La véritable calamité n’est pas l’ampleur du massacre – Chaykh Ahmad As-Sayyid

Des musulmans ont été grandement massacrés et des femmes ont été prises captives dans cette ville. Des évènements vraiment tragiques s’y sont produits.

En réalité, quiconque lit l’histoire islamique, notamment dans le contexte de la lutte contre les croisés au Châm ou en Andalousie, constatera que de nombreux drames et massacres ont probablement été encore plus violents que ceux perpétrés de nos jours contre les musulmans par les croisés et les sionistes. Et s’ils ne sont pas plus violents, alors ils sont semblables.

Je pense – et Allah est plus savant – que, sous certains aspects, les massacres qui se sont produits dans l’histoire étaient plus violents.

Dans l’histoire contemporaine que nous connaissons aujourd’hui, nous n’avons jamais entendu parler du meurtre de 70 000 musulmans au cours d’un seul évènement.

N’est-ce pas ?

Bien sûr, il y a eu des massacres où 4000, 5000, 7000 personnes, voire plus, ont été tuées. Parfois, avec la prolongation de la guerre, un grand nombre peut mourir. Mais en un seul évènement ? Nous n’en avons pas entendu parler dans notre histoire contemporaine.

Cela s’est produit lorsque les croisés sont entrés à Jérusalem : ils ont tué 70 000 musulmans.

Il y a aussi eu des exemples similaires dans l’histoire andalouse. Et peut-être qu’Allah nous permettra un jour de réaliser une série sur l’histoire de l’Andalousie avec cette approche axée sur la réforme.

Les massacres perpétrés et le nombres de musulmanes capturées dans l’histoire andalouse, lorsque les croisés envahissaient certains endroits, étaient vraiment désolants et douloureux.

Et même si tu ressens de la douleur face aux drames et aux massacres qui se sont produits à travers l’histoire, cette douleur reste moindre, car c’est de l’histoire ancienne.

Néanmoins, je me souviens encore de ce que j’ai pu ressentir en apprenant que de nombreuses femmes avaient été faites captives en Andalousie. Soubhana Allah, c’est comme si ce drame s’était produit aujourd’hui, tant il était terrible et d’une extrême violence.

Cette tragédie s’est donc passée, et elle fait désormais partie de l’histoire à travers laquelle l’individu tire des leçons et perçoit l’ampleur des épreuves pouvant frapper les musulmans lorsqu’ils se trouvent dans un état d’humiliation et d’avilissement général.

Si vous vous souvenez bien, j’avais évoqué un enseignement lié à la réforme dans un cours précédent.  Nous avions dit que lorsque les calamités frappent les pays musulmans en période de faiblesse, leur impact est décuplé. En revanche, si elles surviennent en période de force et d’ascendance, aussi douloureuses soient-elles, leur impact reste limité. Et c’est exactement ce qui s’est produit à l’époque de Nour Ad-Dîn Az-Zankî, lorsque les croisés se dirigeaient vers l’Égypte. Oui, un événement tragique s’est produit où des musulmans ont été tués et des femmes ont été capturés à Bilbéis. Cependant, son impact est resté limité. Comment ça limité ? C’est-à-dire que la situation a pu être redressée. Des armées islamiques pouvaient être envoyées, des personnes étaient capables d’apporter de l’aide, une force était présente, et il y avait des gens qui se souciaient de l’Islam, qui pouvaient agir et faire quelque chose.

Et pour moi, ce point est l’une des leçons les plus cruciales concernant la réforme [de la Oummah] que l’on puisse tirer de l’histoire.

La véritable calamité ne réside pas dans l’ampleur du massacre ou du malheur. La véritable calamité est de savoir : peut-on se ressaisir, oui ou non ? Peut-on surmonter ce qui s’est passé ou non ? Peut-on se venger des auteurs de ce crime ou non ? Peut-il y avoir un événement qui apaisera les cœurs des croyants ou non ? C’est là toute la question.

Si le malheur survient en période de faiblesse et d’humiliation, alors c’est là que réside la plus grande calamité.

Le malheur frappe sans qu’il n’y ait de sursaut, puis un malheur encore plus grand s’ensuit, et ainsi de suite, sans que personne ne puisse réagir face à celui-ci, même si l’on pleure jusqu’au sang.

