{Invoquez votre Seigneur en toute humilité et recueillement et avec discrétion. Certes, Il n’aime pas les transgresseurs […]}

Il est connu que l’invocation possède des règles, des conditions et des actes de bienséance au même titre que toute adoration.
Tout comme le fait que la prière n’est acceptée qu’avec ses conditions, le pèlerinage qu’avec ses conditions, le jeûne qu’avec ses conditions et toute adoration qu’avec ses propres conditions, il en est de même pour l’invocation qui possède des conditions, des règles et des actes de bienséance dont l’éclaircissement se trouve dans le Livre d’Allah et la Sounnah du Son Prophète ﷺ.
Ainsi, leur accorder de l’importance et veiller à les appliquer permet de concrétiser ce que l’homme désire comme l’exaucement, le raffermissement, l’obtention de la réussite, le secours, la fermeté, la bonne fin et la rectitude dans la vie d’ici-bas.
C’est pourquoi, concernant la jurisprudence liée à l’invocation, il incombe au musulman de comprendre et de cerner ses règles et ses conditions dont l’explication est dans le Livre d’Allah et la Sounnah de Son Prophète ﷺ.

Parmi les versets du Noble Coran qui regroupent le plus les règles et les actes de bienséance relatifs à l’invocation, se trouve la parole d’Allah le Très Haut dans la sourate Al-A’râf :

ادْعُوا رَبَّكُمْ تَضَرُّعًا وَخُفْيَةً ۚ إِنَّهُ لَا يُحِبُّ الْمُعْتَدِينَ  وَلَا تُفْسِدُوا فِي الْأَرْضِ بَعْدَ إِصْلَاحِهَا وَادْعُوهُ خَوْفًا وَطَمَعًا ۚ إِنَّ رَحْمَتَ اللَّهِ قَرِيبٌ مِّنَ الْمُحْسِنِينَ

(Invoquez votre Seigneur en toute humilité et recueillement et avec discrétion. Certes, Il n’aime pas les transgresseurs. Et ne semez pas la corruption sur la terre après qu’elle ait été réformée. Et invoquez-Le avec crainte et espoir, car la miséricorde d’Allah est proche des bienfaisants.) (s.7, v.55-56)

Médite la fin de ce verset (car la miséricorde d’Allah est proche des bienfaisants), c’est-à-dire : parfais ton invocation et ta demande ; sois attentif à ses règles, à ses conditions et à ses actes de bienséance. Parfais cela et tu trouveras la récompense et les effets de ta bienfaisance. Tu trouveras la gratification, les bienfaits et la récompense. Tu trouveras l’immense bien (car la miséricorde d’Allah est proche des bienfaisants).

Le verset met donc en évidence un ensemble grandiose d’actes de bienséance et de conditions pour l’invocation.

Le premier d’entre eux – et le plus important – est ce qui figure dans le début du verset et qui est Sa Parole : (Invoquez votre Seigneur). Car l’invocation est une adoration, elle n’est vouée exclusivement qu’à Allah. On se réfugie à travers elle que vers Allah Le Très Haut, on ne demande qu’à Allah, on ne demande que Son aide, et on demande le soutien, l’aide, la réussite, le raffermissement, la guidée et la droiture qu’à Allah Seul car tout ceci se trouve dans la Main d’Allah.
Ainsi, on ne doit pas demander une de ces choses à un Ange Rapproché, ou à un Prophète Envoyé, un saint (Walî) ou à quelqu’un d’autre que Lui. C’est pour cela que le Prophète ﷺ a dit : « Si tu as une demande, alors demande à Allah. Si tu cherches de l’aide, alors demande l’aide à Allah. Et sache que si la communauté se réunissait pour t’être utile dans quelque chose, elle ne te serait utile que dans une chose qu’Allah aura décrétée pour toi. Et si elle se réunissait pour te causer un dommage dans quelque chose, elle ne te causera un dommage que par une chose qu’Allah aurait décrétée à ton encontre. Les plumes ont été levées et les feuillets séchés. » [Rapporté par Ahmad et At-Tirmidhî]

L’invocation est donc une adoration, et Allah dit : (Il ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Allah, Lui vouant un culte exclusif) (s.98, v.5) et Il dit : (C’est à Allah qu’appartient la religion pure) (s.39, v.3).
C’est pour cela que la règle la plus importante dans l’invocation est qu’elle ne soit vouée exclusivement que pour Allah. Celui donc qui voue cette adoration pour autre que Lui fait partie des gens les plus égarés, il est même encore plus égaré qu’eux comme Allah Le Très Haut le dit : (Et qui est plus égaré que celui qui invoque en dehors d’Allah celui qui ne saura lui répondre jusqu’au Jour de la Résurrection ? Et elles [leurs divinités] sont indifférentes à leur invocation. Et quand les gens seront rassemblés [pour le Jugement] elles seront leurs ennemies et nieront leur adoration [pour elles]) (s.46, v.5-6)

Il dit aussi : (À Lui s’adresse la vraie invocation ! Ceux qu’ils invoquent en dehors de Lui ne leur répondent d’aucune façon ; semblables à celui qui étend ses deux mains vers l’eau pour la porter à sa bouche, mais qui ne parvient jamais à l’atteindre. L’invocation des mécréants n’est que vanité.) (s.13, v.14)

Et Il dit : (Dis : « Invoquez ceux que vous prétendez (être des divinités) en dehors de Lui. Ils ne possèdent ni le moyen de dissiper votre malheur ni de le détourner.) (s.17, v.56)

