05 – Hadith n°5 : « Il arrive parfois à mon cœur de se laisser recouvrir par un voile fin »

Le cinquième hadith : 

Al-Agharr Al-Mouzanî رضي الله عنه rapporte que le Prophète a dit : « Il arrive parfois à mon cœur de se laisser recouvrir par un voile fin. J’implore alors le pardon à Allah cent fois dans une même journée. » Rapporté par Mouslim.

Ce hadith nous incite à surveiller attentivement l’état du cœur – dans ses bons comme dans ses mauvais moments – à observer son activité ainsi que tout ce qui l’affecte.

Le Prophète lui-même dit : « Il arrive parfois à mon cœur de se laisser recouvrir par un voile fin. » Il guette ce qui se passe dans son cœur, le ressent, puis nous en informe en disant : « Il arrive parfois à mon cœur de se laisser recouvrir par un voile fin. J’implore alors le pardon à Allah cent fois dans une même journée. » Rapporté par Mouslim.

Ainsi, l’imam des musulmans surveille l’état de son cœur, connaît les choses qui peuvent l’affecter et ressent son état. Il dit alors : « Il arrive parfois à mon cœur de se laisser recouvrir par un voile fin (Youghân). »

Expliquons linguistiquement la signification du verbe arabe (Youghân) vis-à-vis du Prophète , avant d’expliquer le hadith, car le sujet est délicat.

Que signifie le terme Alghayn, [dont provient le verbe Youghân] ?

Le mot Ghayn est proche du sens du mot Ghaym (nuage fin). Youghân ‘alayhi, c’est-à-dire quelque chose qui recouvre le cœur et l’enveloppe.

Dans la langue arabe, Al-ghayn désigne ce qui couvre une chose. Tout ce qui s’interpose entre toi et quelque chose est appelé Ghayn en arabe. C’est pourquoi le nuage (Ghaym) est aussi appelé Ghayn, car il s’interpose entre toi et le ciel. Se référer aux ouvrages « Ma‘âlim as-sounan », « Matâli‘ al-anwâr ‘alâ sihâh al-âthâr », et « Charhou Mouslim » d’An-Nawawî.

Étant donné que ce hadith concerne le Prophète , certains savants ont préféré ne pas l’expliquer. Ils ont estimé que le sujet était sensible et qu’il valait mieux ne pas s’attarder à l’expliquer. Ils se sont limités à expliquer la signification linguistique du mot « Ghayn » puis se sont tus, par respect envers le Prophète . As-Souyoûtî a même dit : « Mon opinion est que ce hadith fait partie des hadiths équivoques, et qu’il ne convient pas d’approfondir l’explication. »

Al-Asma‘î (qu’Allah lui fasse miséricorde), un grand homme de science, fut questionné au sujet de ce hadith. Il répondit : « S’il s’agissait du cœur de quelqu’un d’autre que le Prophète ﷺ, j’en aurais parlé. » C’est-à-dire que si c’était le cœur d’un autre, j’aurais expliqué ce hadith. Mais puisqu’il s’agit du cœur du Prophète , je me tais. Il s’est donc contenté d’en donner l’explication linguistique. Il dit : « S’il s’agissait du cœur de quelqu’un d’autre que le Prophète ﷺ, j’en aurais parlé. Cependant, les Arabes disent que le mot Ghayn signifie un nuage fin (Ghaym). » Puis il se tut.

Toutefois, certains savants ont tout de même tenté d’expliquer ce hadith. Évidemment, que ne faut-il pas faire en l’expliquant ? Tenir des propos déplacés qui accuseraient le cœur du Prophète d’être touché pas quelque chose d’inapproprié. Que pouvons-nous donc dire ?

Faites-moi part des significations possibles de ce hadith. Nous savons qu’Al-ghayn, en langue arabe, désigne une chose qui recouvre ou tout ce qui fait obstacle entre deux éléments.

La question est maintenant de savoir : qu’est-ce qui a pu traverser le cœur du Prophète pour qu’il tienne ces paroles et nous informe qu’il implore le pardon à Allah cent fois ? Qu’est-ce donc ?

