« Abû Bakr le Véridique, le meilleur des Compagnons et le plus en droit au califat » – Chaykh Muhammad ibn ‘Abd Ar-Rahmân ibn Qâsim (pdf)

Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Introduction

Toutes les louanges appartiennent à Allah, Seigneur de l’univers. Que la prière et le salut soient sur notre Prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille et l’ensemble de ses Compagnons.

Ceci dit :

Les communautés et les peuples n’ont de cesse d’évoquer leurs grandes figures et leurs personnalités importantes, s’inspirant ainsi de leur vie et suivant leurs exemples. Les meilleures créatures sont les Messagers d’Allah, puis les Compagnons de notre Prophète Muhammad ﷺ. Les Compagnons ont un grand mérite sur chaque croyant ; et le mérite de tout bien dont jouissent les musulmans en termes de foi, de science, d’adoration et de bonheur, revient tout d’abord à Allah, puis à la bénédiction de ce que les Compagnons ont pu accomplir en transmettant la religion.

Le plus complet des Compagnons, le meilleur, le plus érudit d’entre eux, le plus brave et le premier à s’empresser d’accomplir le bien est Abû Bakr le Véridique, ‘Abdullâh ibn ‘Uthmân ibn ‘Âmir Al-Qurachî رضي الله عنه.

En raison de l’immense mérite d’Abû Bakr I et de son haut rang en Islam, mon père رحمه الله a compilé les éléments dispersés de sa biographie dans l’ouvrage du Chaykh Al-Islâm : « Minhâju-s-sunnah an-nabawiyyah », et l’a intitulé : « Abû Bakr le Véridique, le meilleur des Compagnons et le plus en droit au califat ».

Mon père رحمه الله a fourni de grands efforts pour réaliser cet ouvrage. Mais ce qui l’a grandement aidé à publier ce livre, après la grâce d’Allah, est sa profonde connaissance des œuvres de Chaykh Al-Islâm. Mon père a dit dans l’introduction[1] : « Cette recherche – portant sur les mérites du Véridique et sa légitimité au califat – est dispersée dans l’ouvrage « Al-manhâj » ; on ne peut l’obtenir dans sa totalité que si l’on a lu le livre en entier, et ceci est une chose ardue qui nécessite du temps. En effet, Ibn Taymiyyah رحمه الله n’a pas rédigé ce livre dans le but de traiter des mérites d’Abû Bakr, mais il ne l’a écrit que pour réfuter un auteur rafidite, en reprenant ses expressions et ses objections. »

Mon père رحمه الله a expliqué dans l’introduction de son livre la raison de celui-ci, il dit : « Mon objectif premier est que le musulman ait une connaissance complète du mérite d’Abû Bakr le Véridique et de sa légitimité au califat après la mort du Messager d’Allah ﷺ. » Mon père fit imprimer le livre de son vivant, qui reçut un bon accueil.

En raison de l’importance du sujet traité, mais aussi pour exécuter la recommandation que mon père m’avait faite – oralement et par écrit – en me demandant d’examiner ses livres et de les publier, j’ai voulu réaliser son souhait pour ce livre. Il avait écrit dans son introduction : « J’aimerais que ce livre, ou un autre similaire, soit présent dans chaque foyer musulman. » Je l’ai alors examiné et réimprimé pour qu’il soit publié sous sa plus belle apparence, comme le désirait mon père رحمه الله.

J’implore Allah de rendre ce livre aussi bénéfique que son original, de récompenser de la meilleure manière les savants musulmans et de nous réunir dans les Jardins de la félicité.

Que la prière d’Allah et Son salut soient sur notre Prophète Muhammad, ainsi que sa famille et l’ensemble de ses Compagnons.

Dr. ‘Abd Al-Muhsin ibn Muhammad Al-Qâsim

Imam et prêcheur de la noble Mosquée Prophétique

J’ai achevé l’écriture de ce livre le treize du mois de Safar de l’an mille quatre-cent-quarante-cinq de l’hégire prophétique,
à la Mosquée Prophétique.

[1] (p.98).

Abû Bakr le Véridique, le meilleur des Compagnons et le plus en droit au califat (pdf)

[Exhortation] Ne soyez pas comme l’arbre Gharqad ! – Chaykh Jihâd Al-‘Âyich

📽 « [Exhortation] Ne soyez pas comme l’arbre Gharqad ! »

🎙Par le chaykh palestinien Jihâd Al-‘Âyich

🌹Un magnifique rappel sur la fraternité islamique🌹

Transcription :

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Toutes les louanges appartiennent au Seigneur de l’univers. Que la prière et le salut d’Allah soient sur notre maître Mouhammad, ainsi que sa famille et l’ensemble de ses Compagnons.

Ceci étant dit :

Dans cette conférence, chers frères, nous ne parlerons pas des j**** qui se sont opposés à nous. Nous parlerons plutôt de certains musulmans qui nous ont abandonnés.

Et ceci nous rappelle le hadith du Prophète ﷺ : « Il y aura toujours un groupe de ma communauté sur la vérité qui sera victorieux. Ceux qui les abandonneront ou s’opposeront à eux ne leur causeront aucun préjudice. Et ce, jusqu’à ce que l’ordre d’Allah vienne. »

Comme l’a évoqué le Prophète ﷺ dans de nombreuses autres versions de ce hadith et dans d’autres termes.

Nous parlerons donc de ceux qui ont abandonné les musulmans, de ceux qui ont secouru et soutenu les j****, de ceux qui ont endossé avant son heure le rôle de l’arbre Gharqad (Nitraria).

Nous disons à ceux qui ont vendu leur religion pour seulement quelques biens mondains, dans le but de secourir les j**** ; à ceux qui ont abandonné Jérusalem et la Mosquée d’où le Prophète fut élevé au ciel ; à ceux qui ont offert aux j**** les moyens d’acquérir de la force et de se protéger ; à tous ceux qui ont empêché les j**** de sombrer dans les abîmes : « Ne soyez pas comme l’arbre Gharqad derrière lequel les j**** se cachent ! »
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Les œuvres durant les dix jours de Dhoû-l-Hijjah

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Les œuvres durant les dix jours de Dhoû-l-Hijjah

Sermon prononcé le vendredi 5 du mois de Dhoû-l-Hijjah, en l’an 1444 de l’hégire, dans la Mosquée Prophétique.

