Introduction [1]
La Louange est Allah, nous Le louons, nous recherchons Son aide et nous demandons Son pardon. Nous cherchons refuge auprès de Lui contre la méchanceté de nous-mêmes et contre nos mauvaises actions. Celui qu’Allah guide, ne s’égarera jamais et celui qu’Allah égare ne sera jamais guidé. Je témoigne que Le Seul qui mérite l’adoration est Allah l’Unique et que Mouhammad est Son adorateur et Son messager. Que les salutations et la prière d’Allah soient sur lui, sa famille, ses compagnons et celui qui a suivi son chemin et qui a été guidé par sa guidée jusqu’au Jour Dernier.
SHAYTAN ÉGARE LES MUSULMANS AUX MOYENS DE LA NÉGLIGENCE ET DE L’EXCES
Shaytân a deux moyens pour pénétrer chez les Musulmans, grâce auxquels il pourra exécuter la tâche de les égarer et de les tromper. Un de ces moyens est lorsque le musulman fait partie des gens qui sont négligents et désobéissants, Shaytân lui enjolive la désobéissance et les passions, afin qu’il reste éloigné d’Allah et de Son Messager صلى الله عليه وسلمqui a dit : « Le Paradis est entouré de péchés, et l’Enfer est entouré de passions. »[2]
Le second moyen de Shaytân est lorsque le musulman fait partie de ceux qui sont obéissants et adorateurs, il lui embellit l’excès et l’extrémisme dans la Religion pour corrompre sa Religion. Allah عز وجل a dit :
« Ô gens du Livre (Chrétiens), n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites d’Allah que la vérité. » {An-Nisaa : 171}
« Dis : «Ô gens du Livre, n’exagérez pas en votre religion, s’opposant à la vérité. Ne suivez pas les passions des gens qui se sont égarés avant cela, qui ont égaré beaucoup de monde et qui se sont égarés du chemin droit. » {Al-Mâ idah : 77}
Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Prenez garde à l’excès (al-ghoulouw) dans la Religion, car ce qui provoqua la perte de ceux qui vous ont précédés fut l’excès dans la Religion. »[3]
LA MAUVAISE COMPRÉHENSION EST LE RÉSULTAT DU SUIVI DES PASSIONS ET DU FAIT DE NE PAS REVENIR AUX GENS DE SCIENCE
Parmi les tromperies de Shaytân sur ces extrémistes, le fait d’embellir à leurs yeux le suivi des désirs, l’obéissance à leurs leaders et la mauvaise compréhension. Shaytân les amène à s’abstenir de revenir aux savants, afin que les gens de science ne puissent pas les éclairer et les guider vers ce qui est juste. Par conséquent, ils restent dans leur erreur et leur égarement.
Allah عز وجل a dit :
«Ô David, Nous avons fait de toi un calife sur la terre. Juge donc en toute équité parmi les gens et ne suis pas la passion : sinon elle t’égarera du sentir d’Allah».{Sad : 26}
« Et qui est plus égaré que celui qui suit sa passion sans une guidée d’Allah ? Allah vraiment, ne guide pas les gens injustes ». {Al-Qasas : 50}
« Et quoi ! Celui à qui on a enjolivé sa mauvaise action au point qu’il la voit belle… ? – Mais Allah égare qui Il veut, et guide qui Il veut – »{AL-Fâtir : 8}
« Est-ce que celui qui se base sur une preuve claire venant de son Seigneur est comparable à ceux dont on a embelli les mauvaises actions et qui ont suivi leurs propres passions ». {Muhammad : 14}
« C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s’y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d’autres versets qui peuvent prêter à d’interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclinaison vers l’égarement, mettent l’accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n’en connaît l’interprétation, à part Allah ». {Aal-‘Imrân : 7}
‘Aisha رضي الله عنها rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم récita ce verset et dit : « Si vous voyez ceux qui suivent les versets équivoques, il s’agit de ceux qu’Allah a mentionnés, alors méfiez-vous d’eux. »[4]
Et il صلى الله عليه وسلم dit : « Celui pour qui Allah veut le bien, Il lui donne la compréhension de la Religion. » [5]
Les paroles de ce hadith prouvent que le signe d’Allah désirant le bien pour Son serviteur se traduit par le fait qu’Il lui attribue la compréhension de la Religion. Et le sens de ce hadith inclut la preuve que celui pour lequel Allah ne veut pas le bien, Il ne lui donnera pas la compréhension de la Religion, il sera plutôt affligé par une pauvre compréhension.
IBN ‘ABBAS RÉFUTE LES KHAWARIJ CONCERNANT LEUR MAUVAISE COMPRÉHENSION, DEUX MILLE D’ENTRE EUX SE REPENTIRENT
Les Khawârij [6] qui se sont révoltés et ont combattu contre ‘Ali رضي الله عنه furent atteints par cette mauvaise compréhension. Ceci car ils ont compris les textes de la Shari’ah d’une façon erronée et contraire à celle des Compagnons رضي الله عنهم. C’est pourquoi, lorsque Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما s’engagea dans un débat avec eux, il leur montra la compréhension correcte des textes. Certains sont revenus et d’autres restèrent dans leur égarement. L’histoire de ce débat fut rapportée dans Al-Moustadrak (2/150-152) de Al-Hakîm (m.405H), et l’isnâd est authentique selon les conditions de Mouslim (m.261H). Y figure la parole de Ibn ‘Abbas : « Je suis venu à vous de la part des Compagnons du Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم , des Mouhâjirîn et des Ansâr, pour vous informer de ce qu’ils disent. Ils savent ce qu’ils disent car le Coran a été révélé en leur présence, et ils connaissent mieux la révélation que vous car elle fut révélée parmi eux. Et aucun d’eux n’est parmi vous. » L’un d’eux dit : « Ne discutez pas avec les gens de Quraysh (puisque Ibn ‘Abbâs était Qurayshite), car Allah عز وجل a dit :
« Ce sont plutôt des gens chicaniers ».{Az-Zukhruf : 58}
Ibn ‘Abbâs continua : « Et je suis venu à un peuple dont il n’y a jamais eu plus sévère d’effort dans l’adoration que lui. Leur visage est devenu pâle à force de veiller, comme si leurs mains et leurs pieds ne les dissuadaient pas. »
Certains partirent et d’autres restèrent. Quelques uns dirent : « Parlons avec lui et voyons ce qu’il a à dire. »
Je dis « Informez-moi des raisons de votre rancune envers le fils de l’oncle du Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم et son gendre, et envers les Mouhâjirîn et les Ansâr ? » Ils répondirent : « Pour trois raisons. » Je dis « Lesquelles ? » Ils dirent : « La première est qu’il (‘Ali) a rendu des hommes juges dans les affaires d’Allah, alors qu’Allah عز وجل dit :
« Le pouvoir n’appartient qu’Allah ». {Yusouf : 40}
Donc le jugement n’appartient ni aux hommes ni aux juges. »
Je dis : « Cela fait seulement une raison. »
Ils continuèrent : « Quant aux autres raisons, il combattit ses ennemis mais ne prit aucun prisonnier ou butin de guerre. Donc si ceux qu’il a combattus étaient mécréants, leur emprisonnement et leur butin devient licite. S’ils étaient croyants, les combattre ne serait pas permis. »
Je répondis : « Voici deux raisons, quelle est la troisième ? »
Ils dirent : « Il supprima le titre de « Chef des croyants » pour lui-même, il est donc le chef des mécréants. »
Je dis : « Avez-vous autre chose à rajouter ? »
« Cela nous suffit. »
« Puis-je vous réciter du Livre d’Allah et de la Sounnah de Son Prophète صلى الله عليه وسلم ce qui réfutera vos propos et vous obéirez ? »
« Oui ! »
« Concernant votre parole selon laquelle il a autorisé des hommes à juger dans les affaires d’Allah, alors je vais vous réciter ce qui montre qu’Allah a délégué Son jugement aux hommes pour le prix de quatre dihrams, concernant un lapin ou un autre gibier. Allah عز وجل a dit :
« Ô les croyants ! Ne tuez pas de gibier pendant que vous êtes en état d’Ihram ».