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LA MISÉRICORDE D’ALLAH ENVERS LA FAIBLESSE DE SES SERVITEURS ÉPROUVÉS

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Jacob عليه السلا avait la certitude que le soulagement [de son Seigneur] allait venir et il connaissait parfaitement la nature de l’épreuve. Pourtant, cela ne l’a pas empêché de ressentir de la tristesse. 

La douleur de la séparation qu’il portait au fond de lui n’a aucunement entaché sa satisfaction envers son Seigneur, ni sa confiance en Sa sagesse. 

Cependant, Jacob était un être humain : il faiblissait, souffrait, s’attristait et ressentait de l’amertume ainsi que de la solitude face à l’absence de celui qu’il aimait. 

Allah nous pardonne ce qui peut résulter de cette faiblesse et ne nous en tient pas rigueur. Bien plus, Il l’estime, récompense ceux qui l’endurent, et soulage Ses serviteurs et Ses proches alliés. 

En effet, Allah soulagea Marie عليها السلام alors qu’elle souffrait des douleurs de l’accouchement. Quand vint le moment le plus douloureux, elle souhaita même ne jamais avoir existé, malgré toutes les bonnes nouvelles qu’on lui avait annoncées. 

{Une voix s’éleva alors vers elle : « Ne sois pas triste. Par la grâce de ton Seigneur, un ruisselet se trouve à tes pieds. Tire vers toi le tronc du palmier qui laissera tomber sur toi des dattes fraîches.} [Maryam, v.24 – 25]. 

Allah ne l’a ni blâmée ni reprimandée pour cela. 

Lorsque Moïse عليه السلام prit la direction de Madyan, errant seul, craintif et pensif, Allah mit sur son chemin quelqu’un pour le rassurer : {« Tu n’as plus rien à craindre. Tu es sauvé de ce peuple injuste. »} [Al-Qasas, v.25]. 

Puis, Allah lui adressa la parole et lui montra les signes manifestes de Sa force, de Sa domination et de Sa puissance. Il lui ordonna ensuite de se rendre auprès de Pharaon et de ne pas céder à la peur. Il lui annonça enfin qu’Il le soutiendra et sera toujours avec lui. 

Cependant, en dépit de tout cela, en voyant la magie des sorciers, Moïse ressentit au fond de lui de la peur. Allah pardonna sa faiblesse et le rassura une nouvelle fois : {« Ne crains rien. C’est toi qui vas triompher. »} [Tâ-hâ, v.68].

Allah ne le blâma pas ni ne le punit pour la peur qu’il ressentit, malgré tout ce qu’il avait pu voir et entendre [de la part de son Seigneur]. 

Comme Allah est miséricordieux à notre égard !

Que Sa longanimité et Sa douceur sont immenses !

كان يعقوب موقنًا بالفرج، عالمًا بالبلاء، ولكن ذلك لم يمنع حزنه..

ولا قدح ما وجد في نفسه من ألم الفرقة في رضاه عن ربه وثقته في حكمته، 

ولكنه بشرٌ؛ يضعُف ويتألم ويحزن، ويجد مرارة الفقد، ويستوحش بفقد الحبيب،

والله يرحم فينا هذا الضعف، ولا يؤاخذنا عليه، بل يقدّره ويثيب عليه، ويسري عن عباده وأوليائه المقربين؛ 

فسرّى عن مريم عليها السلام لما وجدت ألم المخاض وجاءت اللحظة الحاسمة فتمنت أن لم تكن شيئًا رغم ما بُشرت به « فَنَادَىٰهَا مِن تَحۡتِهَاۤ أَلَّا تَحۡزَنِی قَدۡ جَعَلَ رَبُّكِ تَحۡتَكِ سَرِیࣰّا، وَهُزِّي إِلَيْكِ بِجِذْعِ النَّخْلَةِ تُسَاقِطْ عَلَيْكِ رُطَبًا جَنِيًّا » ولم يعنفها ولم يوبخها..! 

