La croyance islamique simplifiée – Dr. Ahmad ibn ‘Abd Ar-Rahmân Al-Qâdî (Livre pdf)

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La louange est à Allah. Nous le louons, nous sollicitons son aide, nous implorons son pardon et auprès d’Allah nous nous réfugions contre les maux de nos propres personnes et contre les conséquences néfastes de nos actions. Celui qu’Allah guide sur la voie droite, personne ne peut l’en écarter et celui qu’il égare ne trouvera personne pour le guider.

Je témoigne qu’il n’y a pas de dieu qui soit à juste titre vénéré hormis Allah, unique et sans associé. Il est – pureté à lui – celui qui dit :

{C’est lui qui envoya parmi les illettrés un messager issu d’eux, qui leur récite ses versets, qui les purifie et leur enseigne le livre et la sagesse, or avant cela ils étaient vraiment dans un égarement manifeste} [Al-Joumou‘a, v.2].

Je témoigne également que Mouḥammad est son serviteur et son messager, tel qu’en l’envoyant, Allah s’est montré immensément bon envers ses serviteurs. En effet, il dit :

{Allah a été bienfaisant envers les croyants en leur envoyant un messager issu d’eux, qui leur récite ses versets, qui les purifie et leur enseigne le livre et la sagesse, or avant cela ils étaient vraiment dans un égarement manifeste.} [Âl `Imrân, v.164].

Allah envoya Mouḥammad ﷺ comme messager et avec lui, la bonne direction (al-houdâ) et la religion de vérité (dîn al-ḥaqq), pour délivrer les gens des ténèbres et les faire entrer dans la lumière, pour les sortir de l’égarement évident et qu’ils rejoignent la parfaite [grâce divine d’être guidé dans la] bonne direction (al-houdâ), laquelle apporte aux fors intérieurs l’apaisement, et aux cœurs, la sérénité. Or, la bonne direction (al-houdâ), c’est la science bénéfique. Et la religion de vérité (dîn al-ḥaqq) c’est l’œuvre pie. C’est sur ces deux fondements importants qu’est bâtie la vie d’épanouissement et de plénitude.

Allah a mis dans son Livre Immuable absolument tout ce dont les hommes ont besoin concernant leurs croyances, leurs pratiques cultuelles, leurs transactions, leurs relations mutuelles et interpersonnelles, et leurs conduites morales. La sunna pure, quant à elle, est venue pour préciser ce qui est vague, éclaircir ce qui est équivoque, et détailler ce qui est général, et ceci conformément à la parole du Prophète ﷺ : « J’ai reçu le Livre et, avec lui, ce qui lui est semblable » (Rapporté par Aboû Dâwoûd).

La croyance islamique (`aqîda) est le fondement essentiel sur lequel repose cette religion. Elle est sa base et le secret de son dynamisme et de sa supériorité sur toute autre religion, ceci en raison de ce qu’elle recèle de spécificités uniques, dont celles-ci :

1. Le tawḥîd (l’unicité / l’exclusivité) : c’est-à-dire le fait de consacrer/vouer exclusivement son adoration à Allah, exalté soit-il, et de suivre uniquement le Prophète ﷺ [en tant que guide et modèle].

2. Le tawqîf (le fait de se restreindre/se limiter aux textes, à la révélation) : en effet, elle possède une source divine. À son sujet, on n’outrepasse pas le Qour’ân (le Coran) et le hadith. Elle ne procède pas d’une réflexion personnelle ni ne résulte d’un raisonnement analogique.

3. Elle s’accorde avec la saine nature dont Allah a doté originellement les hommes, ceci avant que les diables ne les emportent.

4. Elle s’accorde avec la saine raison, une raison non altérée par les ambiguïtés et les passions.

5. L’étendue [son caractère général et englobant] : en effet, elle ne laisse aucun aspect en rapport avec la création, la vie et l’homme, sans le clarifier.

6. La cohérence intrinsèque, puisque ses différentes parties se confirment mutuellement. Ses divers éléments ne comportent donc entre eux ni contradiction ni inharmonie.

7. L’éloignement des extrêmes : en effet, elle est la référence de la modération, tenant une position intermédiaire entre excès et manque, contrairement à nombre d’opinions [humaines].

Ces spécificités ont produit les fruits suivants:

1. Le fait de réaliser la totale soumission au Seigneur des créatures et de se libérer de l’asservissement à la créature.

