clairvoyance est complétée n’ignore pas ses défauts, et lorsque il les connaît, il peut y remédier. Mais, la plupart des gens ignorent leurs défauts, ils voient la paille dans l’œil de leur frère et non la poutre dans le leur.

Celui qui veut connaître ses défauts peut emprunter quatre voies :

La première consiste à s’asseoir devant un chaykh qui connaît les défauts de l’âme, pour qu’il l’informe de ses défauts et des voies pour y remédier. Mais cela est devenu très difficile à trouver à notre époque, ainsi, celui qui le rencontre tombe sur un médecin habille, et il ne convient pas qu’il le quitte.

La deuxième consiste à rechercher un ami sincère, clairvoyant et pieux qu’il considérera comme un surveillant de son âme, afin qu’il l’avertisse contre ce qui est réprouvable de ses caractères et actes. Le commandeur des croyants ‘Oumar Ibn Al Khattâb (رضي الله عنه) dit : « Qu’Allah fasse miséricorde à un homme qui nous fait cadeau de nos défauts. » De même, lorsque Salmân se présenta devant lui, il l’interrogea sur ses défauts, et il répondit : « J’ai entendu dire que tu réunis deux condiments à table et que tu possèdes deux habits : l’un pour la nuit et l’autre pour le jour. -T’est-il parvenu autre chose? -Non. -Pour ces deux choses, je m’en charge.«  ‘Oumar ne cessa de demander à Houdhayfah : « Suis-je parmi les hypocrites ? » Ceci car celui dont le degré de vigilance s’élève redouble d’accusation envers sa personne. Mais il est très difficile à notre époque de trouver un tel ami, car rares sont les amis qui renoncent à la complaisance, informent des défauts ou délaissent la jalousie, et cela ne dépasse pas ce qui est obligatoire. Les pieux prédécesseurs aimaient celui qui les informait de leur défauts, alors qu’aujourd’hui nous considérons généralement que l’homme le plus détestable est celui qui nous fait connaître nos défauts. C’est là une preuve de faiblesse de foi, car les mauvais caractères sont semblables aux scorpions. Si quelqu’un nous avertissait de la présence d’un scorpion sous le vêtement de l’un d’entre nous, nous prendrions cela comme une faveur, et nous emploierions à tuer le scorpion ; et personne n’ignore que les mauvais caractères sont plus nuisibles que le scorpion.

La troisième consiste à tirer profit de ce que disent ses ennemis pour connaître ses défauts, car l’œil courroucé dévoile les méfaits. Et il se peut que le profit tiré d’un ennemi querelleur qui rappelle les défauts soit plus grand que celui de l’ami complaisant qui cache les défauts.

La quatrième consiste à fréquenter les gens et éviter tout ce qu’on voit de détestable chez eux.

 

Source : L’esprit de l’Âme, éditions Tawbah. Photo : Sirat Al Mustaqim

Huit choses

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On rapporte que Chaqîq Al-Balkhî dit à Hâtil Al-Asâm : « Tu m’as tenu compagnie un moment, qu’as-tu appris? » Il répondit : « Huit choses:

 

La première est que j’ai considéré les hommes et j’ai constaté que chacun d’eux aime une chose, mais parvenu à la tombe, ce qu’il aime le quitte. Voilà pourquoi j’ai fait de mes bonnes actions l’objet de mon amour pour qu’elles soient avec moi dans la tombe.

 

La deuxième est que j’ai considéré la Parole d’Allah سبحانه و تعالى :

وَأَمَّا مَنْ خَافَ مَقَامَ رَبِّهِ وَنَهَى النَّفْسَ عَنِ الْهَوَى

{Quant à celui qui redoutait de comparaître devant son Seigneur et préservait son âme des passions} [Sourate 79, verset 40] 

et j’ai exténué mon âme à repousser les désirs jusqu’à ce qu’elle s’établisse dans l’obéissance à Allah سبحانه و تعالى.

 

La troisième est que j’ai constaté que toute personne possédant une chose de valeur, la préservait. Puis j’ai considéré la Parole d’Allah سبحانه و تعالى :

مَا عِندَكُمْ يَنفَدُ وَمَا عِندَ اللّهِ بَاقٍ

{Tout ce que vous possédez s’épuisera, tandis que ce qui est auprès d’Allah durera} [Sourate 16, verset 96] 

Ainsi chaque fois que je possédais une chose de valeur je la Lui destinais, afin qu’elle me soit gardée auprès de Lui سبحانه و تعالى.

 

La quatrième est que j’ai constaté que les hommes se référaient aux biens, à la lignée, et à la noblesse alors qu’ils ne sont rien. Puis j’ai considéré la Parole d’Allah سبحانه و تعالى :

إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِندَ اللَّهِ أَتْقَاكُمْ

{Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux.} [Sourate 49, verset 13]

et j’ai oeuvré dans la piété afin d’être noble auprès de Lui سبحانه و تعالى.

