Méfiez-vous de cette demeure, elle est trompeuse et perfide.

Ibn Abî Ad-Dounyâ a dit : « Al-Hassan (Al-Basrî) écrivit ceci à ‘Oumar Ibn ‘Abd Al-‘Azîz : « Sache que ce bas monde est une escale et non pas un lieu de résidence permanente. Si Âdam a été descendu (du Paradis) vers ce monde, c’est à titre de punition. Méfie-toi de lui, Émir des croyants ! C’est en y renonçant qu’on s’en approvisionne le mieux et c’est en y menant une vie acétique qu’on y devient riche. Chaque instant il fait une victime. Il humilie celui qui l’exalte et réduit à la pauvreté celui qui amasse ses biens. Il est comme le poison, celui qui ne le connaît pas le mange alors qu’il y laissera sa vie. Sois dans ce monde comme celui qui soigne ses blessures, il se protège pendant une courte période pour éviter de voir les choses qui lui déplairont pendant longtemps et il supporte le goût amer des remèdes pour ne pas souffrir longtemps. Méfie-toi de cette demeure tentatrice, trompeuse et perfide. Elle s’est maquillée, a séduit, a nourri les fantasmes et s’est exhibée devant ses prétendants telle une nouvelle mariée à qui on venait d’enlever le voile ; les regards la contemplent, les coeurs sont épris d’amour pour elle et les âmes aspirent à elle. Or elle tue quiconque l’épouse.

Parmi ses amoureux, il y a celui qui a obtenu d’elle ce qu’il voulait, s’est nourri d’illusions, s’est livré à des excès et a oublié le retour vers Allah. Ce bas monde a absorbé son être jusqu’au moment où il a mis pied dans la fosse, le moments des remords accablants et des soupirs déchirants. À l’ivresse de la mort se sont mêlés douleurs et remords.

Et puis il y a l’autre amoureux qui n’a pas pu jouir d’elle. Il a vécu dans la frustration et la tristesse. Il s’est fatigué sans obtenir ce qu’il voulait de cette demeure pour enfin la quitter sans viatique et comparaître (devant Allah) sans y être préparé auparavant.

C’est dans les moments où tu es le plus content dans ce monde que tu dois être le plus méfiant. Plus celui qui est épris de cette demeure se laisse aller à son contentement, plus elle le conduit à quelque chose de déplaisant. L’aisance y est lié au malheur et le séjour y est temporaire. La joie y est troublée de tristesses. Ses promesses sont mensongères. Tout espoir en elle est vain. Ce qui y paraît limpide est en réalité trouble. La vie y est jonchée de peines. Si son Seigneur ne l’avait pas dénoncée et n’avait pas donné des exemples qui mettent en évidence sa réalité, elle aurait à elle seule réveillé le dormeur et averti l’indifférent. Si c’est ainsi, que dire alors si nous sont parvenus d’Allah des exhortations et des avertissements à son sujet ?

Elle n’a au regard d’Allah aucune valeur. Depuis qu’Il l’a créée, Il n’a pas daigné la regarder. Elle a été proposée à notre Prophète صلى الله عليه وسلم avec ses clés et ses trésors, sans que cela ne diminue ne serait-ce que la valeur d’une aile d’un moustique la récompense qu’il aura auprès d’Allah, et pourtant il refusa l’offre. Il a répugné d’aimer ce que son Créateur a détesté ou d’élever ce que son Roi a rabaissé. Allah a donné peu de ses biens aux pieux, à titre de mise à l’épreuve, et Il a mis ses richesses à la disposition des Ses ennemis qui ont été séduits par elle. Ainsi l’illusionné qui a reçu le pouvoir d’en disposer pense qu’il a été honoré par Allah. Qu’il se rappelle alors l’épreuve à laquelle Allah a soumis Son Messager, à tel point que le Prophète صلى الله عليه وسلم s’est appliqué une pierre sur le ventre (sous l’effet de la faim)* ! »**

Al-Hassan a également dit : « Des gens ont honoré ce bas monde et ils ont fini par être crucifiés par lui. Méprisez-le et vous serez tranquilles. ».***

Ce sujet est vraiment large.

Les gens épris pour ce bas monde savent plus que quiconque ce qu’ils endurent comme peines et comme souffrances dans la quête de ses biens. Il est le plus grand souci de celui qui ne croit pas à la vie future et qui n’espère pas rencontrer son Seigneur. Ce qu’il reçoit alors comme châtiment est en fonction de son attachement à ce bas monde et du zèle dont il fait preuve dans sa recherche de ses plaisirs.