Jusqu’à :
« …d’après le jugement de deux personnes intègres parmi vous »
Alors je vous implore par Allah : Le jugement des hommes concernant les lapins et les autres gibiers est-il meilleur, ou est-ce le jugement concernant leur sang et leur réconciliation ?
Vous savez que si Allah avait voulu, Il aurait jugé et n’aurait pas relégué cela à des hommes.
Et Allah عز وجل a dit au sujet de la femme et de son époux :
« Si vous craignez le désaccord entre les deux [époux], envoyez alors un arbitre de sa famille à lui, et un arbitre de sa famille à elle. Si les deux veulent la réconciliation, Allah rétablira l’entente entre eux ». {An-Nisaa : 35}
Allah a donc fait du jugement des hommes une tradition authentique. Alors délaisseriez-vous cela [i.e. cet égarement] ?»
« Oui ! »
« Quant à votre parole selon laquelle il a combattu et ne prit pas de prisonniers et de butin de guerre, auriez-vous dénigré votre mère ‘Aisha? Auriez-vous pu faire d’elle une prisonnière avec laquelle vous vous seriez permis ce qui est permis avec d’autre? Si vous faites cela, vous deviendriez mécréants, car elle est votre mère. Et si vous dites « Elle n’est pas notre mère », alors vous avez mécru car Allahعز وجل dit :
« Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu’ils n’en ont sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs mères ». {Al-Ahzâb : 6}
Vous tournez donc autour de deux égarements. Quel que soit celui que vous adoptez vous tombez dans l’égarement. »
Ils se mirent à se regarder les uns les autres. Je dis : « Abandonnez-vous cela ? »
« Oui ! »
« Quant à votre parole : il a supprimé le titre de « Chef des croyants » de son nom, alors je vais vous donner en exemple celui que vous agréez. En effet, vous avez entendu que le jour d’Al-Houdaybiyyah le Prophète صلى الله عليه وسلم a conclu un pacte avec Souhayl Ibn ‘Amr et Abou Soufyân Ibn Harb. Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم dit alors au Chef des Croyants (‘Ali) « Écris Ô ‘Ali : Ce sont les termes du pacte de paix acceptés par Mouhammad le Messager d’Allah. » Alors les païens s’écrièrent : « Non, par Allah ! Nous ne reconnaissons pas que tu es le Messager d’Allah, sinon nous ne t’aurions pas combattu ! » Alors le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم répondit : « Ô Allah ! Toi Tu sais que je suis le Messager d’Allah ! Écris Ô ‘Ali : Ce sont les termes du pacte de paix acceptés par Mouhammad Ibn ‘Abdillah.’»[7]
Donc par Allah, le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلمétait meilleur que ‘Ali, pourtant il n’a pas été révoqué de la Prophétie lorsqu’il a effacé le titre « Messager d’Allah » de son nom. »
Ibn ‘Abbâs continua : « C’est ainsi que 2000 personnes se repentirent, et les autres furent tués dans leur égarement. »[8]
Donc dans cette histoire, deux mille personnes parmi les Khawarij revinrent sur leurs erreurs, grâce à la clarification et l’élucidation émanant de Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما. Cela est donc une preuve que revenir aux gens de science contient une sécurité contre les maux et les épreuves. En effet, Allah عز وجلa dit :
« Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas ». {An-Nahl : 41}
UN GROUPE QUI ÉTAIT INTÉRESSÉ PAR UNE OPINION DES KHAWARIJ SE REPENTIT DE LEUR ERREUR APRES AVOIR ECOUTE JABIR IBN ‘ABDILLAH
Et parmi ce qui prouve que revenir aux savants dans les questions religieuses et mondaines est meilleur pour les Musulmans, le hadith rapporté par Mouslim dans son Sahîh (n.191), d’après Yazîd al-Faqîr (Un tâbi’y) qui a dit : « Un point de vue des Khawârij (c-à-d ceux qui prétendent que les grands pêchés font rentrer celui qui les commet éternellement en Enfer) m’avait énormément séduit. Nous étions alors partis en grand nombre accomplir le Hajj puis pour aller voir les gens afin de leur montrer la vision des khawârij.» Il dit « Nous sommes passé par Al-Madinah et trouvâmes Jâbir bin ‘Abdillah رضي الله عنه assis contre un poteau en train de parler au peuple au sujet du Prophète صلى الله عليه وسلم» Puis il continue : « Lorsqu’il (Jâbir bin ‘Abdillah) mentionna les gens de l’Enfer, je lui dis : « Ô compagnon du Messager d’Allah ! Qu’es-tu en train de dire ? » Allah عز وجل dit :
« Seigneur ! Quiconque Tu fais entrer dans le Feu, Tu le couvres vraiment d’ignominie ». {Al-‘Imrân : 192}
Et Il dit :
« Toutes les fois qu’ils voudront en sortir, ils y seront ramenés » {As-Sajdah : 20}
Alors qu’est-ce que vous dîtes ? »
Il dit : « Lis-tu le Coran ?»