ولما توجه موسى تلقاء مدين هائمًا على وجهه خائفًا شاردًا وحيدًا سخّر له من يُطمئنه « لا تَخَفْ نَجَوْتَ مِنَ الْقَوْمِ الظَّالِمِينَ »،

ثم بعد أن كلمه ربه، وأراه الآيات الباهرة الدالة على قوته وقهره وعزته وأمره بالتوجه إلى فرعون ونهاه عن الخوف وبشره بتأييده ومعيته مع ذلك كله لما رأى موسى صنيع السحرة أوجس في نفسه خيفةً، فرحم الله ضعفه وأعاد عليه « لَا تَخَفۡ إِنَّكَ أَنتَ ٱلۡأَعۡلَىٰ »، فلم ينهره، ولم يعاقبه لما وجد في نفسه من الخوف بعد كل ما رأى وسمع..! 

فما أرحم الله بنا، 

وما أعظم حلمه ورأفته..!

Le bienfait d’atteindre les dix derniers jours de Ramadan

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Le bienfait d’atteindre les dix derniers jours de Ramadan[1]

Toutes les louanges appartiennent à Allah, nous Le louons, Lui demandons Son aide et Son pardon. Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal qui est en nous-mêmes et contre celui de nos mauvaises actions. Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, quant à celui qu’Il égare nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, l’Unique, Celui qui n’a aucun associé. Et j’atteste que notre Prophète Mouhammad est le serviteur d’Allah et Son messager.

Ceci dit :

Serviteurs d’Allah ! Craignez Allah d’une crainte véritable, que ce soit en secret ou en apparence.

Ô musulmans :

Atteindre les périodes de bien fait partie des grands bienfaits d’Allah, et assister aux périodes où la récompense des œuvres pieuses est multipliée est une immense faveur émanant de Lui. Aussi longtemps que puisse vivre le serviteur, la vie est courte. Et il y a dans l’augmentation de la récompense, ainsi que les nombreuses rétributions lors des périodes d’adoration, ce qui est comparable à une augmentation de l’âge et un report du terme fixé.

Les périodes qu’Allah a choisies pour Ses serviteurs ont des rangs et des statuts qui diffèrent. Or, ce qui est pris en compte est la complétude de la fin et non les manquements du début, car les actes ne valent que par leurs fins.

Celui qui a atteint Ramadan, et qu’Allah lui a permis de jeûner et d’y accomplir les prières, aura certainement été gratifié d’une opportunité que beaucoup n’ont pu avoir. S’il lui a été permis de vivre plus longtemps jusqu’à parvenir aux dix derniers jours, il aura alors été honoré par ce dont la perte accable et afflige, en lui accordant un délai supplémentaire où il peut multiplier les œuvres de bien, demander pardon pour ses péchés, rattraper ses manquements, réformer ce qu’il a négligé et accomplir des œuvres pieuses avec les lesquelles son rang s’élèvera dans le Paradis. Le Messager ﷺ a dit : « Que soit humilié celui pour qui le Ramadan passe et se termine sans être pardonné. » (Rapporté par At-Tirmidhî).

Les dix derniers jours du Ramadan sont les meilleurs du mois, sa synthèse et sa quintessence. L’adoration qui y est accomplie, [lors de ses nuits], est meilleure que celle faite dans le reste des nuits de l’année. Il est recommandé d’y multiplier la lecture du Coran, Ibn Rajab (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Quant aux périodes méritoires – comme le mois de Ramadan, et tout particulièrement les nuits dans lesquelles on recherche la nuit du Décret – il est recommandé de multiplier la lecture du Coran afin de mettre son temps à profit. »

Il y a dans ces nuits la nuit du Décret où le glorieux Coran fut entièrement révélé au ciel d’ici-bas :

{إِنَّا أَنزَلْنَاهُ فِي لَيْلَةِ الْقَدْرِ}

{Nous avons fait descendre [le Coran] pendant la nuit éminente du Décret.} [S.97, v.1].

Elle est une nuit dont l’affaire est immense, au rang élevé. Allah جل شأنه dit :

{وَمَا أَدْرَاكَ مَا لَيْلَةُ الْقَدْرِ}

{Et qui te dira ce qu’est la nuit du Décret ?} [S.97, v.2].