* Il y a des hadîths authentiques qui rapportent que le Prophète صلى الله عليه وسلم s’est appliqué une pierre sur le ventre sous l’effet de la faire, notamment le hadîth n°3875 qui se trouve dans le Sahîh d’Al-Boukhârî et le hadîth n°2040 qui se trouve dans le Sahîh de Mouslim.

** Ibn Abî Ad-Dounyâ dans son livre Az-Zouhd, p.40.

*** Ibn Abî Ad-Dounyâ dans Dhamm Ad-Dounyâ n°489.

Source : « La médecine des coeurs, remède contre les maladies de l’âme », D’Ibn Al-Qayyim Al-Jawziyyah, Al-Hadîth éditions.

Leur préoccupation était l’Au-delà, puis la vie d’ici-bas est devenue notre obsession

Il a été évoqué un jour qu’un homme acheta une terre qu’il voulut labourer et creuser pour y faire un puit. C’est ainsi qu’il y trouva un trésor composé de minerai. Il alla voir celui qui lui avait vendu la terre et lui dit :
« J’ai trouvé ceci dans la terre alors que je ne t’ai acheté que la terre »
Il lui répondit : « Je t’ai vendu la terre et ce qu’elle contient.
S’en sont-ils tenus là ?! Non ils n’ont pas finis ! Ils se sont querellés devant le juge où tous deux dirent :
« Ceci est à toi ! » et à l’autre de dire « Non, ceci n’est pas à moi ! »… Et oui…
En fin de compte le juge a demandé à l’un d’eux : « As-tu un garçon ? » Il répondit : « Oui. »
Puis il demanda à l’autre : « As-tu une fille ? » Il répondit : « Oui. »
C’est alors qu’il dit : « Mariez-les et donnez leur ce trésor ! »

Cela montre que les intentions étaient pures et que les gens cherchaient la vérité et la bonne subsistance.

Peut-on s’imaginer par exemple qu’il y ait une querelle entre deux individus et que l’un dise à l’autre : « Toi tu connais l’affaire dans sa globalité. Va voir le juge et explique-lui cette affaire, et s’il te fait savoir le jugement de celle-ci viens m’en informer ! » Donc il va voir le juge lui expliquer le sujet de la querelle et le juge lui répond : « La vérité est auprès de ton adversaire. »
C’est alors qu’il part pour l’en informer et lui dit : « Le juge voit que tu as raison »

Alors qu’aujourd’hui ?! Des avocats et des rapports de force !! Et c’est auprès d’Allah que nous demandons secours.
Leur préoccupation était l’au-delà, puis la vie d’ici-bas est devenue notre obsession !
Peu de temps en arrière, lorsqu’un homme de science était interrogé sur une affaire d’argent, le questionneur avait besoin d’être convaincu pour que telle chose lui soit autorisée (halâl). Mais maintenant, si on lui dit que ceci est prohibé (harâm) il rétorque : « Convaincs moi que cela est bel et bien harâm ! »

Oui, il y a un grand fossé entre les deux…

Chaykh ‘Abd Al-Karîm Al-Khoudayr (Membre du comité des grands savants d’Arabie Saoudite)

Traduit par Le Coeur des Croyants

مما يُذكر أنَّ شخصًا اشترى أرضاً، أرادَ حرثها، وحَفَرَ فيها بِئْراً، فوجد فيها كنز ركاز، فذهب إلى البائع، وقال: وجدت فيها كذا وأنا ما اشتريت منك إلاَّ الأرض، والثَّاني قال: أنا بِعْتُكَ الأرض بما فيها، انتهوا؟!! ما انتهوا، تخاصَمُوا عند القاضي، ما انتهوا كل واحد يقول: هذا لك، وهذا يقول لا هذا ليسَ لي، نعم، أخيراً، تَوَصَّلَ القاضي إلى أنَّ هل لكَ من ابن، قال: نعم، وهل لك من بنت قال: نعم، قال: زوجوا الاثنين وأنفِقُوا عليهم من هذا الكنز، يعني كانت النِّيَّات صافية، والنَّاس يبحثون عن الحق، ويبحثون عن طِيبْ المَطْعَم، يعني هل يُتَصَوَّر مَثلًا أنَّهُ تُوجد خُصُومة بين اثنين، ويقول أحدهما للآخر: أنت تعرف القضيَّة بكمالها واشرحها للقاضي إذا علَّمك بالحكم تعال أخبرني! يرُوح للقاضي، ويشرح لهُ القضِيَّة ويقول لهُ: الحق لِخَصْمِكْ، ويذهب ويقول قال القاضي: ترى الحق لك!، والآن مُحامينْ وحيل، و…… واللهُ المستعان، كان الهَمّ الآخرة؛ فَصَارَ الهَمّ الدُّنْيَا! وإلى وقتٍ قريب، وإذا سُئِلَ العالم عنْ مَسْأَلَةٍ مَالِيَّة السَّائل يَحْتَاجْ إلى من يُقْنِعُهُ بأنَّ هذهِ الصُّورَة حلال، والآنْ إذا قِيلَ للسَّائل حرام؛ قال: أقْنِعْنِي أنَّها حرام! نعم، فشتَّان!