C’est pourquoi une immense récompense attend le croyant, ou le groupe de croyants, qui permettra à l’Islam de retrouver sa force. Cette récompense ne se limite pas uniquement à ce qu’ils ont fait eux même, mais elle s’étend aussi à toutes les répercussions positives qui découleront de cette force sur l’ensemble la communauté islamique.

C’est un immense bienfait qu’Allah accorde à tous ceux qui sont la cause du retour de la puissance de l’Islam et des musulmans.

Et c’est précisément ce qui s’est passé à l’époque de Noûr Ad-dîn Zankî.

Certes, les croisés ont fait ce qu’ils ont fait, mais les musulmans ont su se ressaisir.

Ainsi, peu de temps après le massacre de Bilbéis, les croisés ont été contraints de battre en retraite et n’ont pu poursuivre la colonisation de l’Égypte. D’ailleurs, ils n’ont plus réussi à envahir aucune autre ville par la suite. Pourquoi ? Car l’armée musulmane est arrivée. Asad Ad-dîn Chirko s’est rendu pour la troisième fois en Égypte, envoyé par Noûr Ad-dîn Zankî. Certes, Châwar avait promis aux musulmans certaines richesses, etc. Mais il avait également proposé 2 millions de dinars aux croisés [pour qu’ils n’envahissent pas l’Égypte]. Pourtant, cela ne les a pas arrêtés.

Mais l’idée est qu’il existait quelque chose qui pouvait les forcer à se plier, à s’arrêter et leur faire mal.

Mais si la situation n’est pas ainsi, alors il s’agit de la grande calamité évoquée par Ibn Al-Athîr : « Quelqu’un peut-il écrire sur la mort de l’Islam ? » Lorsque les Mongols et les Tatars sont arrivés, il ne les a pas qualifiés de calamité, mais a plutôt parlé de condoléances adressées l’Islam. « Je suis assis là à faire le deuil de l’Islam. » C’est-à-dire que personne ne réalisait ce qui se passait. Était-il possible qu’une telle chose se produise dans les pays musulmans ? Oui.

Supposons, par exemple, que l’avancée des Tatars se soit produite à l’époque de gloire de Mahmoûd ibn Soubouktikîn. Ce dernier, au minimum, les aurait retardés pendant une très longue période, bien plus longue que celle durant laquelle ils ont avancés.

Lire d’un point de vue islamique, l’immense calamité qui touche les G@z@ ouis 🇵🇸

Comment pouvons-nous lire d’un point de vue islamique, l’immense calamité qui touche les Gazaouis ?

🎙️Par le chaykh palestinien : Jihâd Al-‘Âyich

{Et annonce la bonne nouvelle aux endurants} – Chaykh Khâlid Ismâ’îl Mousabbah

Retranscription de la conférence :

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Nos Pieux prédécesseurs et le Noble Coran