Toutes les louanges appartiennent à Allah, nous Le louons, Lui demandons Son aide et Son pardon. Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal qui est en nous-mêmes et contre celui de nos mauvaises actions. Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, quant à celui qu’Il égare nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, l’Unique, Celui qui n’a aucun associé. Et j’atteste que notre Prophète Mouhammad est le serviteur d’Allah et Son messager. Que la prière d’Allah soit sur lui, sa famille et ses Compagnons, ainsi que Ses nombreux saluts.

Ceci dit :

Serviteurs d’Allah ! Craignez Allah d’une crainte véritable, que ce soit en secret ou en apparence.

Ô musulmans :

Les périodes de grands biens se renouvellent pour les serviteurs par la grâce d’Allah et Son immense générosité. À peine un rite se termine qu’une autre adoration lui fait suite, afin que les serviteurs puissent se laver de leurs péchés et s’élever en degrés.

Nous voilà maintenant dans dix jours bénis ; les meilleurs jours et les plus méritoires, les plus nobles mais aussi les plus importants. Allah jura par eux en disant :

{وَٱلۡفَجۡرِ * وَلَيَالٍ عَشۡرٖ}

{Par l’aube ! Et par les dix nuits !} [Al-Fajr, v.1 – 2].

Masroûq رحمه الله a dit : « Il s’agit des dix jours où se trouve le jour du sacrifice. Ce sont les meilleurs jours de l’année. » Ils font également partie des jours sacrés d’Allah et du dernier mois qu’Allah a déterminé dans Sa parole :

{ٱلۡحَجُّ أَشۡهُرٞ مَّعۡلُومَٰتٞۚ}

{Le pèlerinage se déroule en des mois déterminés.} [Al-Baqarah, v.197].

Ka‘b رحمه الله a dit : « Le mois sacré qu’Allah aime le plus est celui de Dhoû-l-Hijjah, et ce qu’Il aime le plus de ce mois sont les dix premiers jours. » Ses journées sont meilleures que celles des dix derniers jours de Ramadan. Le Prophète ﷺ a dit : « Les meilleurs jours d’ici-bas sont les dix jours de Dhoû-l-Hijjah. » (Rapporté par Ibn Hibbân). Chaykh Al-Islâm رحمه الله a dit : « Les journées des dix [premiers] jours de Dhoû-l-Hijjah sont meilleures que les dix dernières journées de Ramadan. Cependant, les dix dernières nuits de Ramadan sont meilleures que les dix premières nuits de Dhoû-l-Hijjah. »

Le mérite des dix jours de Dhoû-l-Hijjah est dû aux principales adorations que l’on retrouve à l’instar de la prière, du jeûne, de l’aumône et du pèlerinage. Cela ne se présente dans aucune autre période.

Le fait que les nuits et les jours se différencient dans le mérite, cela incite le serviteur à tirer profit du bien qui s’y trouve. Et l’une des manières de profiter de ces dix jours est de multiplier les œuvres pieuses. En effet, l’œuvre pieuse accomplie durant ces dix jours est meilleure que la même œuvre accomplie le reste du temps. Le Prophète ﷺ a dit : « “Il n’y a pas de jours où les œuvres pieuses sont meilleures que pendant ces jours.” Les Compagnons s’exclamèrent : “Pas même le combat dans le sentier d’Allah ?” Il répondit : “Pas même le combat dans le sentier d’Allah, excepté un homme qui part seul au combat avec ses biens, et n’en revient pas.” » (Rapporté par Al-Boukhârî). Ibn Rajab رحمه الله a dit : « Ce hadith indique que les œuvres accomplies durant les dix [premiers] jours de Dhoû-l-Hijjah sont plus aimées auprès d’Allah que les œuvres accomplies le reste des jours, sans aucune exception. » Les pieux prédécesseurs redoublaient d’efforts dans les œuvres pieuses durant cette période. « Lorsqu’entraient les dix jours de Dhou-l-Hijjah, Sa‘îd ibn Joubayr رحمه الله faisait tellement d’efforts qu’il était très difficile de faire la même chose. »

L’une des faveurs d’Allah qui témoigne de Sa générosité, est la multitude d’adorations que l’on peut accomplir tout au long de ces jours. Parmi elles, il y a le fait d’évoquer Allah en abondance. Allah سُبْحَانَهُ dit :

{وَيَذۡكُرُواْ ٱسۡمَ ٱللَّهِ فِيٓ أَيَّامٖ مَّعۡلُومَٰتٍ}

{Afin de mentionner le nom d’Allah en des jours déterminés.} [Al-Hajj, v.28].

Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما dit en commentaire : « Il s’agit des dix premiers jours de Dhoû-l-Hijjah. » Mentionner Allah سُبْحَانَهُ en ces jours est l’une des meilleures adorations, le Prophète ﷺ dit en effet : « Il n’y a pas de jours, où l’on œuvre, qui sont aussi grandioses et autant aimés auprès d’Allah que ces dix jours. Alors multipliez-y le Tahlîl (dire : Lâ Ilâha Illa Allah), le Takbîr (Dire : Allahou Akbar) et le Tahmîd (Dire : Al-Hamdoulillah). » (Rapporté par Ahmad). An-Nawawî رحمه الله a dit : « Il est recommandé de multiplier les formules d’évocation durant ces dix jours, plus que dans les autres. Tout comme il est davantage recommandé de le faire le jour de ‘Arafat que le reste des dix jours. » Et la meilleure évocation que l’on puisse faire est de réciter le Livre d’Allah ; il est en effet un guide et une lumière évidente [pour l’humanité].

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La croyance islamique simplifiée – Dr. Ahmad ibn ‘Abd Ar-Rahmân Al-Qâdî (Livre pdf)

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La louange est à Allah. Nous le louons, nous sollicitons son aide, nous implorons son pardon et auprès d’Allah nous nous réfugions contre les maux de nos propres personnes et contre les conséquences néfastes de nos actions. Celui qu’Allah guide sur la voie droite, personne ne peut l’en écarter et celui qu’il égare ne trouvera personne pour le guider.

