« Abû Bakr le Véridique, le meilleur des Compagnons et le plus en droit au califat » – Chaykh Muhammad ibn ‘Abd Ar-Rahmân ibn Qâsim (pdf)

Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Introduction

Toutes les louanges appartiennent à Allah, Seigneur de l’univers. Que la prière et le salut soient sur notre Prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille et l’ensemble de ses Compagnons.

Ceci dit :

Les communautés et les peuples n’ont de cesse d’évoquer leurs grandes figures et leurs personnalités importantes, s’inspirant ainsi de leur vie et suivant leurs exemples. Les meilleures créatures sont les Messagers d’Allah, puis les Compagnons de notre Prophète Muhammad ﷺ. Les Compagnons ont un grand mérite sur chaque croyant ; et le mérite de tout bien dont jouissent les musulmans en termes de foi, de science, d’adoration et de bonheur, revient tout d’abord à Allah, puis à la bénédiction de ce que les Compagnons ont pu accomplir en transmettant la religion.

Le plus complet des Compagnons, le meilleur, le plus érudit d’entre eux, le plus brave et le premier à s’empresser d’accomplir le bien est Abû Bakr le Véridique, ‘Abdullâh ibn ‘Uthmân ibn ‘Âmir Al-Qurachî رضي الله عنه.

En raison de l’immense mérite d’Abû Bakr I et de son haut rang en Islam, mon père رحمه الله a compilé les éléments dispersés de sa biographie dans l’ouvrage du Chaykh Al-Islâm : « Minhâju-s-sunnah an-nabawiyyah », et l’a intitulé : « Abû Bakr le Véridique, le meilleur des Compagnons et le plus en droit au califat ».

Mon père رحمه الله a fourni de grands efforts pour réaliser cet ouvrage. Mais ce qui l’a grandement aidé à publier ce livre, après la grâce d’Allah, est sa profonde connaissance des œuvres de Chaykh Al-Islâm. Mon père a dit dans l’introduction[1] : « Cette recherche – portant sur les mérites du Véridique et sa légitimité au califat – est dispersée dans l’ouvrage « Al-manhâj » ; on ne peut l’obtenir dans sa totalité que si l’on a lu le livre en entier, et ceci est une chose ardue qui nécessite du temps. En effet, Ibn Taymiyyah رحمه الله n’a pas rédigé ce livre dans le but de traiter des mérites d’Abû Bakr, mais il ne l’a écrit que pour réfuter un auteur rafidite, en reprenant ses expressions et ses objections. »

Mon père رحمه الله a expliqué dans l’introduction de son livre la raison de celui-ci, il dit : « Mon objectif premier est que le musulman ait une connaissance complète du mérite d’Abû Bakr le Véridique et de sa légitimité au califat après la mort du Messager d’Allah ﷺ. » Mon père fit imprimer le livre de son vivant, qui reçut un bon accueil.

En raison de l’importance du sujet traité, mais aussi pour exécuter la recommandation que mon père m’avait faite – oralement et par écrit – en me demandant d’examiner ses livres et de les publier, j’ai voulu réaliser son souhait pour ce livre. Il avait écrit dans son introduction : « J’aimerais que ce livre, ou un autre similaire, soit présent dans chaque foyer musulman. » Je l’ai alors examiné et réimprimé pour qu’il soit publié sous sa plus belle apparence, comme le désirait mon père رحمه الله.

J’implore Allah de rendre ce livre aussi bénéfique que son original, de récompenser de la meilleure manière les savants musulmans et de nous réunir dans les Jardins de la félicité.

Que la prière d’Allah et Son salut soient sur notre Prophète Muhammad, ainsi que sa famille et l’ensemble de ses Compagnons.

Dr. ‘Abd Al-Muhsin ibn Muhammad Al-Qâsim

Imam et prêcheur de la noble Mosquée Prophétique

J’ai achevé l’écriture de ce livre le treize du mois de Safar de l’an mille quatre-cent-quarante-cinq de l’hégire prophétique,
à la Mosquée Prophétique.

[1] (p.98).

Abû Bakr le Véridique, le meilleur des Compagnons et le plus en droit au califat (pdf)

La patience du Prophète ﷺ face aux persécutions des mécréants

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Le Prophète ﷺ a été persécuté de différentes manières et il choisissait de patienter, car il était persécuté afin qu’il cesse d’accomplir ce qu’il avait choisi de faire, ce qui est plus encore que la patience de Yoûssouf عليه السلام. En effet, on a appelé Yoûssouf à la fornication, et il n’a été châtié par la prison que parce qu’il a refusé, alors que c’est la mécréance qu’on a demandé au Prophète ﷺ et ses Compagnons رضي الله عنهم, et comme ils ont refusé ils ont été châtiés par le meurtre et d’autres choses encore. Et le plus petit châtiment qu’ils ont subi fut la prison lorsque les polythéistes les ont confinés un temps dans une vallée en dehors de la ville, et dès lors qu’Aboû Tâlib décéda, les persécutions ont augmenté.

Quand les polythéistes de Qouraych apprirent que les Ansârs de Médine avaient prêté serment d’allégeance au Prophète ﷺ, ils voulurent l’empêcher de quitter la Mecque, le bloquant lui et ses Compagnons. On ne pouvait quitter la ville que secrètement, sauf ‘Oumar Ibn Al-Khattâb et (les nobles) comme lui qui voulaient quitter leurs demeures, mais malgré tout, ils empêchaient certains d’entre eux.

