Seize leçons tirées de l’émigration prophétique

Toutes les louanges appartiennent à Allah. Nous Le louons, Lui demandons Son aide et Son pardon. Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal qui est en nous-mêmes et contre celui de nos mauvaises actions. Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, quant à celui qu’Il égare nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, l’Unique, Celui qui n’a aucun associé. Et j’atteste que Mouhammad est le serviteur d’Allah et Son messager.

يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ ٱتَّقُواْ ٱللَّهَ حَقَّ تُقَاتِهِۦ وَلَا تَمُوتُنَّ إِلَّا
وَأَنتُم مُّسۡلِمُونَ

{Ô vous qui avez cru ! Craignez Allah comme il convient de Le craindre, et ne mourez qu’entièrement soumis.}[1] [Âlou ‘Imrân, v.102].

يَٰٓأَيُّهَا ٱلنَّاسُ ٱتَّقُواْ رَبَّكُمُ ٱلَّذِي خَلَقَكُم مِّن نَّفۡسٖ وَٰحِدَةٖ وَخَلَقَ مِنۡهَا زَوۡجَهَا وَبَثَّ مِنۡهُمَا رِجَالٗا كَثِيرٗا وَنِسَآءٗۚ وَٱتَّقُواْ ٱللَّهَ ٱلَّذِي تَسَآءَلُونَ بِهِۦ وَٱلۡأَرۡحَامَۚ إِنَّ ٱللَّهَ كَانَ عَلَيۡكُمۡ رَقِيبٗا

{Ô hommes ! Craignez votre Seigneur Qui vous créa d’un seul être et Qui, de cet être, créa son épouse, puis des deux, fit se répandre hommes et femmes en très grand nombre. Et craignez Allah au nom de Qui vous vous implorez mutuellement, et craignez de rompre les liens de parenté, car Allah vous observe en permanence.} [An-Nisâ, v.1].

يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ ٱتَّقُواْ ٱللَّهَ وَقُولُواْ قَوۡلٗا سَدِيدٗا ٧٠ يُصۡلِحۡ لَكُمۡ أَعۡمَٰلَكُمۡ وَيَغۡفِرۡ لَكُمۡ ذُنُوبَكُمۡۗ وَمَن يُطِعِ ٱللَّهَ وَرَسُولَهُۥ فَقَدۡ فَازَ فَوۡزًا عَظِيمًا

{Ô vous qui croyez ! Craignez Allah ! Tenez des propos justes ! Il rendra vos œuvres meilleures et vous pardonnera vos péchés. Quiconque obéit à Allah et à Son Messager jouira d’une immense félicité.} [Al-Ahzâb, v.70 – 71].

Ceci dit :

Ô musulmans ! Craignez Allah le Très-Haut et soyez conscients qu’Il vous observe constamment. Obéissez-Lui et abstenez-vous d’enfreindre Ses ordres. Sachez qu’Allah a envoyé Son Prophète Mouhammad ﷺ après une longue période sans Messagers, à une époque où le polythéisme s’était répandu sur toute la terre, y compris la plus noble des contrées : La Mecque. Le Prophète ﷺ commença par appeler ses proches parents à l’Islam. Un petit nombre d’entre eux répondit favorablement à son appel, tandis que la majorité le rejeta. Son appel demeura quelque temps discret, et les mécréants de Qouraych n’y prêtent guère attention. Mais lorsque le Messager d’Allah ﷺ proclama ouvertement son message, discrédita et blâma leurs divinités, les polythéistes changèrent alors d’attitude afin de préserver leurs idoles et par fanatisme envers elles.

Ils tentèrent alors de le dissuader par l’argent, afin qu’il devienne le plus riche d’entre eux ; ils lui proposèrent de se marier avec les plus belles femmes ; ils lui promirent la souveraineté sur eux ; ils allèrent même jusqu’à lui suggérer qu’il adore leurs divinités une année, tandis qu’eux adoreraient Allah l’année suivante. Mais il refusa catégoriquement ﷺ.

وَدُّواْ لَوۡ تُدۡهِنُ فَيُدۡهِنُونَ

{Ils voudraient que tu leur fasses des concessions, étant eux-mêmes disposés à transiger.} [Al-Qalam, v.9].