Je témoigne qu’il n’y a pas de dieu qui soit à juste titre vénéré hormis Allah, unique et sans associé. Il est – pureté à lui – celui qui dit :

{C’est lui qui envoya parmi les illettrés un messager issu d’eux, qui leur récite ses versets, qui les purifie et leur enseigne le livre et la sagesse, or avant cela ils étaient vraiment dans un égarement manifeste} [Al-Joumou‘a, v.2].

Je témoigne également que Mouḥammad est son serviteur et son messager, tel qu’en l’envoyant, Allah s’est montré immensément bon envers ses serviteurs. En effet, il dit :

{Allah a été bienfaisant envers les croyants en leur envoyant un messager issu d’eux, qui leur récite ses versets, qui les purifie et leur enseigne le livre et la sagesse, or avant cela ils étaient vraiment dans un égarement manifeste.} [Âl `Imrân, v.164].

Allah envoya Mouḥammad ﷺ comme messager et avec lui, la bonne direction (al-houdâ) et la religion de vérité (dîn al-ḥaqq), pour délivrer les gens des ténèbres et les faire entrer dans la lumière, pour les sortir de l’égarement évident et qu’ils rejoignent la parfaite [grâce divine d’être guidé dans la] bonne direction (al-houdâ), laquelle apporte aux fors intérieurs l’apaisement, et aux cœurs, la sérénité. Or, la bonne direction (al-houdâ), c’est la science bénéfique. Et la religion de vérité (dîn al-ḥaqq) c’est l’œuvre pie. C’est sur ces deux fondements importants qu’est bâtie la vie d’épanouissement et de plénitude.

Allah a mis dans son Livre Immuable absolument tout ce dont les hommes ont besoin concernant leurs croyances, leurs pratiques cultuelles, leurs transactions, leurs relations mutuelles et interpersonnelles, et leurs conduites morales. La sunna pure, quant à elle, est venue pour préciser ce qui est vague, éclaircir ce qui est équivoque, et détailler ce qui est général, et ceci conformément à la parole du Prophète ﷺ : « J’ai reçu le Livre et, avec lui, ce qui lui est semblable » (Rapporté par Aboû Dâwoûd).

La croyance islamique (`aqîda) est le fondement essentiel sur lequel repose cette religion. Elle est sa base et le secret de son dynamisme et de sa supériorité sur toute autre religion, ceci en raison de ce qu’elle recèle de spécificités uniques, dont celles-ci :

1. Le tawḥîd (l’unicité / l’exclusivité) : c’est-à-dire le fait de consacrer/vouer exclusivement son adoration à Allah, exalté soit-il, et de suivre uniquement le Prophète ﷺ [en tant que guide et modèle].

2. Le tawqîf (le fait de se restreindre/se limiter aux textes, à la révélation) : en effet, elle possède une source divine. À son sujet, on n’outrepasse pas le Qour’ân (le Coran) et le hadith. Elle ne procède pas d’une réflexion personnelle ni ne résulte d’un raisonnement analogique.

3. Elle s’accorde avec la saine nature dont Allah a doté originellement les hommes, ceci avant que les diables ne les emportent.

4. Elle s’accorde avec la saine raison, une raison non altérée par les ambiguïtés et les passions.

5. L’étendue [son caractère général et englobant] : en effet, elle ne laisse aucun aspect en rapport avec la création, la vie et l’homme, sans le clarifier.

6. La cohérence intrinsèque, puisque ses différentes parties se confirment mutuellement. Ses divers éléments ne comportent donc entre eux ni contradiction ni inharmonie.

7. L’éloignement des extrêmes : en effet, elle est la référence de la modération, tenant une position intermédiaire entre excès et manque, contrairement à nombre d’opinions [humaines].

Ces spécificités ont produit les fruits suivants:

1. Le fait de réaliser la totale soumission au Seigneur des créatures et de se libérer de l’asservissement à la créature.

2. Le fait de concrétiser l’obéissance au messager du Seigneur de la création et de s’affranchir de l’hérésie et des adeptes de l’innovation.

3. Le repos intérieur et la sérénité du cœur par le fait d’être constamment lié au Créateur, sage et suprême pourvoyeur.

4. Le fait d’être spirituellement convaincu, intellectuellement cohérent, et épargné de la contradiction et de la superstition.

5. La satisfaction des besoins de l’esprit et du corps et le fait que croyance et comportement se complètent mutuellement.

Les savants de la religion n’ont eu de cesse de concentrer leur attention sur la croyance et de déployer tous leurs efforts pour l’enseigner et l’affermir, écrivant sur ce sujet des œuvres concises ou des commentaires volumineux, quelquefois pour présenter dans ses grandes lignes la croyance des prédécesseurs, d’autres fois pour éclaircir une question particulière, et d’autres fois encore en riposte à ceux qui suivent les passions arbitraires et les innovations menant à l’égarement.

J’ai eu l’idée de rendre accessibles les questions de croyance et de les organiser dans le même ordre que celui que le Prophète ﷺ a utilisé pour évoquer les six sources de la croyance citées dans le célèbre hadith de Jibrîl, et ce en me basant uniquement sur les textes des deux révélations : le Livre Immuable et la sounna authentique. Je cite à l’occasion de chacune des sources les éléments qui s’y rapportent. Ensuite, je mentionne ceux qui s’égarèrent à ce sujet et je leur réplique sans trop m’appesantir. Cette présentation de la croyance se caractérise finalement par un volume intermédiaire : ni long ni succinct. Elle se distingue par la clarté et la simplicité, afin que tout un chacun parmi les musulmans puisse en tirer profit et atteindre l’objectif consistant à comprendre globalement et suffisamment la croyance qu’avaient les prédécesseurs, avec une expression simple et dans un ordre objectif. Je l’ai intitulée :

La croyance islamique simplifiée, tirée du Livre Immuable et de la sunna authentique. (lien pdf)

Je prie Allah pour faire de ce travail une œuvre exclusivement consacrée à lui et bénéfique pour ses serviteurs. Qu’Allah accorde miséricorde et bénédictions à notre prophète Mouḥammad ainsi qu’à sa famille et tous ses Compagnons.