Ils ne peuvent dissiper le mal après qu’il soit arrivé, ni ne peuvent le changer avant qu’il n’apparaisse. Personne ne peut repousser ni enlever hormis Allah, Il dit : (Dis : « Invoquez ceux qu’en dehors d’Allah vous prétendez [être des divinités]. Ils ne possèdent même pas le poids d’un atome, ni dans les cieux ni sur la terre. Ils n’ont jamais été associés à leur création et Il n’a personne parmi eux pour Le soutenir ».) (s.34, v.22)

Et Il dit : (tandis que ceux que vous invoquez, en dehors de Lui, ne sont même pas maîtres de la pellicule d’un noyau de datte. Si vous les invoquez, ils n’entendent pas votre invocation ; et même s’ils entendaient, ils ne sauraient vous répondre. Et le jour du Jugement ils vont nier votre association. Nul ne peut te donner des nouvelles comme Celui qui est parfaitement informé.) (s.35, v.13-14)

Donc la plus importante des conditions et des règles de l’invocation est la sincérité exclusive (Al-Ikhlâs) envers Allah. Que le musulman ne demande continuellement qu’à Allah, qu’il ne cherche l’aide que d’Allah, qu’il ne demande le soutient que de Lui, qu’il n’expose ses besoins, ses demandes, ses désirs, la rectitude de toutes ses affaires religieuses, mondaines et de l’au-delà qu’à Allah son Maître qui détient toute chose ainsi que les clefs des cieux et de la terre.

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Il tire leçon de toutes choses

(Il est en cela des signes pour ceux qui méditent.) (Al-Hijr, v.75) Ceux méditent (Al-Moutawassimoûn – المُتَوَسِّمُونَ) sont ceux qui réfléchissent et tirent des leçons. Ils auscultent les choses, les contemples et en extraient des préceptes. Ils observent minutieusement jusqu’à connaitre la réalité de ce qu’ils observent à travers leurs attributs. 

Les gens de science ont dit : « At-Tawassoum – التَّوَسُّم (L’observation minutieuse, la méditation) provient du terme Al-Wasm – الوَسْم (l’attribut, la caractéristique, l’empreinte…). Il désigne un caractère distinctif sur lequel on s’appuie. On dit : « J’ai observé/vu (Tawassamtou – تَوَسَّمْتُ) qu’il était quelqu’un de bien quand je vis cela à ses traits. »

On trouve également la parole de ‘Abd-Allah Ibn Rawâhah[1] au Prophète ﷺ : 

« Assurément, j’ai vu (تَوَسَّمْتُ) en toi tout le bien que je connais,

Et Allah sait parfaitement que mon regard est persistant. » 

On dit (اتَّسَمَ الرَّجُل) quand une personne s’est attribué un signe par lequel on le reconnait. 

(Al-Wâsim – الواسِم) désigne celui qui te regarde de la tête au pied. 

Donc, le terme (At-Tawassoum – التَّوَسُّم) a pour origine le fait de s’assurer d’une chose et d’y réfléchir. Il provient du terme (Al-Wasm – الوَسْم) qui désigne également le marquage au fer que l’on applique sur la peau d’un chameau ou d’un autre animal.

Quant au pronom démonstratif : (Il est en cela), il renvoie à tout ce que contient l’histoire qui a été précédemment citée à partir de la Parole du Très Haut : (Et informe-les au sujet des hôtes d’Ibrâhîm (Abraham)) (Al-Hijr, v.51). On y trouve de très nombreux miracles et leçons, parmi eux : 

  • La descente des Anges à la demeure d’Ibrâhîm عليه السلام pour l’honorer.
  • L’annonce de la bonne nouvelle qui lui a été faite concernant la naissance d’un garçon plein de savoir.
  • Allah l’informa du châtiment avec lequel les Anges frapperont le peuple de Loût.
  • Le secours d’Allah pour Loût par le biais des Anges
  • Il l’informa également qu’Il sauvera Loût عليه السلام et sa famille. 
  • Qu’Allah anéantira son peuple et sa femme car elle a soutenu son peuple.
  • La preuve de l’aveuglement de ceux qui se sont égarés de la voie droite.
  • La preuve de la Colère d’Allah sur ceux qui persistent dans la désobéissance des Messagers.
  • Que cette colère est une humiliation pour ceux qui n’ont pas craint les signes d’Allah, car ils ne savent pas observer et réfléchir.
  • Cette histoire est une remontrance aux polythéistes de La Mecque qui n’ont pas tiré de leçon.
  • Et qu’ils seront atteints [s’ils persistent] par ce qui toucha les communautés avant eux dont ils connaissaient leurs histoires et voyaient leurs vestiges.
  • Cette histoire est également une remontrance pour les désobéissants et insouciants qui empruntent la même voie.

Les hommes du discernement et de la sagacité :

Cette sagacité et ce discernement ne s’obtiennent qu’après avoir vidé le cœur des préoccupations mondaines, l’avoir purifié de la souillure des péchés, des comportements corrompus et des exagérations dans le domaine du licite. Dès lors, c’est la vérité qui parcourra le cœur, non les illusions. Car le cœur alternait entre la contemplation des signes d’Allah et la clarté des actes d’obéissances, c’est ainsi que la lumière se déversa sur lui[2]. Dans ce sens, on trouve la parole d’Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما : « Personne ne m’interroge sur une affaire sans que je sache si elle est érudite ou non. »

Il a été rapporté que Ach-Châfi’î et Mouhammad Ibn Al-Hasan étaient tous deux dans la cour autour de la Ka’bah quand ils virent un homme à la porte de la mosquée, l’un d’eux dit : « Je pense [que cet homme] est un menuisier. » Quant à l’autre de dire : « Je pense plutôt qu’il est forgeron. » Une personne présente s’empressa d’aller questionner cet homme qui lui répondit : « Auparavant j’étais un menuisier, mais maintenant je suis forgeron. »

Il a été rapporté de Joundoub Ibn ‘Abd-Allah Al-Bajalî رضي الله عنه qu’il arriva près d’un homme qui lisait le Coran, il s’arrêta et dit : « Celui qui lit [dans le but d’être entendu des gens], Allah fera entendre parler [en mal] de lui [le Jour de la Résurrection] ; et celui qui agit par ostentation, Allah le dévoilera [au gens]. » Nous lui dîmes : « C’est comme si tu avais désigné cette personne. » À cela il répondit : « En réalité, aujourd’hui celui-là vous lit le coran, et demain il sortira Haroûryan (Khârijî). » Effectivement, il devint par la suite la tête de ceux-là, son nom était Mirdâs.

