Il tire leçon de toutes choses

(Il est en cela des signes pour ceux qui méditent.) (Al-Hijr, v.75) Ceux méditent (Al-Moutawassimoûn – المُتَوَسِّمُونَ) sont ceux qui réfléchissent et tirent des leçons. Ils auscultent les choses, les contemples et en extraient des préceptes. Ils observent minutieusement jusqu’à connaitre la réalité de ce qu’ils observent à travers leurs attributs. 

Les gens de science ont dit : « At-Tawassoum – التَّوَسُّم (L’observation minutieuse, la méditation) provient du terme Al-Wasm – الوَسْم (l’attribut, la caractéristique, l’empreinte…). Il désigne un caractère distinctif sur lequel on s’appuie. On dit : « J’ai observé/vu (Tawassamtou – تَوَسَّمْتُ) qu’il était quelqu’un de bien quand je vis cela à ses traits. »

On trouve également la parole de ‘Abd-Allah Ibn Rawâhah[1] au Prophète ﷺ : 

« Assurément, j’ai vu (تَوَسَّمْتُ) en toi tout le bien que je connais,

Et Allah sait parfaitement que mon regard est persistant. » 

On dit (اتَّسَمَ الرَّجُل) quand une personne s’est attribué un signe par lequel on le reconnait. 

(Al-Wâsim – الواسِم) désigne celui qui te regarde de la tête au pied. 

Donc, le terme (At-Tawassoum – التَّوَسُّم) a pour origine le fait de s’assurer d’une chose et d’y réfléchir. Il provient du terme (Al-Wasm – الوَسْم) qui désigne également le marquage au fer que l’on applique sur la peau d’un chameau ou d’un autre animal.

Quant au pronom démonstratif : (Il est en cela), il renvoie à tout ce que contient l’histoire qui a été précédemment citée à partir de la Parole du Très Haut : (Et informe-les au sujet des hôtes d’Ibrâhîm (Abraham)) (Al-Hijr, v.51). On y trouve de très nombreux miracles et leçons, parmi eux : 

  • La descente des Anges à la demeure d’Ibrâhîm عليه السلام pour l’honorer.
  • L’annonce de la bonne nouvelle qui lui a été faite concernant la naissance d’un garçon plein de savoir.
  • Allah l’informa du châtiment avec lequel les Anges frapperont le peuple de Loût.
  • Le secours d’Allah pour Loût par le biais des Anges
  • Il l’informa également qu’Il sauvera Loût عليه السلام et sa famille. 
  • Qu’Allah anéantira son peuple et sa femme car elle a soutenu son peuple.
  • La preuve de l’aveuglement de ceux qui se sont égarés de la voie droite.
  • La preuve de la Colère d’Allah sur ceux qui persistent dans la désobéissance des Messagers.
  • Que cette colère est une humiliation pour ceux qui n’ont pas craint les signes d’Allah, car ils ne savent pas observer et réfléchir.
  • Cette histoire est une remontrance aux polythéistes de La Mecque qui n’ont pas tiré de leçon.
  • Et qu’ils seront atteints [s’ils persistent] par ce qui toucha les communautés avant eux dont ils connaissaient leurs histoires et voyaient leurs vestiges.
  • Cette histoire est également une remontrance pour les désobéissants et insouciants qui empruntent la même voie.

Les hommes du discernement et de la sagacité :

Cette sagacité et ce discernement ne s’obtiennent qu’après avoir vidé le cœur des préoccupations mondaines, l’avoir purifié de la souillure des péchés, des comportements corrompus et des exagérations dans le domaine du licite. Dès lors, c’est la vérité qui parcourra le cœur, non les illusions. Car le cœur alternait entre la contemplation des signes d’Allah et la clarté des actes d’obéissances, c’est ainsi que la lumière se déversa sur lui[2]. Dans ce sens, on trouve la parole d’Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما : « Personne ne m’interroge sur une affaire sans que je sache si elle est érudite ou non. »