C’est une nuit bénie dont le bien est abondant, Allah le Très Haut a dit :

{إِنَّا أَنزَلْنَاهُ فِي لَيْلَةٍ مُّبَارَكَةٍ}

{Nous l’avons fait descendre en une nuit bénie.} [S.44, v.3].

Une nuit, où l’œuvre accomplie et la récompense sont meilleures que l’adoration pendant mille mois où il n’y a pas la nuit du Décret. La valeur d’une seule Tasbîhah (Soubhâna Allah) ne peut être estimée, ni sa récompense définie. Une seule inclinaison vaut des années d’adoration. Celui qui, lors de cette nuit, aura réussi à faire des œuvres pieuses acceptées, c’est comme si une longue vie lui avait été accordée qu’il remplit d’actes d’obéissance et d’adoration.

De par le prestige de la nuit du Décret, toutes les destinées d’une année entière liées à la vie des créatures sont écrites. Ce qui se produira durant l’année est puisé de la Tablette gardée pour être confié aux Anges scribes comme le terme de l’existence, la subsistance et tout ce qui se produira jusqu’à la fin de l’année. Allah جل شأنه dit :

{فِيهَا يُفْرَقُ كُلُّ أَمْرٍ حَكِيمٍ أَمْرًا مِّنْ عِندِنَا}

{[En cette nuit] est détaillé tout ordre parfaitement décrété [par Allah], en vertu d’un ordre émanant de Nous.} [S.44, v.4 à 5].

Une nuit où, sur Ordre d’Allah, la descente des Anges venant du ciel se multiplie de par les nombreuses bénédictions qu’elle renferme. Allah عز وجل a dit :

{تَنَزَّلُ الْمَلَائِكَةُ وَالرُّوحُ فِيهَا بِإِذْنِ رَبِّهِم مِّن كُلِّ أَمْرٍ}

{Durant cette nuit, les Anges et l’Esprit [Jibrîl] ne cessent de descendre du ciel vers la terre, sur ordre de leur Seigneur.} [S.97, v4].

Ibn Kathîr (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Beaucoup d’Anges descendent lors cette nuit dû aux nombreuses bénédictions qu’elle contient. Les Anges descendent en même temps que la bénédiction et la miséricorde, tout comme ils descendent lorsque le Coran est récité. Ils entourent les assises de rappel et ils recouvrent l’étudiant en science véridique de leurs ailes par considération à son égard. »

Passer la nuit du Décret [dans l’adoration], en attestant de sa récompense et espérant l’obtenir, a pour rétribution l’absolution de tous les péchés. Le Prophète ﷺ a dit : « Celui qui passe la nuit du Décret avec foi et désir de la récompense, ses péchés antérieurs lui seront pardonnés. » (Consensus d’Al-Boukhârî et Mouslim). Il est légiféré d’y accomplir la prière, l’invocation, la demande de pardon, etc. Le malheureux est celui qui aura été privé de son bien, le Prophète ﷺ dit en effet : « Il y a – dans le mois Ramadan – une nuit qui est meilleure que mille mois. Celui qui en aura été privé aura été privé de tout bien. » (Rapporté par Ahmad).

À cause de l’immense rang qu’occupe la nuit du Décret, le Messager ﷺ la recherchait et incitait également ses Compagnons à le faire dans les dix dernières [nuits]. Elle se trouve dans l’une des nuits impaires de façon certaine. Et ce qui met en évidence les efforts colossaux que déployait le Prophète ﷺ quand il la recherchait, le fait qu’il ait accompli la retraite spirituelle une première fois les dix premiers jours [du mois], et une autre fois dans les dix jours du milieu. Mais quand il sut que celle-ci se trouvait dans les dix derniers jours, il y effectua alors la retraite spirituelle. (Rapporté par Mouslim).