Je répondis :« Oui ! »
Puis il me demanda : « As-tu entendu parler du « maqâm de Mouhammad » صلى الله عليه وسلم ?»
Je répondis : « Oui ! »
Il dit : « En effet, il s’agit de la station louable de Mouhammad صلى الله عليه وسلم dont Allah fera sortir (de l’Enfer) ceux qu’Il voudra faire sortir. »
Il (Yazîd) continua : « Ensuite il décrivit l’endroit du Pont (As-Sirât) et la traversée des gens sur celui-ci puis mais je crains de ne pas avoir retenu plus que cela. »
Il (Jâbir) poursuivit « Des gens sortiront du Feu après y avoir séjourné, ils sortiront comme s’ils étaient du bois de sésame. Ils rentreront dans une rivière parmi les rivières du Paradis et s’y baigneront. Ils en sortiront comme des feuilles papier blanc.»
Nous avons alors fait marche arrière et avons dit : « Malheur à vous ! Insinuez-vous que le Shaykh [c-à-dire Jâbir Bin ‘Abdillah] mentirait sur le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم?! » Puis nous nous sommes repentis, et par Allah, aucun d’entre nous est allé (promouvoir le point de vue des Khawâridj) excepté un seul qui persista dans l’égarement, ou comme l’a déclaré Abou Nou’aym. » Et Abou Nou’aym n’est autre que Al-Fadhl bin Doukayn, l’un des hommes de la chaîne de transmission (isnâd) de ce hadith. Ibn Kathîr (m.774H) mentionna ce hadith de Jâbir selon Ibn Abi Hâtim et Ibn Mardawayh et d’autres dans son tafsîr de la Parole d’Allah عز وجل dans la sourate Al-Mâ idah :
« Ils voudront sortir du Feu, mais ils n’en sortiront point ». {Al-Mâ idah : 37}
Cela montre donc que ce groupe a été éprouvé par l’admiration qu’ils avaient envers une opinion des Khawârij dans le takfîr de celui qui commet un grand péché et par lequel il restera en Enfer éternellement. Lorsqu’ils rencontrèrent Jâbir et qu’il clarifia cette question, ils adoptèrent ce vers quoi il les orienta et guida et abandonnèrent ainsi la fausse compréhension qu’ils avaient eu. Ils quittèrent les Khawârij à qui ils avaient donné de l’importance après le Hajj. C’est donc un des plus grands bénéfices que le Musulman peut obtenir en revenant aux savants.
LE JEUNE AGE EST UNE CAUSE DE LA MAUVAISE COMPRÉHENSION
Et ce qui montre également le danger de l’extrémisme dans la Religion, l’éloignement de la vérité et [le danger de] s’opposer à ce sur quoi sont Ahlous-Sounnah wal-Jama’ah, est la parole du Prophète صلى الله عليه وسلم , d’après le hadith de Houdhayfa رضي الله عنه : « Ce que je crains le plus pour vous est un homme qui lit le Coran au point où se reflétera son plaisir et qui prend l’Islam comme son manteau. Puis il se retourne et l’enlève et le jette sur son dos, puis il se dirige rapidement vers son voisin avec son épée dégainée et l’accusera de polythéisme. » Je dis : « Ô Prophète d’Allah ! Quel est celui qui mérite le plus d’être accusé de polythéisme, celui qui accuse ou l’accusé ? » Il répondit : « Celui qui accuse, bien sûr. »[9]
Le jeune âge est lié à la faiblesse de la compréhension. La preuve de cela est ce qu’a rapporté Al-Boukhari dans son Sahîh (n. 4495), avec sa chaîne de transmission allant jusqu’à Hishâm bin ‘Ourwah, d’après son père, qui a dit : « Je dis à ‘Aisha, l’épouse du Prophète رضي الله عنها, alors que j’étais jeune à cette époque : « As-tu vu la parole d’Allah عز وجل :
« As Safa et Al Marwah sont vraiment parmi les lieux sacrés d’Allah. Donc, quiconque fait pèlerinage à la Maison ou fait l’Umra ne commet pas de péché en faisant le va-et-vient entre ces deux monts ». {Al-Baqarah : 158}
Je ne vois pas de péché pour celui qui n’accomplit pas le parcours entre As-Safa et Al Marwah. » ‘Aisha répondit : « Non ! Si cela était comme tu dis, [le verset] serait « Il n’y a pas de péché pour celui qui ne fait pas le va-et-vient entre ces deux mont » Ce verset a été révélé au sujet des Ansâr, car ils adoraient « Manât ». Et Manât était située près [d’un endroit appelé] Qudayd et ils eurent des problèmes pour accomplir le parcours entre as-Safa et al-Marwah. Lorsque l’Islam arriva, ils interrogèrent le Prophète صلى الله عليه وسلمà ce sujet, et Allah عز وجل révéla : « As Safa et Al Marwah sont vraiment parmi les lieux sacrés d’Allah. Donc, quiconque fait pèlerinage à la Maison ou fait l’Umra ne commet pas de péché en faisant le va-et-vient entre ces deux monts. » {Al-Baqarah : 158} »
Et ‘Ourwah ibn az-Zoubayr faisait partie des meilleurs Tabi’in (génération suivant celle des compagnons), l’un des sept fouqaha (juristes) à l’époque des Tabi’in. Son excuse pour sa fausse compréhension était son jeune âge à l’époque où il posa sa question. Et cela fait apparaître que le jeune âge est une cause de la mauvaise compréhension et que revenir aux gens de science contient un bien et une sécurité.
QUELLE RAISON ET QUELLE RELIGION CONSIDÈRENT LES ATTAQUES-SUICIDES ET LES DESTRUCTIONS COMME UN JIHÂD ?
Nous avons mentionné dans cette introduction le fait que Shaytân s’introduit au sein des gens de l’adoration pour corrompre leur Religion par le biais de l’excès et de l’extrémisme dans la Religion, comme cela s’est produit avec les Khawârij ainsi que le groupe qui avait un engouement pour leur opinion. Et que la voie pour se préserver des tribulations (fitan) est en revenant aux gens de science, comme les deux milles personnes parmi les Khawarij qui se repentirent après avoir débattu avec Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما et le renoncement du groupe au mensonge auquel il donnait de l’importance en revenant à Jâbir ibn Abdillah رضي الله عنه.