Il a été rapporté que Ach-Châfi’î et Mouhammad Ibn Al-Hasan étaient tous deux dans la cour autour de la Ka’bah quand ils virent un homme à la porte de la mosquée, l’un d’eux dit : « Je pense [que cet homme] est un menuisier. » Quant à l’autre de dire : « Je pense plutôt qu’il est forgeron. » Une personne présente s’empressa d’aller questionner cet homme qui lui répondit : « Auparavant j’étais un menuisier, mais maintenant je suis forgeron. »

Il a été rapporté de Joundoub Ibn ‘Abd-Allah Al-Bajalî رضي الله عنه qu’il arriva près d’un homme qui lisait le Coran, il s’arrêta et dit : « Celui qui lit [dans le but d’être entendu des gens], Allah fera entendre parler [en mal] de lui [le Jour de la Résurrection] ; et celui qui agit par ostentation, Allah le dévoilera [au gens]. » Nous lui dîmes : « C’est comme si tu avais désigné cette personne. » À cela il répondit : « En réalité, aujourd’hui celui-là vous lit le coran, et demain il sortira Haroûryan (Khârijî). » Effectivement, il devint par la suite la tête de ceux-là, son nom était Mirdâs.

Il a été rapporté d’Al-Hasan Al-Basrî que ‘Amr Ibn ‘Oubayd[3] entra auprès lui. Al-Hasan s’exclama : « Voici le maître des jeunes de Basorah, du moment qu’il n’innove pas. » Par la suite, cet homme (‘Amr) dit ce qu’il dit concernant le destin d’Allah (Al-Qadr) jusqu’à s’écarter totalement de ses frères. 

Il a été aussi rapporté qu’Al-Hasan dit à Ayyoûb (en parlant de ‘Amr) : « Voici le maître des jeunes de Basorah » sans ajouter l’exception.

Il a été rapporté selon Ach-Cha’bî qu’il dit à Dâwoûd Al-Azadî, alors que ce dernier voulait polémiquer : « Tu ne mourras pas tant que ton visage n’aura pas été brûlé par le fer ». Et c’est effectivement ce qu’il se passa. 

Il a été rapporté qu’un groupe de la tribu Madh-hij (مَذْحِج) alla voir ‘Oumar Ibn Al-Khattâb رضي الله عنه. Parmi eux se trouvait Al-Achtar qui s’approcha de lui. ‘Oumar leva ses yeux, le scruta du regard puis demanda : « Qui est cet individu ? »- « Mâlik Ibn Al-Hârith » répondirent-ils. « Qu’a-t-il ?! Qu’Allah l’anéantisse ! Je vois clairement un jour très dur pour les musulmans à cause de cet homme[4]. » Et lors d’un trouble [qui toucha les musulmans], il fit ce qu’il fit. 

Il a été rapporté de ‘Outhmân Ibn ‘Affân رضي الله عنه qu’Anas Ibn Mâlik alla le voir après avoir été au marché, où il avait regardé une femme. Lorsque ‘Outhmân le vit, il dit : « L’un d’entre vous vient me voir alors qu’il a dans ses yeux les traces du fornicateur ?! » Anas lui dit alors : « Serait-ce une révélation après celle du Messager d’Allah ﷺ ? » Il répondit : « Non ! Mais un signe et une sagacité. » Et il disait vrai.

Et nombreux sont ce genre d’histoires parmi les compagnons et les suiveurs (At-Tâbi’în), qu’Allah les agrée tous.

Les différents sortes de discernement et de sagacité :

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Qui sont les gens du Coran, les vrais privilégiés d’Allah ?

