Son cœur frémit lorsqu’Allah est mentionné

L’histoire de ce médecin musulman qui visita l’un de ses patients malades demeure un exemple illustrant le frémissement du cœur. 

On raconte qu’un médecin alla s’enquérir de l’état de santé d’un de ses patients qui était alité, dont on ignorait la raison de sa maladie et qui n’avait aucun symptôme apparent. Le médecin prit sa main pour prendre son pouls. Pendant ce temps, une des personnes venues le visiter le questionna sur son état ; puis elle changea de sujet et s’enquit de ses voisins. Dès lors, les pulsations cardiaques du patient s’accentuèrent peu à peu. Elle le questionna sur l’un de ses voisins en particulier et ses pulsations s’accélérèrent encore plus. Ensuite, lorsqu’elle se renseigna au sujet des enfants de ce voisin, les membres du patient commencèrent à trembler et son rythme cardiaque augmenta une nouvelle fois. Mais quand il a été dit que ce voisin avait une fille d’une grande beauté et que son prénom fût cité, son rythme cardiaque se répercuta sur tout son corps qui se mit à son tour à chanceler, ses yeux divergèrent et la sueur se déversa sur son visage. Le médecin dit alors à ses proches : « Celui-là n’est pas malade ! Mais c’est un homme qui est éperdument pris d’amour. » 

Et Allah est Le plus digne de cet exemple ! Ton cœur est-il présent lorsque l’on évoque celui que tu aimes, et absent lorsque l’on évoque Celui qui répond à l’invocation ? Tes membres s’humilient-ils quand une créature est mentionnée mais ne prêtent aucunement attention quand c’est Le Créateur qui l’est ? Ton cœur va-t-il se fendre de tristesse en l’absence de ce qui est passager et éphémère mais négliger Celui qui demeure et est Éternel ?

Il y a parmi les caractéristiques de l’amoureux, l’embarras qu’il ressent quand ce qu’il aime est mentionné. Ainsi, si tu souhaites examiner ton cœur pour en connaître la nature, alors interroge ta propre personne ! Ton cœur est-il présent lorsque l’on évoque son Seigneur ? S’humilie-t-il lorsque qu’il entend Sa parole ? Ecoute-t-il l’appel à la prière pour le répéter ? A-t-il pleuré une nuit par crainte du châtiment d’Allah ? A-t-il déjà tremblé [de peur] un jour en supposant qu’il se fasse expulser de Sa compagnie ? A-t-il ressenti du désespoir si la finalité de ses œuvres était mauvaise ? 

Sois sincère, car si personne ne peut réellement te connaitre, Lui – Glorifié soit-Il – est plus connaisseur de tes secrets et de ta propre personne que toi. Sache donc où tu en est vis-à-vis de ta foi à l’instar de ce que fît Al-Hasan Al-Basrî lorsqu’un homme est venu l’interroger. Cet homme lui demanda : « Ô Aboû Sa’îd ! Es-tu un véritable croyant ? » Il répondit : « La foi est de deux sortes. Donc si tu me questionnes concernant la foi en Allah, Ses Anges, Ses Livres, Ses Messagers, le Paradis, le Feu, la Résurrection et le Jour des comptes, alors je suis croyant. Mais si tu me questionnes concernant la parole d’Allah : (Les vrais croyants sont ceux dont le cœur frémit à la mention d’Allah et dont la foi augmente lorsqu’on leur récite Ses versets, ceux qui placent exclusivement leur confiance en leur Seigneur.) (Al-Anfâl, v.2) jusqu’à Sa parole : (Ceux-là sont les vrais croyants.) (Al-Anfâl, v.4) alors par Allah, j’ignore si je fais partie d’eux ou non.« 

Si les versets du Tout Miséricordieux étaient récités à ceux dont les cœurs sont en vie, ils tomberaient prosternés en pleurant ; contrairement aux autres qui, eux, tomberaient en étant sourds et aveugles.

Car ce sont des personnes dotées de vie, ils écoutent avec leur cœur avant d’écouter avec leurs oreilles. 

Voilà pourquoi Ibn Zayd a dit au sujet de la parole d’Allah (Dont se souviendra toute oreille attentive (Wâ’iyah) (Al-Hâqqah, v.12) sur le terme « attentive » : « Les cœurs sont attentifs à tout ce que les oreilles entendent comme bien et mal. »

Ibn Al-Qayyim رحمه الله a dit : « Les oreilles se caractérisent par le fait qu’elles soient attentives, de même pour le cœur. On dit : « Un cœur attentif (Wâ’î) »  et « une oreille attentive (Wâ’iyah) » à cause de la relation qui existe entre eux. La science pénètre l’oreille pour se diriger jusqu’au cœur. Ainsi, l’oreille est à la foi la porte du cœur et le messager qui lui fait parvenir la science. De même pour la langue, elle est son messager et son porte-parole. Quant à celui qui aura compris la relation existante entre les membres et le cœur aura certainement compris que l’oreille est plus en droit d’être décrite comme étant « attentive ». Ainsi, si les oreilles entendent attentivement, alors le cœur entendra avec attention. »

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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Il est le dépôt des nobles caractères et des émotions

En réalité, c’est le coeur de la personne qui commande ses nobles caractères, refoule ses mauvaises émotions, rectifie sa conduite et corrige les mauvais caractères de sa nature. Et est-ce que les comportements comme la fidélité, la loyauté, la patience, la longanimité, la miséricorde, le pardon, la véracité et la justice habitent-ils une autre demeure que le cœur ? C’est pourquoi Al-Ahnaf Ibn Qays رحمه الله a dit :

« Il est probable que le longanime rit du mal (qui le touche),

Alors qu’à cause de la densité de ce mal son cœur gémit.