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{Certes Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne quoi que ce soit en associé. A part cela, Il pardonne à qui Il veut. Mais quiconque Lui associe quoi que ce soit commet un énorme péché.}

{Certes Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne quoi que ce soit en associé. A part cela, Il pardonne à qui Il veut. Mais quiconque Lui associe quoi que ce soit commet un énorme péché.} [S.4, v.48]

Allah nous informe qu’Il ne pardonne pas à celui qui a associé avec Allah quelqu’un parmi Sa créature, mais qu’Il pardonne – en dehors du polythéisme – tous les péchés, petits ou grands. Allah pardonne cela si Sa Volonté est qu’Il pardonne et que Sa Grande Sagesse l’implique.

Pour tous les péchés, à l’exception du polythéisme, Allah décréta de nombreux moyens et de causes pour qu’Il les pardonne, comme :

  • les bonnes œuvrent qui effacent [les mauvaises]
  • les calamités expiatrices d’ici-bas
  • le Barzakh (le monde intermédiaire) et le Jour de la Résurrection
  • les invocations que se font mutuellement les musulmans,
  • l’intercession des intercesseurs, etc.

Et au-dessus de tout cela, il y a la Miséricorde d’Allah que les croyants et les monothéistes sont plus en droit d’obtenir [que quiconque], et ce contrairement au Polythéisme. Car le polythéiste associateur s’est lui-même obstrué les portes du pardon et fermé les portes de la miséricorde. Par conséquent, ses actes d’obéissance ne lui seront d’aucun profit sans le Tawhîd (le Monothéisme pur), les calamités ne lui apporteront rien de bénéfique et ils n’auront pas le Jour de la Résurrection {d’intercesseur, ni d’ami sincère} [S.26, v.100-101]. Voilà pourquoi Allah dit : {Mais quiconque Lui associe quoi que ce soit commet un énorme péché.} C’est-à-dire qu’il a commis un très grave délit envers Celui qui a créé toute chose, Celui qui est absolument parfait, Celui qui est Riche (se suffit à Lui-même et se passe de toute Sa créature), Celui qui détient ce qui est profitable et ce qui nuit, qui donne et retient ; pas un bienfait ne touche la création si ce n’est émanant d’Allah.
C’est même la plus grande injustice qu’ait pu commettre la créature qui elle, est constituée de terre, imparfaite sur tous les plans, qui a continuellement besoin d’Allah, qui détient pour elle-même ni profit, ni préjudice, ni la mort, ni la vie, ni la résurrection … – que dire alors de ce qu’elle adore [en dehors d’Allah] ! –

Y a-t-il une injustice plus grande que celle-ci ?!

C’est pourquoi Il condamna le polythéiste associateur au châtiment éternel et le priva de la récompense : {Quiconque associe à Allah (d’autres divinités,) Allah lui interdit le Paradis ; et son refuge sera le Feu.} [S.5, v.72].

Cependant, ce noble verset concerne uniquement ceux qui ne se sont pas repentis ; quant à ceux que se repentent Allah leur pardonne leur polythéisme et ce qui est moins grave que cela conformément à Sa parole : {Dis : « Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Car Allah pardonne tous les péchés} [S.39, v.53] pour celui qui se sera repentit et revenu sincèrement à Allah.

Source : Tafsîr As-Sa’dî (Traduction par Le Coeur des Croyants)

Version audio (grand merci à « Tafsir du Jour ») :

Si cela peut être obtenu par de simples souhaits, pourquoi se sont-ils fatigués et ont-ils abondamment pleuré ?

Il est des gens trompés par ce bas monde qui disent : « le paiement comptant est meilleur que le paiement différé, et ce bas monde est un paiement comptant, alors que l’au-delà est un paiement différé. » Voilà l’objet de la tromperie, car le paiement comptant n’est meilleur que le paiement différé que s’ils sont semblables, et il est connu que l’existence de l’homme jusqu’à son dernier souffle, par rapport à la durée l’au-delà n’en représente pas même le millionième. Celui qui prétend que le paiement comptant est meilleur que le paiement différé veut signifier : lorsqu’ils sont semblables, et c’est là ce qui a trompé les mécréants.