Louanges à Allah

Ibn Mâjah (215) et Ahmad (11870) ont rapporté d’après Anas Ibn Mâlik رضي الله عنه que le Messager d’Allah ﷺ a dit :

-« Certes, Allah a des privilégiés au sein des gens ! »

« Qui sont -ils, ô Messager d’Allah ? »

-« Ce sont les gens du Coran, les vrais privilégiés d’Allah. » (Jugé authentique par Al-Albânî dans Sahîh Ibn Mâjah)  

Al-Manâwi رحمه الله a dit : « Il s’agit de ceux qui savent le Coran par coeur et l’appliquent. Ils sont les alliés rapprochés d’Allah de la même manière que l’homme a ses proches privilégiés. On les qualifie de la sorte pour les honorer comme on dit (dans le même sens) : maison d’Allah. »

Al-Hakîm At-Tirmidhî a dit : « Ceci (le privilège) est réservé au lecteur (du Coran) qui a le coeur débarrassé de toute déviance et l’âme pacifiée. Ne fait partie des privilégiés en question que celui qui s’est purifié intérieurement et extérieurement des péchés et s’est paré du dénouement. Car c’est à ce prix qu’on devient un privilégié d’Allah. » Extrait succinct. Voir Faydh al-Qadir (3/87).

La seule lecture (du Coran) ne suffit pas pour intégrer l’homme dans le cercle des privilégiés du Coran car il faut l’appliquer et se conformer à ses limites et acquérir les moeurs qu’il enseigne.

Al-Hâfidh Mouhammad Ibn Al-Housayn Al-Ajourrî رحمه الله a eu un bon discours qui mérite une attention particulière. Nous allons en citer un extrait :

« Celui qu’Allah favorise par rapport aux autres en lui apprenant le Coran, celui qu’Allah veut insérer parmi les gens du Coran, donc Ses privilégiés, doit faire du Coran le printemps de son coeur en animant et en réparant celui-ci grâce à celui-là. Il y arrive en s’appropriant les règles de conduite édictées par le Coran et en épousant de nobles moeurs qui le distinguent des autres humains, notamment ceux qui ne lisent pas le Coran. Il doit commencer par le recours à la crainte d’Allah en secret comme en public et par l’adoption d’une attitude scrupuleuse dans son alimentation, son comportement vestimentaire et son logement. Il doit être bien au fait (des affaires) de son temps, notamment de la corruption dont souffrent ses contemporains. Il évite qu’ils l’attigent dans sa foi, s’occupe résolument de ses affaires, reste soucieux d’améliorer ses affaires qui se détériorent, préserve sa langue, choisit ses mots de manière à ne dire que ce qu’il sait juste et à ne se taire que quand il le sait plus pertinent, se garde d’aborder sans réserve des affaires qui ne le regardent pas et appréhende les dérapages de langage plus qu’il craint son ennemi.

Il ne doit s’adonner au rire que rarement parce que conscient des mauvaises conséquences du rire. Ce qui ne l’empêche pas d’afficher un visage détendu et de tenir un langage courtois. Il ne médit de personne, ne méprise personne, n’insulte personne, ne se réjouit pas du malheur (qui frappe d’autres), n’agresse personne, ne nourrit de la jalousie envers personne. Il prend le Coran, la sunnah et le fiqh (droit musulman) pour guides devant lui, lui indiquant toutes les belles moeurs. Il détourne tous ses organes de ce qu’Allah a interdit. Quand on lui dit la vérité, il l’admet de la part du petit comme du grand.

Il cherche la gloire auprès d’Allah et non auprès des créatures. Il déteste l’orgueil et redoute d’en souffrir. Il ne fait pas du Coran un gagne-pain et ne cherche pas à l’exploiter pour satisfaire ses besoins (mondains). Il ne s’en targue pas auprès des princes. Il ne va pas rejoindre les assemblées des riches pour les leur exposer afin qu’ils l’honorent. Il se satisfait de peu et redoute que l’abondance des biens d’ici-bas ne l’égare. Il suit les prescriptions obligatoires du Coran et de la Sunnah. C’est bien en homme averti qu’il mange, boit, s’habille, s’endort, s’accouple avec sa femme, accompagne ses frères, leur rend visite et s’acquitte de son devoir de piété filiale.