Il est probable que le longanime retienne sa langue 

De peur de ce qu’il dira, malgré qu’il soit un orateur éloquent. »

Les nobles caractères font partie de la vie du cœur, alors que les mauvais font partie de ses maladies ou de sa mort. Quant au Prophète ﷺ, il était doté des meilleurs caractères. Son cœur était le plus habité par la vie, à tel point qu’il suscita l’éveil des cœurs de ce ceux qui l’entourait de son vivant et même après sa mort.

Aboû Hâmid Al-Ghazâlî رحمه الله a dit : « Le cœur est un coffre rempli de pierres précieuses, mais il peut aussi contenir des choses néfastes. Le premier de ces joyaux est la raison ; le plus grandiose d’entre eux est la connaissance d’Allah le Très-Haut car elle est la cause de la félicité dans les deux demeures ; puis vient le discernement[1] qui permet de se rapprocher d’Allah et de gagner en prestige auprès de Lui. On y trouve aussi l’intention sincère dans les actes d’adorations à laquelle est liée la récompense éternelle ; puis il y a les différentes sciences mondaines et les sagesses à travers lesquelles le serviteur s’illustre ; mais aussi les nobles comportements et les caractères louables par lesquelles les individus se différencient… Un tel coffre mérite d’être préservé et protégé contre toutes les impuretés et maladies [du cœur], tout comme il mérite d’être conservé à l’abri des voleurs et des bandits. Il doit être honoré et glorifié avec les plus grands honneurs pour qu’aucune souillure ne puisse approcher ces pierres précieuses et que ne triomphe l’ennemi – qu’Allah nous en préserve –. »

Un cœur noble qui se remplit de tristesse ordonnera au visage de sourire pour que personne ne sache qu’il est touché par un mal. Mais s’ils étaient amenés à le savoir, il ressentira alors une douleur dû à l’humiliation de la plainte et brûlera de l’intérieur à cause de la pitié qu’auront les gens à son égard. Et c’est ainsi qu’était le cœur du noble Ousâmah Ibn Mounqidh lorsqu’il dit :

« J’ai contredit mon cœur avec un visage souriant, joyeux et libéré,

Alors que mon cœur est terne, attristé et chagriné.

La quiétude et le délice que trouve le cœur dans la plainte,

N’équivaudront jamais à l’humiliation de celui qui se plaint. »

C’est en réalité le cœur et le for intérieur qui dictent aux membres ce qu’ils peuvent montrer devant les gens. C’est uniquement le cœur qui agrée et permet aux membres de montrer ce qu’il décide. Et écoute une nouvelle fois la parole d’Ousâmah Ibn Mounqidh et du bel exemple qu’il donne :

« Observe la belle patience de la bougie lorsqu’elle se consume

Afin que ceux qui sont autour puisse y voir sa lumière,

De même pour le généreux que tu vois radieux et joyeux

Alors que son cœur est profondément triste et déchiré. »

[1] Les sciences légiférées (Note du traducteur)

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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« Certes, la foi s’use à l’intérieur de l’un d’entre vous de la même manière que s’use l’habit… »

Al-Hâkim rapporte dans Al-Moustadrak ainsi qu’At-Tabarânî dans Al-Mou’jam que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Certes, la foi s’use à l’intérieur de l’un d’entre vous de la même manière que s’use l’habit. Alors, demandez à Allah qu’Il renouvelle la foi dans vos coeurs. »[1]

Il veut dire par là que la foi s’use dans le coeur comme s’use l’habit lorsqu’il se déchire et devient ancien. En effet, il arrive parfois que le coeur du croyant s’obscurcisse et devienne sombre à cause d’un nuage de péchés. Cette situation à été décrite par le Prophète صلى الله عليه وسلم dans un hadîth authentique où il dit : « Il n’est pas un coeur qui n’ait un nuage comme celui qui voile la lune. Tandis que la lune est lumineuse, lorsqu’un nuage passe devant elle, il l’obscurcit. Mais lorsqu’il la quitte, elle redevient lumineuse. »[2]

Donc, il arrive qu’un nuage passe devant la lune pour cacher sa lumière mais il part aussitôt et sa lumière illumine à nouveau le ciel. De même, parfois, le coeur du croyant est recouvert de nuages sombres de péchés qui voilent sa lumière. L’homme demeure alors dans l’obscurité et la mélancolie. Mais, lorsqu’il s’efforce de renforcer sa foi, en sollicitant l’aide à Allah Tout Puissant et Tout-Majestueux, ces nuages se dissipent et la lumière retourne à son coeur comme auparavant.

L’un des points fondamentaux qui permettent de comprendre la question de la faiblesse de la foi et son traitement, est la cognition que la foi augmente et diminue.

Cette conception fait partie de la croyance même des gens de la Sounnah et de l’Unité, qui confirment que la foi est une déclaration verbale, une croyance adoptée par le coeur et un acte confirmé par les membres, qui augmente par l’obéissance à Allah et diminue par la transgression de Ses lois. Ceci est appuyé par des arguments émanant du Coran et de la Sounnah tels que : (C’est Lui qui a fait descendre la quiétude dans les coeurs des croyants afin qu’ils ajoutent une foi à le foi) (S.58, v.3)

(Et quand une sourate est révélée, il en est parmi eux qui disent : « Quel est celui d’entre vous dont elle fait croître la foi ? ») (S.9, v.124)

La parole du Prophète صلى الله عليه وسلم : « Quiconque est témoin d’un acte blâmable qu’il le corrige avec sa main. S’il ne peut le faire, alors qu’il le fasse avec sa langue. S’il ne peut le faire, que ce soit avec son coeur. Tel est le degré le plus bas de la foi. »[3]

L’effet de l’obéissance et de la désobéissance sur l’augmentation et la diminution de la foi est un fait connu et attesté. Si quelqu’un va au marché, regarde les femmes et écoute les cris et les futilités des gens, puis se rend au cimetière, réfléchit et voit son coeur s’adoucir, il trouvera une grande différence entre les deux situations. Donc le coeur change vite.

