« […] de faire du Coran le printemps de mon coeur, la lumière de ma poitrine, la dissipation de ma tristesse et la fin de mes soucis » 

L’imam Ahmad rapporte dans son Mousnad un hadîth selon ‘Abd Allah Ibn Mas’oûd رضي الله عنه où le Prophète ﷺ dit :

« Pas une personne touchée par un souci ou une tristesse ne dit : « Ô mon Seigneur je suis Ton serviteur, fils de Ton serviteur, fils de Ta servante. Mon toupet est dans Ta Main. Ton jugement s’accomplit sur moi, Ton décret est juste à mon égard.

Je Te demande par tous les noms qui t’appartiennent, avec lesquels Tu t’es nommé, ou que Tu as enseignés à l’une de Tes créatures, ou que Tu as révélés dans Ton Livre, ou bien que Tu as gardés secret dans Ta science de l’invisible, de faire du Coran le printemps de mon coeur, la lumière de ma poitrine, la dissipation de ma tristesse et la fin de mes soucis »[1] sans qu’Allah ne lui retire ses soucis et sa tristesse et les remplace par un sentiment de bonheur. »

On lui demanda : « Ô Messager d’Allah ! Devons-nous l’apprendre ? » Il répondit : « Bien sûr, il convient à tous ceux qui l’entendent de l’apprendre. »

Nous l’avons certainement entendu de nombreuses fois dans des sermons (Khoutbah), des cours ou lu dans des livres… Mais il se peut que certains d’entre-nous ne se soient pas motivés à l’apprendre, ni par la mémorisation, ni par la compréhension de ses sens, ni en la disant lorsqu’un souci nous touche.

Et ces trois aspects sont trois sortes de négligence :

1) La personne se montre de base négligente dans la mémorisation de cette invocation, sa lecture et sa révision. 

2) Ou bien elle l’a mémorisée mais elle est passée outre la compréhension de ses sens et ne s’est pas arrêtée sur ses significations. 

3) Ou encore elle néglige le fait de la dire : si elle est tourmentée ou préoccupée elle s’active dans de nombreuses affaires mais il ne lui vient pas à l’esprit cette invocation bénie.

Il convient de nous remettre en question et de combattre notre âme afin qu’elle guérisse.

Cette invocation est bénie, il ﷺ nous a informé qu’il n’y a pas de personne touchée par un souci ou une angoisse et qui la prononce sans qu’Allah ne les lui retire et les remplace par une joie – et dans une autre version « un soulagement ».

L’inquiétude qui recouvrait son coeur et lui était douloureuse se transforme en une joie après cette invocation, elle se transforme en quiétude. Par la suite, il émane d’Allah le soulagement de ce qui touchait l’individu.

Et c’est le véridique qui ne prononce rien sous l’effet de la passion qui nous a indiqué cela, il ﷺ nous en a informé et nous a orienté vers cette invocation.

Par Allah, cette parole est vérité ! Elle contient ce qui soulage les afflictions et guérit les angoisses. Elle aboutit au soulagement et à sa concrétisation comme notre Messager ﷺ nous en a informé.

Quant à nous, nous avons besoin de trois choses vis-à-vis de cette invocation que j’ai indiqué comme suit :

La première chose, c’est de la mémoriser.

La seconde, c’est d’en comprendre les sens.

Et la troisième, c’est de veiller (à la dire) si l’un de nous est touché par un souci ou une angoisse.

Lorsque nous observons cette invocation, nous constatons qu’elle repose sur quatre fondements indispensables pour remédier aux afflictions. Il convient de la méditer et de veiller à la comprendre quand nous la disons :

Le premier fondement : 

Concrétiser l’adoration d’Allah. 

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La réforme du coeur est plus importante que celle du corps

 

Son cœur frémit lorsqu’Allah est mentionné

L’histoire de ce médecin musulman qui visita l’un de ses patients malades demeure un exemple illustrant le frémissement du cœur. 