2. Le fait de concrétiser l’obéissance au messager du Seigneur de la création et de s’affranchir de l’hérésie et des adeptes de l’innovation.

3. Le repos intérieur et la sérénité du cœur par le fait d’être constamment lié au Créateur, sage et suprême pourvoyeur.

4. Le fait d’être spirituellement convaincu, intellectuellement cohérent, et épargné de la contradiction et de la superstition.

5. La satisfaction des besoins de l’esprit et du corps et le fait que croyance et comportement se complètent mutuellement.

Les savants de la religion n’ont eu de cesse de concentrer leur attention sur la croyance et de déployer tous leurs efforts pour l’enseigner et l’affermir, écrivant sur ce sujet des œuvres concises ou des commentaires volumineux, quelquefois pour présenter dans ses grandes lignes la croyance des prédécesseurs, d’autres fois pour éclaircir une question particulière, et d’autres fois encore en riposte à ceux qui suivent les passions arbitraires et les innovations menant à l’égarement.

J’ai eu l’idée de rendre accessibles les questions de croyance et de les organiser dans le même ordre que celui que le Prophète ﷺ a utilisé pour évoquer les six sources de la croyance citées dans le célèbre hadith de Jibrîl, et ce en me basant uniquement sur les textes des deux révélations : le Livre Immuable et la sounna authentique. Je cite à l’occasion de chacune des sources les éléments qui s’y rapportent. Ensuite, je mentionne ceux qui s’égarèrent à ce sujet et je leur réplique sans trop m’appesantir. Cette présentation de la croyance se caractérise finalement par un volume intermédiaire : ni long ni succinct. Elle se distingue par la clarté et la simplicité, afin que tout un chacun parmi les musulmans puisse en tirer profit et atteindre l’objectif consistant à comprendre globalement et suffisamment la croyance qu’avaient les prédécesseurs, avec une expression simple et dans un ordre objectif. Je l’ai intitulée :

La croyance islamique simplifiée, tirée du Livre Immuable et de la sunna authentique. (lien pdf)

Je prie Allah pour faire de ce travail une œuvre exclusivement consacrée à lui et bénéfique pour ses serviteurs. Qu’Allah accorde miséricorde et bénédictions à notre prophète Mouḥammad ainsi qu’à sa famille et tous ses Compagnons.

Rédigé par:

Dr Aḥmad ibn `Abdurraḥmân al-Qâḍî, Faculté de charia et d’études islamiques, département de `aqîda Université d’al-Qaṣîm

La table des matières du livre :

  • Introduction
  • Préface
  • La croyance islamique simplifiée, tirée du Livre Immuable et de la sunnah authentique
  • La croyance en Allah
  • Le croyance aux Anges
  • La croyance aux Livres
  • La croyance aux Messagers
  • La croyance au Jour Dernier
  • La croyance au Destin
  • Le Qur’ân
  • La vision
  • La réalité de la foi
  • L’autorité du chef musulman et l’unité de la communauté
  • Les Compagnons [du Prophète ﷺ]
  • Les alliés [et amis d’Allah]
  • Sources de référence pour l’établissement des vérités et des preuves
  • Compléments à la croyance
  • La religion et la voie

La véracité est salvatrice

Si l’on dit que « la véracité est salvatrice » cela signifie que le salut du serviteur réside dans la véracité de son cœur par sa croyance, dans la véracité de sa langue par ses propos et dans la véracité de ses membres par ses œuvres. Il faut impérativement que ces trois choses soient véridiques.

Médite ce sens que l’on trouve dans le verset que les gens de science nomment « le verset de la bonté pieuse » et qui est la Parole d’Allah : {La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour Dernier, aux Anges, au Livre et aux Prophètes, de donner de son bien, quelqu’amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l’aide et pour délier les jougs, d’accomplir la prière et d’acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu’ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux !} [Al-Baqarah, v.177]

Sa Parole {les voilà les véridiques} renvoie à deux choses :

– La première est la bonne croyance, elle est due à la droiture de leurs coeurs sur les fondements de la foi {Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour Dernier, aux Anges, au Livre et aux Prophètes}.
Ceux-ci sont les fondements de la foi sur lesquels elle repose. Ils sont pour la religion ce que sont les racines pour les arbres et les piliers pour le bâtiment {N’as-tu pas vu comment Allah propose en parabole une bonne parole pareille à un bel arbre dont la racine est ferme et la ramure s’élançant dans le ciel ?} [Ibrâhîm, v.24]
À l’instar de l’arbre qui a des racines sur lesquelles il repose, la foi possède également des fondements sur lesquels elle est bâtie.