Quand ses père et mère sollicitent son assistance pour accomplir un acte d’obéissance il les aide. S’ils le sollicitent pour accomplir un acte de désobéissance, il s’abstient de les aider. Mais, même dans ce cas, il les traite doucement et poliment dans l’espoir qu’ils se détournent de tout ce qu’il ne convient pas de faire.

Il entretient ses liens de parenté, désapprouve la rupture. Quand on rompt avec lui, il n’applique pas la réciproque. Quand quelqu’un commet une désobéissance envers Allah qui le concerne, il traite l’auteur de l’acte dans le cadre de l’obéissance envers Allah. Il demeure d’un abord doux et reste persévérant dans l’apprentissage du bien. L’apprenant trouve confort auprès de lui et le commensal apprécie son assemblée car sa compagnie profite. Il fait du savoir et de la bonne compréhension ses guides vers le bien.

Quand il étudie le Coran, il le fait avec intelligence, application et compréhension. Il vise la bonne maîtrise de la révélation divine véhiculant des ordres à appliquer et des interdits à éviter. Il ne se soucie pas de savoir quand il va terminer une sourate. Ce qui l’intéresse c’est de savoir à partir de quel moment il se suffira d’Allah au point de ne plus avoir besoin d’un autre. A partir de quel moment il fera parti des pieux ? A partir de quel moment il fera parti des bienfaisants ? A partir de quel moment il fera parti de ceux qui se sont parfaitement confiés à Allah ? A partir de quel moment il fera parti des humbles et révérencieux ? A partir de quel moment il fera parti des endurants ? A partir de quel moment il aura la bonne compréhension du discours divin ? A partir de quel moment comprendrai-je ce que je récite ? A partir de quel moment je serai en mesure de priver mon âme charnelle de ce qu’elle convoitise ? A partir de quel moment je mènerai le vrai jihad qui vaille pour Allah ? A partir de quel moment je tirerai du Coran des leçons avertissantes ? A partir de quel moment je m’occuperai de Son rappel de manière à me détourner de tout autre ?

Celui qui possède ou cherche à acquérir ces qualités saura véritablement récité le Coran selon les règles de l’art. Le Coran lui servira de témoin, d’intercesseur, de compagnon et de protecteur. Celui qui possède de telles qualités en profitera et en fera profiter les siens et procurera à ses père et mère le bien d’ici-bas et de l’au-delà. » Extrait succinct de Akhlâq hamalatil-Qourân (p.27)

Celui qui veut obtenir la chance qui réside dans la parole du Prophète ﷺ selon laquelle les gens du Coran sont les privilégiés d’Allah doit veiller à ne lire le Coran entièrement en moins d’un mois. En effet, Al-Boukhârî (1978) a rapporté d’après ‘Abdoullah Ibn ‘Amr رضي الله عنه que le Prophète ﷺ lui a dit :

– « Lis le Coran entier en un mois. »

– « Je peux faire plus. »

Son interlocuteur n’a cessé de discuter avec lui jusqu’à ce qu’il lui dit :

– « Donc en trois jours. »

Sous ce rapport, chaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah رحمه الله a dit : « Ce qui est exact  à propos du hadith de ’Abdoullah Ibn ‘Amr est que le Prophète ﷺ a finit par lui recommander sept jours. Au début , il lui avait recommandé de le lire en un mois. Aussi faut-il varier le temps d’une lecture complète du Coran entre un mois et une semaine. » Selon une version, il (le Prophète) lui avait initialement recommandé d’étaler la lecture du Coran sur 40 jours. Une facilitation dont celui qui redouble d’effort pourrait se passer pour réduire le temps de lecture à 3 jours. » Extrait de Madjmoû’ al-fatâwâ (13/407-408).

Ceci signifie qu’il est préférable d’étendre la lecture du Coran sur une période variant entre une semaine et un mois. Quand on est occupé, on peut prolonger la durée à 40 jours.