À propos de la relation de conception avec notre sujet, certains prédécesseurs ont dit : « L’intelligence du serviteur consiste à entretenir sa foi et à combler son manque. L’intelligence du serviteur consiste à savoir si sa foi augmente ou diminue. Et l’intelligence de l’homme consiste à savoir comment et d’où viennent les suggestions du diable. »[4]

Il est nécessaire de savoir que, si la diminution de la foi conduit à abandonner un devoir religieux ou à commettre un péché, il s’agit à ce moment là d’un grave laxisme. Celui qui en est éprouvé est blâmable ; il lui incombe de se repentir à Allah عز وجل et de remédier à son cas.

Lorsqu’une telle insouciance ne conduit ni à l’abandon des devoirs religieux ni à commettre un péché, mais se limite à une régression des actes subrogatoires, par exemple : il faut se contrôler et faire l’effort pour retrouver sa vigueur et sa force dans l’adoration. Ceci est tiré de la parole du Prophète صلى الله عليه وسلم : « Chaque oeuvre demande de la vigueur et toute vigueur à un temps. Alors, quiconque passe le temps de sa vigueur à appliquer ma tradition (Sounnah) sera sur le bon chemin. Par contre, celui qui passe le temps de sa vigueur à autre chose périra. »[5]

Avant d’aborder le traitement, il serait bien de faire une remarque : la plupart des gens qui ressentent un endurcissement du coeur, cherchent des remèdes extérieurs en comptant ainsi sur les autres. Or, s’ils le voulaient, ils pourraient se guérir eux-mêmes. Ceci est la vrai voie pour le traitement de cette maladie, car la foi est une relation entre le serviteur et son Seigneur.

[1] Rapporté par Al-Hâkim dans son Al-Moustadrak, t.1, p.4 ; Al-Haythamî a dit dans Majma’ Az-Zawâ’îd, t.1, p.52 : « Il est rapporté par At-Tabarânî dans Mou’jam Al-Kabîr et sa chaîne de transmission est fiable. Voir As-Silsilah As-Sahîhah, n°1585
[2] Rapporté par Aboû Nou’aym dans AL-Hilyah, t.2, p.196, voir As-silsilah As-Sahîhah, n°2268
[3] Rapporté par Al-Boukhârî, voir Fath Al-Bârî, t.1, p.51
[4] Rapporté par Ibn ‘Îssa dans son explication d’Al-Noûniyyah d’Ibn Al-Qayyim, t.2 p.140
[5] Rapporté par l’Imam Ahmad, t.2, p.210, voir Sahîh At-Targhîb, n°55

Source : « Comment augmenter ma foi » du noble Chaykh Mouhammad Sâlih Al-Mounajjid, Al-Hadîth éditions

Sa purification est la condition d’entrée [au Paradis]

La troisième chose démontrant l’importance du cœur est que l’entrée au Paradis est conditionnée par sa purification.

C’est pour cela qu’Allah blâma ceux qui ont des cœurs mauvais : {Voilà ceux dont Allah n’a pas voulu purifier les cœurs. Ils seront couverts d’ignominie ici-bas, et dans l’au-delà un châtiment immense leur est réservé.} [Al-Mâidah, v.41]

Et ce verset est une preuve irréfutable que celui qui ne purifie pas son cœur subira inévitablement une ignominie ici-bas et un énorme châtiment dans l’au-delà.

Voilà pourquoi Allah سبحانه وتعالى a interdit le Paradis à celui qui a en son cœur le poids d’un atome de mal. Le Prophète ﷺ a dit : « N’entre pas le Paradis celui qui a en son cœur le poids d’un atome d’orgueil. »[1]

Personne n’y entrera jusqu’à ce que son cœur devienne entièrement bon et propre, et ce, car le Paradis est la demeure des bons, et c’est ainsi qu’il leur sera dit alors qu’ils se trouveront devant la porte du Paradis : {« Puisque vous avez été bons [sur terre], entrez au Paradis où vous demeurerez éternellement !».} [Az-Zoumar, v.73]

Il leur sera fait, à eux seuls, la bonne annonce par les Anges : {Ceux dont les Anges prennent l’âme alors qu’ils sont bons (exempts de tout polythéisme) et auxquels ils disent : « Que le salut soit sur vous ! Entrez au Paradis en récompense de ce que vous faisiez ».} [An-Nahl, v.32]

Ibn Al-Qayyim رحمه الله  a dit : « Le mauvais n’entrera pas le Paradis, ni celui possédant un brin de mal.
Ainsi, quiconque se sera purifié ici-bas et aura rencontré Allah absout et sain de toute impureté y entrera sans aucune gêne.
Quant à celui qui, ici-bas, ne se sera pas purifié, si son impureté était majeure tel le mécréant, alors il n’y entrera nullement ; mais si son impureté a été acquise, [tels les péchés du cœur et des membres que commet le musulman,] il y entrera qu’après avoir été nettoyé de celle-ci dans le feu de l’Enfer. Quant à certains croyants, lorsqu’ils auront traversé le pont As-Sirât, ils seront arrêtés sur le pont Qantarah situé entre le Paradis et l’Enfer où ils se feront corriger et débarrasser de ce qu’il leur reste d’impuretés qui les empêchent d’accéder au Paradis. A ceux-là, il ne leur a pas été prescrit d’entrer en Enfer, mais une fois qu’ils auront été lavés et nettoyés de ces souillures restantes, alors l’entrée au Paradis leur sera accordée. »