Rédigé par:

Dr Aḥmad ibn `Abdurraḥmân al-Qâḍî, Faculté de charia et d’études islamiques, département de `aqîda Université d’al-Qaṣîm

La table des matières du livre :

  • Introduction
  • Préface
  • La croyance islamique simplifiée, tirée du Livre Immuable et de la sunnah authentique
  • La croyance en Allah
  • Le croyance aux Anges
  • La croyance aux Livres
  • La croyance aux Messagers
  • La croyance au Jour Dernier
  • La croyance au Destin
  • Le Qur’ân
  • La vision
  • La réalité de la foi
  • L’autorité du chef musulman et l’unité de la communauté
  • Les Compagnons [du Prophète ﷺ]
  • Les alliés [et amis d’Allah]
  • Sources de référence pour l’établissement des vérités et des preuves
  • Compléments à la croyance
  • La religion et la voie

La certitude de l’existence d’Allah

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La certitude de l’existence d’Allah

Toutes les louanges appartiennent à Allah, nous Le louons, Lui demandons Son aide et Son pardon.

Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal qui est en nous-mêmes et contre celui de nos mauvaises actions.

Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, quant à celui qu’Il égare nul ne peut le guider.

J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, L’Unique, Celui qui n’a aucun associé. Et j’atteste que Mouhammad est le serviteur d’Allah et Son messager.

Que la prière d’Allah soit sur lui, sa famille et ses compagnons, ainsi que Ses nombreux saluts.

Ceci dit :

Serviteurs d’Allah ! Craignez Allah d’une crainte véritable, que ce soit en secret ou en apparence.

Ô musulmans :

La science qui nous permet de connaître Allah possède un immense rang. Le plus haut degré de la foi est d’acquérir la certitude [dans sa foi en] Allah, Son Messager et Sa religion. Cela s’opère à travers une connaissance ancrée dans le cœur afin qu’aucune ambiguïté ne l’affaiblisse, et qu’aucun trouble ne le frappe. La certitude vis-à-vis de la foi est semblable à l’âme vis-à-vis du corps. Ibn Mas’oûd (qu’Allah l’agrée) a dit : « La certitude englobe toute la foi. »

La première certitude [à avoir] est celle concernant la foi au Seigneur, et c’est ce que les Messagers dirent à leur peuple respectif :

{أَفِي اللهِ شَكٌّ فَاطِرِ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ}

{Peut-on réellement douter d’Allah, le Créateur des cieux et de la terre ?} [S.14, v.10]

C’est-à-dire que vous savez et attestez qu’il n’y a aucun doute concernant l’existence et l’unicité d’Allah.

Ceux qui ont acquis la certitude sont ceux qui possèdent les plus hauts rangs. Lorsqu’Allah voulut augmenter la foi, déjà bien forte, de Son ami intime Ibrâhîm (sur lui la paix), Il lui fit voir le royaume des cieux et de la terre afin qu’il atteigne ce rang élevé. Allah جل شأنه a dit :

{وَكَذَلِكَ نُرِي إِبْرَاهِيمَ مَلَكُوتَ السَّمَوَاتِ وَالأَرْضِ وَلِيَكُونَ مِنْ الْمُوقِنِينَ}

{C’est ainsi que Nous avons montré à Ibrâhîm le royaume des cieux et de la terre afin qu’il soit de ceux qui croient avec certitude.} [S.6, v.75].

Ibn Kathîr (qu’Allah lui fasse miséricorde) dit en commentaire : « Afin qu’à travers leur création, nous lui montrions les preuves de l’unicité d’Allah dans Son royaume, Sa création, que nulle divinité n’est digne d’adoration en dehors de Lui et qu’il n’y a nul autre seigneur que Lui. »

L’adoration, aussi minime soit-elle, fait partie de la certitude, elle élève le serviteur en degré. Bakr Ibn ‘Abdi-Llah Al-Mouzanî (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Aboû Bakr n’a pas devancé tous les Compagnons par de nombreuses prières ou de nombreux jeûnes, mais par une chose présente et ancrée dans son cœur. »

Allah spécifia les gens dotés de certitude sur l’ensemble des habitants de ce monde à travers la guidée et la réussite. Allah le Très Haut a dit :

{وَالَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِمَا أُنْزِلَ إِلَيْكَ وَمَا أُنْزِلَ مِنْ قَبْلِكَ وَبِالْآخِرَةِ هُمْ يُوقِنُونَ * أُولَئِكَ عَلَى هُدىً مِنْ رَبِّهِمْ وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ}

{Ceux qui croient en ce qui t’a été révélé et ce qui fut révélé avant toi, et qui croient fermement en l’Au-delà. Ceux-là sont sur une guidée de leur Seigneur, et ce sont eux qui réussissent.} [S.2, v.4 – 5].

Ce sont eux qui tirent profit des signes et des preuves, Allah جل وعلا a dit :

{وَفِي الْأَرْضِ آيَاتٌ لِلْمُوقِنِينَ}

{Il est sur terre bien des signes pour ceux qui croient avec certitude.} [S.51, v.20].

Celui dont la certitude aura pénétré le cœur, les adorations qui lui sont liées et qu’Allah aime se réaliseront de la façon la plus complète, comme la peur, l’espoir, la confiance en Allah, etc. Ibn Al-Qayyim (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « La foi est le cœur de l’Islam et sa fondation, et la certitude est le cœur de la foi et sa fondation. »

Allah prédisposa les serviteurs sur la connaissance innée [qu’ils ont] d’Allah et la reconnaissance de Son existence. Reconnaître Sa seigneurie implique de reconnaître Sa divinité. Chaque créature ressent en lui la nécessité de L’unifier, d’attester de Son existence et de L’adorer. Allah dit :

{فَأَقِمْ وَجْهَكَ لِلدِّينِ حَنِيفاً فِطْرَتَ اللهِ الَّتِي فَطَرَ النَّاسَ عَلَيْهَا لَا تَبْدِيلَ لِخَلْقِ اللهِ ذَلِكَ الدِّينُ الْقَيِّمُ}

{Tourne-toi donc, en monothéiste pur et sincère, vers la vraie religion, la saine nature à laquelle Allah a prédisposé les hommes. Pas de changement à la création d’Allah. Telle est la religion de droiture.} [S.30, v.30].

