Seize leçons tirées de l’émigration prophétique

Toutes les louanges appartiennent à Allah. Nous Le louons, Lui demandons Son aide et Son pardon. Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal qui est en nous-mêmes et contre celui de nos mauvaises actions. Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, quant à celui qu’Il égare nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, l’Unique, Celui qui n’a aucun associé. Et j’atteste que Mouhammad est le serviteur d’Allah et Son messager.

يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ ٱتَّقُواْ ٱللَّهَ حَقَّ تُقَاتِهِۦ وَلَا تَمُوتُنَّ إِلَّا
وَأَنتُم مُّسۡلِمُونَ

{Ô vous qui avez cru ! Craignez Allah comme il convient de Le craindre, et ne mourez qu’entièrement soumis.}[1] [Âlou ‘Imrân, v.102].

يَٰٓأَيُّهَا ٱلنَّاسُ ٱتَّقُواْ رَبَّكُمُ ٱلَّذِي خَلَقَكُم مِّن نَّفۡسٖ وَٰحِدَةٖ وَخَلَقَ مِنۡهَا زَوۡجَهَا وَبَثَّ مِنۡهُمَا رِجَالٗا كَثِيرٗا وَنِسَآءٗۚ وَٱتَّقُواْ ٱللَّهَ ٱلَّذِي تَسَآءَلُونَ بِهِۦ وَٱلۡأَرۡحَامَۚ إِنَّ ٱللَّهَ كَانَ عَلَيۡكُمۡ رَقِيبٗا

{Ô hommes ! Craignez votre Seigneur Qui vous créa d’un seul être et Qui, de cet être, créa son épouse, puis des deux, fit se répandre hommes et femmes en très grand nombre. Et craignez Allah au nom de Qui vous vous implorez mutuellement, et craignez de rompre les liens de parenté, car Allah vous observe en permanence.} [An-Nisâ, v.1].

يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ ٱتَّقُواْ ٱللَّهَ وَقُولُواْ قَوۡلٗا سَدِيدٗا ٧٠ يُصۡلِحۡ لَكُمۡ أَعۡمَٰلَكُمۡ وَيَغۡفِرۡ لَكُمۡ ذُنُوبَكُمۡۗ وَمَن يُطِعِ ٱللَّهَ وَرَسُولَهُۥ فَقَدۡ فَازَ فَوۡزًا عَظِيمًا

{Ô vous qui croyez ! Craignez Allah ! Tenez des propos justes ! Il rendra vos œuvres meilleures et vous pardonnera vos péchés. Quiconque obéit à Allah et à Son Messager jouira d’une immense félicité.} [Al-Ahzâb, v.70 – 71].

Ceci dit :

Ô musulmans ! Craignez Allah le Très-Haut et soyez conscients qu’Il vous observe constamment. Obéissez-Lui et abstenez-vous d’enfreindre Ses ordres. Sachez qu’Allah a envoyé Son Prophète Mouhammad ﷺ après une longue période sans Messagers, à une époque où le polythéisme s’était répandu sur toute la terre, y compris la plus noble des contrées : La Mecque. Le Prophète ﷺ commença par appeler ses proches parents à l’Islam. Un petit nombre d’entre eux répondit favorablement à son appel, tandis que la majorité le rejeta. Son appel demeura quelque temps discret, et les mécréants de Qouraych n’y prêtent guère attention. Mais lorsque le Messager d’Allah ﷺ proclama ouvertement son message, discrédita et blâma leurs divinités, les polythéistes changèrent alors d’attitude afin de préserver leurs idoles et par fanatisme envers elles.

Ils tentèrent alors de le dissuader par l’argent, afin qu’il devienne le plus riche d’entre eux ; ils lui proposèrent de se marier avec les plus belles femmes ; ils lui promirent la souveraineté sur eux ; ils allèrent même jusqu’à lui suggérer qu’il adore leurs divinités une année, tandis qu’eux adoreraient Allah l’année suivante. Mais il refusa catégoriquement ﷺ.

وَدُّواْ لَوۡ تُدۡهِنُ فَيُدۡهِنُونَ

{Ils voudraient que tu leur fasses des concessions, étant eux-mêmes disposés à transiger.} [Al-Qalam, v.9].

Ils se mirent alors à torturer ceux de ses Compagnons qu’ils pouvaient atteindre, parmi ceux qui ne disposaient ni d’influence ni de clan pour les protéger. Ils leur infligèrent les pires supplices afin de les contraindre à revenir au polythéisme et d’effrayer ceux qui envisageraient d’embrasser l’Islam. Lorsque le Messager d’Allah ﷺ vit les épreuves endurées par ses Compagnons, et qu’il n’était alors pas en mesure de les protéger, il leur autorisa d’émigrer vers l’Abyssinie. Ils y émigrèrent à deux reprises : la première lors de la cinquième année de la mission prophétique, et la seconde durant la sixième. Par la suite, ils émigrèrent vers Médine, avant que lui-même ﷺ ne les rejoigne, afin de mieux propager l’Islam et de pouvoir adorer Allah en toute sécurité et sérénité.

Ô musulmans ! Quiconque médite sur l’émigration prophétique y découvre des sagesses immenses et en tire de grandes leçons. Parmi celles-ci, on peut citer :

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La voie du Prophète sur la façon de se comporter avec les enfants et les jeunes

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Toutes les louanges appartiennent à Allah, nous Le louons, Lui demandons Son aide, et Son pardon.

Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal qui est en nous-mêmes et contre celui de nos mauvaises actions.

Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, quant à celui qu’Il égare nul ne peut le guider.

J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, L’Unique, Celui qui n’a aucun associé. Et j’atteste que Mouhammad est le serviteur d’Allah et Son messager.