Version vidéo :

Ne te prive pas de cette invocation !

La personne vertueuse est celle qui accomplit les devoirs qu’elle a vis-à-vis d’Allah Le Très Haut, L’Exalté, mais également vis-à-vis de Ses serviteurs. Elle leur donne leurs droits respectifs.

Que le musulman veille à se distinguer de la sorte afin qu’il soit compté parmi les vertueux, et qu’il ne s’interdise pas l’invocation des gens à son égard « Que le salut soit sur nous et sur les vertueux serviteurs d’Allah »  (السَّلَامُ عَليْنَا وَعَلَى عِبادِ اللهِ الصَّالِحِين) *

Cette invocation a été prononcée par Mouhammad صلى الله عليه و سلم et elle sera prononcée [par tous les musulmans] jusqu’au dernier. [Chacun d’eux] la dira et la répétera dans chaque prière.

Ainsi, celui qui se caractérise par le contraire de la vertu se sera privé lui-même de l’ensemble des invocations des musulmans de tout temps et de toutes les époques.

Et ceci est une énorme privation ! N’aimerais-tu pas que des millions de personnes invoquent pour toi sans que tu ne le saches ?!
Te priverais-tu de cette invocation ?!

Il t’incombe de fournir les efforts afin que tu concrétises cette qualité.

*Invocation prononcée lors du Tachahhoud 

Chaykh ‘Abd Al-Karîm Al-Khoudayr (Membre du comité des grands savants en Arabie Saoudite)

Traduit par Le Cœur des Croyants

الصالح هو القائم بحقوق الله -جل وعلا- وحقوق عباده، هو القائم بحقوق الله -جل وعلا- وحقوق عباده، فهذا الوصف ليحرص المسلم على الاتصاف به؛ ليكون صالحاً لئلا يحرم نفسه من دعاء الناس له بالسلامة((السلام علينا وعلى عباد الله الصالحين))، وهذه الجملة تقال من محمد -عليه الصلاة والسلام- إلى آخر مسلم يقولها ويكررها في كل صلاة، فالذي يتصف بضد الصلاح قد حرم نفسه من دعوات المسلمين على مر العصور والأزمان، وهذا حرمان عظيم ألا تحب أن يدعى لك وأنت لا تشعر من قبل الملايين، تحرم نفسك من هذه الدعوة، عليك أن تسعَ جاهداً لتحقيق هذا الوصف

(La version vidéo) :

Attache toi au silence et tu réussiras.

« Que celui qui croit en Allah et au Jour Dernier dise du bien ou qu’il se taise. »

La base est que l’individu sera jugé sur tout ce qu’il aura prononcé. Ainsi, s’il dit du bien il le retrouvera dans sa balance et le recueil de ses bonnes actions, en revanche s’il dit du mal alors il lui sera inscrit dans le recueil de ses mauvaises actions.

Mais si ce qu’il dit n’est ni du bien et ni du mal ?? Il y a une divergence bien connue entre les gens de science à savoir si sa parole lui est comptabilisée (dans l’un de ses recueils) ou non. Pourtant la parole d’Allah le Majestueux « {Il ne prononce pas une parole sans qu’il n’y ait auprès de lui un observateur prêt à l’inscrire.} (Sourate 50, verset 18) » indique clairement que toute chose est écrite.

Par conséquent, il convient à ce que l’individu soit extrêmement prudent car de beaucoup parler le fera inévitablement tomber dans l’interdit. Celui qui ne cesse de parler tombera dans l’erreur beaucoup plus.
Donc, qu’il dise du bien ou qu’il se taise.
Et aura réussi celui qui a pris pour habitude le silence car une grande partie des discussions tournent autours des « on dit » et de discussions illicites.
Que l’individu prête une attention particulière à cela.