Allah incita à observer les signes qui prouve Son existence :

{قُلِ انظُرُواْ مَاذَا فِي السَّمَوَاتِ وَالأَرْضِ}

{Dis : « Méditez les signes qui se trouvent dans les cieux et sur la terre. »} [S.10, v.101].

Les manières de connaître Allah, de trouver les preuves de Son existence et que Lui seul mérite l’adoration sont innombrables. Il y a dans toute chose une preuve manifeste de Son existence, tout ce que contient cet univers L’indique. Allah le Très Haut a dit :

{يُفَصِّلُ الْآيَاتِ لَعَلَّكُمْ بِلِقَاءِ رَبِّكُمْ تُوقِنُونَ}

{Il expose clairement les signes afin que vous croyiez avec certitude en la rencontre de votre Seigneur.} [S.13, v.2].

L’une des plus grandes preuves de Son existence est Sa création. En effet, Allah a tout crée dans cet univers, et toutes les raisons et les saines natures reconnaissent qu’une créature ne peut se créer elle-même, que rien n’existe sans qu’on ne la fasse exister, et que les actes sont le résultat des causes accomplies :

{أَمْ خُلِقُوا مِنْ غَيْرِ شَيْءٍ أَمْ هُمُ الْخَالِقُونَ * أَمْ خَلَقُوا السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضَ بَلْ لَا يُوقِنُونَ}

{Ont-ils été créés de rien ou sont-ils leurs propres créateurs ? Ont-ils créé les cieux et la terre ? Ils n’ont plutôt aucune certitude.} [S.52, v.35 – 36].

La petite taille du moustique et la vaste étendue des cieux démontrent tous deux Sa grandeur :

{إِنَّ اللهَ لَا يَسْتَحْيِي أَنْ يَضْرِبَ مَثَلاً مَا بَعُوضَةً فَمَا فَوْقَهَا}

{Allah ne se gêne pas de proposer en parabole un moustique ou quelque chose de plus insignifiant.} [S.2, v.26].

Ses innombrables créatures sont des signes évidents qui prouvent Son existence et la perfection de Ses Attributs et Ses actes.

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La voie du Prophète sur la façon de se comporter avec les enfants et les jeunes

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Toutes les louanges appartiennent à Allah, nous Le louons, Lui demandons Son aide, et Son pardon.

Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal qui est en nous-mêmes et contre celui de nos mauvaises actions.

Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, quant à celui qu’Il égare nul ne peut le guider.

J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, L’Unique, Celui qui n’a aucun associé. Et j’atteste que Mouhammad est le serviteur d’Allah et Son messager.

Que la prière d’Allah soit sur lui, sa famille et ses compagnons, ainsi que Ses nombreux saluts.

Ceci dit :

Serviteurs d’Allah ! Craignez Allah d’une crainte véritable, que ce soit en secret ou en apparence.

Ô musulmans : 

Allah le Très Haut a fait de la vie [de l’homme] un état de force entre deux états de faiblesses. Cet état de force est le pilier [de la communauté] dans cette vie mondaine et les fruits que l’on récolte dans l’Au-delà [si cela a été correctement utilisé]. L’âge des jeunes est donc l’état de force après celui de la faiblesse. Durant celui-ci, la détermination flamboie et les inspirations sont hautes. Tout au long des époques, les jeunes ont été d’un grand profit.

Le peuple d’Ibrâhîm عليه السلام dit à son propos : {Certains dirent : « Nous avons entendu un jeune homme, du nom d’Ibrâhîm, en dire du mal.} [S.21, v.60].

Allah dit concertant Yahyâ عليه السلام : {Nous lui avons donné la sagesse dès l’enfance.} [S.19, v.12].

Ibn Kathîr رحمه الله a dit en commentaire : « C’est-à-dire qu’on lui a donné la compréhension, la science, le sérieux, la détermination, l’accomplissement du bien et l’attention qu’il lui consacre ainsi que les efforts qu’il fournit dans sa cause, alors qu’il était un enfant. »

Allah dit concernant les gens de la caverne : {Il s’agissait de jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur et que Nous avons alors guidés plus encore.} [S.18, v.13].

Ibn Kathîr رحمه الله a dit : « Allah le Très Haut évoqua le fait qu’ils étaient jeunes, qu’ils étaient plus susceptibles de suivre la vérité et d’être plus guidés sur la voie droite que les personnes âgées. C’est pourquoi la majeure partie de ceux qui ont répondu à l’appel d’Allah et Son Messager étaient des jeunes. »

Parmi les sept personnes qu’Allah couvrira de Son ombre le Jour de la Résurrection : « Un jeune qui a grandi dans l’obéissance d’Allah. » (Consensus d’Al-Boukhârî et Mouslim).

Le comportement de notre Prophète ﷺ envers les jeunes Compagnons est le plus grandiose. Il était humble envers eux, il s’asseyait avec eux, les visitait, leur enseignait et contribuait à élever leurs déterminations. C’est ainsi que sortit d’eux la meilleure génération.

Parmi son humilité ﷺ, « quand il passait devant des enfants, il les saluait. » (Rapporté par Mouslim).

Ibn Battâl رحمه الله a dit : « Saluer les enfants faisait partie de son comportement éminent, de ses nobles caractères et de son humilité. »

Le Prophète se sentait extrêmement concerné par leur enseignement. Joundoub Ibn ‘Abd Allah رضي الله عنه a dit : « Nous étions avec le Prophète ﷺ quand nous étions jeunes – proches de la puberté –. Nous apprenions d’abord la foi avant d’apprendre le Coran, puis nous apprenions le Coran et cela fit augmenter notre foi. » (Rapporté par Ibn Mâjah).

Il veillait à leur inculquer la croyance. Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما a dit : « Un jour, j’étais derrière le Prophète ﷺ et il s’adressa à moi : « Ô mon enfant ! Je vais t’enseigner certaines paroles : préserve Allah, Il te préservera. Préserve Allah et tu Le trouveras avec toi. Si tu veux demander quelque chose, demande à Allah. Et si tu veux demander de l’aide, alors demande à Allah. » (Rapporté par At-Tirmidhî).