Il convient de regarder dans son Coran chaque jour pour lire la parole de son Maître. Il faut en faire une pratique quotidienne à préserver. Le minimum à lire par jour est d’une partie sur trente approximativement. Plus on augmente la quantité, mieux cela vaudra, pourvu de méditer ce qui est lu et d’en appliquer les dispositions et règles morales et comportementales.

L’imam Ahmad a rapporté dans  Az-Zouhd (p.128) qu’Outhmân رضي الله عنه a dit :  « Je n’aimerais pas passer un jour et une nuit sans regarder dans le livre d’Allah. »

Selon Ibn Kathîr رحمه الله : « Ils (les ancêtres pieux) réprouvaient qu’on laisse passer un jour sans regarder dans son  Coran. » Extrait de Tafsîr dIbn Kathîr (1/68).

Chaykh Ibn Jibrîn رحمه الله a dit : « Ceux qui lisent le Coran durant toute l’année sont les gens du Coran, les privilégiés d’Allah. Le musulman doit s’intéresser au Coran et faire partie de ceux qui le lisent correctement, adhèrent à ce qu’il rend licite, observent ce qu’il interdit, appliquent ses sentences claire et précises, croient en ses dispositions ambiguës, s’arrêtent sur ses aspects merveilleux, méditent ses exemples et le contenu de ses récits et mettent ses enseignements en pratique. En effet, le Coran est révélé pour être appliqué, même s’il est vrai que sa seule lecture est déjà un acte générateur de récompense.  

Celui qui veut figurer parmi les gens du Rappel doit faire partie de ceux qui lisent le livre d’Allah correctement  à la mosquée comme chez lui et dans son lieu de travail. Il ne doit pas le perdre  de vue. Il ne doit pas réserver cette activité au seul mois de Ramadan.

Quand vous lisez le Coran, efforcez-vous à le terminer par exemple en cinq jours ou en trois jours.Il est préférable de s’aménager une portion quotidienne à lire après la seconde prière de la nuit ou après celle de l’aube ou après la seconde prière de l’après midi, etc. Il faut que vous portiez les traces de ce Coran durant toute l’année et que vous aimiez la parole d’Allah au point d’en éprouver du plaisir, de la douceur et de la fraicheur. Dès lors, vous ne vous lasserez plus ni de le réciter ni de  l’entendre réciter.  

Voilà le profil caractéristique du croyant apte à se considérer comme un membre des gens du Coran qui constituent les privilégiés d’Allah Très-haut. »  Extrait des fatwaa du Chaykh Ibn Jibrîn (59/31-32).

Rater la portion du Coran qu’on s’est engagé à lire quotidiennement à cause d’un voyage, d’une maladie ou d’autres ne représente aucun inconvénient. À ce propos, Al-Boukhârî (2996)  a rapporté d’après Aboû Moûsâ رضي الله عنه que le Messager d’Allah ﷺ a dit : « Quand un fidèle musulman tombe malade ou se trouve en voyage, on lui inscrit (une récompense ) égale à celle qu’il méritait quand il était résident et sain. »

Celui qui aspire faire partie des gens du Coran ne doit pas laisser passer un jour sans le lire en l’absence d’une excuse. L’homme du Coran ne le perd pas de vue et ne s’en détourne jamais.

Allah le sait mieux.

Source : https://islamqa.info/ar/145782

« […] de faire du Coran le printemps de mon coeur, la lumière de ma poitrine, la dissipation de ma tristesse et la fin de mes soucis » 

L’imam Ahmad rapporte dans son Mousnad un hadîth selon ‘Abd Allah Ibn Mas’oûd رضي الله عنه où le Prophète ﷺ dit :

« Pas une personne touchée par un souci ou une tristesse ne dit : « Ô mon Seigneur je suis Ton serviteur, fils de Ton serviteur, fils de Ta servante. Mon toupet est dans Ta Main. Ton jugement s’accomplit sur moi, Ton décret est juste à mon égard.