Voilà pourquoi Mou’adh ibn Jabal رضي الله عنه a dit : « Pourrions nous être punis pour ce que nous disons ? »
Le Prophète صلى الله عليه وسلم répondit « Et qu’est-ce qui fait culbuter les gens sur leurs visages – ou il a dit : « sur leurs narines » – dans le Feu si ce n’est ce que leurs langues moissonnent ?! »
Nul doute que celui qui est prudent et qui réfléchit à ce sujet s’attachera au silence et ne parlera que dans ce qui lui sera profitable.

Chaykh ‘Abd Al-Karim Al-Khoudayr  (Membre du comité des grands savants en Arabie Saoudite)

Version vidéo :

Traduit par Le Coeur des Croyants

((من كان يؤمن بالله واليوم الآخر فليقُل خيراً أو لِيصمُت)) الأصل أنَّ الإنسان مُحاسب بجميع ما يلفظُ به؛ فإنْ قال: خيراً كُتب في ميزان حسناتِه في صحيفة الحسنات، وإنْ قال: شرًّا كُتب في الصحيفة سَّيِّئة، وإنْ قال: لا هذا ولا هذا، فالخلاف بين أهل العلم معرُوف هل يُكتب أو لا يُكتب؟ مع أنَّ قولهُ -جل وعلا-: {مَا يَلْفِظُ مِن قَوْلٍ إِلَّا لَدَيْهِ رَقِيبٌ عَتِيدٌ}[(18) سورة ق] يدل على أنَّ كل شيء يُكتب، وعلى هذا على الإنسان أنْ يحتاط لنفسِهِ؛ لأنَّ كثرة الكلام لابُدَّ أنْ تُوقِع في المحظُور والممنُوع؛ فمن كَثُر كلامُهُ كَثُرَ سَقَطُهُ، لِيَقُل خير أو لِيَصْمُت، وفاز من جُبِل على الصَّمت؛ لأنَّ أكثر الكلام في القيل والقال الذِّي لا فائدة فيه فضلاً عن الكلام المُحرَّم، فعلى الإنسان أنْ يهتم لمثل هذا، ولذا قال مُعاذ بن جبل: وهل يُؤاخذُ النَّاس على حصائد ألسنتهم؟ على الكلام يعني، فقال -صلى الله عليه وسلم-: ((وهل يُكبُّ النَّاس على وُجُوههم -أو قال:- على مناخرهم إلاّ حصائد ألسِنتِهِم؟!)) لاشكَّ أنَّ من يحتاط لِنفسِهِ ويتحرَّى في هذا الباب، والنَّاصِح لِنفسِهِ أنْ يلزم الصَّمت إلاّ فيما ينفع.

Si cela peut être obtenu par de simples souhaits, pourquoi se sont-ils fatigués et ont-ils abondamment pleuré ?

Il est des gens trompés par ce bas monde qui disent : « le paiement comptant est meilleur que le paiement différé, et ce bas monde est un paiement comptant, alors que l’au-delà est un paiement différé. » Voilà l’objet de la tromperie, car le paiement comptant n’est meilleur que le paiement différé que s’ils sont semblables, et il est connu que l’existence de l’homme jusqu’à son dernier souffle, par rapport à la durée l’au-delà n’en représente pas même le millionième. Celui qui prétend que le paiement comptant est meilleur que le paiement différé veut signifier : lorsqu’ils sont semblables, et c’est là ce qui a trompé les mécréants.

Quant à ceux qui commettent des péchés tout en gardant une croyance saine, ils s’associent aux mécréants en cette tromperie, car ils ont préféré ce bas-monde à l’au-delà ; mais leur cas est plus aisé que celui des mécréants, en ce sens que le fondement de la foi leur interdit le châtiment éternel. Certains pécheurs se fourvoient et disent : « Allah est Généreux et nous comptons sur Son pardon. » Ils peuvent même se duper par la piété de le leur parents, mais les savants ont dit : « Celui qui espère une chose la recherche, celui qui craint une chose la fuit, et celui qui espère le pardon tout en persévérant dans le péché est trompé. »

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La petite fille afghane qui vendait des stylos…

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« Lorsque tu observes cette petite fille afghane dominée par la fatigue et l’épuisement ne pouvant ainsi plus vendre sa marchandise par laquelle elle subsiste, puis que tu regardes tes enfants, tu te rends compte que tu as besoin tout le temps de remercier Allah. »

Chaykh ‘Abd Al-Latîf Ibn Hâjis Al-Ghâmidî

Comment celui dont c’est la condition peut-il s’enorgueillir ?