Après cette introduction, je dis : « les jours se suivent et se ressemblent ! » En effet, ce qu’il s’est produit comme attaques suicides et destructions dans la ville de Riyadh, et tout ce qui a été découvert par la suite en armes et explosifs à Makkah et Al-Madinah au début de l’année 1424H, tout cela est le résultat final pour avoir été égaré par Shaytân et son embellissement de l’excès et de l’extrémisme à ceux qui furent responsable de ces actes. Ces événements sont parmi les crimes et corruptions les plus honteux sur terre. Et encore plus scandaleux que ça, c’est que Shaytân enjolive ces événements comme étant un Jihâd pour celui qui en est à l’origine. Alors avec quelle raison et quelle Religion peut-on considérer comme étant un Jihâd le fait de tuer des Musulmans et ceux sous protection par des traités, terroriser ceux qui sont en sécurité, rendre les femmes veuves et les enfants orphelins et détruire les immeubles avec ce qu’ils contiennent ?!
J’ai donc pensé à mentionner ce que je pouvais comme textes du Coran et de la Sounnah concernant la gravité des tueries et leur danger, concernant le suicide d’un musulman tout en tuant d’autres musulmans et des gens protégés par des traités, que ce soit fait intentionnellement ou par erreur. Ceci afin d’établir la preuve et exposer le but pour que soit détruit celui qui a choisi la destruction et que vive celui qui a choisi de vivre.
Je demande à Allah عز وجل de guider ceux qui ont été égarés vers le droit chemin et de les sortir de l’obscurité vers la lumière afin que les Musulmans se protègent du pire des maux.
Certes, Allah est Celui qui entend et répond.
CE QU’IL EN EST DU GRAVE DANGER DE TUER DANS LES LOIS ANCIENNES
Allah a dit au sujet d’un des fils d’Adam :
« Son âme l’incita à tuer son frère. Il le tua donc et devint ainsi du nombre des perdants ». {Al-Mâ idah : 30}
Et Allah عز وجل a dit :
« C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre ». {Al-Mâ idah : 32}
Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Aucun être humain n’est tué injustement sans qu’une part de la culpabilité n’en retombe sur le premier des fils d’Adam, car il était le premier qui avait commis le meurtre sur Terre » [10]
Et Allah عز وجل a dit au sujet de Son Messager Moûssa عليه السلام lorsqu’il dit à Khidr :
«As-tu tué un être innocent, qui n’a tué personne ? Tu as commis certes, une chose affreuse !» {Al-Kahf : 74}
Et Allah عز وجل a dit à son sujet :
« L’homme de son parti l’appela au secours contre son ennemi. Moïse lui donna un coup de poing qui l’acheva. – [Moïse] dit : «Cela est l’oeuvre du Diable. C’est vraiment un ennemi, un égareur évident». Il dit : «Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même; pardonne-moi». Et Il lui pardonna. C’est Lui vraiment le Pardonneur, le Miséricordieux ! » {Al-Qasas : 15-16}
Et il est rapporté dans Sahih Mouslim (n.2905) d’après Sâlim Ibn ‘Abdillah ibn ‘Oumar qui a dit : « Ô peuple d’Irak ! Comment pouvez-vous interroger sur les petits péchés alors que vous commettez les grands ?! J’ai entendu mon père, Abdullah ibn‘Oumar رضي الله عنهما dire : «J’ai entendu le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلمdire » : « La fitna (les troubles) viendra de là-bas.» Et il pointa son doigt vers l’est (Mashriq) « d’où sortent les cornes du diable. Et vous vous tordrez le cou les uns des autres. »
Lorsque Moussa tua une personne parmi les gens de Pharaon par erreur, Allah عز وجل lui dit :
« Tu tuas ensuite un individu; Nous te sauvâmes des craintes qui t’oppressaient; et Nous t’imposâmes plusieurs épreuves ». {Ta Ha : 40}
Et la parole de Sâlim ibn ‘Abdillah « comment pouvez-vous interroger sur les petits péchés alors que vous commettez les grands » renvoie à ce qui été rapporté par son père dans Sahih Al-Boukhari (n.5994) lorsqu’un homme du peuple de l’Irak l’a interrogé sur le fait de tuer les moustiques. Il dit alors : « Regarde celui-là ! Il m’interroge sur le fait de tuer les moustiques alors qu’ils ont tué le fils du Prophète صلى الله عليه وسلم ! Et j’ai entendu le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم dire : « Ils sont mes agréables senteurs dans ce monde » – en parlant de Al Hassan et Al Houssayne- رضي الله عنهما
Allah عز وجل a dit :
« Et rappelez-vous, lorsque Nous obtînmes de vous l’engagement de ne pas vous verser le sang, [par le meurtre] de ne pas vous expulser les uns les autres de vos maisons. Puis vous y avez souscrit avec votre propre témoignage ». {Al-Baqarah : 84}
Et Il عز وجل a dit :
« Et Nous y avons prescrit pour eux vie pour vie, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures tombent sous la loi du talion. Après, quiconque y renonce par charité, cela lui vaudra une expiation ». {Al-Mâ idah : 45}
LE JUGEMENT CONCERNANT LE SUICIDE D’UN MUSULMAN, INTENTIONNELLEMENT OU PAR ERREUR
Allah عز وجل a dit :
« Ô les croyants ! Que les uns d’entre vous ne mangent pas les biens des autres illégalement. Mais qu’il y ait du négoce (légal), entre vous, par consentement mutuel. Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, Nous le jetterons au Feu, voilà qui est facile pour Allah ». {An-Nisaa : 29-30}
Et le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Celui qui se tue avec une chose de ce monde sera châtié par cette chose le Jour du Jugement. »[11]
D’après Abou Hourayrah رضي الله عنه, le Prophète a dit صلى الله عليه وسلم: « Quiconque se suicide d’un tranchant, s’en percera incessamment le ventre dans le feu de l’Enfer où il demeurera éternellement. Quiconque s’empoisonne, absorbera incessamment ce poison dans le feu de l’Enfer où il demeurera éternellement. Quiconque se donne la mort en se précipitant du haut d’une montagne, se précipitera incessamment dans le feu de l’Enfer où il demeurera éternellement. » [12]
Et dans le Sahih Al-Boukhari (1365), il est rapporté d’après Abou Hourayrah رضي الله عنه que le Prophète صلى الله عليه وسلمa dit : « Celui qui s’étrangle lui-même, s’étranglera en Enfer, et celui qui se poignarde, se poignardera lui-même en Enfer. » Ce hadith est également mentionné dans le Mousnad (9618) de l’Imam Ahmad et d’autres avec un ajout : « Et celui qui se suicide en sautant d’un endroit élevé, il sautera d’un endroit élevé en Enfer. »[13]