 

La cinquième est que j’ai constaté que les hommes se jalousaient. Puis j’ai considéré la Parole d’Allah سبحانه و تعالى :

نَحْنُ قَسَمْنَا بَيْنَهُم مَّعِيشَتَهُمْ فِي الْحَيَاةِ الدُّنْيَا

{C’est Nous qui avons réparti entre eux la subsistance dans la vie présente.} [Sourate 43; verset 32]

ainsi, j’ai abandonné la jalousie.

 

La sixième est que j’ai constaté qu’ils étaient ennemis les uns des autres. Puis j’ai considéré la Parole d’Allah سبحانه و تعالى :

إِنَّ الشَّيْطَانَ لَكُمْ عَدُوٌّ فَاتَّخِذُوهُ عَدُوّاً

{Satan est pour vous un ennemi; considérez-le donc comme tel.} [Sourate 35, verset 6]

j’ai donc cessé de les prendre pour ennemis, et j’ai fait de satan mon unique ennemi.

 

La septième est que j’ai constaté qu’ils s’humiliaient dans la recherche de la subsistance. Puis j’ai considéré la Parole d’Allah سبحانه و تعالى :

وَمَا مِن دَآبَّةٍ فِي الأَرْضِ إِلاَّ عَلَى اللّهِ

{Il n’y a point de créature sur terre dont la subsistance n’incombe à Allah.} [Sourate 11, verset 6]

je me suis alors préoccupé de Ses droits sur moi, tout en renonçant aux miens.

 

La huitième est que j’ai constaté qu’ils plaçaient leur confiance dans leur commerce, leur métier et leur santé; j’ai alors placé toute ma confiance en Lui سبحانه و تعالى.

Source : « L’Esprit de l’Âme », Editions Tawbah

La soumission devant la sagesse d’Allah

J’ai médité sur une chose étonnante qui est qu’Allah سبحانه و تعالى a conçu nos corps d’une manière parfaitement conforme à la Loi de la sagesse, montrant à travers cette création la perfection de Son pouvoir et la subtilité de Sa sagesse. Mais ensuite, Il détruit ces corps.

La raison resta désemparée, après qu’elle ait reconnu Sa sagesse, devant le mystère de cet acte ? Mais on l’a informée que ces corps seraient ressuscités et qu’ils n’ont été crées que pour qu’elle puisse traverser le passage de la connaissance et commencer dans le marché de la transaction ; et la raison fut rassurée par cela.

J’ai ensuite observé des choses de cet ordre, plus singulières encore, comme la mort d’un jeune homme qui n’avait atteint pas même une partie de la raison pour laquelle il a été créé ! Plus troublant encore, l’enfant arraché aux bras de ses parents qui se tordent de douleur. Le mystère de cet enlèvement n’est pas évident car Allah pouvait se passer de le prendre et qu’eux même avaient le plus grand besoin de sa présence. Plus singulier encore, la survie du vieillard sénile qui ne comprend pas pourquoi il est encore en vie et ne trouve en cela que souffrance. Du même genre est la parcimonie de la subsistance accordée au croyant sage et la largesse avec laquelle elle est accordée au méchant stupide. Devant ce genre de choses, la raison est désemparée et stupéfaite.

Je n’ai cessé d’observer l’ensemble des impositions religieuses, et lorsque les facultés de la raison ne parvenaient pas à en découvrir la sagesse, alors qu’elles proviennent de la sagesse de Celui qui les a commandées, la raison a constaté son impuissance à cerner l’ensemble de la chose, et elle s’est alors soumise en reconnaissant son impuissance, et ainsi elle remplit l’obligation qui lui est imposée.

Si on disait à la raison : « Tu connais la sagesse du Créateur en ce qu’Il a conçu. Le fait qu’Il le détruise peut-il porter atteinte à cette sagesse ? » Elle répondrait : « Puisque j’ai su à travers des preuves évidentes qu’Il est Sage, et que je suis incapable de comprendre les motifs de Sa sagesse, je me soumets en avouant mon impuissance ».

Source :  « Les pensées précieuses » de l’Imâm Ibn Al-Jawzî, Éditions Tawbah

Témoignage d’un sorcier repenti du Yémen

Témoignage d’un sorcier repenti du Yémen

Voici le témoignage stupéfiant de notre frère Daoud le Yéménite (Qu’Allah le préserve) qui, après vécu dans la sorcellerie, s’est repenti à Allah le Très Haut.

Il nous raconte son parcours jusqu’à son repentir afin de nous sensibiliser sur ces charlatans que sont les sorciers et dévoiler leurs ruses et méfaits.

Le Prophète a dit صلى الله عليه و سلم : « N’est pas des nôtres, celui qui répand des superstitions et celui qui y croit, celui qui pratique la voyance et celui pour qui elle est pratiquée, celui qui pratique la sorcellerie et celui pour qui elle est pratiquée; celui qui se rend chez un voyant, puis l’interroge et croit en sa prédication, a mécru en ce qui a été révélé à Mouhammad » (Rapporté par Al-Bazzâr avec une bonne chaîne de transmission)

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