Ils se mirent alors à torturer ceux de ses Compagnons qu’ils pouvaient atteindre, parmi ceux qui ne disposaient ni d’influence ni de clan pour les protéger. Ils leur infligèrent les pires supplices afin de les contraindre à revenir au polythéisme et d’effrayer ceux qui envisageraient d’embrasser l’Islam. Lorsque le Messager d’Allah ﷺ vit les épreuves endurées par ses Compagnons, et qu’il n’était alors pas en mesure de les protéger, il leur autorisa d’émigrer vers l’Abyssinie. Ils y émigrèrent à deux reprises : la première lors de la cinquième année de la mission prophétique, et la seconde durant la sixième. Par la suite, ils émigrèrent vers Médine, avant que lui-même ﷺ ne les rejoigne, afin de mieux propager l’Islam et de pouvoir adorer Allah en toute sécurité et sérénité.

Ô musulmans ! Quiconque médite sur l’émigration prophétique y découvre des sagesses immenses et en tire de grandes leçons. Parmi celles-ci, on peut citer :

Lire la suite

La véritable calamité n’est pas l’ampleur du massacre – Chaykh Ahmad As-Sayyid

Des musulmans ont été grandement massacrés et des femmes ont été prises captives dans cette ville. Des évènements vraiment tragiques s’y sont produits.

En réalité, quiconque lit l’histoire islamique, notamment dans le contexte de la lutte contre les croisés au Châm ou en Andalousie, constatera que de nombreux drames et massacres ont probablement été encore plus violents que ceux perpétrés de nos jours contre les musulmans par les croisés et les sionistes. Et s’ils ne sont pas plus violents, alors ils sont semblables.

Je pense – et Allah est plus savant – que, sous certains aspects, les massacres qui se sont produits dans l’histoire étaient plus violents.

Dans l’histoire contemporaine que nous connaissons aujourd’hui, nous n’avons jamais entendu parler du meurtre de 70 000 musulmans au cours d’un seul évènement.

N’est-ce pas ?

Bien sûr, il y a eu des massacres où 4000, 5000, 7000 personnes, voire plus, ont été tuées. Parfois, avec la prolongation de la guerre, un grand nombre peut mourir. Mais en un seul évènement ? Nous n’en avons pas entendu parler dans notre histoire contemporaine.

Cela s’est produit lorsque les croisés sont entrés à Jérusalem : ils ont tué 70 000 musulmans.

Il y a aussi eu des exemples similaires dans l’histoire andalouse. Et peut-être qu’Allah nous permettra un jour de réaliser une série sur l’histoire de l’Andalousie avec cette approche axée sur la réforme.

Les massacres perpétrés et le nombres de musulmanes capturées dans l’histoire andalouse, lorsque les croisés envahissaient certains endroits, étaient vraiment désolants et douloureux.

Et même si tu ressens de la douleur face aux drames et aux massacres qui se sont produits à travers l’histoire, cette douleur reste moindre, car c’est de l’histoire ancienne.

Néanmoins, je me souviens encore de ce que j’ai pu ressentir en apprenant que de nombreuses femmes avaient été faites captives en Andalousie. Soubhana Allah, c’est comme si ce drame s’était produit aujourd’hui, tant il était terrible et d’une extrême violence.

Cette tragédie s’est donc passée, et elle fait désormais partie de l’histoire à travers laquelle l’individu tire des leçons et perçoit l’ampleur des épreuves pouvant frapper les musulmans lorsqu’ils se trouvent dans un état d’humiliation et d’avilissement général.

Si vous vous souvenez bien, j’avais évoqué un enseignement lié à la réforme dans un cours précédent.  Nous avions dit que lorsque les calamités frappent les pays musulmans en période de faiblesse, leur impact est décuplé. En revanche, si elles surviennent en période de force et d’ascendance, aussi douloureuses soient-elles, leur impact reste limité. Et c’est exactement ce qui s’est produit à l’époque de Nour Ad-Dîn Az-Zankî, lorsque les croisés se dirigeaient vers l’Égypte. Oui, un événement tragique s’est produit où des musulmans ont été tués et des femmes ont été capturés à Bilbéis. Cependant, son impact est resté limité. Comment ça limité ? C’est-à-dire que la situation a pu être redressée. Des armées islamiques pouvaient être envoyées, des personnes étaient capables d’apporter de l’aide, une force était présente, et il y avait des gens qui se souciaient de l’Islam, qui pouvaient agir et faire quelque chose.

Et pour moi, ce point est l’une des leçons les plus cruciales concernant la réforme [de la Oummah] que l’on puisse tirer de l’histoire.