D’après Al-Hasan qui a dit : « Joundoub رضي الله عنه nous a rapporté un hadith dans cette mosquée. Nous n’avons pas oublié (ce hadith) et nous n’avons pas eu peur de l’oublier. Et nous n’avons pas crains que Joundoub puisse mentir sur le Prophète صلى الله عليه وسلم. Il dit : « Il y avait un homme qui était blessé puis se tua. Alors Allah عز وجل dit : « Mon serviteur s’est précipité à se donner la mort, je lui ai donc interdit le Paradis. » »[14]
Et Ibn Hibbân rapporte dans son Sahîh, Mawârid Adh-Dhamân (n.763), d’après Jâbir Ibn Samourah رضي الله عنه : « Un homme était blessé. Il prit alors son épée et se poignarda avec. Et le Prophète صلى الله عليه وسلم ne pria pas sur lui. » Al-Albâni le déclare « sahîh li ghayrih » (« sahîh par autre que lui », c-à-dire que le hadith présente une défaillance au niveau de la chaîne de transmission, mais atteint le niveau du sahîh grâce à d’autres chaînes de transmission qui le renforcent) dans « Sahih at-Targhîb » (n.2357). Quant à celui qui se suicide de manière involontaire, alors il est excusé et ne sera pas dénigré, conformément à la parole d’Allah عز وجل :
« Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos coeurs font délibérément. Allah, cependant, est Pardonneur et Miséricordieux ». {Al-Ahzâb : 5}
Et Sa parole :
« Seigneur, ne nous châtie pas s’il nous arrive d’oublier ou de commettre une erreur ». {Al-Baqarah : 286} Et Allah عز وجل a dit : « J’ai répondu. »[15]
LE JUGEMENT CONCERNANT LE FAIT DE TUER UN MUSULMAN POUR UNE CAUSE JUSTE OU NON
Le meurtre d’un musulman peut se produire pour une cause juste ou non. La cause est juste lorsque cela arrive sous une forme de rétribution ou d’un châtiment prescrit. Et tuer sans cause juste peut se produire intentionnellement ou par erreur, et Allah عز وجل a dit au sujet du meurtre intentionnel :
« Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment ». {An-Nisaa : 93}
Et Allah عز وجل a dit :
« Qui n’invoquent pas d’autre dieu avec Allah et ne tuent pas la vie qu’Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit; qui ne commettent pas de fornication – car quiconque fait cela encourra une punition et le châtiment lui sera doublé, au Jour de la Résurrection, et il y demeurera éternellement couvert d’ignominie; sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne oeuvre; ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Allah est Pardonneur et Miséricordieux ». {Al-Furqân : 68-70}
Et Allah عز وجل a dit dans la sourate Al-An’âm :
« Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté. Nous vous nourrissons tout comme eux ». {Al-An’âm : 151}
Allahعز وجل a dit dans sourate Al-Israa :
« Et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté; c’est Nous qui attribuons leur subsistance; tout comme à vous. Les tuer, c’est vraiment, un énorme pêché ». {Al-Israa : 31}
Et Allah عز وجل a dit :
« Ils sont certes perdants, ceux qui ont, par sottise et ignorance tué leurs enfants, et ceux qui ont interdit ce qu’Allah leur a attribué de nourriture, inventant des mensonges contre Allah. Ils se sont égarés et ne sont point guidés ». {Al-An’âm : 140}
Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Les premières affaires qui seront jugées entre les gens le Jour du Jugement sont celles impliquant une effusion de sang. » [16]
En effet, le Prophète صلى الله عليه وسلم a affirmé plus tard lorsqu’il prononça le sermon d’adieu la sacralité du sang, des biens et de l’honneur des Musulmans en l’assimilant à la sacralité du temps et du lieu. Abou Bakr رضي الله عنه a donc rapporté : « Le Prophète صلى الله عليه وسلمnous a prononcé un sermon le jour du sacrifice, et il a dit : « Savez-vous quel jour nous sommes ? » Nous répondîmes : « Allah et Son Messager savent mieux. » Il resta silencieux jusqu’à ce que nous pensions qu’il allait lui donner un autre nom. Il dit : « N’est-ce pas le jour du sacrifice ? » Nous répondîmes : « Oui ! » Puis il dit :« Quel mois sommes-nous ? » Nous répondîmes : « Allah et Son Messager savent mieux. » Il se tut jusqu’à ce que nous pensions qu’il allait lui donner un autre nom. Il dit : « N’est-ce pas Dhoul-Hijjah ? » Nous répondîmes : « Oui ! » Il demanda : « Dans quelle ville sommes-nous ? » Nous répondîmes : « Allah et Son Messager savent mieux. » Il se tut jusqu’à ce que nous pensions qu’il allait lui donner un autre nom. Il dit : « Ne s’agit-il pas de la Ville Sainte (Makkah) ? » Nous répondîmes : « Oui ! » Il dit : « Alors votre sang, vos biens et votre honneur est sacré, tout comme sont sacrés ce jour-ci, dans ce mois-ci, et dans cette ville, jusqu’au jour où vous rencontrerez votre Seigneur. Vous ai-je transmis le message ? » Ils répondirent : « Oui ! » Il dit : « Ô Allah soit témoin. Que celui qui est présent informe l’absent. Peut-être que celui à qui l’on transmettra sera plus perspicace que celui qui était présent. Alors ne retournez pas après moi à l’état de mécréance en vous frappant le cour les uns des autres. »[17]
Abou Hourayrah رضي الله عنه rapporte du Prophète صلى الله عليه وسلم : « Éloignez-vous des sept turpitudes ! » Ils dirent : « Ô Messager d’Allah, quelles sont-elles ? » Il répondit : « Le Shirk (l’associationnisme), la magie, le meurtre qu’Allah a interdit sauf à bon droit, l’usurpation des biens de l’orphelin, l’usure, la fuite du front lors d’une expédition militaire et la fausse accusation (de fornication) des femmes vertueuses, chastes et Croyantes. » [18]
D’après Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Le croyant ne cessera d’être dans l’aisance de sa religion, tant qu’il ne verse pas le sang qui est illicite. » Et Ibn ‘Umar ajouta : « En effet, parmi les affaires critiques dans lesquelles il n’y a aucune issue est lorsqu’une personne verse du sang illicite. » [19]