Il a été rapporté d’Al-Hasan Al-Basrî que ‘Amr Ibn ‘Oubayd[3] entra auprès lui. Al-Hasan s’exclama : « Voici le maître des jeunes de Basorah, du moment qu’il n’innove pas. » Par la suite, cet homme (‘Amr) dit ce qu’il dit concernant le destin d’Allah (Al-Qadr) jusqu’à s’écarter totalement de ses frères. 

Il a été aussi rapporté qu’Al-Hasan dit à Ayyoûb (en parlant de ‘Amr) : « Voici le maître des jeunes de Basorah » sans ajouter l’exception.

Il a été rapporté selon Ach-Cha’bî qu’il dit à Dâwoûd Al-Azadî, alors que ce dernier voulait polémiquer : « Tu ne mourras pas tant que ton visage n’aura pas été brûlé par le fer ». Et c’est effectivement ce qu’il se passa. 

Il a été rapporté qu’un groupe de la tribu Madh-hij (مَذْحِج) alla voir ‘Oumar Ibn Al-Khattâb رضي الله عنه. Parmi eux se trouvait Al-Achtar qui s’approcha de lui. ‘Oumar leva ses yeux, le scruta du regard puis demanda : « Qui est cet individu ? »- « Mâlik Ibn Al-Hârith » répondirent-ils. « Qu’a-t-il ?! Qu’Allah l’anéantisse ! Je vois clairement un jour très dur pour les musulmans à cause de cet homme[4]. » Et lors d’un trouble [qui toucha les musulmans], il fit ce qu’il fit. 

Il a été rapporté de ‘Outhmân Ibn ‘Affân رضي الله عنه qu’Anas Ibn Mâlik alla le voir après avoir été au marché, où il avait regardé une femme. Lorsque ‘Outhmân le vit, il dit : « L’un d’entre vous vient me voir alors qu’il a dans ses yeux les traces du fornicateur ?! » Anas lui dit alors : « Serait-ce une révélation après celle du Messager d’Allah ﷺ ? » Il répondit : « Non ! Mais un signe et une sagacité. » Et il disait vrai.

Et nombreux sont ce genre d’histoires parmi les compagnons et les suiveurs (At-Tâbi’în), qu’Allah les agrée tous.

Les différents sortes de discernement et de sagacité :

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« […] de faire du Coran le printemps de mon coeur, la lumière de ma poitrine, la dissipation de ma tristesse et la fin de mes soucis » 

L’imam Ahmad rapporte dans son Mousnad un hadîth selon ‘Abd Allah Ibn Mas’oûd رضي الله عنه où le Prophète ﷺ dit :

« Pas une personne touchée par un souci ou une tristesse ne dit : « Ô mon Seigneur je suis Ton serviteur, fils de Ton serviteur, fils de Ta servante. Mon toupet est dans Ta Main. Ton jugement s’accomplit sur moi, Ton décret est juste à mon égard.

Je Te demande par tous les noms qui t’appartiennent, avec lesquels Tu t’es nommé, ou que Tu as enseignés à l’une de Tes créatures, ou que Tu as révélés dans Ton Livre, ou bien que Tu as gardés secret dans Ta science de l’invisible, de faire du Coran le printemps de mon coeur, la lumière de ma poitrine, la dissipation de ma tristesse et la fin de mes soucis »[1] sans qu’Allah ne lui retire ses soucis et sa tristesse et les remplace par un sentiment de bonheur. »

On lui demanda : « Ô Messager d’Allah ! Devons-nous l’apprendre ? » Il répondit : « Bien sûr, il convient à tous ceux qui l’entendent de l’apprendre. »

Nous l’avons certainement entendu de nombreuses fois dans des sermons (Khoutbah), des cours ou lu dans des livres… Mais il se peut que certains d’entre-nous ne se soient pas motivés à l’apprendre, ni par la mémorisation, ni par la compréhension de ses sens, ni en la disant lorsqu’un souci nous touche.

Et ces trois aspects sont trois sortes de négligence :

1) La personne se montre de base négligente dans la mémorisation de cette invocation, sa lecture et sa révision. 

2) Ou bien elle l’a mémorisée mais elle est passée outre la compréhension de ses sens et ne s’est pas arrêtée sur ses significations. 

3) Ou encore elle néglige le fait de la dire : si elle est tourmentée ou préoccupée elle s’active dans de nombreuses affaires mais il ne lui vient pas à l’esprit cette invocation bénie.

Il convient de nous remettre en question et de combattre notre âme afin qu’elle guérisse.

Cette invocation est bénie, il ﷺ nous a informé qu’il n’y a pas de personne touchée par un souci ou une angoisse et qui la prononce sans qu’Allah ne les lui retire et les remplace par une joie – et dans une autre version « un soulagement ».

L’inquiétude qui recouvrait son coeur et lui était douloureuse se transforme en une joie après cette invocation, elle se transforme en quiétude. Par la suite, il émane d’Allah le soulagement de ce qui touchait l’individu.