Et c’est dans ce but qu’est venu l’ordre clair adressé au Prophète ﷺ {Purifie tes vêtements [de toute souillure].} [Al-Mouddaththir, v.4]

Ibn Al Qayyim a dit : « La majorité des exégètes parmi les Pieux Prédécesseurs (As-salafs) et ceux qui les ont suivis sont d’avis que le sens voulu par « vêtements » désigne ici, le cœur ; et que la signification de la purification correspond à la réforme des actes et des nobles comportements et caractères. »

La plus grande impureté :

Allah le Très Haut a dit : {Les polythéistes ne sont que souillure.} [At-Tawbah, v.28]

Il سبحانه وتعالى utilisa une forme nominale « najas – نَجَسٌ » (souillure) afin d’hyperboliser. C’est comme s’ils étaient le cœur de la souillure, car les souillures internes (cachées) doivent être évitées en premier lieu ; et y a-t-il plus impure que le polythéisme ?!

Donc, les impuretés du cœur, outre le fait qu’elles soient des turpitudes ici-bas, sont destructrices dans l’au-delà.

Mais il y a une autre signification à cela : celle que la purification et l’impureté ne soient pas restreintes uniquement à l’apparence ; car le polythéiste peut porter de beaux vêtements, ou être propre, alors que son cœur est souillé.

Et c’est ce qu’ont adopté les quatre grandes écoles juridiques en disant que le mécréant n’est pas une souillure en lui-même car Allah nous a rendu licite leurs nourritures[2], et cela nous a été rapporté par les faits et les dires du Prophète ﷺ. En effet, il mangea et bu dans leurs récipients, fit ses ablutions dans ceux-ci et il fit même entrer des mécréants dans sa mosquée.

Nous pouvons également ajouter que les souillures dites « abstraites » ou incorporelles, ne sont pas toutes du même niveau, elles diffèrent. Et elles n’ont pas comme seuls endroits les cœurs des mécréants, bien au contraire, elles peuvent aussi se loger dans les cœurs des musulmans. Ainsi, la colère, l’orgueil, la jalousie, et les autres types de maladies du cœur sont des souillures.

Et si le Prophète ﷺ a certes dit que « Les Anges n’entre pas une maison où se trouve un chien ou une image »[3] et bien Aboû Hâmid Al-Ghazâlî رحمه الله a médité ce hadîth d’un angle qui peut paraître au premier abord loin de son apparence, mais qui, en réalité, indique une signification très correcte, il dit :

« Le cœur est [semblable à] une maison qui est la demeure des Anges, l’endroit où ils laissent leurs traces et s’y établissent, tandis que les mauvaises caractéristiques telles que la colère, la passion, la haine, la jalousie, l’orgueil, la vanité et toutes leurs semblables ne sont que des chiens qui aboient. Comment les Anges peuvent-ils y entrer alors que la maison est remplie de chiens ?!

Quant à la lumière de la science, Allah le Très Haut ne l’envoie dans le cœur que par l’intermédiaire des Anges : {Quand Allah s’adresse à un homme, Il ne le fait que par révélation, ou derrière un voile, ou par l’envoi d’un [ange] messager qui lui révèle, par Sa permission, ce qu’Allah veut.} [Sourate Ach-Choûrâ, v.51]

De cette façon, il n’y a pas de science clémente et bénéfique qui est envoyée au cœur sans que les Anges, à qui a été confiée cette tâche, s’en chargent. Et ce sont des êtres sains, purifiés et innocents de toutes caractéristiques détestables ; ainsi, ils ne constatent que le bon, et, avec ce qu’ils possèdent parmi les trésors de la miséricorde d’Allah, ils n’habitent que ce qui est bon et pur. »

[1] Sahîh Mouslim, N°91
[2] Sauf les animaux sacrifiés (Note du traducteur)
[3] Sahîh Al-Boukârî, n°4002

Source originale : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction : Le Cœur des Croyants)

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Les catégories de péchés

Sache que l’homme possède de nombreux caractères et attributs, mais les sources des péchés sont au nombre de quatre :

La première concerne les caractères de seigneurie qui suscite l’orgueil, la fierté, l’amour des louanges et éloges, l’arrogance, la recherche de domination, et autre. Ce sont là des péchés destructeurs, mais certains les négligent et ne les considèrent pas comme des péchés.

La deuxième concerne les caractères sataniques qui donnent naissance à la jalousie, la transgression, la ruse, la tromperie, la machination, la fraude, l’hypocrisie, l’incitation à la corruption et autre.

La troisième concerne les caractères bestiaux qui donnent naissance à l’avidité, et à l’attachement à assouvir les désirs du ventre et du sexe qui entraînent la fornication, l’homosexualité, le vol et le fait de s’adonner aux vanités de ce bas-monde pour satisfaire les désirs.

La quatrième concerne les caractères de prédation qui donnent naissance à la colère, la haine, l’agression des gens par le meurtre, les coups, et l’accaparement de leurs biens.

Ces caractères évoluent dans la nature humaine. Ainsi c’est le caractère bestial qui domine en premier, puis il est suivi du caractère de prédation, et lorsque ces deux caractères sont réunis, ils utilisent la raison en ce qui concerne les caractères sataniques, comme la ruse, la tromperie, le stratagème, puis ce sont les caractères de seigneurie qui dominent.