La véritable calamité ne réside pas dans l’ampleur du massacre ou du malheur. La véritable calamité est de savoir : peut-on se ressaisir, oui ou non ? Peut-on surmonter ce qui s’est passé ou non ? Peut-on se venger des auteurs de ce crime ou non ? Peut-il y avoir un événement qui apaisera les cœurs des croyants ou non ? C’est là toute la question.

Si le malheur survient en période de faiblesse et d’humiliation, alors c’est là que réside la plus grande calamité.

Le malheur frappe sans qu’il n’y ait de sursaut, puis un malheur encore plus grand s’ensuit, et ainsi de suite, sans que personne ne puisse réagir face à celui-ci, même si l’on pleure jusqu’au sang.

C’est pourquoi une immense récompense attend le croyant, ou le groupe de croyants, qui permettra à l’Islam de retrouver sa force. Cette récompense ne se limite pas uniquement à ce qu’ils ont fait eux même, mais elle s’étend aussi à toutes les répercussions positives qui découleront de cette force sur l’ensemble la communauté islamique.

C’est un immense bienfait qu’Allah accorde à tous ceux qui sont la cause du retour de la puissance de l’Islam et des musulmans.

Et c’est précisément ce qui s’est passé à l’époque de Noûr Ad-dîn Zankî.

Certes, les croisés ont fait ce qu’ils ont fait, mais les musulmans ont su se ressaisir.

Ainsi, peu de temps après le massacre de Bilbéis, les croisés ont été contraints de battre en retraite et n’ont pu poursuivre la colonisation de l’Égypte. D’ailleurs, ils n’ont plus réussi à envahir aucune autre ville par la suite. Pourquoi ? Car l’armée musulmane est arrivée. Asad Ad-dîn Chirko s’est rendu pour la troisième fois en Égypte, envoyé par Noûr Ad-dîn Zankî. Certes, Châwar avait promis aux musulmans certaines richesses, etc. Mais il avait également proposé 2 millions de dinars aux croisés [pour qu’ils n’envahissent pas l’Égypte]. Pourtant, cela ne les a pas arrêtés.

Mais l’idée est qu’il existait quelque chose qui pouvait les forcer à se plier, à s’arrêter et leur faire mal.

Mais si la situation n’est pas ainsi, alors il s’agit de la grande calamité évoquée par Ibn Al-Athîr : « Quelqu’un peut-il écrire sur la mort de l’Islam ? » Lorsque les Mongols et les Tatars sont arrivés, il ne les a pas qualifiés de calamité, mais a plutôt parlé de condoléances adressées l’Islam. « Je suis assis là à faire le deuil de l’Islam. » C’est-à-dire que personne ne réalisait ce qui se passait. Était-il possible qu’une telle chose se produise dans les pays musulmans ? Oui.

Supposons, par exemple, que l’avancée des Tatars se soit produite à l’époque de gloire de Mahmoûd ibn Soubouktikîn. Ce dernier, au minimum, les aurait retardés pendant une très longue période, bien plus longue que celle durant laquelle ils ont avancés.

LA MISÉRICORDE D’ALLAH ENVERS LA FAIBLESSE DE SES SERVITEURS ÉPROUVÉS

photo_2024-12-27 03.12.20

Jacob عليه السلا avait la certitude que le soulagement [de son Seigneur] allait venir et il connaissait parfaitement la nature de l’épreuve. Pourtant, cela ne l’a pas empêché de ressentir de la tristesse. 

La douleur de la séparation qu’il portait au fond de lui n’a aucunement entaché sa satisfaction envers son Seigneur, ni sa confiance en Sa sagesse. 

Cependant, Jacob était un être humain : il faiblissait, souffrait, s’attristait et ressentait de l’amertume ainsi que de la solitude face à l’absence de celui qu’il aimait. 

Allah nous pardonne ce qui peut résulter de cette faiblesse et ne nous en tient pas rigueur. Bien plus, Il l’estime, récompense ceux qui l’endurent, et soulage Ses serviteurs et Ses proches alliés. 

En effet, Allah soulagea Marie عليها السلام alors qu’elle souffrait des douleurs de l’accouchement. Quand vint le moment le plus douloureux, elle souhaita même ne jamais avoir existé, malgré toutes les bonnes nouvelles qu’on lui avait annoncées. 