Et c’est le véridique qui ne prononce rien sous l’effet de la passion qui nous a indiqué cela, il ﷺ nous en a informé et nous a orienté vers cette invocation.

Par Allah, cette parole est vérité ! Elle contient ce qui soulage les afflictions et guérit les angoisses. Elle aboutit au soulagement et à sa concrétisation comme notre Messager ﷺ nous en a informé.

Quant à nous, nous avons besoin de trois choses vis-à-vis de cette invocation que j’ai indiqué comme suit :

La première chose, c’est de la mémoriser.

La seconde, c’est d’en comprendre les sens.

Et la troisième, c’est de veiller (à la dire) si l’un de nous est touché par un souci ou une angoisse.

Lorsque nous observons cette invocation, nous constatons qu’elle repose sur quatre fondements indispensables pour remédier aux afflictions. Il convient de la méditer et de veiller à la comprendre quand nous la disons :

Le premier fondement : 

Concrétiser l’adoration d’Allah. 

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Conseils aux époux – Chaykh Soulaymân Ar-Rouhaylî (Vidéo)

Le cancer

La plus dure des maladies est de ne pas la connaître ; plus dur encore le fait d’ignorer que tu es malade ; et encore plus dur le fait que tu refuses d’écouter la recommandation du médecin. Ces trois choses-là se réunissent dans les maladies du cœur.

La maladie du cœur est cachée et celui qui en est touché peut l’ignorer, voilà pourquoi il la néglige. Ces maladies sont le cancer de l’âme. Leur gravité est telle qu’elle est semblable à une maladie sournoise qui se faufile vers toi sans que tu ne la sentes. Là, il n’y a pas de température qui augmente, ni de tension qui grimpe, ni d’hémorragie douloureuse ou encore de blessure alarmante ; c’est pourquoi la médecine (traditionnelle), ici, n’est pas profitable.

Ibn Al-Qayyim رحمه الله a dit  : « Le cœur d’un individu peut tomber malade et son état peut s’aggraver sans qu’il ne le sache. Cela est dû à la préoccupation qu’il a de ce bas-monde et qu’il ne cherche pas à connaître l’état de son cœur et les causes permettant d’atteindre sa salubrité. 
Pire encore, son cœur peut mourir sans qu’il ne le ressente. Et la preuve est que ni les effets des péchés, ni l’ignorance qu’il a du Livre et de la Sounnah ne le blesseront et lui causeront du tort [physiquement]. 

Donc, s’il y a de la vie en son cœur, il ressentira de la douleur face à un péché ou à son ignorance de la vérité. Et l’intensité de cette souffrance est en fonction de la vie qui s’y trouve.

Et le mort ne ressent pas la souffrance de la blessure»

Ce qui rend la maladie du cœur bien plus dangereuse que celle du corps est que son châtiment est éternel après la mort et ne cessera jamais, contrairement à la maladie du corps qui, elle, s’achève avec la mort. Et c’est aussi cela qui rend l’intérêt accordé aux maladies du cœur indispensable et qu’il est prioritaire de se hâter à les guérir.

Assurément, toutes maladies qui touchent le corps de l’homme dans cette vie d’ici-bas seront pour lui une récompense. Mais si une maladie [parmi celles du cœur] touche ce dernier, alors celle-ci n’est que péché et perdition dans cette vie d’ici-bas et après la mort. C’est comme si tu pénétrais le champ de bataille et que l’ennemi face à toi te tuait et te ôtait la vie, tu serais mort martyr. Mais si c’est ton ennemi intérieur qui avait pris le dessus sur toi par ses ambiguïtés et ses passions tu serais alors mort banni [de la miséricorde d’Allah].

Et il y a une grande différence auprès d’Allah entre un martyr et un banni, une très grande différence…

Source original : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction par Le Cœur des Croyants)

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« Empressez-vous d’accomplir le bien » – Dernier sermon du Chaykh Sâlih Taha Aboû Islam رحمه الله (Vidéo)

Le dernier sermon prononcé par Chaykh Aboû Islam Sâlih Taha, qu’Allah lui fasse miséricorde, quelques semaines avant son décès.
Il fut l’un des proches élèves de Chaykh al Albânî et officiait dans sa mosquée à Amman depuis plus de 30 ans.

Dans cette vidéo, le Chaykh apparaît faible et fatigué.
En effet, il luttait contre une maladie grave depuis de longs mois déjà.
Il est mort le mardi 03 octobre 2017.
Qu’Allah le récompense pour les conseils qu’il prodigua à la communauté durant son vivant et qu’Il le fasse rejoindre les Prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux.

Source : la chaîne Youtube « Cours religieux »

 

Les relations conjugales

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Premier sermon :

Louange à Celui qui a créé et agencé harmonieusement, qui a décrété et guidé. Je Le loue, gloire à Lui, pour Ses bienfaits qui sont indénombrables, et j’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, Seul sans associé, Celui qui a créé les 2 éléments du couple, mâle et femelle, d’une goutte de sperme éjaculé. Et j’atteste que Mouhammad est Son serviteur et Son messager, l’élu, que les prières d’Allah et le salut soient sur lui ainsi que sur sa famille et ses compagnons.