Pendant leur enseignement, il faisait preuve de bienveillance de diverses façons.

Parfois, il les prenait par leurs mains. Mou’âdh رضي الله عنه dit à ce propos : « Une fois, le Messager d’Allah ﷺ me prit par la main et me dit : “Je t’aime.” Mou’âdh lui répondit : “Et moi, par Allah, je t’aime aussi.” Le Prophète lui demanda : “Ne t’enseignerais-je pas des paroles que tu diras après chaque prière ?” “Oui”, répondit-il. Il dit alors : “Dis : Ô Allah ! Aide-moi à T’évoquer, Te remercier et à T’adorer d’une belle façon.” » (Rapporté par Al-Boukhârî dans « Al-Adab Al-Moufrad »). Parfois, il plaçait leurs mains entre les siennes. Ibn Mas’oûd رضي الله عنه a dit : « Le Messager d’Allah ﷺ m’a appris les salutations finales (At-Tachahhoud) – alors qu’il tenait ma main entre les siennes – de la même manière qu’il m’apprenait une sourate du Coran. » (Consensus d’Al-Boukhârî et Mouslim).

Parfois, il les tenait par l’épaule. ‘Abd Allah Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما a dit : « Le Messager d’Allah ﷺ me prit par l’épaule et me dit : « Considère-toi dans cette vie mondaine comme un étranger ou un voyageur. » (Rapporté par Al-Boukhârî).

C’est pour sa douceur ﷺ dans la façon d’enseigner que les enfants venaient à lui et lui demandaient qu’il leur apprenne. Ibn Mas’oûd رضي الله عنه raconte : « J’ai demandé au Messager d’Allah qu’il m’enseigne le Coran. Il me caressa la tête de sa main et me dit : “Tu es un jeune garçon plein de savoir.” » (Rapporté par Ahmad).

Il patientait dans leur enseignement. Jâbir رضي الله عنه rapporte : « Le Messager d’Allah ﷺ nous enseignait la prière de consultation (Al-Istikhârah) dans tous les domaines, de la même manière qu’il nous enseignait une sourate du Coran. » (Rapporté par Al-Boukhârî).

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Preuves de l’authenticité de la mission du Prophète ﷺ

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Louange à Allah. Nous Le louons, demandons Son assistance ainsi que Son pardon. Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre les méfaits de nos âmes et de nos mauvaises actions. Quiconque Allah guide, nul ne peut l’égarer ; et quiconque Allah laisse dans l’égarement, nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité qui mérite l’adoration qu’Allah, seul, sans associé, et j’atteste que Mouhammad est Son serviteur et son envoyé. Que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui, sa famille et ses compagnons, de manière abondante.

Ô serviteurs d’Allah, craignez Allah comme il doit être craint et sachez qu’il observe vos actes commis au grand jour comme dans l’intimité.

Musulmans !

Allah a envoyé les Messagers afin de guider les créatures. Ils ont parachevé la Fitrah[1] au moyen de la lumière de la révélation qui leur fut accordée, ont appelé à l’adoration d’Allah, aux bonnes œuvres et aux nobles comportements. Le besoin de messager est plus grand que celui de manger, boire ou respirer, car il n’y a de chemin vers le bonheur, la félicité et l’obtention de la satisfaction d’Allah que par leur biais.

Allah est Le seul qui se suffit à Lui-même de manière totale, qui a la capacité parfaite et la science qui embrasse tout. Les Messagers – que la paix soit sur eux – sont des hommes qui ne possèdent de ces trois choses que ce qu’Allah leur a donné. Allah dit à Son Prophète (paix et salut sur lui) : {Dis : je ne vous dis pas que je possède les trésors d’Allah ni que je connais l’invisible, et je ne vous dis pas que je suis un ange.} (6 :50) Allah les a privilégiés en leur accordant des signes éclatants de Son pouvoir, de Sa science et de Sa royauté, afin qu’il soit évident pour les serviteurs qu’ils sont des Messagers d’Allah, véridiques dans tout ce qu’ils leur rapportent. Le Prophète (paix et salut sur lui a dit) : « Tout prophète a reçu des signes auxquels les gens croient nécessairement. » (Unanimement reconnu authentique)

C’est ainsi que le Prophète Sâlih – que la paix soit sur lui – vint à son peuple avec une chamelle énorme qu’il fit sortir d’un rocher ; Ibrâhîm fut jeté dans un grand feu qui ne lui fit aucun mal ; Moûssâ produisit neuf signes évidents, il frappa la mer de son bâton et celle-ci se fendit en deux, chaque versant fut comme une immense montagne, il jeta son bâton qui se transforma en un gigantesque serpent. On apprit à Dâwoûd et Soulaymân le langage des oiseaux et on leur accorda tous les types de bienfaits. Le Prophète ‘Îssâ guérissait l’aveugle-né et le lépreux, ressuscitait les mort par la permission d’Allah. Il parla alors qu’il était nourrisson dans le berceau, disculpa sa mère et proclama l’unicité de son Seigneur.

Et parmi les signes de l’authenticité de leur mission figurent leur droiture, leur bon comportement, la victoire et le triomphe qu’Allah leur a accordés, ainsi qu’à ceux qui les ont suivis, la perdition et le châtiment qu’il a fait subir à ceux qui les ont traités de menteurs et se sont éloignés de leur chemin.

Quant à notre Prophète – paix et salut sur lui – Allah lui a accordé des signes plus grands et plus nombreux que ceux que les autres Prophètes ont produits. Chaykh Al-Islam dit à ce propos : « Les miracles du Prophète dépassent le millier. Ses miracles et ses enseignements sont plus notoires et plus explicites encore que les connaissances les plus notoires. Allah dit : {C’est Lui qui a envoyé Son Messager avec une révélation propre à assurer le salut de l’humanité et la religion de vérité afin de la faire triompher de toute autre religion. Allah suffit pour en témoigner.} » (48 :28)

Parmi ces signes, il y a l’annonce de sa venue faite par les Prophètes avant lui. Ibrahim et Ismâ’îl avaient dit : {Seigneur ! Suscite l’un des leurs comme Messager qui leur récitera Tes versets, leur enseignera le Livre et la Sagesse et purifiera leurs âmes.} (2 :129) ‘Îssâ, quant à lui, avait dit : {(…) et annonçant un messager qui viendra après moi dont le nom est Ahmad.} (61 :06) Alors qu’il était encore petit, un ange descendit sur lui, fendit sa poitrine et en fit sortir ce qui relève de la part de Satan.