On raconte qu’un médecin alla s’enquérir de l’état de santé d’un de ses patients qui était alité, dont on ignorait la raison de sa maladie et qui n’avait aucun symptôme apparent. Le médecin prit sa main pour prendre son pouls. Pendant ce temps, une des personnes venues le visiter le questionna sur son état ; puis elle changea de sujet et s’enquit de ses voisins. Dès lors, les pulsations cardiaques du patient s’accentuèrent peu à peu. Elle le questionna sur l’un de ses voisins en particulier et ses pulsations s’accélérèrent encore plus. Ensuite, lorsqu’elle se renseigna au sujet des enfants de ce voisin, les membres du patient commencèrent à trembler et son rythme cardiaque augmenta une nouvelle fois. Mais quand il a été dit que ce voisin avait une fille d’une grande beauté et que son prénom fût cité, son rythme cardiaque se répercuta sur tout son corps qui se mit à son tour à chanceler, ses yeux divergèrent et la sueur se déversa sur son visage. Le médecin dit alors à ses proches : « Celui-là n’est pas malade ! Mais c’est un homme qui est éperdument pris d’amour. » 

Et Allah est Le plus digne de cet exemple ! Ton cœur est-il présent lorsque l’on évoque celui que tu aimes, et absent lorsque l’on évoque Celui qui répond à l’invocation ? Tes membres s’humilient-ils quand une créature est mentionnée mais ne prêtent aucunement attention quand c’est Le Créateur qui l’est ? Ton cœur va-t-il se fendre de tristesse en l’absence de ce qui est passager et éphémère mais négliger Celui qui demeure et est Éternel ?

Il y a parmi les caractéristiques de l’amoureux, l’embarras qu’il ressent quand ce qu’il aime est mentionné. Ainsi, si tu souhaites examiner ton cœur pour en connaître la nature, alors interroge ta propre personne ! Ton cœur est-il présent lorsque l’on évoque son Seigneur ? S’humilie-t-il lorsque qu’il entend Sa parole ? Ecoute-t-il l’appel à la prière pour le répéter ? A-t-il pleuré une nuit par crainte du châtiment d’Allah ? A-t-il déjà tremblé [de peur] un jour en supposant qu’il se fasse expulser de Sa compagnie ? A-t-il ressenti du désespoir si la finalité de ses œuvres était mauvaise ? 

Sois sincère, car si personne ne peut réellement te connaitre, Lui – Glorifié soit-Il – est plus connaisseur de tes secrets et de ta propre personne que toi. Sache donc où tu en est vis-à-vis de ta foi à l’instar de ce que fît Al-Hasan Al-Basrî lorsqu’un homme est venu l’interroger. Cet homme lui demanda : « Ô Aboû Sa’îd ! Es-tu un véritable croyant ? » Il répondit : « La foi est de deux sortes. Donc si tu me questionnes concernant la foi en Allah, Ses Anges, Ses Livres, Ses Messagers, le Paradis, le Feu, la Résurrection et le Jour des comptes, alors je suis croyant. Mais si tu me questionnes concernant la parole d’Allah : (Les vrais croyants sont ceux dont le cœur frémit à la mention d’Allah et dont la foi augmente lorsqu’on leur récite Ses versets, ceux qui placent exclusivement leur confiance en leur Seigneur.) (Al-Anfâl, v.2) jusqu’à Sa parole : (Ceux-là sont les vrais croyants.) (Al-Anfâl, v.4) alors par Allah, j’ignore si je fais partie d’eux ou non.« 

Si les versets du Tout Miséricordieux étaient récités à ceux dont les cœurs sont en vie, ils tomberaient prosternés en pleurant ; contrairement aux autres qui, eux, tomberaient en étant sourds et aveugles.

Car ce sont des personnes dotées de vie, ils écoutent avec leur cœur avant d’écouter avec leurs oreilles. 

Voilà pourquoi Ibn Zayd a dit au sujet de la parole d’Allah (Dont se souviendra toute oreille attentive (Wâ’iyah) (Al-Hâqqah, v.12) sur le terme « attentive » : « Les cœurs sont attentifs à tout ce que les oreilles entendent comme bien et mal. »

Ibn Al-Qayyim رحمه الله a dit : « Les oreilles se caractérisent par le fait qu’elles soient attentives, de même pour le cœur. On dit : « Un cœur attentif (Wâ’î) »  et « une oreille attentive (Wâ’iyah) » à cause de la relation qui existe entre eux. La science pénètre l’oreille pour se diriger jusqu’au cœur. Ainsi, l’oreille est à la foi la porte du cœur et le messager qui lui fait parvenir la science. De même pour la langue, elle est son messager et son porte-parole. Quant à celui qui aura compris la relation existante entre les membres et le cœur aura certainement compris que l’oreille est plus en droit d’être décrite comme étant « attentive ». Ainsi, si les oreilles entendent attentivement, alors le cœur entendra avec attention. »