‘Oubâdah ibn As-Sâmit a dit : « Nous étions avec le Messager d’Allah lors d’une réunion, et il dit : « Prêtez-moi serment d’allégeance que vous n’associerez rien à Allah, que vous ne commettrez pas l’adultère (zina), que vous ne volerez pas, et que vous ne tuerez pas une personne dont Allah a déclaré le sang illicite, sauf pour une cause juste. Celui qui reste fidèle à cela, alors sa récompense est auprès d’Allah. Et celui qui commet une de ces choses, la punition qu’il recevra sera son expiation (kaffârah). Et celui qui commet une de ces choses et qu’Allah le dissimule pour lui, alors son affaire est auprès de Lui. S’Il veut, Il le pardonnera, et s’Il veut, Il le punira. » [20]
Ibn ‘Oumar rapporte du Prophète صلى الله عليه وسلم : « Celui qui porte l’épée contre nous n’est pas des nôtres. »[21]
D’après ‘Abdoullah ibn Mas’oûd رضي الله عنه qui dit : « Le Messager d’Allah a dit : « Il n’est pas permis de verser le sang d’un homme musulman qui atteste qu’il n’y a de divinité qui mérite l’adoration sauf Allah et que je suis Son Messager, excepté dans trois cas : la loi du talion, le l’homme marié qui commet l’adultère, le renégat qui renonce à sa religion et qui se sépare de la communauté (jamâ’ah).’ »[22]
Et il est également rapporté de lui que le Prophète صلى الله عليه وسلمa dit : « Maudire un musulman est une désobéissance, et le tuer est une mécréance. »[23]
D’après Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Les gens les plus détestés auprès d’Allah sont de trois sortes : un mécréant hérétique au sein du harâm, celui qui veut introduire dans l’Islam une tradition de l’époque pré-islamique et celui qui veut verser le sang d’une personne sans cause juste afin de répandre son sang. »[24]
Et Allah عز وجل a dit :
« Ô les croyants ! On vous a prescrit le talion au sujet des tués : homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme. Mais celui à qui son frère aura pardonné en quelque façon doit faire face à une requête convenable et doit payer des dommages de bonne grâce. Ceci est un allègement de la part de votre Seigneur et une miséricorde. Donc, quiconque après cela transgresse, aura un châtiment douloureux. C’est dans le talion que vous aurez la préservation de la vie, ô vous doués d’intelligence, ainsi atteindrez-vous la piété ». {Al-Baqarah : 178-179}
On trouve dans le Sahih d’Al-Boukhari, d’après Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما : « Un jeune homme fut tué, alors ‘Oumar dit : « Si tout le peuple de San’aa avait participé au meurtre, je les aurais tous tués.» Et Moughirah ibn Hakim rapporte de son père : «Quatre personnes ont tué un jeune garçon, alors ‘Oumar dit … » Et il cita des paroles similaires.
Dans le Sahih d’Al-Boukhari (n.7152), Joundoub Ibn ‘Abdillah رضي الله عنه rapporte : « La première chose qui s’infecte dans le corps humain est l’estomac, donc celui qui peut manger uniquement les bonnes nourritures, qu’il le fasse. Et celui qui peut faire tout son possible pour que ne se place pas entre lui et le Paradis une main remplie de sang (d’un musulman qu’elle aura tué injustement), qu’il le fasse. »
Al-Hâfidh (Ibn Hajr) رحمه الله a cité dans al-Fath (13/130) :
« Il y a également une forme marfou’ (« élevé » c-à-dire que la chaîne de transmission remonte jusqu’au Prophète صلى الله عليه و سلم) de At-Tabarâni, avec une chaîne contenant Isma’îl Ibn Mouslim, d’après al-Hasan, de Joundoub, avec ces paroles : « Vous savez que j’ai entendu le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلمdire : « Rien ne s’interposera entre vous et le Paradis alors que vous le voyez, si ce n’est une poignée remplie du sang d’un musulman qu’elle aura fait couler injustement. » Même si ces paroles ne remontent pas jusqu’au Prophète صلى الله عليه وسلم, on leur applique la règle du marfou’ car on ne les prononce pas avec son opinion. Et c’est une très forte menace contre le fait de tuer un musulman injustement. »
Et le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Celui qui se révolte contre ma communauté, combattant les pieux et les désobéissants, sans en exclure ses croyants et sans respecter les traités de protection, il ne fait pas partie de moi et je ne fais pas partie d’eux. »[25]
Les ahâdîth suivants n’ont pas été mentionnés dans les deux Sahîh, mais dans At-Targhîb wat-Tarhîb de Al-Moundhiri et ils ont été authentifiés par Al-Albâni dans Sahîh At-Targhîb wat-Tarhîb (1/629-634) :
D’après Al-Baraa رضي الله عنه, le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلمa dit : « La fin du monde ne vaut pas autant pour Allah que le meurtre d’un musulman sans juste cause. Et même si tous les habitants des cieux et ceux de la terre se rassemblaient pour tuer un croyant, Allah les ferait tous entrer en Enfer. »
D’après ‘Abdoullah ibn ‘Amr رضي الله عنه, le Prophète صلى الله عليه وسلمa dit : «La fin du monde ne vaut pas autant pour Allah que le meurtre d’un musulman sans juste cause. »
Et Abou Bouraydah رضي الله عنه a dit : « Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلمa dit : « Le meurtre d’un musulman est plus important pour Allah que la fin du monde. »
D’après Abou Sa’îd et Abou Hourayrah رضي الله عنها, le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلمa dit : « Si les habitants des cieux et de la terre se réunissaient pour tuer un musulman, Allah les jetterait tous en Enfer. »
Selon Abou Bakrah رضي الله عنه rapporte du Prophète صلى الله عليه وسلم : « Si les habitants des cieux et de la terre se réunissaient pour tuer un musulman, Allah les jetteraient tous sur leur visage en Enfer. »
D’après Mou’âwiyah رضي الله عنه, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Allah pardonne tous les péchés par lesquels Il est désobéi, sauf l’homme qui meurt mécréant, ou l’homme qui tue un croyant intentionnellement. »
Abou Dardâ’ رضي الله عنه a dit : « J’ai entendu le Prophète صلى الله عليه وسلمdire : « Allah pardonne tous les péchés par lesquels Il est désobéi, sauf l’homme qui meurt polythéiste (moushrik), ou qui tue un croyant intentionnellement. »