Ces fondements se situent dans le coeur et ce sont eux qui sont évoqués ici {Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour Dernier, aux Anges, au Livre et aux Prophètes}.
Croire en Allah en tant que Seigneur et Créateur, croire en Ses Noms les plus beaux et Ses Nobles Attributs, croire qu’Il est Le Seul digne d’être adoré et qu’aucune autre chose est en droit d’être adorée hormis Allah, L’unifier dans l’adoration, Lui vouer un culte exclusif pur, se débarrasser et se désavouer du polythéisme et de ses adeptes.

Croire aux Anges – à cette gigantesque armée – en croyant en leurs noms, leurs descriptions, leur nombre et leurs tâches de manière globale dans ce qui est venu globalement, et de façon détaillée dans ce qui a été détaillé, conformément à ce qu’Allah nous a ordonné et comme cela a été rapporté dans la Sounnah du Messager d’Allah ﷺ.

Croire aux livres, c’est à dire en tous les livres qu’Allah a révélés aux messager {Et dis : « Je crois en tout ce qu’Allah a fait descendre comme Livre} [Ach-Choûrâ, v.15]
Il les a révélés comme guide pour l’univers et pour réformer les serviteurs. Ils renferment la vérité et la guidée, ainsi celui qui a eu foi en ces livres aura certes réussi et sera heureux, quant à celui qui n’y a pas cru il aura échoué et péri.

Croire aux Prophètes qu’Allah a envoyés en tant qu’annonciateurs et avertisseurs. C’est croire en chaque Prophète qu’Allah a envoyé et croire que chacun d’eux a transmis le message clairement.
Et ils n’ont pas laissé un bien sans l’avoir indiqué à leur communauté, et ils n’ont pas laissé un mal sans avoir mis en garde contre lui.

Croire au Jour Dernier qui est le jour promis, le jour de la récompense, des comptes, et il concerne tout ce qui se passe après la mort. C’est aussi croire à tous les détails relatifs à ce Jour qui ont été rapportés dans le Livre et la Sounnah. Tout cela sont des croyances dont l’emplacement est le coeur.

– La deuxième chose sont les oeuvres pies, et cela est dû à la bonne obéissance et soumission à Allah Éxalté soit-Il, en accomplissant ce qu’Il a légiféré et en s’éloignant de ce qu’Il a interdit.
Tout cela fait partie de la sincérité du serviteur envers Allah.

Voilà pourquoi accomplir la prière, donner la Zakat et effectuer l’ensemble des prescriptions de l’Islam – que le serviteur est tenu de respecter – sont des signes de sa véracité qu’il entretient avec Allah le Très Haut.
Mais il ne doit pas se montrer élitiste dans les actes d’adoration et les obligations [religieuses]. C’est-à-dire le fait qu’il n’accomplit des prescriptions que ce vers quoi son âme penche, et là où elle ne penche pas, il ne l’accomplit pas. Ceci ne fait pas partie des caractéristiques des véridiques avec Allah.

Ainsi, on a vu que la véracité avec Allah est une science, des oeuvres, une croyance et une législation. Elle n’est pas seulement limitée à une chose présente dans le cœur sans avoir d’impact sur les membres du serviteur. Au contraire, la véracité avec Allah l’Éxalté c’est la rectitude de l’intérieur et de l’extérieur, en secret ou en public, tout comme l’a mis en évidence la parole de notre noble Prophète ﷺ : “Il y a dans le corps un morceau de chair qui, s’il est bon alors tout le corps le sera, et s’il est corrompu alors tout le corps le sera. Assurément c’est le cœur.” [Rapporté par Al-Boukhârî n°52 et Mouslim n°1599 selon le hadîth d’An-Nou’mân Ibn Bachîr رضي الله عنه]

Et ceci illustre bien que la rectitude du cœur mélangée à la sincérité envers Allah se reflète sur la langue de l’individu par une langue véridique, et sur ses membres par des membres véridiques dans l’obéissance à Allah.

Également, on comprend de ce verset que les œuvres des membres et les rites islamiques apparents sont tous des signes externes de la véracité avec Allah, à condition qu’ils émanent du cœur de la personne et qu’elle n’ait pas cherché à se montrer aux autres.