{Une voix s’éleva alors vers elle : « Ne sois pas triste. Par la grâce de ton Seigneur, un ruisselet se trouve à tes pieds. Tire vers toi le tronc du palmier qui laissera tomber sur toi des dattes fraîches.} [Maryam, v.24 – 25]. 

Allah ne l’a ni blâmée ni reprimandée pour cela. 

Lorsque Moïse عليه السلام prit la direction de Madyan, errant seul, craintif et pensif, Allah mit sur son chemin quelqu’un pour le rassurer : {« Tu n’as plus rien à craindre. Tu es sauvé de ce peuple injuste. »} [Al-Qasas, v.25]. 

Puis, Allah lui adressa la parole et lui montra les signes manifestes de Sa force, de Sa domination et de Sa puissance. Il lui ordonna ensuite de se rendre auprès de Pharaon et de ne pas céder à la peur. Il lui annonça enfin qu’Il le soutiendra et sera toujours avec lui. 

Cependant, en dépit de tout cela, en voyant la magie des sorciers, Moïse ressentit au fond de lui de la peur. Allah pardonna sa faiblesse et le rassura une nouvelle fois : {« Ne crains rien. C’est toi qui vas triompher. »} [Tâ-hâ, v.68].

Allah ne le blâma pas ni ne le punit pour la peur qu’il ressentit, malgré tout ce qu’il avait pu voir et entendre [de la part de son Seigneur]. 

Comme Allah est miséricordieux à notre égard !

Que Sa longanimité et Sa douceur sont immenses !

كان يعقوب موقنًا بالفرج، عالمًا بالبلاء، ولكن ذلك لم يمنع حزنه..

ولا قدح ما وجد في نفسه من ألم الفرقة في رضاه عن ربه وثقته في حكمته، 

ولكنه بشرٌ؛ يضعُف ويتألم ويحزن، ويجد مرارة الفقد، ويستوحش بفقد الحبيب،

والله يرحم فينا هذا الضعف، ولا يؤاخذنا عليه، بل يقدّره ويثيب عليه، ويسري عن عباده وأوليائه المقربين؛ 

فسرّى عن مريم عليها السلام لما وجدت ألم المخاض وجاءت اللحظة الحاسمة فتمنت أن لم تكن شيئًا رغم ما بُشرت به « فَنَادَىٰهَا مِن تَحۡتِهَاۤ أَلَّا تَحۡزَنِی قَدۡ جَعَلَ رَبُّكِ تَحۡتَكِ سَرِیࣰّا، وَهُزِّي إِلَيْكِ بِجِذْعِ النَّخْلَةِ تُسَاقِطْ عَلَيْكِ رُطَبًا جَنِيًّا » ولم يعنفها ولم يوبخها..! 

ولما توجه موسى تلقاء مدين هائمًا على وجهه خائفًا شاردًا وحيدًا سخّر له من يُطمئنه « لا تَخَفْ نَجَوْتَ مِنَ الْقَوْمِ الظَّالِمِينَ »،

ثم بعد أن كلمه ربه، وأراه الآيات الباهرة الدالة على قوته وقهره وعزته وأمره بالتوجه إلى فرعون ونهاه عن الخوف وبشره بتأييده ومعيته مع ذلك كله لما رأى موسى صنيع السحرة أوجس في نفسه خيفةً، فرحم الله ضعفه وأعاد عليه « لَا تَخَفۡ إِنَّكَ أَنتَ ٱلۡأَعۡلَىٰ »، فلم ينهره، ولم يعاقبه لما وجد في نفسه من الخوف بعد كل ما رأى وسمع..! 

فما أرحم الله بنا، 

وما أعظم حلمه ورأفته..!

« Celui qui a trouvé Allah, qu’a-t-il perdu ? » (Paroles en or du Chaykh Ach-Chouraym)

Paroles en or du Chaykh Ach-Chouraym حفظه الله : 

« Celui qui connaît Allah ne se préoccupera pas de ceux qui ne Le connaissent pas.

Quant à celui qui connaît la vérité, personne de ceux qui ne connaissent que le faux ne lui nuira.

En effet, serviteurs d’Allah !

Celui qui a trouvé Allah, qu’a-t-il perdu ?

Mais celui qui a perdu Allah, que peut-il bien espérer trouver ? »

C’est l’amour de ce bas monde qui peuple l’Enfer de damnés

2023-11-30 22.40.04

C’est l’amour de ce bas monde qui peuple l’Enfer de damnés, tandis que le renoncement à ce bas-monde remplit d’élus le Paradis. 