(Lis ton livre ! Aujourd’hui ton âme suffit pour te juger) [Sourate 17, verset 14]

Il dira : « Qu’est-ce que mon livre ? » On lui répondra : « Au cours de ton existence dont tu te rejouissais, et de ses délices dont tu t’enorgueuillissais, on t’a préposé deux anges qui inscrivaient tout ce que tu prononçais ou faisais, que ce soit minime ou important, que tu te lèves ou t’assois, manges ou boives. Tu as tout oublié, mais Allah cerne cela de Sa science. Viens donc Lui rendre des comptes et prépare tes réponses, sinon on te conduira en Enfer. »

Comment celui dont c’est la condition peut-il s’enorgueillir ? S’il va en Enfer, la condition des bêtes est meilleure que la sienne, car elle reviennent à la terre. Comment celui dont c’est la condition, et qui doute qu’on lui pardonne ses fautes peut-il s’enorgueillir ? Qui est exempt de tout péché qui lui fasse mériter le châtiment ? Il est semblable à un homme qui a commis un crime à l’encontre d’un roi et qui mérite qu’on lui administre mille coups de fouet, qu’on a jeté en prison en attendant de le faire sortir et de le punir, et qui attend qu’on l’y appelle. Penses-tu qu’il puisse s’enorgueillir devant ceux qui sont en prison? Ce bas monde n’est-il pas qu’une prison, et les péchés n’impliquent-ils pas de châtiments ?!

Source : « Esprit de l’âme », éditions Tawbah.

La mention d’Allah

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J’ai constaté que pour la plupart des hommes, les actes de dévotion ne sont que des habitudes, alors que pour les gens lucides toutes les habitudes constituent une réelle dévotion. L’insouciant dit : « Gloire à Allah » par habitude, alors que l’homme lucide ne cesse de réfléchir aux merveilles de la création ou à la grandeur du Créateur ; ainsi sa réflexion l’agite et il s’écrie : « Gloire à Allah ! ».
Qu’un homme examine une grenade et observe l’alignement de ses grains, les membranes qui l’empêchent de flétrir, le liquide autour du noyau et la membrane qui le recouvre pour le protéger. Qu’il observe aussi la formation du poussin au cœur de l’œuf, de l’être humain dans les entrailles de la mère, et d’autres créatures encore qui l’amèneront à vénérer le Créateur et il s’écrira : « Gloire à Allah ! »
Cette glorification sera le fruit de la réflexion, et c’est là la glorification des hommes lucides. Leurs pensées ne cessent de voler et leurs adorations se réalisent à travers leurs glorifications.
De même, ils réfléchissent sur des péchés abominables passés, et cette réflexion provoque une agitation interne, un malaise du cœur et un regret de l’âme, et cela les amènent à dire : « Je demande pardon à Allah. » Ce sont là la glorification et la demande de pardon. Les insouciants ne disent cela que par habitude, et il y a un fossé entre ces deux groupes.

Source : « Les pensées précieuses », d’Ibn Al-Jawzî, éditions Tawbah

Les vertueux emplis de crainte

Praying Imam

‘Alî رضي الله عنه dit : « J’ai pu connaître certains Compagnons de l’Envoyé d’Allah صلى الله عليه و سلم, et je ne vois personne qui leur ressemble. Par Allah ! Au petit matin, ils étaient ébouriffés, poussiéreux, pâles. Entre leurs yeux, il y avait comme les marques des pattes de chèvre. Ils passaient leur nuit à réciter le Livre d’Allah, tantôt debout sur leurs pieds, tantôt prosternés sur leurs fronts. A chaque évocation d’Allah, ils se balançaient tel un arbre oscillant par un jour de tempête. Par Allah ! Des larmes chaudes se détachaient de leurs yeux pour rouler sur leurs vêtements et les humecter. Par Allah ! Comme s’ils avaient passé leur nuit dans l’insouciance ! » [Hilyat Al-Awliyâ, t.1, p.76]

Source : « La crainte », Chaykh Mouhammad Sâlih Al-Mounajjid, Editions Al-Hadîth

Les fruits d’ici-bas et ceux de l’au-delà