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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Récitation émouvante de la sourate « Âli ‘Imrâne » [La famille d’Imrâne] (Verset 169-177) – Chaykh ‘Abd Al-‘Azîz Al-‘Asîrî (Vidéo)

 

Il a peu oeuvré et a été grandement récompensé – Chaykh ‘Abd Ar-Razzâq Al-Badr

 

Solliciter la reconnaissance des gens

Lorsque le musulman rend un service à son frère, il ne convient pas d’attendre sa reconnaissance, mais il lui sied a contrario d’attendre la rétribution et la récompense divines. Que son frère ne le remercie pas ne signifie point qu’il n’a pas réalisé son objectif, sauf si celui-ci est la gratitude des gens, auquel cas il est un homme d’ostentation qui cherche la bonne réputation. Demandons à Allah le salut et la sauvegarde.

Mieux encore, les savants ont mentionné que dans le cas où l’on sait que celui qui rend service cherche les éloges, il ne convient pas au bénéficiaire de l’en remercier ou de le louer, car demander la reconnaissance est une injustice. Or, il nous est interdit de prêter main forte à l’injustice.[1]

[1]Al-Adhkâr d’An-Nawawî, p.105

Source : « La gratitude » du chaykh Mouhammad Sâlih Al-Mounajjid, Al-Hadîth éditions

Les droits de la femme sur son mari (Vidéo)

Source : Cours religieux

Entre le vie et la mort

Allah le Très haut a dit : (Celui qui était mort, que Nous ramenons à la vie, et que Nous dotons d’une lumière pour cheminer parmi les hommes, est-il semblable à celui qui erre dans les ténèbres sans pouvoir en sortir ?) (Al-An’âm, v.122)

Allah employa une parabole coranique pour désigner celui qu’Il a guidé après avoir été dans l’égarement. Il l’apparenta à un mort qu’Il fit revivre, à qui Il donna une lumière par laquelle il s’éclaire en marchant parmi les gens. Ainsi, il peut les distinguer et dissocier les bons des mauvais, qu’ils soient des gens proches de lui ou non. Il se déplace sans risquer de trébucher ou de tomber sur son visage. Il connait bien son chemin et aide les autres à l’emprunter, de même qu’il oriente et guide ceux dont les cœurs sont aveugles et désemparés. Cette personne est-elle semblable à celle qui reste dans l’égarement à vagabonder dans les ténèbres sans pouvoir s’en détacher et s’en débarrasser ?!

Et pour que tu comprennes correctement la différence, le contraste et la grande distance qu’il y a entre ces deux personnes, écoutes ce qu’ont dit Zayd Ibn Aslam et l’imam As-Souddî dans l’explication du verset : « (que Nous ramenons à la vie) : comme ‘Oumar رضي الله عنه, (est-il semblable à celui qui erre dans les ténèbres) : comme Abôu Jahl لعنه الله. » 

Il s’agit d’une différence comme celle des cieux et de la terre. Mais ce qui est authentique, pour ce verset, c’est qu’il a une portée générale pour tous les musulmans et mécréants, ou égarés et bien guidés[1] . Quant au terme : « la mort » (Al-Mawt), elle est l’une des dix appellations qu’Allah employa pour décrire les cœurs des mécréants dans le Coran.