Les croyants n’ont subi ces persécutions et ces épreuves que parce qu’ils ont choisi d’obéir à Allah et Son Prophète ﷺ de la même façon que Yoûssouf à choisir d’obéir à Allah en préférant la prison au péché. Ce n’était donc pas une épreuve céleste que le serviteur subit bon gré mal gré, comme ce qui est arrivé à Yoûssouf عليه السلام lorsqu’il a été séparé de son père. La patience volontaire est la plus noble et la plus méritoire des deux, bien que celui qui patiente face à une épreuve (contre laquelle il ne peut rien) sera récompensé pour sa patience, sa quiétude et verra ses péchés pardonnés en raison des malheurs qui le touchent. Quant à celui qui est persécuté car il a choisi d’obéir à Allah, il obtient la même récompense et on lui écrit en plus une bonne action.

Allah سبحان الله وتعالى dit : {Ils n’éprouvent ni soif, ni fatigue, ni faim dans le sentier d’Allah, ne fouleront aucune terre en provoquant la colère des mécréants, et n’obtiendront aucune victoire sur un ennemi, sans qu’on ne leur écrive pour cela une bonne action. Certes, Allah n’annule pas la récompense des bienfaisants.} [S.9, v.120]

Au contraire de celui qui subit une épreuve qu’il n’a pas choisie, comme la maladie, la mort d’un être cher, le vol de ses biens, et qui n’est récompensé que pour sa patience face à cette épreuve, pas pour l’épreuve elle-même. En effet, la patience face aux malheurs ne fait qu’effacer les péchés, alors que c’est pour les actes volontaires et leurs conséquences que l’on est récompensé.

Ceux qui sont persécutés pour leur foi, leur obéissance à Allah سبحانه وتعالى et Son Messager ﷺ et qui subissent pour cela gêne, maladie, emprisonnement, émigration forcée, perte de biens et d’êtres chers, coups, insultes, perte de prestige, sont sur la voie des Prophètes et de ceux qui les suivent comme les Mouhâjiroûn. Ceux-là sont récompensés pour leurs persécutions qu’ils subissent et on leur écrit une bonne action, de la même manière que le combattant sur le sentier d’Allah est récompensé pour la faim, la soif, la fatigue et la colère des mécréants qu’il provoque. Même si tout cela n’est pas un acte qu’il accomplit, mais cela découle d’un choix qu’il a fait [à savoir a foi et l’obéissance à Allah سبحانه وتعالى et Son Messager ﷺ.] Ce sont là ce que l’on appelle les conséquences des actes volontaires. Et les savants ont divergé à leur sujet : ces conséquences doivent-elles être attribuées à l’auteur des actes, à Allah ou bien n’ont-elles en fait aucun instigateur ? L’avis le plus correct est que ces conséquences doivent être attribuées à l’auteur des actes mais aussi à toutes les autres causes. C’est la raison pour laquelle on lui écrit une bonne action.

 

Source : « Les maladies du cœur » du chaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah, éditions Tawbah, p.65 à 67

La condition d’un médecin gagnant

Ibn Al-Qayyim رحمه الله évoqua dans son livre, « La médecine prophétique », le médecin expert et les 20 points auxquels il devaient prêter attention ; il cita parmi eux :  

« Il faut qu’il ait une connaissance des maladies des cœurs et des âmes, et de leurs remèdes. C’est là un fondement très important pour soigner les corps. Car en vérité, la répercussion qu’ont le cœur et l’âme sur l’ensemble du corps est une chose que tout le monde atteste. Donc un médecin connaisseur des maladies du cœur, de l’âme et de leurs remèdes est un médecin complet. Quant à celui qui n’a aucune expérience dans ce domaine, même s’il maîtrise les traitements du corps et ses états, ne sera que la moitié d’un médecin. Tout médecin qui ne soigne pas le malade en examinant l’état de son cœur, sa rectitude, et en renforçant son âme et ses capacités par l’aumône, l’accomplissement du bien, la bienfaisance, l’orientation vers Allah et la demeure dernière n’est pas un médecin, au contraire il est uniquement quelqu’un qui prétend être médecin et qui est limité. » 

La finalité de la médecine mondaine est la prescription de médicaments, mais elle ne te garantit pas une guérison certaine. Alors que les remèdes de l’Au-delà, Allah a garanti à celui qui les consomme une guérison totale. Et si les gens avaient connaissance de tous les bénéfices résultant de la puissance spirituelle dans le traitement du corps et de l’âme, ils auraient délaissé l’utilisation de quantité excessive de médicaments qui, pour la plupart, ne traitent que les symptômes et non les causes. Nos pieux prédécesseurs étaient quant eux les plus connaisseurs de cela. Ils orientèrent les médecins mondains vers ce dont ils n’avaient pas connaissance de la médecine de l’Au-delà. Ils leur enseignèrent qu’un cœur apaisé a, pour un malade, un plus grand effet sur le fait de cerner la maladie et de repousser son mal.  

Ibn Al-Qayyim a dit lorsqu’il décrit l’état de son Chaykh, Ibn Taymiyyah : « Notre Chaykh m’a raconté : « Un jour, alors que je tombai malade, un médecin m’a dit : « Tes lectures et tes paroles dans la science aggravent ta maladie. » Je lui ai répondu : « Je ne peux pas patienter sur le fait de men priver. Par contre, je vais t’informer d’une chose concernant ta science. N’est-ce pas que lorsque l‘âme est satisfaite et heureuse le corps se renforce et repousse la maladie ? » – « Bien entendu. » Répondit-il. Je lui dis alors : « Certes, mon âme se réjouit par la science et elle renforce mon corps, j’y trouve la quiétude. » Le médecin dit : « Ceci est une science qui est en dehors de mes soins. » 

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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