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  • Ahmad Ibn Tha’labah rapporte : « J’ai entendu Salim Al-Khawwâs dire : Je récitais le Coran et n’y trouvais pas de suavité. J’ai donc dit à mon âme : « Récite-le comme si tu l’entendais du Messager d’Allah صلى الله عليه و سلم. » La suavité survint alors un peu. Je dis ensuite à mon âme : « Récite-le comme si tu l’entendais de Jibrîl عليه السلام lorsqu’il en informait le Prophète صلى الله عليه و سلم. » La suavité augmenta, puis je lui dis : « Récite-le comme si tu l’entendais d’Allah au moment où Il l’a prononcé », et la suavité de la récitation dépassa tout. » (As-Siyar 8/180)
  • Husayn Al-‘Unquzî rapporte : « Lorsque la mort vint à Ibn Idrîs, sa fille pleura, et il lui dit : Ô ma fille, pleure pas car, dans cette maison, j’ai récité intégralement le Coran quatre mille fois. » (As-Siyar 9/44)
  • ‘Abd Allah Ibn ‘Umar a dit : « On doit reconnaître l’adepte du Coran en sa nuit alors que les gens dorment, en sa journée alors que les gens se montrent insouciants, en sa tristesse alors que les gens se réjouissent, en ses pleurs alors que les gens rient, en son silence alors que les gens palabrent, et en son recueillement alors que les gens se pavanent. L’adepte du Coran doit pleurer, s’attrister, se montrer bienveillant, sage, et taciturne ;  et Il ne doit pas être rude, insouciant, criard et dur. » (Sifah As-Safwah 1/188)
  • Abû Al-‘Âliyah a dit : « Apprenez le Coran en ne dépassant pas cinq versets à la fois, car cela est meilleur pour la mémorisation, et Jibrîl descendait avec le Coran par lot de cinq verset. » (As-Siyar 4/211)
  • A-Hasan a dit : « Ceux qui récitent le Coran sont de trois catégories. Le premier est un homme qui en a fait une marchandise qu’il déplace d’une ville à une autre, cherchant ainsi ce qui est auprès des gens. Le deuxième est un homme qui a récité le Coran, mémorisé ses lettres, mais transgressé ses limites, l’utilisant pour s’introduire auprès des gouverneurs et se montrer arrogant face aux gens de sa contrée. On trouve la majeure partie de ce type d’hommes parmi les mémorisateurs du Coran ; puisse Allah ne pas multiplier leur nombre. Le troisième est un homme qui a récité le Coran et pleuré de ce qu’il connaît du remède du Coran, et qui l’applique sur le mal de son coeur. Ainsi, il veille pour Allah, ses yeux versent des larmes, la tristesse est sa compagne, il se pare du recueillement, et il persévère longuement dans son oratoire. C’est par lui qu’Allah fait descendre la pluie, survenir la victoire, et disparaître les calamités. Par Allah, ceux qui font partie de cette catégorie de mémorisateurs du Coran sont plus rares que le souffre rouge! » (Mawû’ah ibn Abî-d-Dunyâ 3/290)
  • Makhûl a dit : « Récite ce que le Coran t’interdit, et s’il ne t’interdit rien, alors tu ne le lis pas réellement. » (Al-Hilyah 2/180)
  • Yûnus Ibn Jubayr rapporte : « Nous avons accompagné Jundub Ibn ‘Abd Allah puis lui avons dit : « Adresse-nous une recommandation. » Il dit : « Je vous enjoins à la crainte d’Allah et au Coran, car il est la lumière de la nuit ténébreuse, et la guidée du jour. Mettez-le en pratique, quel que soient l’effort et l’indigence, et si une calamité survient donnez vos biens plutôt que vos personnes ; et si une calamité est plus grande encore, donnez vos biens et vos personnes plutôt que votre religion, car le dépouillé est celui qui est dépouillé de sa religion, et le spolié est celui qui est privé de sa religion. Il n’est aucune richesse après l’Enfer, et aucune indigence après le Paradis. L’enfer ne libère pas ses prisonniers et ne se passe pas de ses pauvres. » (Az-Zuhd li Ahmad 360)
  • Mujâhid rapporte : « Ibn ‘Umar accomplissait la prière lorsqu’il parvint à ce verset : «Vous ne parviendrez à la bonté que lorsque vous dépenserez de ce que vous aimez» il affranchit une servante qu’il voulait épouser, alors qu’il était encore dans la prière. » (Az-Zuhd li Ahmad 242)
  • Abû Hammâm rapporte : « J’ai demandé à ‘Îsâ Ibn Dâwud : Qu’est-ce que tu désires le plus en ce bas-monde? » Il pleura et dit : « J’aimerais que ma poitrine s’ouvre et que je puisse voir mon coeur et ce qu’y a produit le Coran. » Et lorsque ‘Îsâ récitait, il sanglotait au point que je dise : Son âme va sortir maintenant. » (Al-Mutamannîn 49)
  • Talq a dit : « L’homme qui a la plus belle voix lorsqu’il récite le Coran est celui qui, lorsqu’il récite, tu entends qu’il craint Allah سبحانه و تعالى. » (Az-Zuhd li Ahmad 217)
  • Ahmad Ibn Abî Al-Hawârî a dit : « Je récite parfois le Coran et vois un verset qui me fait perdre la raison. Je m’étonne de voir ceux qui mémorisent le Coran apprécier le sommeil et s’accommoder des préoccupations de ce bas-monde, alors qu’ils prononcent la Parole du Miséricordieux. S’ils comprenaient ce qu’ils récitent, en connaissaient le droit, s’en délectait et se plongeait dans la conversation, ils perdraient le sommeil de joie face à ce qu’on leur a accordé. » (Al-Hilyah 4/254)

Source : « Ainsi étaient nos Pieux prédécesseurs », éditions Tawbah.