Le Prophète ﷺ a dit : « La première chose qui sera retirée des gens est l’humilité. »[1]
Ce hadîth mentionne le fait que la science des cœurs déclinera submergée par l’afflux des sciences mondaines. Quant aux secrets et bénéfices [de la science des cœurs], ils périront et s’en iront sous cet encombrement [mondain]. De surcroît, la corruption des cœurs est la première corruption à avoir touché la terre après la mort du Prophète ﷺ afin qu’elle soit un signe illustrant la souillure interne [du corps], et la contradiction existante entre l’apparence et le for intérieur.
Cette contradiction est la base de toute corruption. Les cœurs se consument par la mort des âmes ; les gens arabes lisent le Coran, [pourtant révélé en leur langue], comme s’ils étaient des non-arabes. C’est pourquoi il n’y a ni compréhension, ni méditation et ni conformité avec celui-ci. La communauté s’est préoccupée, du moins si elle l’a vraiment été, de l’apparence des adorations en délaissant les sens initiaux qu’elles recèlent, et elle s’est focalisée sur leurs piliers en négligeant leurs objectifs réels. La fausseté augmente même si elle est habillée par l’étoffe du Coran.
Le Prophète ﷺ a dit : « La plupart des hypocrites de ma communauté sont les lecteurs (dont leur intention n’est pas sincère). »[2]
C’est lorsque l’hypocrisie apparait dans une communauté que tu vois des choses ahurissantes. Elles ne concernent pas uniquement notre époque, mais également celle de ceux qui sont bien plus sains et intègres que nous ; et ces choses ne se sont pas seulement répandues parmi les gens de la masse, mais également parmi ceux qui ont mémorisé le Livre d’Allah.
An-Nawawî رحمه الله a dit : « Je ne crains pour ma personne que les lecteurs et les gens de science. » Il fut désapprouvé pour ces paroles, mais il dit : « Ce n’est pas moi qui dit cela, mais c’est Ibrâhîm An-Nakha’î. »
‘Atâ a dit : « Prenez garde aux lecteurs[3] et prenez garde à moi-même ; car si je devais contredire la personne que j’affectionne le plus sur un sujet tel que le fruit de la grenade, en disant qu’elle est douce et lui de dire qu’elle est amer, je ne serais pas à l’abri qu’il me dénonce à un Sultan injuste pour m’exécuter. »
Et Al-Foudayl رحمه الله a dit à son fils : « Prenez une maison loin des lecteurs ! Qu’y a-t-il entre moi et le peuple ?! S’il apparait de moi une erreur, ils me tuent, mais s’il provient de moi une bonne action, ils me jalousent. »
Cela n’est-il pas dû à la corruption et la souillure du for intérieur ?! Et même si Allah guide par l’intermédiaire de leur science des milliers de personnes, cela ne les protégera aucunement du châtiment d’Allah du moment que leurs cœurs ont été corrompus.
Le Messager d’Allah ﷺ nous a mis en garde contre ce que nous venons de citer ; ainsi ‘Oumar Ibn Al-Khattâb rapporte de lui la parole suivante : « Certes ce que je crains le plus pour ma communauté est l’hypocrite éloquent. » [4]
Al-Mounâwî رحمه الله a dit en expliquant [ce hadîth] : « C’est-à-dire celui qui détient l’art de s’exprimer et de convaincre mais qui, en réalité, possède un cœur ignorant et qui ignore la réalité des œuvres.
Il prit la science telle une fonction par laquelle il recherche le prestige, la belle apparence et par laquelle il s’enorgueillit et se pavane. Il appelle les gens à Allah alors que lui-même Le fuit, et il porte en aversion les défauts d’autrui alors qu’il commet pire que cela.
Il montre aux gens la dévotion et la piété alors que c’est avec de grands péchés qu’il se présente devant son Seigneur.
S’il se retrouve seul face à un péché il s’y précipite [à le commettre] tel un loup parmi les loups, à la différence qu’il est revêtu d’un vêtement.