Abou Moûsa رضي الله عنه rapporte du Prophète صلى الله عليه وسلم : « َAu matin Iblîs envoie ses soldats et il dit : « Celui qui égare un musulman aujourd’hui, je le couronnerai. » Il ajouta : « Alors un des soldats vient et dit : « Je ne l’ai pas quitter pas jusqu’à ce qu’il divorce sa femme. » Il (Iblîs) répondit : « Il peut toujours se remarier. » Un autre vient et dit : « Je ne l’ai pas quitté jusqu’à ce qu’il fut ingrat envers ses parents. » Il répondit : « Il pourra toujours se montrer pieux envers eux. » Celui-là vient et dit : « Je ne l’ai pas quitté jusqu’à ce qu’il ait commis l’association. » Alors il répond : « Toi, toi !» Et un autre vient et dit : «Je ne l’ai quitté que lorsqu’il tua. Il répondit : « Toi ! Toi! » Et Iblîs le couronna. »
D’après ‘Oubâdah ibn As-Sâmit رضي الله عنه, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Celui qui tue un croyant et se réjouit de le faire, alors Allah n’acceptera pas de lui ni dépenses ni justice. » Ce fut rapporté par Abou Dawoud, puis il rapporta de Khâlid ibn Dahqân : « J’ai interrogé Yahya ibn Yahya al-Ghassâni au sujet de la parole « se réjouit » (aghTabata), il me répondit : « Il s’agit de ceux qui tuent en temps de troubles (fitna). L’un d’eux en tue un autre, et se considère comme étant sur la guidée, il ne recherche pas le pardon d’Allah, c’est-à-dire, pour cette acte. »
Abu Sa’îd رضي الله عنه rapporte du Prophète صلى الله عليه وسلم: « Un cou sortira de l’Enfer et dira : « Aujourd’hui je me suis vu confié trois (types de personnes) : chaque oppresseur obstiné, celui qui a associé avec Allah une autre divinité, et celui qui a tué une personne sans juste cause. » Il se tordra sur eux et seront jetés dans les fin fonds de l’Enfer. »
Quant au fait de tuer un croyant involontairement, alors Allah a rendu obligatoire une compensation et une expiation pour cela.
Allah عز وجل a dit :
« Quiconque tue par erreur un croyant, qu’il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang, à moins que celle-ci n’y renonce par charité »…
Jusqu’à Sa parole :
« Celui qui n’en trouve pas les moyens, qu’il jeûne deux mois d’affilée pour être pardonné par Allah. Allah est Omniscient et Sage ». {An-Nisaa : 92}
LE JUGEMENT CONCERNANT LE MEURTRE DE CELUI QUI EST SOUS PROTECTION D’UN TRAITE, INTENTIONNELLEMENT OU PAR ERREUR
Le meurtre d’un dhimmi (non musulman vivant en terre musulmane qui paie un impôt (jiziyah) et qui obéit aux lois du pays en question), d’un mou’âhid (personne sous protection d’une autorité musulmane, que ce soit l’Etat ou une personne) est illicite (harâm). Une menace sévère a été mentionnée à ce sujet, en effet Al-Boukhari rapporte dans son Sahîh (n.3166), de ‘Amr ibn ‘Abdillah رضي الله عنه, du Prophète صلى الله عليه وسلم qui a dit : « Celui qui tue une personne sous protection, ne sentira pas l’odeur du Paradis, alors que cette odeur peut être sentie à une distance de marche de 40 années. » Mentionné par Al-Boukhari dans le Livre de la Jizyah (impôt prélevé sur les mécréants) dans le chapitre « Le péché de celui qui tue un mou’âhid qui n’a pas commis de crime » Il l’a également mentionné dans le livre des compensations, dans le chapitre « Le péché de celui qui tue un dhimmi qui n’a commis aucun crime » avec cette formulation : « Celui qui tue une personne sous protection ne sentira pas l’odeur du Paradis, et son odeur peut être sentie à une distance de marche de 40 années. »
Al-Hâfidh Ibn Hajar a dit dans al-Fath (12/259) : « Il a ainsi nommé le chapitre avec le terme de dhimmi, alors qu’il apporte des informations sur le mou’âhid. Et dans le chapitre de la Jizyah, il rapporte ces paroles : « Celui qui tue un mou’âhid… » comme il apparaît dans la narration. Ce qui est voulu par cela est celui qui a conclu un traité avec les Musulmans, ou qui soit sous le pacte de la Jizyah, qui soit en trêve avec un dirigeant musulman, ou sous la protection d’un musulman. »
Et ce hadîth est rapporté par An-Nasâ-i avec cette formulation « Celui qui tue une personne parmi les gens de la dhimmah (protection), alors il ne sentira pas l’odeur du Paradis, alors qu’elle peut être sentie à une distance de marche de 40 années. » Il le rapporte également (n.4749) avec une chaîne authentique (isnâd sahîh), d’un homme parmi les Sahabas du Prophète رضي الله عنهم, que le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Celui qui tue une personne des gens de la dhimmah alors il ne sentira pas l’odeur du Paradis, alors qu’elle peut être sentie à une distance de marche de 40 années. »
Et d’après Abou Bakrah رضي الله عنه, le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Celui qui tue un mou’âhid lorsque ce n’est pas son temps [de le tuer], alors Allah lui interdit le Paradis. » [26]
Et la partie « lorsque ce n’est pas son temps » signifie qu’il soit tué en dehors des circonstances dans lesquelles il est permis de le tuer, comme lorsqu’il n’y a pas de traité de protection. C’est ce que dit Al-Moundhiri dans At-Targhîb wa At-Tarhîb (2/635). Et il dit :« Ceci est rapporté par Ibn Hibbân dans son Sahîh, avec cette formulation : « Celui qui tue une personne qui était sous protection sans juste cause, il ne sentira pas l’odeur du Paradis, alors qu’elle peut être sentie à une distance de marche de 40 années. » Al-Albâni a dit : « Sahîh li ghayrihi »
Quant au fait de tuer le mou’âhid involontairement, Allah a rendu obligatoire la compensation et l’expiation de cet acte. Allahعز وجل dit :
« S’il appartenait à un peuple auquel vous êtes liés par un pacte, qu’on verse alors à sa famille le prix du sang et qu’on affranchisse un esclave croyant. Celui qui n’en trouve pas les moyens, qu’il jeûne deux mois d’affilée pour être pardonné par Allah. Allah est Omniscient et Sage » {An-Nisaa : 92}
En conclusion, je dirai : Craignez Allah ô jeunes hommes dans vos âmes. Ne soyez pas la proie de Shaytân. Il rassemble pour vous le déshonneur dans ce monde et le châtiment dans l’au-delà. Et craignez Allah [dans votre comportement avec] les Musulmans, parmi les vieillards, les moins âgés et les jeunes. Et craignez Allah [dans votre comportement avec] les Musulmanes, parmi les mères, les filles, les tantes maternelles et paternelles.