Bien avant la révélation, Allah le protégea des pratiques et de la souillure de la période de l’ignorance : ses parties intimes ne furent jamais vues, ses mains ne touchèrent point une idole, il ne but jamais d’alcool et ne s’est jamais engagé dans un contrat illicite.

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Comment faire pour que le Coran m’exhorte et soit un rappel ?

Allah dit : {Ceci est un Livre béni que Nous t’avons révélé pour que [les hommes] méditent sur ses versets} [S.38, v.29]

Il n’a pas seulement dit : « pour qu’ils lisent Mes versets. » Car celui qui médite a certes lu, mais celui qui lit ne médite pas forcément mes frères.

Si la personne médite le Livre d’Allah elle obtient le résultat qu’Allah a cité : {et que les doués de raison en tirent une exhortation.} [S.38, v.29] c’est à ce moment que l’on tire leçon et que l’on s’exhorte par le biais du Livre d’Allah, quand on le lit avec réflexion et méditation. Or on ne peut le méditer que si l’on comprend ses sens et les connait. Mais celui qui le lit rapidement ne comprendra que ce qu’il connait, ignorera tout ce qu’il ignore et il lira sans s’arrêter sur les versets qu’il connaît de façon erronée. Celui-là n’obtiendra pas ce qui lui est demandé du Livre d’Allah.

J’ai entendu chaykh Mouhammad Ibn ‘Outhaymîn dire – qu’Allah lui fasse miséricorde – : « À cette époque, la façon dont les gens lisent le Coran est innovée. » Je me suis étonné de cette parole car nous espérons des gens qu’ils lisent le Coran, comment peut-elle être innovée ? Le chaykh voulait dire par cela que les gens lisent le Coran sans s’arrêter et sans méditer les significations et les prodiges qu’il contient. C’est une chose malheureusement présente mes frères.

Un de nos frères – qu’Allah le récompense – a rapporté une parole similaire d’un savant ancien. Tartoûchî رحمه الله a dit environ au 8ème siècle hégirien que la lecture du Coran des gens de son époque était innovée. Le sens d’innovée ici est qu’ils ne lisent que les mots et ne pas prêtent pas attention aux significations.

Le Coran n’a pas été révélé pour qu’on lise simplement ses mots mes frères. Mais il a été révélé pour qu’on le lise, qu’on le comprenne et que l’on œuvre avec. Les droits du Coran sont nombreux et importants, et nous demandons à Allah de nous aider à les réaliser.

Quand Ibrâhîm عليه السلام invoqua pour vous, la communauté de Mouhammad ﷺ, qu’a-t-il dit concernant le Coran ? Qui me cite le verset ?

L’invocation qu’Ibrâhîm à faite pour cette communauté…

Exacte, qu’Allah te bénisse.

{Seigneur ! Envoie-leur un messager pris parmi eux, qui leur récite Tes versets, leur enseigne le Livre et la Sagesse, et les purifie. C’est Toi le Puissant, le Sage !} [S.2, v.129].

{Seigneur ! Envoie-leur un messager pris parmi eux, qui leur récite Tes versets}. Puis le Messager ﷺ fut envoyé, le Livre fût révélé avec lui et il laissa sa communauté avec le Livre comme il fût descendu. La louange et le bienfait reviennent à Allah.

{qui leur récite Tes versets} ensuite ? {et leur enseigne le Livre et la Sagesse} mes frères. Il ne se contente pas simplement de leur lire, mais il leur lit le Coran et l’enseigne. Puis {il les purifie.}

Parmi les leçons que l’on tire d’évoquer la purification après la lecture et l’enseignement est qu’elle est le résultat attendu de la lecture du Livre d’Allah mes frères.

Il y a dans la purification la pureté de l’âme et sa clarté. Nul doute que cette purification se réalise par l’intermédiaire du Livre d’Allah.

On retrouve cette signification dans plus d’un verset. Quelqu’un peut-il en citer certains mes frères ?

Très bien ! {Allah a accordé une grâce aux croyants} de la part de qui ? De votre Seigneur pour vous mes frères. Que les grâces d’Allah sont grandioses et nombreuses ! Quelle est cette grâce en question ? {en suscitant parmi eux un Messager, issu d’eux-mêmes, qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse, alors qu’ils étaient auparavant dans un égarement manifeste.} [S.3, v.164].

C’est une grâce émanant d’Allah d’avoir envoyé ce noble Prophète ﷺ, de l’avoir envoyé pour lire ce Livre {et il leur enseigne le Livre et la Sagesse.} Il s’agit donc de le réciter, de le lire, de l’apprendre et de l’enseigner mes frères. C’est là que l’on obtient le bien et les bénédictions à travers le Livre d’Allah.

Il y a aussi la parole d’Allah : {C’est Lui qui a envoyé aux illettrés un messager issu d’entre eux,} les Arabes étaient connus pour être illettrés. Ceux qui savaient lire étaient minoritaires et cela a duré longtemps. Puis Allah dit : {qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse.} [S.62, v.2]

Cela se répète dans plus d’un verset mes frères. Ce qui met en évidence l’importance de ce sujet et la nécessité de s’en préoccuper.

La recommandation que je m’adresse en premier puis à vous est que l’on revienne à cette voie.

Nous avons grandement besoin aujourd’hui d’emprunter cette voie qui a été tracée et mise en évidence dans le Livre d’Allah, la Sounnah de Son Messager ﷺ, et par la pratique des pieux prédécesseurs issus des meilleures générations – qu’Allah leur fasse miséricorde –.