L’imam Al-Qourtoubî رحمه الله a dit : « Les exégètes ont dit : « Allah le Très Haut a décrit le cœur des mécréants en dix termes : Le cachetage (Al-Khatm), le scellement (At-Tab’), le resserrement (Ad-Dîq), la maladie (Al-Marad), le recouvrement (Ar-Rayn)[2], la mort (Al-Mawt), la dureté (Al-Qasâwah), le détournement (Al-Insirâf), l’orgueil (Al-Hamiyyah) et le fait de nier (Al-Inkâr). Allah dit quant au fait de nier : (Leurs cœurs nient ceci (l’unicité d’Allah) et s’enorgueillissent.) (An-Nahl, v.22), Il dit concernant l’orgueil : (Tandis que le cœur des mécréants était animé d’un orgueil.) (Al-Fath, v.26), Il dit quant au détournement : (Puis ils se détournent. Qu’Allah détourne leurs cœurs, car ils ne veulent pas comprendre !) (At-Tawbah, v.127), Il dit quant à la dureté : (Malheur donc à ceux dont les cœurs sont endurcis à la mention d’Allah.) (Az-Zoumar, v.22) mais aussi : (Puis, en dépit de tout cela, vos cœurs se sont endurcis) (Al-Baqarah, v.74), concernant la mort Il dit : (Celui qui était mort, que Nous ramenons à la vie) (Al-An’âm, v.122) et aussi : (Ne répondent [à ton appel] que ceux qui entendent. Quant à ceux [dont le cœur] est mort, Allah les ressuscitera) (Al-An’âm, v.36), Il dit quant au recouvrement : (Il n’en est pas [tel qu’ils le prétendent] ! Ce sont plutôt leurs cœurs qui ont été recouverts par [les péchés] qu’ils ont commis.) (Al-Moutaffifîn, v.14), Il dit quant à la maladie : (Il y a dans leurs cœurs une maladie [de doute et d’hypocrisie]) (Al-Baqarah, v.10), Il dit quant au resserrement : (Quant à celui qu’Il veut égarer, Il rend sa poitrine étroite et inaccessible [à la foi]) (Al-An’âm, v.125), Il dit quant au scellement : ([C’est pourquoi] leurs cœurs ont été scellés. Ils ne comprennent donc pas.) (At-Tawbah, v.87) et Il dit aussi : (C’est plutôt Allah qui a scellé leurs cœurs en raison de leur mécréance,) (An-Nisâ, v.155), et Il dit quant cachetage : (Allah a scellé leurs cœurs et leur ouïe.) (Al-Baqarah, v.7)« 

Opposément à l’appellation de « mort », Allah nomma ceux qui ont été tué dans Son sentier de « vivants ». Il nous a même interdit de les nommer « morts » dû à la vie présente dans leurs cœurs, Allah a dit :

(Ne dites pas de ceux qui sont tués sur le sentier d’Allah qu’ils sont morts. Au contraire ils sont vivants [auprès de leur Seigneur], mais vous ne le percevez pas.) (Al-Baqarah, v.154) 

Il nous a donc interdit que l’on donne au martyr l’appellation de « mort », car ce dernier est vivant durant sa vie et après sa mort.

Voilà pourquoi le Prophète ﷺ a dit concernant Talhah Ibn ‘Oubayd Allah رضي الله عنه alors qu’il était en vie : « Talhah fait partie de ceux qui ont atteint leur fin (de vie)[3]«  . Ainsi, celui dont le cœur est vivant, est vivant durant sa vie et après sa mort ; alors que celui dont le cœur est mort, est mort durant sa vie et après sa mort.

Quant au terme « martyr » (Ach-Chahîd), il indique que le cœur de celui qui tombe martyr est vivant. Car il croit en l’invisible, il en est même tellement certain qu’il en devient témoin[4] . Il voit de son cœur ce que les gens ne voient que lorsqu’ils sont morts, ainsi il sacrifie ce qu’il possède de plus cher. C’est pourquoi il est gratifié de l’attribut de la vie même après sa mort.

[1] Ici, il ne faut pas comprendre que Zayd Ibn Aslam et l’imam As-Souddî ont dit que ce verset visait exclusivement ‘Oumar et Aboû Jahl. Ils utilisèrent une méthode d’explication qui se nomme « L’explication par l’exemple » (tafsîr bil-Mithâl). À travers ces deux personnages, ils voulurent illustrer l’exemple de celui qui a été ramené à la vie après qu’il est été mort avec ‘Oumar, et l’exemple de celui qui resta dans l’égarement avec Abou Jahl. (Note du traducteur)
[2] C’est-à-dire recouvert de péchés. Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Lorsque le croyant commet un péché, un point noir se forme dans son coeur ; s’il se repent de son péché, s’en démarque et demande pardon, ce point noir disparaît de son coeur ; s’il persiste dans son péché, se point prend de l’ampleur jusqu’à envelopper tout son coeur. C’est là le « recouvrement » (Ar-Rân) dont Allah a parlé dans Son Livre : (Il n’en est pas [tel qu’ils le prétendent] ! Ce sont plutôt leurs cœurs qui ont été recouverts par [les péchés] qu’ils ont commis.) » (Note du traducteur)
[3] Il tomba martyr durant la bataille du chameau en l’an 36 de l’hégire, soit 25 ans après la mort du Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم (Note du traducteur)
[4] Cela fait référence au hadîth de Jibrîl lorsqu’il demanda au Prophète ce qu’est Al-Ihsân (la bienfaisance) et qu’il lui répondit en disant : « Il consiste à ce que tu adores Allah comme si tu le voyais, car si toi tu ne le vois pas, certes Lui te voit. » (Note du traducteur)

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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