La vie est le vin du Diable, celui qui s’en enivre ne se réveille que dans le camp des morts, pris de remords entre les perdants. 

Dans cette vie, chaque humain n’est qu’un invité, son argent n’est qu’un prêt. Or, l’invité finira par partir et le prêt finira par être remboursé. 

L’amour de cette vie est le plus grand des péchés, car son amour implique son exaltation alors qu’elle est insignifiante auprès d’Allah qui l’a maudite. Aboû Hourayrah رضي الله عنه rapporte qu’il a entendu le Prophète صلى الله عليه وسلم dire : « Certes, ce bas-monde est maudit et tout ce qu’il contient est maudit sauf l’évocation d’Allah, de même qu’un savant ou un étudiant. » [At-Tirmidhî n°2322, Ibn Mâjah n°4112 ; authentifié par Al-Albânî]. 

Par ailleurs, l’amour de cette vie nuit à la vie dernière. En effet, la vie d’ici-bas et la vie dernière sont comme deux épouses d’un mari polygame : en faisant plaisir à l’une, tu contraries inévitablement l’autre. 

L’amour de ce bas monde s’interpose entre le serviteur et l’accomplissement de ce qui est utile pour l’au-delà. C’est pour cela que l’homme fait montre d’une grave inattention en se fatiguant dans l’acquisition de biens mondains et dans la construction de ce qui finira par tomber en ruines, tout en sachant que tout ceci est voué à l’extinction et à la disparition. Yoûnous ‘Abd Al-A’lâ a dit : « Ce bas monde est semblable à un homme qui s’endort et qui voit dans son sommeil des choses qu’il aime, et d’autres qu’il n’aime pas. Il continue ainsi dans son rêve jusqu’à ce qu’il en soit extirpé. » [‘Ouddatou As-Sâbirîn, p.190] Ce réveil n’est autre que la mort. 

Il incombe au serviteur de prendre garde à cette vie trompeuse et dupeuse, car sa joie est mêlée de tristesse, sa limpidité mêlée d’impureté. Quand bien même le Créateur n’aurait pas fourni à propos de cette vie d’inquiétantes indications, qu’ll appuya par des exemples parlants, elle se sera chargée de réveiller le dormeur et de secouer l’inattentif. Mais que dire alors qu’Allah nous a montré qu’elle ne vaut pas auprès de Lui l’aile d’un moustique ? L’insouciant croit-il que cette vie est éternelle ? 

Extrait tiré du livre : « L’insouciance », écrit par le noble chaykh Mouhammad Sâlih Al-Mounajjid حفظه الله وفرج عنه, p.62 à 64, Al-Hadith éditions

Une histoire vraie, entre un oiseau 🇵🇸 et un serpent 🇮🇱

Une histoire vraie, entre un oiseau et un serpent

L’oiseau se jeta sur le serpent ! Il se jeta sur lui, dénué de toute compassion. Il s’attaqua à la tête du serpent avec son bec, en le frappant encore et encore. Le serpent se mit alors à hurler, se lamenter et prétendre être victime d’injustice. Il s’adressa à tout ce public : « Regardez cet oiseau terroriste et oppresseur ! Il m’agresse, sème la destruction et la terreur ! » Mais l’oiseau continua de mutiler son corps sans prêter attention aux appels et aux larmes du serpent, devant un public ahuri et silencieux, comme à son habitude, trop occupé à analyser la situation. L’analyste politique dit alors : « L’oiseau a un plan secret, financé par une force externe. » L’analyste religieux dit à son tour : « C’est de l’extrémisme et une agression. » Et l’analyste économique dit : « C’est la faim qui pousse l’oiseau à picorer la chair du serpent. La faim, rien de plus ! » Le public continua de philosopher, au milieu des cris d’encouragement et d’indignation, de soutien et de blâme en un même instant.

Peu de temps après, l’oiseau s’éloigna laissant derrière-lui le cadavre figé du serpent, face à cet attroupement de spectateurs ahuris. Certains curieux vinrent avec des ciseaux pour ouvrir la partie gonflée du ventre du serpent. C’est là que tous s’étonnèrent et purent enfin découvrir la vérité. Ils virent l’oisillon de ce pauvre oiseau qu’avait ingurgité le serpent pendant son absence. Il l’avait ingurgité sans éprouver la moindre miséricorde et compassion. Il l’avait ingurgité alors qu’il pleurait, se plaignant de la perfidie des traîtres qui n’ont su manifester de la compassion face à sa faiblesse.