Ceci dit,

Craignez Allah serviteurs d’Allah. Et sachez que le bienheureux est celui dont la préoccupation est son Seigneur et le malheureux celui dont l’âme suit ses passions. Craignez Allah, car avec sa crainte se purifient les âmes et se réforment les œuvres, Allah a dit : {Quiconque craint Allah cependant, Il lui facilite les choses} [Sourate 65, verset 4]

Abdoul Mou’taz رحمه الله a dit : “Délaisse les péchés, les petits et les grands, ceci est la crainte; et sois comme celui qui marche sur des épines et craint ce qu’il voit. Ne négligez pas les petits (péchés), car les montagnes sont faites de petits cailloux”

Mes nobles bien-aimés, notre sujet aujourd’hui est un sujet très important, à cause de ce que l’on voit comme nombreux problèmes conjugaux à notre époque. Notre Seigneur – تبارك وتعالى – nous comble de bienfaits et nous rappelle par Ses versets qui montrent Ses faveurs et Sa bienfaisance. Il dit donc : {Et parmi Ses signes Il a créé pour vous, de vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la miséricorde. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent.} [Sourate 30, verset 21]

Allah nous informe dans ce noble verset d’un bienfait immense dont Il a comblé ses serviteurs.  N’est-ce pas que c’est la relation entre les époux ? Par laquelle se crée l’amitié, et par laquelle se réalise le bonheur, et dont découle la cohabitation et la tranquillité dans cette vie (d’ici-bas), comme l’a dit Allah dans un autre verset : {C’est Lui qui vous a créé d’un seul être dont Il a tiré son épouse, pour qu’il trouve de la tranquillité auprès d’elle.} [Sourate 7, verset 189] L’épouse est un foyer pour l’époux, et l’époux est un foyer pour elle. La relation conjugale se construit donc sur l’affection et la miséricorde. {Il a mis entre vous de l’affection et de la miséricorde.} [Sourate 30, verset 21]

Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما a dit : “L’affection c’est l’amour des époux l’un envers l’autre et la miséricorde c’est la crainte (par compassion) de le blesser ou lui causer un tort”

Ensuite regarde la description éloquente du coran dans la parole d’Allah : {Elles sont un vêtement pour vous et vous un vêtement pour elles.} [Sourate 2, verset 187] Qu’est-ce qui est le plus proche de ton corps ? C’est certes ton vêtement. Et qu’est-ce qui embellit ton apparence ? C’est certes ton vêtement. Et qu’est-ce qui t’es essentiel et cache ta nudité ? C’est certes ton vêtement.

Cela signifie donc que la femme est pour l’homme sa parure, sa protection, et sa beauté, et inversement. {Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations} [Sourate 2, verset 228]

Puis écoutez la parole d’Allah : {Et comportez-vous convenablement envers elles. Si vous avez de l’aversion envers elles durant la vie commune, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien .} [Sourate 4, verset 19]

Et écoutez la parole du prophète صلى الله عليه وسلم : « Qu’un croyant ne déteste pas une croyante, », c’est à dire qu’un croyant ne haïsse pas une croyante. Avons-nous assez méditer ce verset et ce hadith avant de se lancer dans le divorce ?

Le meilleur des hommes صلى الله عليه وسلم a dit : “Qu’un croyant ne déteste pas une croyante, s’il déteste un de ses comportements il sera satisfait par un autre de ses comportements”.

L’homme doit donc fermer les yeux sur certains manquements et défauts (de l’épouse). Et la femme doit aussi fermer les yeux sur certains manquements et des défauts (de l’époux). Et il faut que la base reste ! Et c’est quoi la base ? Gloire à Allah. Qu’est-ce que la base ?! C’est l’union, l’intimité, l’affection et l’amour.  Et cet amour couvre de son ombre les divergences et les problèmes de cette vie qui ne sont plus qu’un nuage d’été éphémère.

Et c’est comme cela que les choses reviennent à la base, car la base est plus établie en l’homme que ses états d’âmes éphémères. L’amour et l’affection : ceci est la base, le fondement. Et ceci, Ô serviteur d’Allah, le prophète صلى الله عليه وسلم nous l’as montré dans son excellent comportement envers ses épouses. Ecoutez, qu’Allah vous bénisse, notre mère ‘Âicha رضي الله عنها dit : « Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم, m’appelait pour manger avec lui alors que j’étais en période de menstrues. Il prenait en main un os encore couvert de viande et me conjurait de le prendre. Je mangeais la viande qu’il y avait, puis le reposait, il le reprenait et mettait sa bouche à l’endroit où j’avais mis ma bouche, sur l’os. Puis il demandait de l’eau à boire, et me conjurait de boire avant lui à la coupe. Je la prenais et en buvais, puis je la reposais ; alors, il la prenait et en buvait, posant ses lèvres à l’endroit où j’avais posé les miennes, sur la coupe. »

Il faisait cela pour montrer l’amour qu’il avait pour elle, et pour la rendre heureuse, il cajolait son épouse pour la rendre heureuse, et il lui montrait la grandeur de son amour ! Qui de nous a déjà fait cela même une seul fois ? Qui de nous a déjà appliqué cette sounnah ? Ô Allah couvre nous et ne nous dévoile pas.

C’est pour cela que lorsque les gens se sont éloignés de cette miséricorde, et lorsque se sont perdus la miséricorde et l’amour dans la vie conjugale, la vie est devenue sèche. Les maisons des musulmans sont devenues dépourvues de miséricorde et de tendresse qui font partie des choses essentielles au couple. Et pourquoi toute cette sécheresse ? Pourquoi cette dureté du cœur ? Et avec qui ? Avec la personne la plus proche de toi. Ecoute Ô le noble époux, la parole du meilleur époux صلى الله عليه وسلم qui avait les meilleures épouses, il dit : « Le meilleur d’entre vous est… » Qui est le meilleur des hommes? Celui qui frappe? Celui qui insulte ? Celui qui méprise ? C’est lui le meilleur des hommes ?! « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur avec sa femme et je suis le meilleur avec mes femmes ».