Ce sont la les fondements et sources des péchés, puis, les péchés jaillissent de ces sources vers les membres : certains dans le cœur, comme la mécréance, l’innovation, l’hypocrisie et la dissimulation du mal ; d’autres dans l’ouïe, la langue, le ventre et le sexe, les mains et les pieds ; et d’autre encore dans tout le corps. Il n’est pas nécessaire de le détailler, tant cela est clair.

Ensuite les péchés se subdivisent entre ceux qui se rapportent aux droits des êtres humains et ce qui est entre le serviteur et son Seigneur. Ce qui se rapporte aux droits des serviteurs est plus grave, quant à ce qui est entre le serviteur et son Seigneur, le pardon y est plus espéré et escompté, sauf s’il s’agit de polythéisme, qu’Allah nous en préserve, car il n’est pas pardonné. […]

Autre division : sache que les péchés se divisent entre mineurs et majeurs. Il est de nombreuses divergences à ce sujet, et les hadiths diffèrent sur le nombre de péchés majeurs. Les hadiths authentiques les mentionnant sont au nombre de cinq :

Le premier est le hadith d’Aboû Hourayrah  رضي الله عنه qui rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :  «  Écartez vous des sept qui mènent à la perdition ! « . Ils ont dit: Quels sont ces choses ? Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit:  » L’association à Allah, la sorcellerie, tuer une âme qu’Allah a interdit sans droit, manger l’usure, manger l’argent de l’orphelin, fuir le jour de la bataille et accuser injustement de fornication les croyantes chastes et insouciantes « .
[Al Boukhârî (6857) et Mouslim (89)]

Le deuxième est le hadith de ‘Abd Allah Ibn Mas’oûd  رضي الله عنه qui dit : « Ô Messager d’Allah ! Qu’elle est le plus grand péché? -Que tu donnes un égal à Allah, alors que c’est Lui qui t’a créé. -Et ensuite? -Que tu tues ton enfant de crainte qu’il ne partage ta nourriture. -Et ensuite? -Que tu commettes l’adultère avec l’épouse de ton voisin. »[Al Boukhâri (4702) et Mouslim (86)]

Le troisième est le hadith de ‘Abd Allah Ibn ‘Amr رضي الله عنه qui rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم dit : « Les péchés majeurs sont l’association à Allah et le non-respect de la piété filiale. » [Al Boukhârî (6870)]

Le quatrième est la hadith est le hadith : « Voulez-vous que je vous indique le plus grand péché majeur? C’est le mensonge – ou il dit : le faux témoignage. » [Al Boukhârî (5977) et Mouslim (88)]

Le cinquième est le hadith d’Aboû Bakr رضي الله عنه qui rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم dit, lorsqu’on mentionna les péchés capitaux en sa présence : « L’association à Allah, et le non-respect de la piété filiale. -Puis, alors qu’il était accoudé, il se mit assis et dit : Et le faux témoignage.Et il ne cessa de la répéter, au point que nous nous disions : si seulement il s’était tu » [Al Boukhârî (2654) et Mouslim (87)]

Les savants ont tenu à ce sujet de nombreux avis, mais les hadiths mentionnant les péchés majeurs n’indiquent pas qu’ils soient mentionnés exhaustivement. Le Législateur a peut-être voulu cette indétermination, afin que les gens craignent les péchés. Les hadith permettent néanmoins de connaître les catégories de péchés majeurs, et les plus graves d’entre eux.

Quant aux plus minimes des péchés mineurs, il n’est aucun moyen de les connaître.

Les savants ont parlé du nombre de péchés majeurs, ainsi on rapporte que pour Ibn Mas’oûd رضي الله عنه ils étaient au nombre de quatre, et pour Ibn ‘Oumar رضي الله عنه au nombre de sept. Lorsqu’on rapportait à Ibn ‘Abbâs رضي الله عنه qu’Ibn ‘Oumar estimait qu’ils étaient au nombre de sept il disait : « ils sont plus proches de soixante-dix que de sept. » De même Aboû Sâlih rapporte d’Ibn ‘Abbâs : « Les péchés majeurs sont ceux qui exigent l’application d’une peine légale en ce bas-monde. » Pour Ibn Mas’oûd, les péchés majeurs figurent au début de la sourate An-Nissâ jusqu’à la Parole d’Allah :

 {Si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte, et Nous vous ferons entrer dans un endroit honorable (le Paradis).} [Sourate 4, v.31]

Sa’îd Ibn Joubayr رضي الله عنه et d’autres ont été d’avis que cela englobe tout péché pour la pratique duquel Allah a menacé de l’Enfer.

Aboû Tâlib Al-Makkî dit : « Les péchés majeurs sont au nombre de dix-sept, que j’ai retenus de ce qui a été rapporté :

  • Quatre concernent le cœur : le polythéisme, l’obstination dans le péché, le fait de désespérer de la miséricorde d’Allah, et l’assurance contre la ruse d’Allah. 
  • Quatre concernent la langue : le faux témoignage, l’accusation mensongère portée à l’encontre des femmes chastes, le faux serment délibéré, et la sorcellerie. 
  • Trois concernent le ventre : la consommation d’alcool, l’accaparement dans droit des biens de l’orphelin, et la consommation de l’usure. 
  • Deux concernent le sexe : l’adultère et l’homosexualité. 
  • Un concerne les pieds : la fuite au combat. 
  • Un concerne l’ensemble du corps : le non-respect de la piété filiale. »

Cela peut être augmenté ou diminué, car le fait de frapper et châtier l’orphelin est plus grave que la consommation de ses biens. Et Allah est plus savant.