C’est pourquoi, à titre d’exemple, médite ce qu’a rapporté ´Abd Allah Ibn ´Amr رضي الله عنهما du Prophète ﷺ. Un Jour il évoqua la prière et dit : “Celui qui préserve la prière elle sera pour lui une lumière, un argument et un salut le Jour de la Résurrection. Quant à celui qui ne la préserve pas elle ne sera pas une lumière pour lui, ni un argument, ni un salut. Et il sera au Jour de la Résurrection ressuscité avec Qâroûn, Pharaon, Hâmân et Oubay Ibn Khalaf.” [Rapporté par Ahmad dans “Al-Mousnad” n°6576, Ad-Dârimî dans ses “Sounan” n°2763 et At-Tabrânî dans “Al-Mou’jam Al-Kabîr” n°14746/164]

Ces quatre sont les têtes de la mécréance et ses piliers. Et Oubay est le seul parmi les polythéistes que le Prophète ﷺ tua de ses propres mains, il n’a tué avant et après lui personne d’autre.

Et l’élément du hadith nous concernant est : “Celui qui préserve la prière elle sera pour lui une lumière, un argument et un salut”.
Sa parole (un argument) : c’est à dire un argument de sa véracité dans sa foi. Et du même exemple il y a la parole du Prophète ﷺ : “Et l’aumône est un argument.” [Rapporté par Mouslim, n°223 selon le hadîth d’Aboû Mâlik Al-Ach’arî رضي الله عنه]

La prière est une des obligations de l’Islam, elle est un de ses plus grand pilier. Elle a été nommée “As-Salât” car elle est un lien (Silat) entre le serviteur et Allah, ainsi celui qui la délaisse aura coupé le lien. Et quant à celui qui délaisse la prière, il sera bien plus enclin à délaisser le reste.

Source : « La véracité avec Allah », du chaykh ‘Abd Ar-Razzâq Al-Badr حفظه الله, p.22 à 28, édition Dâr Al-Fadîlah. (Traduit par Le Coeur des Croyants)

Ses médecins sont malades

La médecine des cœurs est une des sciences qui se sont raréfiées à notre époque. Il en résulta l’accroissement des maladies [du cœur] et leur propagation à tel point que beaucoup de nos savants, qui portent nos remèdes[1], ont été touchés.

Ainsi, leurs esprits mémorisèrent les explications de livres et de Moutoûn alors que leurs membres ont oublié la [bonne] guidée et le [rappel] de la mort. Leurs langues disent qu’ils sont des gens de science alors que leurs actes déclarent qu’ils sont des ignorants.

La majeure partie des savants de notre époque sont de deux catégories :

  • Une catégorie de savants absorbés par les biens de ce bas monde, haletants dans leur course derrière cette vie mondaine dont l’amassement ne les fatigue nullement, et qui passent leur vie à travers les délices mondains. Ceux-là, cette vie d’ici-bas a entièrement pris le contrôle de leur cœur. Et la crainte de la pauvreté et l’amour de la course aux richesses sont devenus inhérents à celui-ci.

La plupart de ces savants ont été poussés [par les gens du pouvoir] à devenir ainsi ; on a voulu d’eux qu’ils courent derrière les gains et qu’ils s’y investissent dans le but d’acquérir de la subsistance. Il leur a été donné en échange [de leur service et de leurs fatâwa] tout juste de quoi subsister. Juste le nécessaire pour vivre !! Et ce, afin qu’ils restent emportés dans la tornade et prisonniers dans la meule à la solde de ces gens-là. Ils n’atteignent jamais leurs espérances, ni ne délaissent la course vers quoi ils aspirent ; voilà pourquoi ils ont oublié leur plus grande et leur plus noble tâche qu’est l’héritage des prophètes et l’accomplissement de la fonction des messagers.

  • Et une autre catégorie qui, quant à elle, s’est simplifiée le chemin [du mal] en agréant les interdits « faciles »[2], et en agréant l’ambiguïté que la masse ne peut distinguer et donc l’accepter facilement.