Je Te demande par tous les noms qui t’appartiennent, avec lesquels Tu t’es nommé, ou que Tu as enseignés à l’une de Tes créatures, ou que Tu as révélés dans Ton Livre, ou bien que Tu as gardés secret dans Ta science de l’invisible, de faire du Coran le printemps de mon coeur, la lumière de ma poitrine, la dissipation de ma tristesse et la fin de mes soucis »[1] sans qu’Allah ne lui retire ses soucis et sa tristesse et les remplace par un sentiment de bonheur. »

On lui demanda : « Ô Messager d’Allah ! Devons-nous l’apprendre ? » Il répondit : « Bien sûr, il convient à tous ceux qui l’entendent de l’apprendre. »

Nous l’avons certainement entendu de nombreuses fois dans des sermons (Khoutbah), des cours ou lu dans des livres… Mais il se peut que certains d’entre-nous ne se soient pas motivés à l’apprendre, ni par la mémorisation, ni par la compréhension de ses sens, ni en la disant lorsqu’un souci nous touche.

Et ces trois aspects sont trois sortes de négligence :

1) La personne se montre de base négligente dans la mémorisation de cette invocation, sa lecture et sa révision. 

2) Ou bien elle l’a mémorisée mais elle est passée outre la compréhension de ses sens et ne s’est pas arrêtée sur ses significations. 

3) Ou encore elle néglige le fait de la dire : si elle est tourmentée ou préoccupée elle s’active dans de nombreuses affaires mais il ne lui vient pas à l’esprit cette invocation bénie.

Il convient de nous remettre en question et de combattre notre âme afin qu’elle guérisse.

Cette invocation est bénie, il ﷺ nous a informé qu’il n’y a pas de personne touchée par un souci ou une angoisse et qui la prononce sans qu’Allah ne les lui retire et les remplace par une joie – et dans une autre version « un soulagement ».

L’inquiétude qui recouvrait son coeur et lui était douloureuse se transforme en une joie après cette invocation, elle se transforme en quiétude. Par la suite, il émane d’Allah le soulagement de ce qui touchait l’individu.

Et c’est le véridique qui ne prononce rien sous l’effet de la passion qui nous a indiqué cela, il ﷺ nous en a informé et nous a orienté vers cette invocation.

Par Allah, cette parole est vérité ! Elle contient ce qui soulage les afflictions et guérit les angoisses. Elle aboutit au soulagement et à sa concrétisation comme notre Messager ﷺ nous en a informé.

Quant à nous, nous avons besoin de trois choses vis-à-vis de cette invocation que j’ai indiqué comme suit :

La première chose, c’est de la mémoriser.

La seconde, c’est d’en comprendre les sens.

Et la troisième, c’est de veiller (à la dire) si l’un de nous est touché par un souci ou une angoisse.

Lorsque nous observons cette invocation, nous constatons qu’elle repose sur quatre fondements indispensables pour remédier aux afflictions. Il convient de la méditer et de veiller à la comprendre quand nous la disons :

Le premier fondement : 

Concrétiser l’adoration d’Allah. 

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La réforme du coeur est plus importante que celle du corps

 

Récitation émouvante de la sourate « Âli ‘Imrâne » [La famille d’Imrâne] (Verset 169-177) – Chaykh ‘Abd Al-‘Azîz Al-‘Asîrî (Vidéo)

 

Il a peu oeuvré et a été grandement récompensé – Chaykh ‘Abd Ar-Razzâq Al-Badr

 

Solliciter la reconnaissance des gens

Lorsque le musulman rend un service à son frère, il ne convient pas d’attendre sa reconnaissance, mais il lui sied a contrario d’attendre la rétribution et la récompense divines. Que son frère ne le remercie pas ne signifie point qu’il n’a pas réalisé son objectif, sauf si celui-ci est la gratitude des gens, auquel cas il est un homme d’ostentation qui cherche la bonne réputation. Demandons à Allah le salut et la sauvegarde.