Source : « L’Esprit de L’âme », éditions Tawbah

Il est la cible commune

Assurément, le diable (Ach-Chaytân) comprit le rôle du cœur et son importance ; ainsi, il ne perd pas son temps dans de futiles batailles ou de marginales échauffourées, mais il focalise constamment toute son énergie pour un but unique.

Ibn Al-Qayyim رحمه الله a dit : « Lorsque l’ennemi d’Allah, Iblîs, su que tout tourne autour du cœur c’est alors qu’il vint à lui par le biais des insufflations et des passions, en lui enjolivant les paroles et les actes qui le détourneront du droit chemin, et en lui facilitant l’accès à des égarements qui l’empêcheront d’accéder à la réussite. Il plaça des pièges et des leurres à son encontre, et même si le cœur ne s’y prend pas il ne pourra échapper à certains dommages. »

Le cœur est donc l’objectif qui est commun entre le Roi سبحانه وتعالى et le diable, tous deux le visent[1]. Il est la zone du conflit, le champ de bataille et la zone de tension ; et résultera de ce combat soit la guidée du cœur et sa vie, soit sa dureté, sa mort et sa perdition.

Qu’il est donc étonnant celui qui prend le conseil de l’ennemi rejetant ainsi la recommandation du bien-aimé ﷺ, qui achète l’amitié du diable contre l’inimitié des Anges, et qui déclare la guerre à ce qui lui reste de sa foi en coopérant avec son pire ennemi !

Et c’est de cet étonnement-là qu’Ibn Al-Jawzî رحمه الله  exprime dans sa parole : « Comment peux-tu être apaisé en soutenant la partie de l’âme contre celle du cœur, alors que cette dernière est croyante et celle de l’âme mécréante ?! »[2]

Le cœur diffère des membres :

Si quelqu’un disait : « Mais les membres sont également visés par les Anges et les démons (Ach-Chayâtîn), alors quelle différence peut-il y avoir entre eux et le cœur ? »

[Pour y répondre], je citerai la parole d’Aboû Hâmid Al-Ghazâlî رحمه الله qui a expliqué cette différence indéniable qu’il y a entre eux :

« Ce qui touche le cœur est bien plus nombreux [que ce qui touche les membres].
Car les pensées [qui le heurtent] sont telles des flèches qui ne cessent d’atteindre leur cible, à l’instar d’une pluie se déversant continuellement sur lui nuit et jour. Tu n’es pas en mesure d’empêcher cela.
Et le cœur n’est pas du même rang que l’œil : car les paupières de l’œil se referment sur lui et peut ainsi se reposer, ou bien, il se trouve dans un endroit désert ou une nuit obscure et sera donc peu sollicité.
Il n’est pas non plus du même rang que la langue qui se trouve derrière deux voiles : les dents et les lèvres ; tu es en mesure de l’empêcher [de s’agiter] et de la contenir.
Mais ce n’est pas le cas pour le cœur ! Il est la cible de toutes pensées, tu ne peux les refouler et elles ne cessent de te toucher en tout temps et à tout moment. »

[1] Allah dit : {Il n’agrée pas la mécréance de Ses serviteurs, alors qu’Il agrée que vous fassiez preuve de reconnaissance.} [Az-Zoumar, v.7] Ainsi, Il veut que le cœur de Ses serviteurs soit pénétré par la foi, et ce, à l’inverse du diable qui ne souhaite que l’égarer  (Note du traducteur)

[2] Ce qui est voulu par sa parole : « Comment peux-tu être apaisé alors que tu soutiens le diable contre ton cœur et laisses ton âme suivre les passions qu’il (le diable) lui insuffle pénétrant ainsi ton cœur qui est une citadelle dans laquelle loge la foi et la connaissance d’Allah. » (Note du traducteur)

Source originale : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction : Le Cœur des Croyants)

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Certes, il est le roi


Le cœur est l’émir du corps et le souverain des membres ; il est leur unique berger et leur leader.
Les membres et les sens sont ses disciples, ils n’extériorisent que ce qu’on leur ordonne.
Ainsi, tous les actes qui en découlent résultent du décret du cœur qui utilise les membres uniquement dans ce qu’il désire, ils sont à sa merci. 

C’est du cœur que s’acquiert la droiture ou l’égarement. 

D’ailleurs, il y a entre lui et les membres une relation étonnante et une étrange similitude, car chacun impacte sur l’autre[1].

Dès lors, si le regard dévie c’est qu’il en a reçu l’ordre, si la langue ment c’est parce qu’elle n’est qu’une esclave soumise [au cœur], et si le pied marche vers l’illicite c’est que le cœur s’y est déplacé en premier. C’est pour cette raison que le Prophète ﷺ a dit concernant celui qui prie de manière distraite : « Si le cœur de celui-ci avait été humble et concentré, alors ses membres l’auraient été également. »[2] Et il dit à celui qui dirige la prière [commune] de dire aux fidèles : « Alignez-vous et ne déviez-pas [de vos rangs] de crainte que vos cœurs ne divergent. »[3]
Les actes des membres sont donc le fruit des actes du cœur.

En résumé : Le cœur est la première ligne défensive et la dernière, ainsi, s’il faiblit, se corrompt ou qu’il capitule alors les membres s’écrouleront.

Et inversement, si le serviteur évoque son Seigneur c’est parce que le cœur L’a évoqué ; s’il laisse sa main s’adonner à l’aumône c’est parce que le cœur lui a permis cela ; et si l’œil verse des larmes c’est parce que le cœur lui en a donné l’ordre. De ce fait, c’est lui qui dicte à la langue ce qu’elle doit prononcer, à la main ce qu’elle doit écrire et aux pieds où se déplacer.