Quant à ceux qui commettent des péchés tout en gardant une croyance saine, ils s’associent aux mécréants en cette tromperie, car ils ont préféré ce bas-monde à l’au-delà ; mais leur cas est plus aisé que celui des mécréants, en ce sens que le fondement de la foi leur interdit le châtiment éternel. Certains pécheurs se fourvoient et disent : « Allah est Généreux et nous comptons sur Son pardon. » Ils peuvent même se duper par la piété de le leur parents, mais les savants ont dit : « Celui qui espère une chose la recherche, celui qui craint une chose la fuit, et celui qui espère le pardon tout en persévérant dans le péché est trompé. »

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La mention d’Allah

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J’ai constaté que pour la plupart des hommes, les actes de dévotion ne sont que des habitudes, alors que pour les gens lucides toutes les habitudes constituent une réelle dévotion. L’insouciant dit : « Gloire à Allah » par habitude, alors que l’homme lucide ne cesse de réfléchir aux merveilles de la création ou à la grandeur du Créateur ; ainsi sa réflexion l’agite et il s’écrie : « Gloire à Allah ! ».
Qu’un homme examine une grenade et observe l’alignement de ses grains, les membranes qui l’empêchent de flétrir, le liquide autour du noyau et la membrane qui le recouvre pour le protéger. Qu’il observe aussi la formation du poussin au cœur de l’œuf, de l’être humain dans les entrailles de la mère, et d’autres créatures encore qui l’amèneront à vénérer le Créateur et il s’écrira : « Gloire à Allah ! »
Cette glorification sera le fruit de la réflexion, et c’est là la glorification des hommes lucides. Leurs pensées ne cessent de voler et leurs adorations se réalisent à travers leurs glorifications.
De même, ils réfléchissent sur des péchés abominables passés, et cette réflexion provoque une agitation interne, un malaise du cœur et un regret de l’âme, et cela les amènent à dire : « Je demande pardon à Allah. » Ce sont là la glorification et la demande de pardon. Les insouciants ne disent cela que par habitude, et il y a un fossé entre ces deux groupes.

Source : « Les pensées précieuses », d’Ibn Al-Jawzî, éditions Tawbah

La caractéristique qui lui a valu le Paradis (Khoutbah – vidéo)

Et si tu te questionnes sur le Paradis, …

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Ibn al-Qayyim رحمه الله a dit concernant la description du Paradis et des délices qu’il contient:

« Et si tu te questionnes sur son sol et sa terre, il est fait de musc et de safran.

Et si tu te questionnes sur sa voûte, c’est le Trône du Tout Miséricordieux.

Et si tu te questionnes sur ses pierres, ce sont des perles et des rubis.

Et si tu te questionnes sur ses maisons, elles sont faites de briques d’or et d’argent.

Et si tu te questionnes sur ses arbres, il ne contient pas un seul arbre qui n’est un tronc fait d’or et d’argent.

Et si tu te questionnes sur ses fruits, ils sont plus doux que le beurre et plus doux que le miel.

Et si tu te questionnes sur ses feuilles, elles sont plus douces que le plus doux des vêtements

Et si tu te questionnes sur ses rivières, il y a des rivières de lait dont le goût ne change pas, et des rivières de vins qui sont délicieuses pour ceux qui les boivent, et des rivières de miel pures, et des rivières d’eau fraîche.

Et si tu te questionnes sur la nourriture, il y a des fruits qu’ils pourront choisir, et de la viande de volaille qu’ils désirent.

Et si tu te questionnes sur la boisson, il y a le Tasnîm, le gingembre et le Kâfoûr.

Et si tu te questionnes sur les coupes, elle sont en cristal claire et sont faite d’or et d’argent.

Et si tu te questionnes sur son ombre, un cavalier rapide parcourerait l’ombre de l’un de ses arbres durant cent ans sans y sortir.

Et si tu te questionnes sur son étendu, ses habitants les plus bas auraient à l’intérieur de son royaume, de ses murs, de ses palais et ses jardins la distance qui serait parcouru en mille ans.

Et si tu te questionnes sur ses tentes et campements, une tente est comme une perle cachée d’une longueur de soixante milles.