Que la prière d’Allah soit sur lui, sa famille et ses compagnons, ainsi que Ses nombreux saluts.

Ceci dit :

Serviteurs d’Allah ! Craignez Allah d’une crainte véritable, que ce soit en secret ou en apparence.

Ô musulmans : 

Allah le Très Haut a fait de la vie [de l’homme] un état de force entre deux états de faiblesses. Cet état de force est le pilier [de la communauté] dans cette vie mondaine et les fruits que l’on récolte dans l’Au-delà [si cela a été correctement utilisé]. L’âge des jeunes est donc l’état de force après celui de la faiblesse. Durant celui-ci, la détermination flamboie et les inspirations sont hautes. Tout au long des époques, les jeunes ont été d’un grand profit.

Le peuple d’Ibrâhîm عليه السلام dit à son propos : {Certains dirent : « Nous avons entendu un jeune homme, du nom d’Ibrâhîm, en dire du mal.} [S.21, v.60].

Allah dit concertant Yahyâ عليه السلام : {Nous lui avons donné la sagesse dès l’enfance.} [S.19, v.12].

Ibn Kathîr رحمه الله a dit en commentaire : « C’est-à-dire qu’on lui a donné la compréhension, la science, le sérieux, la détermination, l’accomplissement du bien et l’attention qu’il lui consacre ainsi que les efforts qu’il fournit dans sa cause, alors qu’il était un enfant. »

Allah dit concernant les gens de la caverne : {Il s’agissait de jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur et que Nous avons alors guidés plus encore.} [S.18, v.13].

Ibn Kathîr رحمه الله a dit : « Allah le Très Haut évoqua le fait qu’ils étaient jeunes, qu’ils étaient plus susceptibles de suivre la vérité et d’être plus guidés sur la voie droite que les personnes âgées. C’est pourquoi la majeure partie de ceux qui ont répondu à l’appel d’Allah et Son Messager étaient des jeunes. »

Parmi les sept personnes qu’Allah couvrira de Son ombre le Jour de la Résurrection : « Un jeune qui a grandi dans l’obéissance d’Allah. » (Consensus d’Al-Boukhârî et Mouslim).

Le comportement de notre Prophète ﷺ envers les jeunes Compagnons est le plus grandiose. Il était humble envers eux, il s’asseyait avec eux, les visitait, leur enseignait et contribuait à élever leurs déterminations. C’est ainsi que sortit d’eux la meilleure génération.

Parmi son humilité ﷺ, « quand il passait devant des enfants, il les saluait. » (Rapporté par Mouslim).

Ibn Battâl رحمه الله a dit : « Saluer les enfants faisait partie de son comportement éminent, de ses nobles caractères et de son humilité. »

Le Prophète se sentait extrêmement concerné par leur enseignement. Joundoub Ibn ‘Abd Allah رضي الله عنه a dit : « Nous étions avec le Prophète ﷺ quand nous étions jeunes – proches de la puberté –. Nous apprenions d’abord la foi avant d’apprendre le Coran, puis nous apprenions le Coran et cela fit augmenter notre foi. » (Rapporté par Ibn Mâjah).

Il veillait à leur inculquer la croyance. Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما a dit : « Un jour, j’étais derrière le Prophète ﷺ et il s’adressa à moi : « Ô mon enfant ! Je vais t’enseigner certaines paroles : préserve Allah, Il te préservera. Préserve Allah et tu Le trouveras avec toi. Si tu veux demander quelque chose, demande à Allah. Et si tu veux demander de l’aide, alors demande à Allah. » (Rapporté par At-Tirmidhî).

Pendant leur enseignement, il faisait preuve de bienveillance de diverses façons.

Parfois, il les prenait par leurs mains. Mou’âdh رضي الله عنه dit à ce propos : « Une fois, le Messager d’Allah ﷺ me prit par la main et me dit : “Je t’aime.” Mou’âdh lui répondit : “Et moi, par Allah, je t’aime aussi.” Le Prophète lui demanda : “Ne t’enseignerais-je pas des paroles que tu diras après chaque prière ?” “Oui”, répondit-il. Il dit alors : “Dis : Ô Allah ! Aide-moi à T’évoquer, Te remercier et à T’adorer d’une belle façon.” » (Rapporté par Al-Boukhârî dans « Al-Adab Al-Moufrad »). Parfois, il plaçait leurs mains entre les siennes. Ibn Mas’oûd رضي الله عنه a dit : « Le Messager d’Allah ﷺ m’a appris les salutations finales (At-Tachahhoud) – alors qu’il tenait ma main entre les siennes – de la même manière qu’il m’apprenait une sourate du Coran. » (Consensus d’Al-Boukhârî et Mouslim).

Parfois, il les tenait par l’épaule. ‘Abd Allah Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما a dit : « Le Messager d’Allah ﷺ me prit par l’épaule et me dit : « Considère-toi dans cette vie mondaine comme un étranger ou un voyageur. » (Rapporté par Al-Boukhârî).

C’est pour sa douceur ﷺ dans la façon d’enseigner que les enfants venaient à lui et lui demandaient qu’il leur apprenne. Ibn Mas’oûd رضي الله عنه raconte : « J’ai demandé au Messager d’Allah qu’il m’enseigne le Coran. Il me caressa la tête de sa main et me dit : “Tu es un jeune garçon plein de savoir.” » (Rapporté par Ahmad).

Il patientait dans leur enseignement. Jâbir رضي الله عنه rapporte : « Le Messager d’Allah ﷺ nous enseignait la prière de consultation (Al-Istikhârah) dans tous les domaines, de la même manière qu’il nous enseignait une sourate du Coran. » (Rapporté par Al-Boukhârî).

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