Le Prophète ﷺ a évidemment défini le droit du cœur et le rang qu’il occupe. Il alla jusqu’à le décrire comme « un morceau de chair qui, s’il est bon, alors tout le corps le sera. »[4]. Et c’est la première chose vers laquelle il nous orienta afin que nous puissions l’éduquer, lui accorder une attention particulière et le purifier.

Par conséquent, tous les actes reviennent au cœur et émanent de lui. Et on entend par « tous les actes », tous les faits et gestes que l’on accomplit tel le vêtement que l’on revêt ou le corps que l’on embellit ! Et c’est ce qu’a compris le noble compagnon ‘Abd Allah Ibn Mas’oûd  رضي الله عنه, à qui on donna la compréhension du Coran, en disant : « Les apparences ne se ressembleront que si les cœurs se ressemblent. » 

Il est l’objectif premier du bien-aimé ﷺ :

La mère des croyants, ‘Âicha رضي الله عنها , a dit : « Parmi les premiers passages du Coran à avoir été révélés, il y a une sourate parmi les sourates moufassal, dans laquelle il est question du Paradis et de l’Enfer ; et puis, lorsque les hommes retournèrent vers l’islam, le licite et l’illicite furent révélés. Si dès le début Allah avait révélé : « Ne buvez plus d’alcool », les hommes auraient dit : « Nous ne le délaisserons jamais ! ». Et si dès le début Il avait révélé : « Ne commettez plus l’adultère ! », les hommes auraient dit : « Nous ne le délaisserons jamais ! » »

Allah interdit l’alcool lors de la 2ème année de l’hégire, soit 15 ans après le début de la prophétie, et Il rendit obligatoire l’aumône également durant la 2ème année hégirienne. De même qu’Il prescrit le voile légiféré lors de la 6ème année de l’hégire, soit 19 ans après le début de la prophétie.
Tout cela sont des commandements [divins] dont la révélation fut retardée jusqu’à ce que les cœurs se soient purifiés, adoucis et que la vérité s’y soit fermement ancrée, et soit sans équivoque.

Et pour montrer la noblesse du cœur, Allah fit qu’il soit un outil et un moyen [pour la personne] de connaître son Seigneur et d’être guidée vers Lui. Mais si Allah se mettait en colère contre un serviteur, le pire des châtiments qu’Il pourrait lui infliger serait de lui faire obstacle entre Lui (Allah) et son cœur. Et cet obstacle se traduirait par le fait qu’Allah lui interdise de Le connaître et [lui interdise] Sa proximité.

Voilà donc la raison pour laquelle prêter une attention particulière au cœur c’est prêter une attention à ce qui est le plus important sur ce qui l’est moins, et se préoccuper de la base sur ce qui est secondaire.

[1]Même si l’impact du cœur sur les membres est plus fort (Note du traducteur)
[2] Jugé très faible par chaykh Al-Albânî
[3] Sahîh Mouslim, n°432
[4] Sahîh Al-Boukhârî, n°52

Source originale : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction : Le Coeur des Croyants)

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Lorsqu’Allah veut du bien pour les membres d’un foyer …

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‘Âicha رضي الله عنها a rapporté que le Messager d’Allah صلى الله عليه و سلم  a dit : « Lorsqu’Allah veut du bien pour les membres d’un foyer , Il instaure chez eux la compassion. » [Ahmad, t.6, p.71. Voir Sahîh Al-Jâmi’, n°303]

Selon un autre version, il a dit صلى الله عليه و سلم : « Lorsqu’Allah aime les membres d’une famille, Il instaure chez eux la compassion. » [Sahîh Al-Jâmi’, n°1704]

C’est-à-dire que les uns deviendront compatissants envers les autres, ce qui constitue l’un des piliers du bonheur. Car la compassion est très utile entre conjoints et avec les enfants. Elle peut amener à des résultats irréalisables par la violence, conformément à la parole du Prophète صلى الله عليه و سلم qui a dit : « Certes, Allah aime la compassion et donne par la compassion ce qu’Il ne donne par la violence ou par toute autre chose. » [Mouslim, n°2593]

Source : « Comment réformer ma famille », Chaykh Mouhammad Sâlih Al-Mounajjid, Al-Hadîth éditions

Pourquoi réformer son foyer ?

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D’abord, pour protéger sa propre personne, ainsi que sa famille de l’Enfer et du châtiment du Feu : (Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles d’un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres, surveillé par de Anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah en ce qu’Il leur commande et faisant strictement ce qu’on leur ordonne) [Sourate 66, verset 6]

De plus, il faut mentionner l’importance de la responsabilité du chef de famille devant Allah le jour du Jugement. Le Prophète صلى الله عليه و سلم dit : « Certes Allah interrogera tout responsable sur ce dont il était responsable : l’a t-il mené à bien ou à mal ? Jusqu’à ce que l’homme soit questionné à propos des membres de sa famille. » [Sahîh Al-Jâmi’, n°1775, et As-Sisilah AsSahîhah n°1636]

Par ailleurs, le foyer est le lieu approprié pour protéger sa personne, éviter les maux et les éviter aux gens. C’est également l’abri légitime vers lequel il faut se tourner en période de troubles. Le Prophète  صلى الله عليه و سلم dit : « Heureux est celui qui retient sa langue, se contente de rester chez lui et pleure pour sa faute. » [Sahîh A-Jâmi’ n°3824]

Dans un autre hadîth, il  صلى الله عليه و سلم dit : « Quiconque pratique l’une de ces cinq choses sera sous la protection d’Allah : celui qui rend visite à un malade, celui qui est sort en expédition, celui qui est entré chez son dirigeant pour le soutenir et le respecter, ou celui qui est resté chez lui de sorte que les gens soient à l’abri de ses méfaits et lui des leurs. » [Ahmad, t.5, p.241]

« Le salut de l’homme lors du trouble réside dans le fait de rester chez lui. » [Sahîh Al-Jâmi’ n°3543 et les termes sont ceux des Sounan d’aboutir ‘Âsim n°1021 qui l’authentifie]

En effet, le musulman vivant à l’étranger peut saisir l’utilité d’une telle chose, quand il est incapable de changer de nombreuses attitudes blâmables.
Ainsi, il peut trouver un refuge dans lequel il se protège de l’acte et du regard illicites et préserve sa femme de l’exhibition ainsi que ses enfants de la mauvaise fréquentation.