Et vous connaissez la parole d’Aboû ‘Abd Ar-Rahmân As-Soulamî, ‘Abd Allah Ibn Habîb – qu’Allah lui fasse miséricorde. – : « Ceux qui nous enseignaient le Coran tels que ‘Abd Allah Ibn Mas’oûd et ‘Outhmân Ibn ‘Affân nous ont rapporté que lorsqu’ils apprenaient auprès du Prophète ﷺ dix versets ils ne les dépassaient pas jusqu’à ce qu’ils les aient mémorisés, appris la science qu’ils renferment et œuvré avec. Ils disaient : « Ainsi, nous apprenions en même temps le Coran, la science et la mise en application. »

Et tu t’étonnes parfois du temps qu’ils prenaient pour mémoriser. Tu lis qu’untel a passé des années à mémoriser le Coran et qu’un autre a passé tant d’années pour une seule sourate…

Car ces gens – mes frères – lisaient, méditaient les sens et œuvraient. Ils réunissaient tout le bien.

Mais dire : « Je commence par mémoriser, puis dans deux ou trois ans j’apprendrai l’exégèse, et dans quatre années je commencerai à appliquer ce qui m’est facile de faire … »

Non mes frères ! La vie est courte. Qui peut te garantir que tu vivras longtemps ?

Je vous demande mes frères de revenir vers ce sur quoi étaient les premières générations dans toutes les affaires, que ce soit lié au Livre d’Allah ou autre. « Rien ne réformera le devenir de cette communauté hormis ce qui a réformé le début de celle-ci. »

Qu’Allah fasse miséricorde à l’imam Mâlik qui prononcé cette superbe parole.

Regarde tes œuvres et ton état ! Est-ce sur cela qu’étaient les premiers ? Si tel est le cas alors continue. C’est une faveur émanant d’Allah que la personne emprunte leur voie, car ils sont les meilleures générations comme l’a dit le Messager d’Allah ﷺ.

Accordez donc de l’importance à l’exégèse du Coran mes frères, qu’Allah vous bénisse. Méditez et lisez !

Chaykh Mouhammad Ibn ‘Abd-Llah Al-Ma’yoûf

Traduit par Le Cœur des Croyants

La patience du Prophète ﷺ face aux persécutions des mécréants

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Le Prophète ﷺ a été persécuté de différentes manières et il choisissait de patienter, car il était persécuté afin qu’il cesse d’accomplir ce qu’il avait choisi de faire, ce qui est plus encore que la patience de Yoûssouf عليه السلام. En effet, on a appelé Yoûssouf à la fornication, et il n’a été châtié par la prison que parce qu’il a refusé, alors que c’est la mécréance qu’on a demandé au Prophète ﷺ et ses Compagnons رضي الله عنهم, et comme ils ont refusé ils ont été châtiés par le meurtre et d’autres choses encore. Et le plus petit châtiment qu’ils ont subi fut la prison lorsque les polythéistes les ont confinés un temps dans une vallée en dehors de la ville, et dès lors qu’Aboû Tâlib décéda, les persécutions ont augmenté.

Quand les polythéistes de Qouraych apprirent que les Ansârs de Médine avaient prêté serment d’allégeance au Prophète ﷺ, ils voulurent l’empêcher de quitter la Mecque, le bloquant lui et ses Compagnons. On ne pouvait quitter la ville que secrètement, sauf ‘Oumar Ibn Al-Khattâb et (les nobles) comme lui qui voulaient quitter leurs demeures, mais malgré tout, ils empêchaient certains d’entre eux.

Les croyants n’ont subi ces persécutions et ces épreuves que parce qu’ils ont choisi d’obéir à Allah et Son Prophète ﷺ de la même façon que Yoûssouf à choisir d’obéir à Allah en préférant la prison au péché. Ce n’était donc pas une épreuve céleste que le serviteur subit bon gré mal gré, comme ce qui est arrivé à Yoûssouf عليه السلام lorsqu’il a été séparé de son père. La patience volontaire est la plus noble et la plus méritoire des deux, bien que celui qui patiente face à une épreuve (contre laquelle il ne peut rien) sera récompensé pour sa patience, sa quiétude et verra ses péchés pardonnés en raison des malheurs qui le touchent. Quant à celui qui est persécuté car il a choisi d’obéir à Allah, il obtient la même récompense et on lui écrit en plus une bonne action.

Allah سبحان الله وتعالى dit : {Ils n’éprouvent ni soif, ni fatigue, ni faim dans le sentier d’Allah, ne fouleront aucune terre en provoquant la colère des mécréants, et n’obtiendront aucune victoire sur un ennemi, sans qu’on ne leur écrive pour cela une bonne action. Certes, Allah n’annule pas la récompense des bienfaisants.} [S.9, v.120]

Au contraire de celui qui subit une épreuve qu’il n’a pas choisie, comme la maladie, la mort d’un être cher, le vol de ses biens, et qui n’est récompensé que pour sa patience face à cette épreuve, pas pour l’épreuve elle-même. En effet, la patience face aux malheurs ne fait qu’effacer les péchés, alors que c’est pour les actes volontaires et leurs conséquences que l’on est récompensé.

Ceux qui sont persécutés pour leur foi, leur obéissance à Allah سبحانه وتعالى et Son Messager ﷺ et qui subissent pour cela gêne, maladie, emprisonnement, émigration forcée, perte de biens et d’êtres chers, coups, insultes, perte de prestige, sont sur la voie des Prophètes et de ceux qui les suivent comme les Mouhâjiroûn. Ceux-là sont récompensés pour leurs persécutions qu’ils subissent et on leur écrit une bonne action, de la même manière que le combattant sur le sentier d’Allah est récompensé pour la faim, la soif, la fatigue et la colère des mécréants qu’il provoque. Même si tout cela n’est pas un acte qu’il accomplit, mais cela découle d’un choix qu’il a fait [à savoir a foi et l’obéissance à Allah سبحانه وتعالى et Son Messager ﷺ.] Ce sont là ce que l’on appelle les conséquences des actes volontaires. Et les savants ont divergé à leur sujet : ces conséquences doivent-elles être attribuées à l’auteur des actes, à Allah ou bien n’ont-elles en fait aucun instigateur ? L’avis le plus correct est que ces conséquences doivent être attribuées à l’auteur des actes mais aussi à toutes les autres causes. C’est la raison pour laquelle on lui écrit une bonne action.

 

Source : « Les maladies du cœur » du chaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah, éditions Tawbah, p.65 à 67