Le serpent avait oublié son crime ! Mais l’oiseau, lui, ne l’avait pas oublié. L’heure de la vengeance avait sonnée pour toutes les larmes et les châtiments subis par ces innocents, devant un public toujours plongé, comme à son habitude, dans leurs analyses, entre ceux qui approuvent et désapprouvent.

Fayiz Al-Kandarî

Méditations autour des tremblements de terre en Syrie, Turquie, Maroc, Afghanistan, etc.

Il saisit la main de ce misérable torturé, prit le couteau avec lequel il ouvrit son dos. Tout le monde cria : « Quelle cruauté ! Quelle atrocité ! » Il les ignora et poursuivit son travail. Le sang coulait de cet homme torturé. Puis il retira le pus, nettoya la plaie et la désinfecta, puis il la cousit avec douceur afin que le malade puisse à nouveau se lever, guéri, au milieu de tous ces gens présents pour l’accueillir et le féliciter.

L’éloignement d’Allah est un pus dans le cœur qui doit être extrait.

L’attachement à ce bas monde est un pus dans le cœur qui doit être extrait. Or, le pus ne peut être retiré qu’avec la douleur.

Nous nous accrochons à cette vie mondaine ; Allah la fait alors trembler pour qu’elle nous échappe et nous dire : « Accrochez-vous à Moi ! Pas à elle ! »

Lorsque nous dormons dans une maison en toute quiétude puis qu’elle se met à trembler, nous réalisons alors qu’il ne peut y avoir de sécurité qu’en étant avec Allah. 

Lorsque nous courrons derrière les richesses et le prestige, la terre se met à trembler sous nos pieds et nos rêves partent en fumée pour que nous réalisions qu’il ne peut y avoir de sécurité qu’en étant avec Allah.

Lorsque nous sommes avec Allah, la mort qui était pour nous un fantôme effrayant et qui nous terrifiait à l’idée de mourir, finit par se transformer en une cérémonie joviale où l’on rencontre ceux que l’on aime, en une cérémonie de remise de prix pour les vainqueurs.

Très souvent, l’extrême dureté nous fait mal et nous ignorons la miséricorde cachée derrière elle. Quant aux innombrables miséricordes déposées en plein cœur de la douleur, seuls les croyants peuvent les percevoir. C’est seulement la foi qui peut transformer la frayeur des tremblements de terre, ici-bas, en sécurité dans l’au-delà. Le Prophète de la miséricorde ﷺ a dit dans le hadith authentique : « Ma communauté est une communauté à qui l’on a fait miséricorde. Elle n’aura pas de châtiment dans l’au-delà ; son châtiment est dans cette vie mondaine à travers les troubles, les tremblements de terre et le meurtre. » 

Et que vaut le tremblement de terre [mondain] comparé à celui de l’au-delà ? Il est semblable au tremblement d’une brindille humide causé par une brise légère face à un ouragan dévastateur.

C’est uniquement la foi qui t’apporte sécurité quand bien même tu serais face à la mort !

(Prie là où tu es. – Où ? Ici ? – Oui, oui, là où tu es. – Pose ça, au moins. Tu es épuisé. Utilise-le comme un coussin, ou couvre-toi avec. – Je veux juste faire mes ablutions et prier.)

C’est seulement la foi qui t’apporte quiétude même si tu te retrouvais sous les décombres !

(Donne-moi un hijab ! Donnez-lui un hijab pour qu’elle couvre sa tête ! Apportez un hijab ! Nous avons besoin d’un hijab ! D’accord, d’accord ! J’admire votre foi. Donnez-moi la main, ma grande sœur ! Venez ! Venez ici !)

C’est uniquement la foi qui remue les cœurs remplis de foi en Allah pour qu’ils creusent du bout de leurs doigts ensanglantés nuit et jour, afin de sauver des individus qu’ils ne connaissent pas, sans rien demander en retour.

Que peut donc apporter l’athéisme estropié face à ces vagues de miséricorde, d’amour, d’altruisme et de sacrifice ?! Que peut apporter l’athéisme estropié alors qu’il considère l’être humain comme un déchet chimique qu’une simple coïncidence aveugle a créée à partir d’une poussière cosmique perdue dans un univers effrayant et infini ?