Voilà ici contre quoi Le Législateur a mis en garde, afin que ce type d’individu ne te trompe pas par la douceur de ses paroles, ni ne te brûle par le feu de sa désobéissance et ni ne te tue par l’odeur fétide de son for intérieur et son cœur. »
Et la raison pour laquelle ‘Oumar رضي الله عنه évoqua ce hadîth fut à cause de la venue d’Al-Ahnaf Ibn Qays رحمه الله qui était un notable de Bassora connue pour sa moralité, son éloquence et ses qualités d’orateurs. ‘Oumar le retint alors prisonnier pendant une année. Tous les jours et toutes les nuits il alla le voir, et à chaque foi il ne vit de lui que ce dont il aime et agrée. Un jour ‘Oumar le convoqua et lui demanda : « Sais-tu pourquoi je t’ai retenu prisonnier ? » Al-Ahnaf répondit : « Non . » ‘Oumar dit alors : « Le Messager d’Allah ﷺ nous a dit que – Puis il évoqua le hadîth précédant (Certes ce que je crains le plus …) -. » Et il ajouta : « J’ai crains le fait que tu sois un hypocrite éloquent, et le Messager d’Allah ﷺ nous a mis en garde contre lui. Mais maintenant [après ce que j’ai vu, aimé et agréé de toi] j’espère que tu es un [véritable] croyant. Tu peux regagner ta contrée. »
[1] Sahîh Al-Jâmi’ n°2576 authentifié par Chaykh Al-Albânî
[2] Sahîh Al-Jâmi’ n°1203 authentifié par Chaykh Al-Albânî
[3] Cela inclut également les gens de science (Note du traducteur)
[4] Sahîh Al-Jâmi’ n°1554, authentifié par Chaykh Al-Albânî
Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)
قال صلى الله عليه وسلم : « أول ما يُرْفع من الناس الخشوع » .
وهو إشارة إلى أن علم القلوب سيضمحل وسط طغيان علوم الدنيا ، وأن أسراره ستضيع وبركاته ستذهب وسط الزحام ، وهو أول فساد يمس الأرض بعد رسول الله ، ليكون علامة على خبث الباطن ، ومخالفة السر العلن ، وعندها فساد كل شيء : تذبل القلوب لموت الأرواح فيها ، وتقرأ الألسنة العربية القرآن وكأنها أعجمية ، فلا فهم ولا تدبر ولا امتثال ، وتنشغل الأمّة –إن انشغلت- بمظهر العبادة دون جوهرها ، وتهتم بأركانها دون مقاصدها ، ويكثر البهرج الزائف وإن اتَّشح بوشاح القرآن. قال صلى الله عليه وسلم : » أكثر منافقي أمّتي قرَّاؤها « .
وإذا فشا النفاق في أمّة رأيتَ العجب العجاب ، ليس في زماننا فحسب ، بل وفي زمان من هم أزكى منا وأطهر ، وليس بين العوام بل بين حفظة كتاب الله.
قال النووي [ ت : 606 ] : ما أخاف على ذِمِّي إلا القُرَّاء والعلماء ، فاستنكروا منه ذلك ، فقال : ما أنا قلته وإنما قاله إبراهيم النخعي ، وقال عطاء : احذروا القُرَّاء واحذروني معهم ، فلو خالفتُ أودَّهم لي في رمانة ؛ أقول إنها حلوة ويقول إنها حامضة ما أمنته أن يسعى بدمي إلى سلطان جائر ، وقال الفضيل لابنه : اشتروا دارا بعيدة عن القُرَّاء ؛ ما لي والقوم! إن ظهرت مني زلة قتلوني ، وإن ظهرت علي حسنة حسدوني .
وهل هذا إلا لفساد الباطن وخبث السريرة ؛ مع أن الله قد يهدي بقراءتهم الألوف من الناس ، لكن ذلك لا يُغني عنهم من عذاب الله من شيء إن هم فسدت قلوبهم ، وهذا ما سبق وحذَّرنا منه رسول الله صلى الله عليه وسلم فروى عنه عمر بن الخطاب رضي الله عنه قوله :
« إن أخوف ما أخاف على أمّتي كل منافق عليم اللسان » .
قال المناوي شارحا :
» أي كثير علم اللسان ، جاهل القلب والعمل ، اتخذ العلم حرفة يتأكل بها ذا هيبة وأبهة يتعزز ويتعاظم بها ؛ يدعو الناس إلى الله ويفرُّ هو منه ، ويستقبح عيب غيره ويفعل ما هو أقبح منه ، ويُظهِر للناس التنسك والتعبد ويسارر ربه بالعظائم ، إذا خلا به ذئب من الذئاب لكن عليه ثياب ، فهذا هو الذي حذَّر منه الشارع هنا حذرا من أن يخطِفك بحلاوة لسانه ، ويُحرِقك بنار عصيانه ، ويقتلك بنتن باطنه وجنانه » .
وسبب تحديث عمر رضي الله عنه بهذا الحديث أن الأحنف بن قيس سيد أهل البصرة كان فاضلا فصيحا مفوَّها ، فقدم على عمر فحبسه عنده سنة يأتيه كل يوم وليلة ، فلا يأتيه عنه إلا ما يحب ، ثم دعاه فقال : تدري لم حبستك عني؟! قال : لا. قال : إن رسول الله صلى الله عليه وسلم حدَّثنا فذكر الحديث ، ثم قال : » خشيتُ أن تكون منافقا عليم اللسان ، وإن رسول الله صلى الله عليه وسلم حذرنا منه ، وأرجو أن تكون مؤمنا فانحدر إلى مصرك «