Ô Allah accorde-nous une victoire évidente, Ô Allah apprends-nous notre religion, fais-nous comprendre notre religion. Ô Allah accorde nous le meilleur des comportements Ô Seigneur de l’univers. Réunis nos cœurs et les cœurs de nos épouses.

Deuxième sermon :

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Sa purification est la condition d’entrée [au Paradis]

La troisième chose démontrant l’importance du cœur est que l’entrée au Paradis est conditionnée par sa purification.

C’est pour cela qu’Allah blâma ceux qui ont des cœurs mauvais : {Voilà ceux dont Allah n’a pas voulu purifier les cœurs. Ils seront couverts d’ignominie ici-bas, et dans l’au-delà un châtiment immense leur est réservé.} [Al-Mâidah, v.41]

Et ce verset est une preuve irréfutable que celui qui ne purifie pas son cœur subira inévitablement une ignominie ici-bas et un énorme châtiment dans l’au-delà.

Voilà pourquoi Allah سبحانه وتعالى a interdit le Paradis à celui qui a en son cœur le poids d’un atome de mal. Le Prophète ﷺ a dit : « N’entre pas le Paradis celui qui a en son cœur le poids d’un atome d’orgueil. »[1]

Personne n’y entrera jusqu’à ce que son cœur devienne entièrement bon et propre, et ce, car le Paradis est la demeure des bons, et c’est ainsi qu’il leur sera dit alors qu’ils se trouveront devant la porte du Paradis : {« Puisque vous avez été bons [sur terre], entrez au Paradis où vous demeurerez éternellement !».} [Az-Zoumar, v.73]

Il leur sera fait, à eux seuls, la bonne annonce par les Anges : {Ceux dont les Anges prennent l’âme alors qu’ils sont bons (exempts de tout polythéisme) et auxquels ils disent : « Que le salut soit sur vous ! Entrez au Paradis en récompense de ce que vous faisiez ».} [An-Nahl, v.32]

Ibn Al-Qayyim رحمه الله  a dit : « Le mauvais n’entrera pas le Paradis, ni celui possédant un brin de mal.
Ainsi, quiconque se sera purifié ici-bas et aura rencontré Allah absout et sain de toute impureté y entrera sans aucune gêne.
Quant à celui qui, ici-bas, ne se sera pas purifié, si son impureté était majeure tel le mécréant, alors il n’y entrera nullement ; mais si son impureté a été acquise, [tels les péchés du cœur et des membres que commet le musulman,] il y entrera qu’après avoir été nettoyé de celle-ci dans le feu de l’Enfer. Quant à certains croyants, lorsqu’ils auront traversé le pont As-Sirât, ils seront arrêtés sur le pont Qantarah situé entre le Paradis et l’Enfer où ils se feront corriger et débarrasser de ce qu’il leur reste d’impuretés qui les empêchent d’accéder au Paradis. A ceux-là, il ne leur a pas été prescrit d’entrer en Enfer, mais une fois qu’ils auront été lavés et nettoyés de ces souillures restantes, alors l’entrée au Paradis leur sera accordée. »

Et c’est dans ce but qu’est venu l’ordre clair adressé au Prophète ﷺ {Purifie tes vêtements [de toute souillure].} [Al-Mouddaththir, v.4]

Ibn Al Qayyim a dit : « La majorité des exégètes parmi les Pieux Prédécesseurs (As-salafs) et ceux qui les ont suivis sont d’avis que le sens voulu par « vêtements » désigne ici, le cœur ; et que la signification de la purification correspond à la réforme des actes et des nobles comportements et caractères. »

La plus grande impureté :

Allah le Très Haut a dit : {Les polythéistes ne sont que souillure.} [At-Tawbah, v.28]

Il سبحانه وتعالى utilisa une forme nominale « najas – نَجَسٌ » (souillure) afin d’hyperboliser. C’est comme s’ils étaient le cœur de la souillure, car les souillures internes (cachées) doivent être évitées en premier lieu ; et y a-t-il plus impure que le polythéisme ?!

Donc, les impuretés du cœur, outre le fait qu’elles soient des turpitudes ici-bas, sont destructrices dans l’au-delà.

Mais il y a une autre signification à cela : celle que la purification et l’impureté ne soient pas restreintes uniquement à l’apparence ; car le polythéiste peut porter de beaux vêtements, ou être propre, alors que son cœur est souillé.

Et c’est ce qu’ont adopté les quatre grandes écoles juridiques en disant que le mécréant n’est pas une souillure en lui-même car Allah nous a rendu licite leurs nourritures[2], et cela nous a été rapporté par les faits et les dires du Prophète ﷺ. En effet, il mangea et bu dans leurs récipients, fit ses ablutions dans ceux-ci et il fit même entrer des mécréants dans sa mosquée.

Nous pouvons également ajouter que les souillures dites « abstraites » ou incorporelles, ne sont pas toutes du même niveau, elles diffèrent. Et elles n’ont pas comme seuls endroits les cœurs des mécréants, bien au contraire, elles peuvent aussi se loger dans les cœurs des musulmans. Ainsi, la colère, l’orgueil, la jalousie, et les autres types de maladies du cœur sont des souillures.

Et si le Prophète ﷺ a certes dit que « Les Anges n’entre pas une maison où se trouve un chien ou une image »[3] et bien Aboû Hâmid Al-Ghazâlî رحمه الله a médité ce hadîth d’un angle qui peut paraître au premier abord loin de son apparence, mais qui, en réalité, indique une signification très correcte, il dit :

« Le cœur est [semblable à] une maison qui est la demeure des Anges, l’endroit où ils laissent leurs traces et s’y établissent, tandis que les mauvaises caractéristiques telles que la colère, la passion, la haine, la jalousie, l’orgueil, la vanité et toutes leurs semblables ne sont que des chiens qui aboient. Comment les Anges peuvent-ils y entrer alors que la maison est remplie de chiens ?!