Pourquoi l’athée se fatiguerait à sauver des déchets méprisables qu’il ne connaît pas sans rien en retour ? Il les considère comme de vulgaires déchets ! Aucun gouvernement ne paie ! Aucun organisme ne verse de récompense ! Alors pourquoi se fatiguerait-il ? Et que peut faire l’athéisme impuissant lorsque la mort t’encercle de toutes parts ?

C’est uniquement la foi qui t’apporte la certitude que la joie des Anges, alors qu’ils retirent l’âme du croyant qui a réussi son examen ici-bas, est plus grande encore que la joie éprouvée par les secouristes compatissants envers ceux qui ont pu être sauvés des décombres.

C’est uniquement la foi qui a détruit les obstacles, anéantit les frontières et a mêlé l’âme du musulman arabe à celui de son frère musulman turc, afghan, ouzbek, indien, africain, européen et américain, afin que nous soyons une seule nation qui ne se prosterne que pour Allah.

Implacables à l’égard des impies, pleins de compassion les uns envers les autres. {C’est Lui qui a uni leurs cœurs. Or, si tu y avais consacré toutes les richesses de la terre, tu n’aurais pu unir leurs cœurs comme Allah a pu le faire, car Il est Tout-puissant et infiniment Sage.} [S.8, v.63].

Fayiz Al-Kandarî

Traduction : Le Cœur des Croyants

Inculquez à vos enfants que le faux restera faux même si ses partisans sont nombreux…

2023-08-29 07.31.16

Paroles en or du Chaykh Sâlih Ibn Houmayd حفظه الله prononcées lors du sermon à la Mosquée sacrée de La Mecque le 24/09/2021 :

« Inculquez à vos enfants que le faux restera faux même si ses partisans sont nombreux, que la vérité restera vérité même si les siens sont peu nombreux, que l’étendard de la vérité restera établi même si personne ne l’élève, que celui du faux restera vil même si tout le monde le brandit, et que l’illicite restera illicite même si tout le monde le commet. »

Serais-tu capable de rester une seconde dans le feu de l’Enfer ?

Certains disent : « De toute façon, même si nous entrons en Enfer notre destination finale est le Paradis car nous sommes des monothéistes. » Comment répondre à cela ?

Nous disons que ceci est vrai ! Néanmoins seras-tu capable de rester une seconde dans le feu de l’Enfer sachant qu’il est plus fort que le feu d’ici-bas de 69 degrés ?

Un seul degré sur 70 !

Si le feu de l’Au-delà était comme le nôtre, c.à.d. un soixante-dixième du feu de l’Enfer dans lequel se trouvent des flammes attisées, où les hommes et les pierres seront le combustible et où les montagnes fondraient si elles y étaient jetées… Serais-tu capable de toucher un tel feu ? Tu ne pourrais même pas poser ta main sur un feu mondain issu de la combustion du bois ou du gaz, alors qu’en est-il d’un feu qui est plus fort de 69 degrés ?

Celui qui tient ce genre de propos peut-il endurer cela ? D’autant plus qu’il est possible qu’il y reste des siècles durant selon ses péchés. Pire, il peut se faire châtier pour ce genre de propos en étant privé du pardon d’Allah, bien qu’à l’origine les péchés se trouvent sous Sa volonté. En effet la personne peut commettre des grands péchés puis Allah lui pardonne.

Or, s’il prononce ce genre de paroles cela peut s’opposer aux ordres d’Allah.

Personne ne doute que le monothéiste entrera au Paradis. Mais il peut être puni pour avoir commis des interdits basés sur ce genre d’interprétations erronées au point que l’unicité lui soit totalement retirée de son cœur. Nous demandons à Allah qu’Il nous préserve.

D’un point de vue théorique cette parole est correcte. Or là nous parlons de son application… Peut-il patienter dans le feu de l’Enfer ? Peut-il patienter sur sa chaleur ardente ?

Essaie un seul jour d’été (en Arabie) de te rendre pieds-nus à la mosquée pour les prières du Dhohr, du ‘Asr et celle du Maghrib après le coucher du soleil ! Essaie de supporter la chaleur !

Aboû Tâlib sera chaussé de deux sandales de feu qui lui feront bouillir le cerveau.