Mieux encore, les savants ont mentionné que dans le cas où l’on sait que celui qui rend service cherche les éloges, il ne convient pas au bénéficiaire de l’en remercier ou de le louer, car demander la reconnaissance est une injustice. Or, il nous est interdit de prêter main forte à l’injustice.[1]

[1]Al-Adhkâr d’An-Nawawî, p.105

Source : « La gratitude » du chaykh Mouhammad Sâlih Al-Mounajjid, Al-Hadîth éditions

Les droits de la femme sur son mari (Vidéo)

Source : Cours religieux

Entre le vie et la mort

Allah le Très haut a dit : (Celui qui était mort, que Nous ramenons à la vie, et que Nous dotons d’une lumière pour cheminer parmi les hommes, est-il semblable à celui qui erre dans les ténèbres sans pouvoir en sortir ?) (Al-An’âm, v.122)

Allah employa une parabole coranique pour désigner celui qu’Il a guidé après avoir été dans l’égarement. Il l’apparenta à un mort qu’Il fit revivre, à qui Il donna une lumière par laquelle il s’éclaire en marchant parmi les gens. Ainsi, il peut les distinguer et dissocier les bons des mauvais, qu’ils soient des gens proches de lui ou non. Il se déplace sans risquer de trébucher ou de tomber sur son visage. Il connait bien son chemin et aide les autres à l’emprunter, de même qu’il oriente et guide ceux dont les cœurs sont aveugles et désemparés. Cette personne est-elle semblable à celle qui reste dans l’égarement à vagabonder dans les ténèbres sans pouvoir s’en détacher et s’en débarrasser ?!

Et pour que tu comprennes correctement la différence, le contraste et la grande distance qu’il y a entre ces deux personnes, écoutes ce qu’ont dit Zayd Ibn Aslam et l’imam As-Souddî dans l’explication du verset : « (que Nous ramenons à la vie) : comme ‘Oumar رضي الله عنه, (est-il semblable à celui qui erre dans les ténèbres) : comme Abôu Jahl لعنه الله. » 

Il s’agit d’une différence comme celle des cieux et de la terre. Mais ce qui est authentique, pour ce verset, c’est qu’il a une portée générale pour tous les musulmans et mécréants, ou égarés et bien guidés[1] . Quant au terme : « la mort » (Al-Mawt), elle est l’une des dix appellations qu’Allah employa pour décrire les cœurs des mécréants dans le Coran.

L’imam Al-Qourtoubî رحمه الله a dit : « Les exégètes ont dit : « Allah le Très Haut a décrit le cœur des mécréants en dix termes : Le cachetage (Al-Khatm), le scellement (At-Tab’), le resserrement (Ad-Dîq), la maladie (Al-Marad), le recouvrement (Ar-Rayn)[2], la mort (Al-Mawt), la dureté (Al-Qasâwah), le détournement (Al-Insirâf), l’orgueil (Al-Hamiyyah) et le fait de nier (Al-Inkâr). Allah dit quant au fait de nier : (Leurs cœurs nient ceci (l’unicité d’Allah) et s’enorgueillissent.) (An-Nahl, v.22), Il dit concernant l’orgueil : (Tandis que le cœur des mécréants était animé d’un orgueil.) (Al-Fath, v.26), Il dit quant au détournement : (Puis ils se détournent. Qu’Allah détourne leurs cœurs, car ils ne veulent pas comprendre !) (At-Tawbah, v.127), Il dit quant à la dureté : (Malheur donc à ceux dont les cœurs sont endurcis à la mention d’Allah.) (Az-Zoumar, v.22) mais aussi : (Puis, en dépit de tout cela, vos cœurs se sont endurcis) (Al-Baqarah, v.74), concernant la mort Il dit : (Celui qui était mort, que Nous ramenons à la vie) (Al-An’âm, v.122) et aussi : (Ne répondent [à ton appel] que ceux qui entendent. Quant à ceux [dont le cœur] est mort, Allah les ressuscitera) (Al-An’âm, v.36), Il dit quant au recouvrement : (Il n’en est pas [tel qu’ils le prétendent] ! Ce sont plutôt leurs cœurs qui ont été recouverts par [les péchés] qu’ils ont commis.) (Al-Moutaffifîn, v.14), Il dit quant à la maladie : (Il y a dans leurs cœurs une maladie [de doute et d’hypocrisie]) (Al-Baqarah, v.10), Il dit quant au resserrement : (Quant à celui qu’Il veut égarer, Il rend sa poitrine étroite et inaccessible [à la foi]) (Al-An’âm, v.125), Il dit quant au scellement : ([C’est pourquoi] leurs cœurs ont été scellés. Ils ne comprennent donc pas.) (At-Tawbah, v.87) et Il dit aussi : (C’est plutôt Allah qui a scellé leurs cœurs en raison de leur mécréance,) (An-Nisâ, v.155), et Il dit quant cachetage : (Allah a scellé leurs cœurs et leur ouïe.) (Al-Baqarah, v.7)« 