Quant à la lumière de la science, Allah le Très Haut ne l’envoie dans le cœur que par l’intermédiaire des Anges : {Quand Allah s’adresse à un homme, Il ne le fait que par révélation, ou derrière un voile, ou par l’envoi d’un [ange] messager qui lui révèle, par Sa permission, ce qu’Allah veut.} [Sourate Ach-Choûrâ, v.51]

De cette façon, il n’y a pas de science clémente et bénéfique qui est envoyée au cœur sans que les Anges, à qui a été confiée cette tâche, s’en chargent. Et ce sont des êtres sains, purifiés et innocents de toutes caractéristiques détestables ; ainsi, ils ne constatent que le bon, et, avec ce qu’ils possèdent parmi les trésors de la miséricorde d’Allah, ils n’habitent que ce qui est bon et pur. »

[1] Sahîh Mouslim, N°91
[2] Sauf les animaux sacrifiés (Note du traducteur)
[3] Sahîh Al-Boukârî, n°4002

Source originale : http://www.kalemtayeb.com/ (Traduction : Le Cœur des Croyants)

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Les catégories de péchés

Sache que l’homme possède de nombreux caractères et attributs, mais les sources des péchés sont au nombre de quatre :

La première concerne les caractères de seigneurie qui suscite l’orgueil, la fierté, l’amour des louanges et éloges, l’arrogance, la recherche de domination, et autre. Ce sont là des péchés destructeurs, mais certains les négligent et ne les considèrent pas comme des péchés.

La deuxième concerne les caractères sataniques qui donnent naissance à la jalousie, la transgression, la ruse, la tromperie, la machination, la fraude, l’hypocrisie, l’incitation à la corruption et autre.

La troisième concerne les caractères bestiaux qui donnent naissance à l’avidité, et à l’attachement à assouvir les désirs du ventre et du sexe qui entraînent la fornication, l’homosexualité, le vol et le fait de s’adonner aux vanités de ce bas-monde pour satisfaire les désirs.

La quatrième concerne les caractères de prédation qui donnent naissance à la colère, la haine, l’agression des gens par le meurtre, les coups, et l’accaparement de leurs biens.

Ces caractères évoluent dans la nature humaine. Ainsi c’est le caractère bestial qui domine en premier, puis il est suivi du caractère de prédation, et lorsque ces deux caractères sont réunis, ils utilisent la raison en ce qui concerne les caractères sataniques, comme la ruse, la tromperie, le stratagème, puis ce sont les caractères de seigneurie qui dominent.

Ce sont la les fondements et sources des péchés, puis, les péchés jaillissent de ces sources vers les membres : certains dans le cœur, comme la mécréance, l’innovation, l’hypocrisie et la dissimulation du mal ; d’autres dans l’ouïe, la langue, le ventre et le sexe, les mains et les pieds ; et d’autre encore dans tout le corps. Il n’est pas nécessaire de le détailler, tant cela est clair.

Ensuite les péchés se subdivisent entre ceux qui se rapportent aux droits des êtres humains et ce qui est entre le serviteur et son Seigneur. Ce qui se rapporte aux droits des serviteurs est plus grave, quant à ce qui est entre le serviteur et son Seigneur, le pardon y est plus espéré et escompté, sauf s’il s’agit de polythéisme, qu’Allah nous en préserve, car il n’est pas pardonné. […]

Autre division : sache que les péchés se divisent entre mineurs et majeurs. Il est de nombreuses divergences à ce sujet, et les hadiths diffèrent sur le nombre de péchés majeurs. Les hadiths authentiques les mentionnant sont au nombre de cinq :

Le premier est le hadith d’Aboû Hourayrah  رضي الله عنه qui rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :  «  Écartez vous des sept qui mènent à la perdition ! « . Ils ont dit: Quels sont ces choses ? Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit:  » L’association à Allah, la sorcellerie, tuer une âme qu’Allah a interdit sans droit, manger l’usure, manger l’argent de l’orphelin, fuir le jour de la bataille et accuser injustement de fornication les croyantes chastes et insouciantes « .
[Al Boukhârî (6857) et Mouslim (89)]

Le deuxième est le hadith de ‘Abd Allah Ibn Mas’oûd  رضي الله عنه qui dit : « Ô Messager d’Allah ! Qu’elle est le plus grand péché? -Que tu donnes un égal à Allah, alors que c’est Lui qui t’a créé. -Et ensuite? -Que tu tues ton enfant de crainte qu’il ne partage ta nourriture. -Et ensuite? -Que tu commettes l’adultère avec l’épouse de ton voisin. »[Al Boukhâri (4702) et Mouslim (86)]

Le troisième est le hadith de ‘Abd Allah Ibn ‘Amr رضي الله عنه qui rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم dit : « Les péchés majeurs sont l’association à Allah et le non-respect de la piété filiale. » [Al Boukhârî (6870)]

Le quatrième est la hadith est le hadith : « Voulez-vous que je vous indique le plus grand péché majeur? C’est le mensonge – ou il dit : le faux témoignage. » [Al Boukhârî (5977) et Mouslim (88)]

Le cinquième est le hadith d’Aboû Bakr رضي الله عنه qui rapporte que le Prophète صلى الله عليه وسلم dit, lorsqu’on mentionna les péchés capitaux en sa présence : « L’association à Allah, et le non-respect de la piété filiale. -Puis, alors qu’il était accoudé, il se mit assis et dit : Et le faux témoignage.Et il ne cessa de la répéter, au point que nous nous disions : si seulement il s’était tu » [Al Boukhârî (2654) et Mouslim (87)]

Les savants ont tenu à ce sujet de nombreux avis, mais les hadiths mentionnant les péchés majeurs n’indiquent pas qu’ils soient mentionnés exhaustivement. Le Législateur a peut-être voulu cette indétermination, afin que les gens craignent les péchés. Les hadith permettent néanmoins de connaître les catégories de péchés majeurs, et les plus graves d’entre eux.