Ils ont pris leur foi telle une marchandise dont ils vendent une partie, ou sa totalité, obtenant ainsi leur récompense dans la renommée, la gloire, dans de nombreux biens et l’argent. Ce sont en réalité des gens hypocrites et habiles qui se sont ornés pour les gens et pour se rapprocher des gouverneurs. Ils cherchent [toujours] les facilités qu’ils utilisent pour émettre leurs fatâwa. Leur habitude est la duperie et leur voie celle de l’hypocrisie ; voilà pourquoi le fléau s’est généralisé et que le remède a décliné.

Et c’est ce qui se passa du temps du grand savant, al moujâhid, ‘Abd-Allah Ibn Al-Moubârak رحمه الله lorsqu’il vit que l’un de ses frères commença à emprunter cette voie-là. Il accompli ce qui lui incombait en lui prodiguant immédiatement conseil et lui tendant la main. Et quelle biographie que celle d’un homme tel qu’Ibn Al-Moubârak ! Elle est similaire à la senteur suave des roses que le vent transporte d’une colline à une autre et d’une époque à une autre franchissant ainsi les portes du temps et des contrées pour nous rapporter de lui ce qui suit : lorsqu’Ibn Al-Moubârak fut informé qu’Ismâ’îl Ibn ‘Oulyyah supervisa les aumônes, il lui écrivit des vers de poésie qui sont valables pour toutes les époques où s’est répandu ce mal en disant :

Ô toi qui a fait de la science un faucon,

Par lequel il chasse les biens des pauvres gens

Tu as rusé pour cette vie mondaine et ses délices

D’une ruse qui te dépossèdera de la religion.

Tu es devenu follement épris de cette vie d’ici-bas

Après avoir été un remède pour les malades.

Où sont passés les ahâdîth que tu as rapporté

D’Ibnou ‘Awn et d’Ibnou Sîrîn ?

Où sont passés les ahâdîth que tu as évoqué

Quant au fait de s’attacher aux portes des gouverneurs ?

Si tu répondais « j’ai été contraint » alors qu’as-tu fais pour te sauver ?

Tu es tombé dans ce dont tu mettais en garde.

Lorsqu’il lut cet écrit, il pleura et demanda à être démis de ses fonctions.

Si la mort du cœur a bien des caractéristiques qui se différencient d’une personne à une autre et d’une profession à une autre, la plus significative et célèbre d’entre elles [que l’on trouve] chez les gens de science est celle qu’a défini Mâlik Ibn Dînâr رحمه الله en disant : « J’ai questionné Al-Hasan : « Quel est le châtiment de l’homme de science ? » Il répondit : « La mort du cœur. » – « Et qu’est-ce que la mort du cœur ? » lui demandais-je. Il dit : « Vouloir cette vie d’ici-bas avec les œuvres de l’au-delà. »

Ceux-là, Rabî’ah Ar-Ra°y رحمه الله les nomma « les abjects » et « les plus vils ». Mâlik Ibn Anas a rapporté : « Mon professeur Rabî’ah Ar-Ra°y m’a demandé : « Ô Mâlik ! Qui sont les abjects ? » Je répondis : « Ceux qui se nourrissent en usant de leur religion. » Puis il ajouta : « Et qui sont les plus vils ? » Je dis alors : « Ceux qui profitent aux autres au détriment de leur religion.»

Ils extériorisèrent la religion pour Allah

Alors que c’est autour du dinar qu’ils tournaient

Pour lui (le dinar) ils jeûnèrent et prièrent

Et pour lui ils accomplirent le pèlerinage et la visite (‘Oumrah)

Si [le dinar] était plus éloigné encore que les Pléiades

Et qu’ils avaient des ailes, ils s’envoleraient pour l’atteindre.

L’homme de science mauvais qui n’œuvre pas avec sa connaissance est une épreuve et une nuisance pour lui-même et pour les autres ; il est semblable à un rocher obstruant la source d’un fleuve ; ni il n’absorbe l’eau et ni ne la laisse passer pour alimenter les cultures… Faites-nous miséricorde et laissez-nous Ô savants du mal !!

Si l’érudit s’égare et que des gens le suivent

Ils s’égareront avec lui, puis ils périront tout comme il périra

A l’exemple d’un navire qui, lorsqu’il se brise sur une vague

Chavire et emporte avec lui tous ses passagers.

[1] Car ce sont eux qui orientent les musulmans, les conseillent, les soignent de l’ignorance à travers leur science… (Note du traducteur)

[2] Tels ceux commis avec la langue pour arriver à leurs fins (Note du Traducteur)

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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