En outre, les gens passent la plupart de leur temps à l’intérieur de leurs maisons, notamment lorsqu’il fait trop chaud ou trop froid et lorsqu’il pleut, ainsi qu’au début et en fin de journée, et également quand ils rentrent de leur travail ou de l’école.
Il faut donc que ces moments soient utilisés pour accomplir des actes d’adoration, sans quoi, ils seraient voués aux péchés.

Plus important encore, l’attention prêtée au foyer est considérée comme le facteur principal dans la fondation d’une société musulmane. Car la société se compose de l’ensemble des foyers constituant ses éléments de base. Ces derniers abritent des personnes qui forment une société.
Et si l’élément de base est bon, notre société sera solide en suivant les commandements divins, forte face aux ennemi d’Allah, et sera une source de bien et immunisée le mal.
Ainsi, de ce foyer musulman émergeront les piliers de la réforme tels que le prédicateur exemplaire, le chercheur de la science, le combattant sincère, l’épouse pieuse, la mère éducatrice et le reste des réformateurs.

Si ce sujet est d’une telle importance et si nos foyers renferment de nombreux méfaits et grandes négligences, ainsi que l’insouciance et le manquement, une question fondamentale se pose : quels sont les moyens nécessaires à la réforme des foyers ?

Note du site Le Coeur des Croyants : Nous vous invitons à consulter le petit épître (cité ci-dessous) qui est entièrement dédié à répondre à cette question très importante.

Source : « Comment réformer ma famille », Chaykh Mouhammad Al-Mounajjid, Al-Hadîth éditions

Dis-moi à quoi tu joues, je te dirai …

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L’importance du jeu

On rapporte de Hassan Ibn ‘Alî رضي الله عنه, qu’en rentrant chez lui en compagnie de son fils ‘AbdAllah, il remarqua que des enfants avaient pris le toit de sa demeure comme aire de jeux. ‘AbdAllah souhaita les chasser, mais son père s’y opposa et lui dit : « Laisse-les, le jeu est leur printemps! »[i].

De tous temps, le jeu a occupé une place prépondérante dans la vie de l’enfant, et le propos voulant que « Par le jeu, l’enfant construit son « je » » illustre bien sa fonction éducative.
L’importance du « ludique » dans le développement de l’enfant est très présente dans l’héritage islamique ; la prise en compte de ce besoin élémentaire se révèle même dans la souplesse de la législation islamique concernant les statuts juridiques s’y rapportant.
Ibrâhîm An-Nakha’î رحمه الله, célèbre jurisconsulte du 7ème siècle[1], disait : « Ils (les compagnons du Prophète) autorisaient aux enfants ce qu’ils ne permettaient pas aux plus grands, à l’exception du chien ».
Cette même règle fut mentionnée par le célèbre érudit Ibn Taymiyyah رحمه الله dans son ensemble de fatwas et lorsque le jurisconsulte Mouhammad Ibn Sâlih Al ‘Outhaymîn رحمه الله justifie le bien-fondé de cette règle, il insiste sur le fait que « l’enfant a un penchant inné pour le jeu, le divertissement… »

Comme on y a déjà fait allusion, le jeu a, en plus d’une fonction divertissante, une fonction éducative primordiale. Par son biais, les enfants sont à même d’intégrer les diverses règles de vie en société, de s’initier aux relations sociales et de construire ainsi leur personnalité (développement psychoaffectif et cognitif).

Cette fonction éducative du jeu fut évoquée par plusieurs théologiens musulmans.
‘Âichah رضي الله عنها , la mère des croyants, rapporte : « Je jouais avec mes copines à la poupée chez le Messager d’Allah. Lorsqu’il entrait dans la pièce, elles s’enfuyaient ; il les ramenait alors vers moi pour qu’on continue à jouer ensemble. » [Boukhârî et Mouslim]

On peut lire dans le commentaire de ce hadîth par An-Nawawî رحمه الله, célèbre exégète : « Cela prouve l’autorisation des poupées. Celles-ci font donc exception aux hadîths prohibant les représentations figurées, elles contribuent à l’initiation de la femme, depuis son enfance, à s’occuper d’elle, de son foyer et de ses enfants. »

L’érudit et savant du hadîth Nâsir Ad-Dîne Al-Albânî رحمه الله insista également, sur l’importance de l’usage du jouet dans une démarche pédagogique : « Le Prophète a permis aux fillettes d’acquérir des jouets imagés, il y a en cela une évidente sagesse comme cela est démontré dans le hadith de ‘Âichah avec ses jouets…La sagesse en cela réside dans le fait que la petite fille s’exerce, par le biais du jeu, à assumer sa future fonction matrimoniale. »
Dans le même registre d’idées, on peut mentionner le hadîth de Roubayyi’ Bint Mou’awwidh رضي الله عنها, compagnonne du Prophète صلى الله عليه و سلم :
« Nous fabriquions des jeux en laine pour nos enfants afin de les distraire de manger et de boire, jusqu’à l’heure de la rupture du jeûne ».

Le jeu et la licité islamique

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