Quant aux plus minimes des péchés mineurs, il n’est aucun moyen de les connaître.

Les savants ont parlé du nombre de péchés majeurs, ainsi on rapporte que pour Ibn Mas’oûd رضي الله عنه ils étaient au nombre de quatre, et pour Ibn ‘Oumar رضي الله عنه au nombre de sept. Lorsqu’on rapportait à Ibn ‘Abbâs رضي الله عنه qu’Ibn ‘Oumar estimait qu’ils étaient au nombre de sept il disait : « ils sont plus proches de soixante-dix que de sept. » De même Aboû Sâlih rapporte d’Ibn ‘Abbâs : « Les péchés majeurs sont ceux qui exigent l’application d’une peine légale en ce bas-monde. » Pour Ibn Mas’oûd, les péchés majeurs figurent au début de la sourate An-Nissâ jusqu’à la Parole d’Allah :

 {Si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte, et Nous vous ferons entrer dans un endroit honorable (le Paradis).} [Sourate 4, v.31]

Sa’îd Ibn Joubayr رضي الله عنه et d’autres ont été d’avis que cela englobe tout péché pour la pratique duquel Allah a menacé de l’Enfer.

Aboû Tâlib Al-Makkî dit : « Les péchés majeurs sont au nombre de dix-sept, que j’ai retenus de ce qui a été rapporté :

  • Quatre concernent le cœur : le polythéisme, l’obstination dans le péché, le fait de désespérer de la miséricorde d’Allah, et l’assurance contre la ruse d’Allah. 
  • Quatre concernent la langue : le faux témoignage, l’accusation mensongère portée à l’encontre des femmes chastes, le faux serment délibéré, et la sorcellerie. 
  • Trois concernent le ventre : la consommation d’alcool, l’accaparement dans droit des biens de l’orphelin, et la consommation de l’usure. 
  • Deux concernent le sexe : l’adultère et l’homosexualité. 
  • Un concerne les pieds : la fuite au combat. 
  • Un concerne l’ensemble du corps : le non-respect de la piété filiale. »

Cela peut être augmenté ou diminué, car le fait de frapper et châtier l’orphelin est plus grave que la consommation de ses biens. Et Allah est plus savant.

Source : « L’Esprit de L’âme », éditions Tawbah

Sache que lorsque Allah veut du bien pour un serviteur, Il l’éclaire sur ses défauts.

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Sache que lorsque Allah veut du bien pour un serviteur, Il l’éclaire sur ses défauts. Ainsi, celui dont la clairvoyance est complétée n’ignore pas ses défauts, et lorsque il les connaît, il peut y remédier. Mais, la plupart des gens ignorent leurs défauts, ils voient la paille dans l’œil de leur frère et non la poutre dans le leur.

Celui qui veut connaître ses défauts peut emprunter quatre voies :

La première consiste à s’asseoir devant un chaykh qui connaît les défauts de l’âme, pour qu’il l’informe de ses défauts et des voies pour y remédier. Mais cela est devenu très difficile à trouver à notre époque, ainsi, celui qui le rencontre tombe sur un médecin habille, et il ne convient pas qu’il le quitte.

La deuxième consiste à rechercher un ami sincère, clairvoyant et pieux qu’il considérera comme un surveillant de son âme, afin qu’il l’avertisse contre ce qui est réprouvable de ses caractères et actes. Le commandeur des croyants ‘Oumar Ibn Al Khattâb (رضي الله عنه) dit : « Qu’Allah fasse miséricorde à un homme qui nous fait cadeau de nos défauts. » De même, lorsque Salmân se présenta devant lui, il l’interrogea sur ses défauts, et il répondit : « J’ai entendu dire que tu réunis deux condiments à table et que tu possèdes deux habits : l’un pour la nuit et l’autre pour le jour. -T’est-il parvenu autre chose? -Non. -Pour ces deux choses, je m’en charge.«  ‘Oumar ne cessa de demander à Houdhayfah : « Suis-je parmi les hypocrites ? » Ceci car celui dont le degré de vigilance s’élève redouble d’accusation envers sa personne. Mais il est très difficile à notre époque de trouver un tel ami, car rares sont les amis qui renoncent à la complaisance, informent des défauts ou délaissent la jalousie, et cela ne dépasse pas ce qui est obligatoire. Les pieux prédécesseurs aimaient celui qui les informait de leur défauts, alors qu’aujourd’hui nous considérons généralement que l’homme le plus détestable est celui qui nous fait connaître nos défauts. C’est là une preuve de faiblesse de foi, car les mauvais caractères sont semblables aux scorpions. Si quelqu’un nous avertissait de la présence d’un scorpion sous le vêtement de l’un d’entre nous, nous prendrions cela comme une faveur, et nous emploierions à tuer le scorpion ; et personne n’ignore que les mauvais caractères sont plus nuisibles que le scorpion.

La troisième consiste à tirer profit de ce que disent ses ennemis pour connaître ses défauts, car l’œil courroucé dévoile les méfaits. Et il se peut que le profit tiré d’un ennemi querelleur qui rappelle les défauts soit plus grand que celui de l’ami complaisant qui cache les défauts.

La quatrième consiste à fréquenter les gens et éviter tout ce qu’on voit de détestable chez eux.

 

Source : L’esprit de l’Âme, éditions Tawbah. Photo : Sirat Al Mustaqim