Et si tu te questionnes sur ses tours, ce sont des chambres au-dessus d’autres chambres dans des immeubles qui ont des rivières qui coulent au dessous d’eux.

Et si tu te questionnes sur quelle longueur il atteint dans le ciel, regarde l’étoile brillante la plus voyante, en plus de celles qui sont lointaines dans les cieux que la vue des yeux ne peut atteindre.

Et si tu te questionnes sur les vêtements de ses habitants, ils sont en soie et en or.

Et si tu te questionnes sur ses lits, ce sont des couches d’une belle soie étalées au plus haut de ses niveaux.

Et si tu te questionnes sur le visage de ses habitants et leur beauté, ils sont comme l’image de la Lune.

Et si tu te questionnes sur leur âge, ils sont des jeunes de 33 ans à l’image de Adam, le père de l’humanité.

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La colère (Ses méfaits et ses remèdes)

de4c27b45b_foudre-canon-1512L’imâm Al-Boukhâry rapporta un hadîth selon Aboû Hourayrah رضي الله عنه qui dit : « Un homme demanda au Prophète صلى الله عليه و سلم : « Fais moi au recommandation » Il dit alors : « Ne te mets pas en colère! » Il réitéra sa demande plusieurs fois et à chaque fois il صلى الله عليه و سلم répondit « Ne te mets pas en colère! » et dans une autre version selon At-Tirmidhi cet homme demanda au Prophète : « Enseigne-moi quelque chose qui ne soit pas trop, peut-être m’en rappellerais-je. » Il dit alors : « Ne te mets pas en colère » Il réitéra sa demande plusieurs fois et à chaque fois il صلى الله عليه و سلم répondit : « Ne te mets pas en colère! »

Cet homme demanda au Prophète صلى الله عليه و سلم une recommandation concise et générale afin d’atteindre le bien et ainsi le préserver. Le Prophète صلى الله عليه و سلم lui recommanda donc de ne pas se mettre en colère. Puis cet homme répéta sa demande plusieurs fois au Prophète صلى الله عليه و سلم qui répondit à chaque fois la même chose : « Ne te mets pas en colère! » 

Cela signifie que la colère n’engendre que le mal, et la maitriser n’engendre que le bien.

L’imâm Ahmad رحمه الله rapporta dans son Mousnad selon ‘AbdouLlah Ibn ‘Amr رضي الله عنه qui interrogea le Prophète صلى الله عليه و سلم: « Qu’est ce qui m’éloigne de la colère d’Allah عز و جل ? » Il répondit : « Ne te mets pas en colère! »

On demanda à Ibn Al-Moubârak رحمه الله : « Résume pour nous ce qu’est le noble caractère en un seul mot. » Il dit alors : « Le délaissement de la colère. »

Ja’far Ibn Mouhammad رحمه الله a dit : « La colère est la clé de tout mal. »

La colère est une immense et vaste porte parmi celles provenant de Satan (le Diable) dont de nombreux gens périssent par sa cause :

  • Parmi eux, celui qui tue son frère sous la colère, puis il regrette… mais c’est seulement après-coup.
    Combien sont maintenant en prison se mordant les doigts et qui souhaiteraient ne jamais avoir connu cette vie?! Et pourquoi? À cause d’un meurtre commis sous la colère pour une chose insignifiante.
    Il y en a qui tuent pour un seul mot ou une seule parole qu’ils ont entendue. Alors que s’ils étaient croyants et se conformaient à la Législation, ils ne seraient jamais tombés dans cette énorme injustice.
  • Parmi eux aussi celui qui, lorsqu’il s’énerve, insulte Allah جل جلاله, mais aussi la religion et ses parents…
    Un musulman qui insulte son Seigneur?! Un musulman qui insulte sa religion et ses parents??
    Il est où ton comportement mon frère, ma soeur?? Elle est où ta foi et ta religion?! Peut-être qu’il prie et vient à chaque prière du joumou’ah mais dès qu’il est pris par la colère… Qu’Allah nous vienne en aide
    Tout cela pourquoi? La colère.
  • Parmi eux également celui qui divorce sa femme pour la moindre chose lorsqu’il s’énerve, puis il regrette, mais seulement après. Il se montre injuste envers lui-même, envers son épouse et ses enfants.