Et craignez Allah [dans votre comportement avec] les plus âgés qui sont courbés et les bébés qui allaitent, et craignez Allah quant au fait de verser le sang d’innocents et dans l’acquisition des biens illicites.
« Parez-vous donc contre le feu qu’alimenteront les hommes et les pierres, lequel est réservé aux infidèles ». {Al-Baqarah : 24}
« Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Allah. Alors chaque âme sera pleinement rétribuée de ce qu’elle aura acquis. Et ils ne seront point lésés ». {Al-Baqarah : 281}
« Le jour où chaque âme se trouvera confrontée avec ce qu’elle aura fait de bien et ce qu’elle aura fait de mal; elle souhaitera qu’il y ait entre elle et ce mal une longue distance ! » {Al-Imrân : 30}
« le jour où l’homme s’enfuira de son frère, de sa mère, de son père, de sa compagne et de ses enfants, car chacun d’eux, ce jour-là, aura son propre cas pour l’occuper ». {‘Abasa : 34-37}
Réveillez-vous de votre sommeil et prenez garde à votre insouciance. Ne soyez pas l’animal de monture de Shaytân pour répandre la corruption sur terre.
Et je demande Allah عز وجل de donner aux musulmans la compréhension de leur religion, qu’Il les préserve des égarements en temps de troubles (fitan), apparents ou cachés. Et que les salutations, la paix et les bénédictions d’Allah soient sur Son Serviteur et Messager Mouhammad et sur sa famille et tous ses Compagnons.
[1] Traduit d’une risâlah intitulée « Bi ayy ‘aql wa dîn yakûn at-tafjîr wat-tadmîr jihâdan ? »
[2] Rapporté par Al-Boukhari (6487) et Mouslim (2822)
[3] Sahîh : rapporté par Ahmad (1/215, 247), Ibn Majah (3029) et an-Nasâ i (5/268). Shaykh Al-Islam Ibn Taymiyyah déclare dans Iqtidaa As-Sirât il-Moustaqim (p.106) : « Son isnâd est sahîh selon les condition de Mouslim » Et l’Imam Al-Albâni partage son avis dans la Silsilat Al-ahâdith As-Sahîhah (1283)
[4] Rapporté par Al-Boukhari (4547) et Mouslim (2665)
[5] Rapporté par Al-Boukhari (71) et Mouslim (1037)
[6] Note du Traducteur Spubs : Les Khawârij sont la première secte de l’Islam à se séparer de la voie du صلى الله عليه وسلم et de ses Compagnons. Ils apparurent durant le califat de ‘Ali, en faisant le khouroûj (rébellion) contre lui, avant l’arbitrage entre lui et Mou’awiyah رضي الله عنهما. Parmi les éléments de leur fausse ‘aqidah (croyance) on peut trouver : autoriser la rébellion contre les dirigeants musulmans légitimes, qu’ils soient pieux ou mauvais, déclarer un musulman kâfir (mécréant) à cause d’un grand péché etc. Ils furent décrits par le Prophète صلى الله عليه وسلم comme étant les « chiens de l’Enfer ». Voir Maqâlat Al-Islamiyin (1/168) de Abou al-Hasan Al-Ash’ari, Al-Bidâyah (8/22-44) de Ibn Kathîr et Fath Al-Bari (12/282-302) de Ibn Hajr.
[7] Rapporté par Al-Boukhari (5/303-304) et Mouslim (12/134-138) à partir du hadith de Al-Baraa Ibn ‘Azib رضي الله عنه
[8] Cet incident fut rapporté par ‘Abdour-Razzaq dans Al-Mousannaf (18678), Ahmad (1/342), Abou ‘Oubayd dans al-Amwâl (444), an-Nasâ i dans Hilyat Al-Awliyaa (1/318-320), Al-Bayhaqi dans as-Sounan al-Koubra (8/179), Ibn ‘Abdoul-Barr dans Jâmi’ Bayân Al-‘ilm (2/103-104), Ibn Al-Jawzi dans Talbîs Iblîs (p.91-93), Aboul-Farj al-Jariri dans al-Jalis As-Salîh il-Kâfi (1/558-560) et Ibn Kathîr dans Al-Bidâyah wa An-Nihâyah (7/281).
[9] Sahîh : rapporté par Al-Boukhari dans At-Târîkh, Abou Ya’la, Ibn Hibbân et Al-Bazzâr. Voir As-Sahîhah (n.3201) du Shaikh Al-Albâni.
[10] Rapporté par Al-Boukhari (3335) et Mouslim (1677)
[11] Rapporté par Al-Boukhari (6047) et Mouslim (176), d’après un hadîth de Thâbit ibn Dahhâk رضي الله عنه
[12] Rapporté par Al-Boukhari (5778) et Mouslim (175)
[13] Voir Silsilat as-Sahîha (n.3421) de l’Imam Al-Albâni
[14] Rapporté par Al-Boukhari (1364) et Mouslim (180)
[15] Rapporté par Mouslim (126)
[16] Rapporté par Al-Boukhari (6864) et Mouslim (1678)
[18] Rapporté par Al-Boukhari (2766) et Mouslim (145)
[19] Ces deux narrations sont rapportées par Al-Boukhari (6862-6963)
[20] Rapporté par Al-Boukhari (18) et Mouslim (1709), et la formulation est de Mouslim.
[21] Rapporté par Al-Boukhari (6874) et Mouslim (171)
[22] Rapporté par Al-Boukhari (6878) et Mouslim (1676)
[23] Rapporté par Al-Boukhari (48) et Mouslim (116)
[24] Rapporté par Al-Boukhari (6882)
[25] Rapporté par Mouslim (1848)
[26] Sahîh ; rapporté par Abou Dawoud (2670) et An-Nasâ-i (4747) avec un isnâd sahîh. Et An-Nasâ-i rajoute cette parole : « Il ne sera pas capable d’en sentir l’odeur »
Source : Traduction de l’épître « Quelle raison et quelle religion considèrent les attaques-suicides et les destructions comme un Jihâd ? » du Shaykh ‘Abdoul Mouhsin Ibn Hammâd Al-‘Abbâd par Sounnah.com (avec quelques révisions dans la traduction par le site Le Cœur des Croyants)
A reblogué ceci sur Le Cœur des Croyants.
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