Essaie donc de marcher pieds-nus en pleine chaleur ardente et tu verras…

Chaykh ‘Abd Al-Karîm Al-Khoudayr حفظه الله

Traduit par Le Cœur des Croyants

La patience du Prophète ﷺ face aux persécutions des mécréants

92dcd20cead8f8904dc3ee7399f5ea46

Le Prophète ﷺ a été persécuté de différentes manières et il choisissait de patienter, car il était persécuté afin qu’il cesse d’accomplir ce qu’il avait choisi de faire, ce qui est plus encore que la patience de Yoûssouf عليه السلام. En effet, on a appelé Yoûssouf à la fornication, et il n’a été châtié par la prison que parce qu’il a refusé, alors que c’est la mécréance qu’on a demandé au Prophète ﷺ et ses Compagnons رضي الله عنهم, et comme ils ont refusé ils ont été châtiés par le meurtre et d’autres choses encore. Et le plus petit châtiment qu’ils ont subi fut la prison lorsque les polythéistes les ont confinés un temps dans une vallée en dehors de la ville, et dès lors qu’Aboû Tâlib décéda, les persécutions ont augmenté.

Quand les polythéistes de Qouraych apprirent que les Ansârs de Médine avaient prêté serment d’allégeance au Prophète ﷺ, ils voulurent l’empêcher de quitter la Mecque, le bloquant lui et ses Compagnons. On ne pouvait quitter la ville que secrètement, sauf ‘Oumar Ibn Al-Khattâb et (les nobles) comme lui qui voulaient quitter leurs demeures, mais malgré tout, ils empêchaient certains d’entre eux.

Les croyants n’ont subi ces persécutions et ces épreuves que parce qu’ils ont choisi d’obéir à Allah et Son Prophète ﷺ de la même façon que Yoûssouf à choisir d’obéir à Allah en préférant la prison au péché. Ce n’était donc pas une épreuve céleste que le serviteur subit bon gré mal gré, comme ce qui est arrivé à Yoûssouf عليه السلام lorsqu’il a été séparé de son père. La patience volontaire est la plus noble et la plus méritoire des deux, bien que celui qui patiente face à une épreuve (contre laquelle il ne peut rien) sera récompensé pour sa patience, sa quiétude et verra ses péchés pardonnés en raison des malheurs qui le touchent. Quant à celui qui est persécuté car il a choisi d’obéir à Allah, il obtient la même récompense et on lui écrit en plus une bonne action.

Allah سبحان الله وتعالى dit : {Ils n’éprouvent ni soif, ni fatigue, ni faim dans le sentier d’Allah, ne fouleront aucune terre en provoquant la colère des mécréants, et n’obtiendront aucune victoire sur un ennemi, sans qu’on ne leur écrive pour cela une bonne action. Certes, Allah n’annule pas la récompense des bienfaisants.} [S.9, v.120]

Au contraire de celui qui subit une épreuve qu’il n’a pas choisie, comme la maladie, la mort d’un être cher, le vol de ses biens, et qui n’est récompensé que pour sa patience face à cette épreuve, pas pour l’épreuve elle-même. En effet, la patience face aux malheurs ne fait qu’effacer les péchés, alors que c’est pour les actes volontaires et leurs conséquences que l’on est récompensé.

Ceux qui sont persécutés pour leur foi, leur obéissance à Allah سبحانه وتعالى et Son Messager ﷺ et qui subissent pour cela gêne, maladie, emprisonnement, émigration forcée, perte de biens et d’êtres chers, coups, insultes, perte de prestige, sont sur la voie des Prophètes et de ceux qui les suivent comme les Mouhâjiroûn. Ceux-là sont récompensés pour leurs persécutions qu’ils subissent et on leur écrit une bonne action, de la même manière que le combattant sur le sentier d’Allah est récompensé pour la faim, la soif, la fatigue et la colère des mécréants qu’il provoque. Même si tout cela n’est pas un acte qu’il accomplit, mais cela découle d’un choix qu’il a fait [à savoir a foi et l’obéissance à Allah سبحانه وتعالى et Son Messager ﷺ.] Ce sont là ce que l’on appelle les conséquences des actes volontaires. Et les savants ont divergé à leur sujet : ces conséquences doivent-elles être attribuées à l’auteur des actes, à Allah ou bien n’ont-elles en fait aucun instigateur ? L’avis le plus correct est que ces conséquences doivent être attribuées à l’auteur des actes mais aussi à toutes les autres causes. C’est la raison pour laquelle on lui écrit une bonne action.

 

Source : « Les maladies du cœur » du chaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah, éditions Tawbah, p.65 à 67