La colère, Ô serviteur d’Allah, est un état qui lorsqu’il envahit l’homme change son apparence et son intérieur. Sa langue dérape et il se met à proférer des insultes, des grossièretés et des paroles perverses.
Et il se peut aussi que sa main s’agite et qu’il en arrive à frapper et à causer des dégâts, il se peut même que sa propre main lui fasse du mal.

Mais le mal provoqué par la colère sur le cœur est beaucoup plus fort. Il porte ainsi la haine, la rancune, l’animosité et il dissimule en lui le mal pour autrui.

« Ne porte pas en lui-même la haine d’autrui celui dont ses morales l’ont élevées
Et il n’atteindra pas la grandeur si sa nature est la colère »

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« T’inquiète pas, tout ira bien, In Shâ Allah… » [La préface et le livre en pdf]

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Qu’Allah soit loué exclusivement, et que la prière et le salut soient sur le dernier des prophètes. Les bienfaits d’Allah sur Ses serviteurs sont nombreux. Parmi les meilleurs d’entre eux, après ceux de la foi et de la sécurité, on retrouve le bienfait de la santé physique. Le prophète (صلى الله عليه و سلم) dit à ce sujet : « Quiconque d’entre vous se réveille l’esprit en sécurité, le corps en bonne santé, possédant ses provisions quotidiennes, c’est comme s’il toute la vie d’ici-bas lui avait été rassemblée. » Ainsi, le bonheur d’être en bonne santé est un énorme bienfait qui exige du musulman qu’il soit reconnaissant envers Allah, aussi bien avec son cœur qu’avec sa langue et les autres membres de son corps, ceci en les utilisant dans l’obéissance d’Allah. Parfois, il arrive que des facteurs viennent affecter cette bonne santé et l’affaiblir. Mais ce mal qui atteint le musulman ou la musulmane n’est qu’une épreuve venant d’Allah, un moyen d’expier ses péchés et de l’élever en degrés, à condition que le malade patiente en espérant la récompense d’Allah. Le prophète (صلى الله عليه و سلم) dit à ce sujet : « Que l’affaire du croyant est réjouissante ! Tout ce qui lui arrive est un bien pour lui, et ceci n’est valable pour personne d’autre que le croyant. Si un bienfait l’atteint, il est reconnaissant et c’est alors un bien pour lui. Et si un malheur l’atteint, il patiente et c’est alors un bien pour lui. »(1) Il existe certaines règles qu’il convient d’appliquer pendant l’état de maladie, de même qu’il existe des règles de bienséance pour la visite du malade. Il existe également des règles qui se rapportent à la maladie elle-même, c’est notamment une cause qui permet de disposer de certaines permissions dans les adorations.

En consultant cet écrit intitulé « T’inquiète pas, tout ira bien, in shâ Allah… », nous avons trouvé qu’il regroupe un ensemble de bonnes manières, de règles religieuses, d’avis juridiques et d’histoires réelles qui concernent le malade – notamment l’aspect moral, les adorations ou la façon de vivre avec la maladie – mais aussi ceux qui souhaitent leur rendre visite puisqu’il détaille les bonnes manières relatives à la visite du malade. Qu’Allah récompense le ٍSheikh ‘Abdulazîz As-Sadhân pour ses efforts et les rende profitables, et qu’Il lui accorde Sa récompense. Et qu’Allah prie, salue et bénisse notre prophète Muhammad ainsi que l’ensemble de ses proches et ses compagnons.

Le Mufti Général du Royaume d’Arabie Saoudite, Directeur du Comité des Grands Savants, Responsable de la Direction des Recherches Scientifiques et de l’Iftâ’ :  »Abdulazîz Ibn ‘Abdillah Ibn Muhammad Âli Sheikh,

(1) Rapporté par Muslim (n°7425), d’après le hadith de Suhayb

Lien du livre en PDF : 

« T’inquiète pas, tout ira bien, In Shâ Allah… » (lien pdf)

Source : http://www.islamhouse.fr