Opposément à l’appellation de « mort », Allah nomma ceux qui ont été tué dans Son sentier de « vivants ». Il nous a même interdit de les nommer « morts » dû à la vie présente dans leurs cœurs, Allah a dit :

(Ne dites pas de ceux qui sont tués sur le sentier d’Allah qu’ils sont morts. Au contraire ils sont vivants [auprès de leur Seigneur], mais vous ne le percevez pas.) (Al-Baqarah, v.154) 

Il nous a donc interdit que l’on donne au martyr l’appellation de « mort », car ce dernier est vivant durant sa vie et après sa mort.

Voilà pourquoi le Prophète ﷺ a dit concernant Talhah Ibn ‘Oubayd Allah رضي الله عنه alors qu’il était en vie : « Talhah fait partie de ceux qui ont atteint leur fin (de vie)[3]«  . Ainsi, celui dont le cœur est vivant, est vivant durant sa vie et après sa mort ; alors que celui dont le cœur est mort, est mort durant sa vie et après sa mort.

Quant au terme « martyr » (Ach-Chahîd), il indique que le cœur de celui qui tombe martyr est vivant. Car il croit en l’invisible, il en est même tellement certain qu’il en devient témoin[4] . Il voit de son cœur ce que les gens ne voient que lorsqu’ils sont morts, ainsi il sacrifie ce qu’il possède de plus cher. C’est pourquoi il est gratifié de l’attribut de la vie même après sa mort.

[1] Ici, il ne faut pas comprendre que Zayd Ibn Aslam et l’imam As-Souddî ont dit que ce verset visait exclusivement ‘Oumar et Aboû Jahl. Ils utilisèrent une méthode d’explication qui se nomme « L’explication par l’exemple » (tafsîr bil-Mithâl). À travers ces deux personnages, ils voulurent illustrer l’exemple de celui qui a été ramené à la vie après qu’il est été mort avec ‘Oumar, et l’exemple de celui qui resta dans l’égarement avec Abou Jahl. (Note du traducteur)
[2] C’est-à-dire recouvert de péchés. Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Lorsque le croyant commet un péché, un point noir se forme dans son coeur ; s’il se repent de son péché, s’en démarque et demande pardon, ce point noir disparaît de son coeur ; s’il persiste dans son péché, se point prend de l’ampleur jusqu’à envelopper tout son coeur. C’est là le « recouvrement » (Ar-Rân) dont Allah a parlé dans Son Livre : (Il n’en est pas [tel qu’ils le prétendent] ! Ce sont plutôt leurs cœurs qui ont été recouverts par [les péchés] qu’ils ont commis.) » (Note du traducteur)
[3] Il tomba martyr durant la bataille du chameau en l’an 36 de l’hégire, soit 25 ans après la mort du Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم (Note du traducteur)
[4] Cela fait référence au hadîth de Jibrîl lorsqu’il demanda au Prophète ce qu’est Al-Ihsân (la bienfaisance) et qu’il lui répondit en disant : « Il consiste à ce que tu adores Allah comme si tu le voyais, car si toi tu ne le vois pas, certes Lui te voit. » (Note du traducteur)

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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